La Presse Bisontine 180 - Octobre 2016

LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

Zoom L’histoire d’un lieu

VAIRE

Patrimoine La nouvelle vie de la tuilerie

Construite en 1681 par Gabriel Boisot, la tuilerie de Vaire-le-Petit fait partie de la seigneurie de Vaire. Selon la coutume de l’époque, elle est amodiée (louée) à un tuilier qui en assure le fonctionnement et l’entretien et en perçoit les bénéfices. Gabriel Boisot est récompen- sé par Louis XIV qui le fait “seigneur de Vaire” en 1724. L’un des prin- cipaux clients de la tuilerie est le seigneur de Vaire lui-même qui com- mande plusieurs milliers de tuiles par an : 60 000 en 1693. L’histoire du lieu a pu être retracée grâce au mémoire d’histoire de l’art réali- sé par Virginie Montravers sur le château de Vaire. n

évoque Jean-Noël Besançon, le maire de Vaire. La journée, les cyclistes et passants s’arrêtent et profitent des tables de pique- nique ou des toilettes installées dans la tuilerie de 400m 2 .Ouvert la journée, le site est pour l’ins- tant préservé des actes de van- dalisme. Les riverains veillent. Sans l’intervention communale, la tuilerie aurait disparu, com- me beaucoup d’autres en Franche-Comté. Il a fallu du temps et de l’abnégation pour réparer l’immense bâtisse : “En juin 2010, nous l’avons racheté à l’euro symbolique et avons eu la chance d’avoir financement et les subventions (environ 110 000 euros des différentes col- lectivités) pour réaliser la pre- mière tranche de travaux. Nous avons déboursé 40 000 euros, ce qui représente environ 2 ans d’in- vestissement de notre budget com- munal” se souvient Jean-Noël Besançon. L’élu a toute la légi- timité pour évoquer le sujet : la tuilerie a été rachetée par son grand-père (Paul Besançon) en 1923, qui la transforma en han- gar agricole. Petit, il jouait là comme les autres gamins du vil- lage. Le fait que la famille Besan- çon et ses descendants acceptent de donner cette bâtisse a permis au maire de porter le projet de restauration.

L’ancienne tuilerie de Vaire-le-Petit, utilisée dès 1681, a été sauvée de l’oubli et de la démolition par la commune. Au bord de la Véloroute, elle est ouverte au public depuis cette année.

J usque-là, le village n’était pas vraiment connu pour son patrimoine. Depuis cette année,Vaire-le-Petit (désormais fusionné avec Vaire- Arcier) peut se targuer d’avoir sauvé un élément de son histoi- re. Mieux, la commune l’a mis en valeur. Située au bord de l’Eu- rovéloroute, à deux pas duDoubs,

la tuilerie classée aux monu- ments historiques a subi depuis 2009 d’importants travaux de restauration. Elle est ouverte au public seulement depuismai der- nier. Des événements se sont déjà déroulés sous l’immense charpente de chêne et de sapin comme le repas du village, des marchés (tous les derniers ven-

dredis du mois jusqu’en novembre) ou des concerts avec le Festival de Caves. “Les habi- tants et les passants se sont appro- prié le lieu. C’est ce que nous sou- haitions. À nous désormais de faire vivre la tuilerie. En l’espa- ce de 3 mois, 10 manifestations se sont déroulées. En octobre, on prévoit une soupe de potirons”

La tuilerie de Vaire, située au bord de l’Eurovélo- route, adoptée par les cyclistes qui peuvent s’y arrêter.

La charpente apparente est posée sur le sol. Elle a été refaite comme à son origine.

La première tranche de travaux (150 000 euros) lancée en 2009 a été réalisée par une entrepri- se basée à Rioz : 70 000 petites tuiles plates ont notamment été posées. La seconde phase de tra- vaux a permis la mise en acces-

sibilité avec la création d’une plate-forme en bois au sol. Une nouvelle jeunesse. Pour le plus grand bonheur des habitants et des promeneurs. n

E.Ch.

EN BREF

COMMERCE Grand déballage La folie des vide-greniers Une deuxième saison s’ouvre pour les chineurs. Après un printemps déjà bien rempli, les vide-greniers redoublent en cette rentrée avec plusieurs dates dans le Grand Besançon.

Saint-Vit L’exposition d’Yves Regaldi, Corsin Vogel et Amélie Lavin sur le thème “Le culte des ancêtres - Un voyage en pays Tamberma” est à découvrir jusqu’au 2 octobre à la Halle aux Arts, médiathèque Les Mots Passants de Saint- Vit. La route vers le Nord, depuis Lomé. 400 km, une bonne partie de piste à avaler de la poussière ocre rougeoyante, pour aller à la rencontre d’Émilienne et les siens en pays Tamberma. De la longue histoire d’Yves Regaldi avec les Tambermas, et de ce voyage à trois, qui est aussi une affaire d’amitiés, est né ce projet d’exposition, à la rencontre d’un peuple qui se bat pour conserver intact son habitat, son rapport à la terre, ses traditions, organisées photographies d’Yves Regaldi, les sons et les vidéos de Corsin Vogel et le récit d’Amélie Lavin se font écho pour dessiner ensemble comme autant de pistes possibles ouvertes par ces rencontres. Du mardi au vendredi de 14 heures à 18 heures. Braderie L’association “Les Invités au festin” organise une braderie d’automne du mercredi 12 au samedi 15 octobre de 14 heures à 18 heures au 10, rue de la Cassotte à Besançon. Renseignement au 03 81 53 95 41. autour du culte des ancêtres. Les

L’ engouement est gran- dissant depuis quelques années déjà. Saint-Vit, LesAuxons, Devecey, Pirey… On ne les compte plus dans les prochaines semaines. Mais qu’est-ce qui fait donc leur succès ? “Les rela- tions humaines” , répond Daniel Cuenot, ancien habitué, qui exposait en début du mois de septembre au Broc’hand. Ce rendez-vous donné pour la qua- trième fois au Palais des sports à Besançon compte désormais dans le milieu des vide-gre- niers. “De 70 exposants, nous sommes passés à 140 avec une soixantaine de demandes refu- sées faute de places” , souligne Thierry Ellenrieder, son orga- nisateur, bénévole au G.B.D.H. “On commence à être connus” , glisse-t-il satisfait. Une vic- toire pour ceux qui souhaitent avant tout “gagner en visibili- té”. Pour les organisateurs, bien souvent, c’est aussi l’occasion de remplir les caisses pour financer leurs activités asso- ciatives, culturelles ou spor- tives. Même si “cela reste plus

une bonne opération de com- munication qu’autre chose” , d’après Thierry Ellenrieder. Bien sûr, cela ne s’improvise pas : publicités, distributions de flyers , inscriptions sur les sites référents (comme vide- greniers.org) et demandes d’au- torisations. Derrière les stands se joue tout une orchestration de petites mains bénévoles. Une trentaine de personnes sont mobilisées pour celui du

G.B.D.H. À quoi s’est ajoutée récem- ment la question de la sécurité en lien avec les attentats. Mais on peut comp- ter sur les fidèles qui reviennent année après année, aussi bien du côté des exposants que des visiteurs. Si la plupart du temps il est question d’un côté de “se débar- rasser” et de l’autre de “trouver un tré- sor”, il y a aussi des raisons écono-

Tout le monde y gagne.

Certaines ventes permettent aussi à leurs organisateurs de financer des activités grâce aux frais d’emplacements.

miques en jeu. “On se rend compte qu’il y a plus de négo- ciations qu’avant” , confie Daniel. Constat partagé par les organisateurs. “Un jean qui se vendait 3 ou 4 euros il y a 5 ans, je vends aujourd’hui 1 euro.” Chez les exposants, on ressent aussi de plus en plus le besoin d’arrondir les fins de mois. La philosophie “gagnant-

gagnant” expliquerait ainsi le boom de ces ventes de rue à bas coût. Tout comme la diver- sité des objets présentés. Du vélo aux livres, en passant par la vaisselle, les vinyles et les plus insolites : bouchons de champagne, vieux journaux… qui attirent les collectionneurs très tôt en matinée, avant même le déballage. Viennent ensuite dans les premières

heures certains parents pour dénicher vêtements et jouets d’enfants, suivis des prome- neurs dans le reste de la jour- née, puis des spécialistes des invendus de fin de journée. Le dernier gagnant en bout de chaîne étant les associations caritatives auprès desquelles les exposants viennent finale- ment déposer leurs cartons. n S.G.

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