La Presse Bisontine 180 - Octobre 2016

22 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

l Ouverture 7 magasins La preuve par le nombre Avec l’ouverture récente de l’enseigne Superdry aux Passages Pasteur, Jocelyn Gelé renforce encore sa présence sur le secteur du prêt-à-porter. Au centre-ville de Besançon (et de Dijon), il gère désormais 7 boutiques.

A u départ il y a Michel Gelé et son épouse qui repren- nent la petite boutique Bleu Marine dans la Grande rue il y a une quinzaine d’an- nées. Le créneau : le prêt-à-porter mas- culin, chic et tendance avec desmarques premium. En 2001, ils ont l’opportu- nité de reprendre une boutique voisi- ne, Pianta, dans laquelle ils transfè- rent Bleu Marine et Bleu Marine deviendra une boutique Éden Park. Pour compléter l’offre, ils font l’acqui- sition il y a sept ans de la boutique New Cambridge au square Saint- Amour. C’est à ce moment-là que Joce- lyn, le fils qui se destinait à une car- rière dans l’aviation civile, se décide finalement de reprendre le flambeau paternel. “Le commerce, c’est un peu comme l’aviation : il faut avoir un cap, il faut un bon équipage et il faut décol- ler progressivement pour éviter le cra- sh” image l’ancien pilote-instructeur. Son arrivée dans l’affaire familiale s’accompagne d’un développement exo- gène. “J’ai créé la boutique Boss à Dijon, puis racheté le grand magasin Franck Berthier, toujours à Dijon, ce qui m’a permis de travailler une autre clien- tèle” note Jocelyn Gelé. Sur Besançon à nouveau, il créera ensuite la bou- tique Lacoste en lieu et place de la par-

tie enfants de la librairie Les Sandales d’Empédocle. Et, dernière création en date, soit le septième magasin pour “l’entreprise Gelé” (avec une trentai- ne de salariés pour toutes ces bou- tiques) : l’ouverture il y a trois semaines de la boutique Superdry, toujours au centre-ville, aux Passages Pasteur cet- te fois. “Quand j’ai visité le site avant son ouverture, je me suis dit : il ne faut pas louper cette occasion de s’installer dans ce centre. Je ne le regrette pas : la boutique est belle, la marque est

super-tendance et les débuts sont très promet- teurs” note M. Gelé. Cet- te marque anglaise d’ins- piration japonaise n’était pas présente sur Besan- çon. Jocelyn Gelé complète encore son offre de pro- duits avec ce nouveau magasin. Toujours au centre-ville. “Car le centre- ville correspond parfai- tement aux marques que nous vendons qui ne vou- draient d’aucune maniè- re aller à Châteaufarine. Le centre-ville a une âme, une culture. Et on est Français après tout et

“Besançon est moins chère que Dijon.”

Superdry a ouvert ses portes début septembre aux Passages Pasteur. “Les débuts sont prometteurs” note Jocelyn Gelé.

t-il. “La vacance commerciale est d’ailleurs plus élevée àDijon qu’à Besan- çon.” Reste pour ces commerces dits “tradi- tionnels” la menace que fait planer la vente sur Internet. Sans la nier, Joce- lyn Gelé la minimise. “Les ventes sur Internet en prêt-à-porter représentent environ 12 % du marché en France aujourd’hui. Aux États-Unis, qui ont souvent dix ans d’avance sur nous, elles plafonnent à 15-16 %. Imaginons qu’un

qu’est-ce qu’aiment les Français, c’est le zinc, le comptoir, le trottoir… Le centre-ville pour ça est irremplaçable.” Lui qui a un pied à Besançon et l’autre à Dijon se refuse à opposer les deux villes. “Besançon est moins chère que Dijon en termes de stationnement. Ces deux villes sont totalement complé- mentaires, ce n’est pas l’une contre l’autre. Et tous les Dijonnais qui vien- nent à Besançon sont surpris en bien par la qualité du centre-ville” estime-

jour le commerce se résume à de grands hangars pour distribuer des produits via les grandes plates-formes Internet, ce serait bien triste. Je ne pense pas qu’au final, c’est ce que les gens sou- haitent” ajoute JocelynGelé, par ailleurs vice-président de la C.C.I. du Doubs chargé du… commerce. Alors si lui ne croit plus au centre-ville, qui pourrait y croire encore ?… n

J.-F.H.

l Rue des Granges Une nouvelle chocolaterie “J’ai compté 10 000 passages le samedi devant la boutique”

Cécile Girardet ouvre début novembre, au 59, rue des Granges, une chocolaterie-biscuiterie standing avec des produits réalisés un M.O.F. dijonnais. Pourquoi Besançon ? La gérante s’explique.

E lle aurait pu choisir Beaune ou Lyon. Fina- lement, Cécile Girardet (40 ans) ouvrira début novembre à Besançon le premier magasin “Gillotte”, du nom de Fabrice Gillote, chocolatier dijon- nais - meilleur ouvrier de Fran- ce (M.O.F.) - dont l’objectif est de développer un réseau enFran- ce entière de vente de chocolats, macarons,biscuits et glaces stan- ding. Besançon fait office de test. Et si la boutique de 80 m 2 pré- sentée comme design n’a pas encore ouvert ses portes au 59, rue des Granges, la future géran- te semble emballée et confian- te : “Nous avons emménagé en février à Besançon. J’ai trouvé un centre-ville qui bouge ! Beau- coup pensent que c’est mieux chez le voisin,mais là,je ne comprends pas pourquoi certains vont à Dijon alors qu’il y a les mêmes magasins. Selon moi, le centre- ville de Besançon s’est relevé plus vite que celui de Dijon après les travaux liés au tram” dit la chef d’entreprise qui a élaboré un business plan et une étude de marché.

la commerçante. La jeunemaman de deux enfants installée depuis février à Besan- çon attend une chose : l’ouver- ture des portes. Les travaux ont débuté mi-septembre dans l’an- cienmagasin “Érick Sébastian”. Bien évidemment, le magasin Fabrice Gillotte à Besançon ne s’attend pas à concurrencer celui de Dijon… qui réalise 1,6 mil- lion d’euros de chiffre d’affaires par an pour une surface de 55m 2 . “La force : c’est une gamme de macarons qui se renouvelle sans cesse” évoque la commerçante qui avoue avoir trouvé avec l’union des commerçants et les services du commerce de la vil- le des réponses à ses questions. “Lors des premières démarches, j’ai eu des réponses rapides et un très bon accueil. J’ai l’impres- sion d’avoir toujours été Bison- tine” commente l’ex Beaunoise. Aux macarons mangue-ananas, citron-basilic et autres saveurs de faire la différence face à la concurrence déjà installée.Trois emplois seront créés. n

Pour argumenter ses propos, Cécile Girardet a des chiffres. Pour réaliser son étude de mar- ché, elle s’est installée à la ter- rasse du café voisin et a comp- té les passages des passants les samedis d’avril à mai dernier : “J’ai compté un flux de 10 000 personnes à l’angle de la rueMon- cey et de la rue des Granges” détaille-t-elle. De quoi la rassu- rer ? “Évidemment. Si nous n’avions pas trop de doute quant à l’emplacement que nous avions ciblé, je peux dire que le comp- tage a confirmé le choix de l’em- placement. Pour comparaison, Dijon enregistre 13 000 passages

(pour un empla- cement équiva- lent). Il y a donc peude différence… sauf enmatière de circulation qui est un point noir ici. Nous cherchions une ville plus grande que Beau- nemaismoins chè- re que Lyon ou d’autres. Nous avons trouvé” dit

“Seul point noir : la circulation.”

Cécile Girardet ouvre une chocolaterie-biscuterie de standing au 59, rue des Granges en novembre (ex-Érick Sebastian). Selon cette Bourguignonne, “Besançon possède un centre-ville qui bouge.”

E.Ch.

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