La Presse Bisontine 130 - Mars 2012

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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N° 130

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

MARS 2012

*Bilan à but non médical

CITÉ DES ARTS DÉJÀ UN GOUFFRE FINANCIER

- Un chantier pharaonique. - Des fuites dans la toiture. - Les frais de fonctionnement du F.R.A.C. vont exploser. - Qui va payer les 15 millions sur 10 ans ?

Le bâtiment doit entrer en service en 2013. Son coût : 46,4 millions d’euros.

L’ÉVÉNEMENT en p. 6 et 7

POLITIQUE p. 4 L’ANCIEN PRÉFET QUI ROULE POUR HOLLANDE Nacer Meddah, préfet éphémère de Franche-Comté en 2010, avait été débarqué par Nicolas Sarkozy au bout de 7 mois seulement. Aujourd’hui, il est le secrétaire général de la campagne de François Hollande. Interview.

URBANISME Dossier en p. 21 à 28 Les grands chantiers qui vont changer le visage de Besançon

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-bisontine.fr - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 130 - Mars 2012

La cancérologie avance en Franche-Comté

Le Pavé dans la mare l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Éditorial

Souveraineté Tandis que l’Europe se cherche toujours une identité, plus de 60 ans après la création de cette idée pourtant lumi- neuse, le reste du monde - y compris nos voisins suisses - avance. La cam- pagne pour la présidentielle commence à battre son plein et nul candidat n’a encore fait de l’Europe un de ses thèmes de campagne. Pas assez vendeur, il vaut sans doute mieux parler de T.V.A. socia- le, de pression fiscale, de référendum sur le chômage ou de créations de postes dans la fonction publique… Or tant que la question européenne ne sera pas clai- rement posée, avec notamment la néces- saire harmonisation des politiques fis- cales de ses membres, et pas seulement de la France et de l’Allemagne, l’Europe claudiquera. On a préféré mettre à la tête de l’Union deux personnages aussi falots qu’inoffensifs (Herman Van Rom- puy et Catherine Ashton) pour ne pas faire de vagues entre les 27 pays-membres aux rythmes de développement et de croissance hétéroclites. Mais si l’Europe veut peser à l’avenir face aux géants de l’Orient que l’on n’a pas vu venir (l’Inde fera encore mieux que la Chine dans les prochaines décennies), il est nécessaire de pousser au bout le processus euro- péen vers ce que Victor Hugo, dont on fête actuellement les 210 ans de la nais- sance, appelait déjà de ses vœux il y a plus d’un siècle et demi : les États-Unis d’Europe. Visionnaire ? Sans doute. Davan- tage en tout cas que ceux qui prônent aujourd’hui de se recroqueviller sur soi en arguant que l’Europe aboutirait à une perte irréversible de souveraineté. Vaut- il mieux perdre un peu de sa souverai- neté nationale que sombrer comme cha- cun des pays européen le fait en ce moment dans les tréfonds des classe- ments en matière de performance éco- nomique, et donc sociale ? Le problème de l’Europe, c’est aussi sans doute qu’elle n’a pas vu venir ses concurrents et qu’elle reste sur son piédestal ancestral, héri- tier de l’époque où elle était le phare uni- versel, éclairant de sa suffisance le res- te du monde. Entre-temps, d’autres l’ont rejointe et maintenant dépassée. Ceux- là sans complexe surclassent la vieille Europe, le modèle social en moins. Le grand chantier de la décennie pour le prochain locataire de l’Élysée, sera donc de réconcilier les citoyens français avec l’idée européenne. Un peu comme à l’échelle du Doubs où il est bien plus intelligent de regarder son proche voi- sin - la Suisse en l’occurrence - comme un partenaire plutôt qu’un ennemi. J ean-François Hauser

répond à notre canard

ce cadre que la peintre a, non sans effort, réus- si à convaincre le maire de Besançon de poser pour elle. Les œuvres présentées dans l’exposition proposaient une lecture résolument critique de la position de l’élu et s’amusaient même de ses failles et faiblesses. Le Pavé Dans La Mare vit aujourd’hui en plein paradoxe. À l’heure où l’art contemporain fait l’objet d’un véritable engoue- ment populaire et représente une valeur ajoutée dans les régions, l’association tente de pour- suivre ses missions, grâce en partie au subven- tionnement public qui ces dernières années tend à décroître inexorablement. Faire toujours plus avec toujours moins, c’est aujourd’hui ce qui est demandé aux centres d’art en France. Face aux attaques partisanes infondées et mal documentées d’une certaine partie de la classe politique locale, le conseil d’administration de l’association Sauf’Art-Le Pavé Dans La Mare tient ici à réitérer son entière confiance et son sou- tien à l’équipe du centre d’art qui effectue un travail apprécié et défendu au-delà de nos fron- tières.” La Presse Bisontine, précisons-le, n’avait pas remis en cause le travail de l’association, seu- lement égratigné le fait que le genre de repré- sentations picturales du maire de Besançon, pouvait logiquement prêter à sourire… ou à s’énerver un peu.

L es membres du conseil d’administration de l’association Sauf’Art-Le Pavé Dans La Mareont souhaité réagir à l’article intitulé “Culture, un monstre insondable” paru dans notre numéro de novembre. Ils se défendent d’être juste un “aspirateur à subventions” : “Depuis déjà dix-huit ans, le centre d’art contemporain Le Pavé Dans La Mare est, sur le territoire régio- nal et au-delà, une force de recherche, d’expérimentation et de production, de diffusion et de transmission auprès de tous les publics. Membre de l’association française de dévelop- pement des centres d’art ainsi que du tout récent Besançon Réseau Art Contemporain, Le Pavé Dans La Mare multiplie les collaborations et tra- vaille en bonne intelligence avec des partenaires qui ont reconnu en lui une instance culturelle énergique, fiable et efficace. Qu’ils soient fraîchement sortis des écoles d’art comme l’Institut supérieur des beaux-arts de Besançon où déjà reconnus par leurs pairs, les artistes trouvent au Pavé Dans la Mare un inter- locuteur déterminant qui les accompagne et les soutient, tout au long de leur carrière, tant au niveau intellectuel, professionnel que social. L’an dernier, l’exposition Made in Pavé a notam- ment invité l’artiste hollandaise Sabien Witte- man : l’homme de pouvoir et d’affaire est l’un des axes de sa démarche créatrice. C’est dans

De gauche à droite, le professeur Samuel Limat, Sylvie Mansion et le professeur Xavier Pivot, tous trois impliqués dans l’organisation de la lutte contre le cancer.

L a prise en charge du cancer en Franche- Comté est désormais “collégiale” affirme Sylvie Mansion, la directrice de lʼAgence régionale de San- té de Franche-Comté (A.R.S.). Le temps des sites autonomes et séparés qui était un obstacle majeur au recrutement de profession- nels qualifiés est révolu. Tout comme celui des “généra- listes du cancer.” Désormais, la régionalisation de la can- cérologie est effective. La discipline se base sur “une équipe mobile de médecins qui se déplacent dans les principaux centres hospita- liers de la région. Il est inen- visageable que tous les hôpi- taux aient des spécialistes de tous les types de cancer. Lʼidée était donc dʼamener lʼexpertise dans tous les hôpi- taux” explique le professeur Xavier Pivot, chef du servi- ce oncologie du C.H.U. de Besançon. Preuve que ces efforts de régionalisation ne

sont pas vains : quand le pro- fesseur Pivot est arrivé à Besançon en 2001, il nʼy avait que deux cancérologues en Franche-Comté. Aujourdʼhui, ils sont au nombre de 17, dont quatre professeurs, plus 15 spécialistes dʼorganes qui se sont spécialisés en can- cérologie, soit 32 au total. “Nous sommes désormais un vrai pôle dʼattractivité.” Même les incertitudes qui pesaient encore il y a quelques semaines sur la réalisation vers Minjoz de lʼInstitut Régional Fédératif du Cancer (I.R.F.C.) sont levées. “Il nʼy a plus aucun obstacle, même financier, à sa réalisation” confirme Syl- vie Mansion. Le professeur Pivot précise que lʼI.R.F.C. ouvrira ses portes “au début de lʼannée 2014.” En Franche-Comté, 3 300 patients sont suivis chaque année pour un traitement contre le cancer. Aujourdʼhui en France, 50 % des can- cers sont guéris.

Cette représentation du maire de Besançon exposée au Pavé dans la Mare avait notamment fait réagir l’élu Philippe Gonon.

La deuxième antenne Free à Saint-Claude

U n panneau de chantier résiste au vent. Placardé devant lʼentrée du centre sportif du P.S.B. situé chemin des Torcols, un permis de construire déli- vré par la Ville de Besançon permet à lʼopérateur Free dʼy installer une station de base, autrement appelée B.T.S., plus petites que les antennes dʼancienne géné- ration mais qui émettent autant. Après Bouygues, Oran- ge, S.F.R., au tour de Free dʼinstaller des appareils per- mettant à ses clients de bénéficier dʼun réseau digne de ce nom. Et avec lui toutes les questions de précautions qui vont avec. À Besançon une antenne Free est déjà installée. Une dizaine devrait suivre. Selon un expert local, “ces antennes sont moins puissantes que les “ondes” des antennes de radio F.M. ou T.N.T. que lʼon trouve en divers endroits de la ville… Une B.T.S. Free est beaucoup moins puissante quʼun four à micro-ondes !”. Le réseau mobile Free a été orienté “data” cʼest-à-dire Après onze ans d’existence et une augmentation régulière de ses lecteurs, La Presse Bisontine est bien installée dans le paysage médiatique local. Aujourd’hui, elle doit poursuivre la mission Note à nos fidèles lecteurs

que Free fait passer la voix mais aussi, le flux “données” (internet) comme les autres opérateurs. Lorsquʼil ne couvre pas une zone en propre, Free a un accord dʼitinérance avec Orange qui lui loue son réseau pour acheminer les flux sur son réseau. Outre ces antennes visibles, beaucoup à Besançon sont “cachées” dans de fausses cheminées sur les bâtiments H.L.M., sur les toits du Conseil général, de la faculté de médecine Saint-Jacques, de la crèche Saint-Ferjeux, ou dans des clochers comme celui de lʼéglise Saint- François Xavier rue du Lycée. Avec ce déploiement, Free aura toutes les cartes en mains pour proposer un service de qualité. Aux clients de juger.

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

Pour connaître une antenne près de chez vous : www.anfr.fr

La prochaine antenne Free sera installée sur le terrin du P.S.B.

d’information indépendante qu’elle s’est assignée dès sa création en 2000. Mais depuis plusieurs mois néanmoins, nous subissons les augmentations régu- lières des coûts du papier, des frais d’impression et de transport que nous imposent les fournisseurs. Afin de continuer à remplir son engagement

d’information, La Presse Bisontine est donc contrain- te de répercuter à partir de ce mois-ci, ces hausses à répétition. C’est la raison pour laquelle le tarif de La Presse Bisontine passe à 2,50 euros. Nous vous remer- cions de votre confiance toujours renouvelée.

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2012 Commission paritaire : 1112i80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Arca Swiss, Fralsen, F.D.C. 25, J.-L. Romand, Ville de Besançon.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 130 - Mars 2012

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POLITIQUE

L’ancien préfet de Franche-Comté Nacer Meddah, l’ex-préfet

qui roule pour Hollande

Sept mois seulement après son arrivée

L a Presse Bisontine : Quitter l’État et une fonction dorée à la Cour des comptes pour organiser la cam- pagne d’un candidat à la présiden- tielle, c’est osé. Quel est votre rôle précis au sein du Parti socialiste ? Nacer Meddah (Secrétaire général de campagne de François Hollande, préfet de Franche-Comté d’avril à novembre 2010) : Mes fonctions comme secrétaire général regroupent deux missions. La première se compare à la direction générale d’une P.M.E. de 100 salariés dont le budget avoisine les 20millions d’euros à répartir jusqu’à l’élection.Après avoir trouvé les locaux abritant le Q.G. de campagne, j’ai procédé au recrutement du personnel en lien avec Pierre Moscovici, Manuel Valls, Stéphane Le Foll. Ma seconde fonction s’apparente à celle de directeur de cabinet. Je coordonne l’agenda de François Hollande, l’organisation de ses déplacements, etc. L.P.B. : Comment arrive-t-on à la tête d’un poste si stratégique alors que vous n’avez pas de carte au Parti socialiste. Connaissiez-vous François Hollande avant votre recrutement ? N.M. : Non, je ne le connaissais pas. C’est lui qui m’a fait cette proposition. L.P.B : Avez-vous hésité sachant qu’une telle décision est incompatible avec votre fonction qui était la vôtre à ce moment-là ? N.M. : Oui mais en même temps je n’ai eu que très peu de temps de réflexion. J’étais contacté par François Hollande le lundi soir… et je devais prendre un à la tête de la préfecture de Région, le préfet Nacer Meddah était muté. Son départ avait suscité l’incompréhension à Besançon. À 52 ans, changement de cap : le voilà secrétaire général de la campagne de François Hollande. Confidences du haut fonctionnaire.

Nacer Meddah : “Avec ce poste, je peux pour la première fois exprimer mes opinions.”

Hollande cherchait un préfet pour occuper ces fonctions-là. Pierre Moscovici a dû lui parler de moi tout comme je connais Claude Bartolone avec qui j’ai travaillé lorsque j’étais préfet de Seine-Saint-Denis. Mais je ne sais pas comment la décision a été prise en dernier lieu. L.P.B. : Ce changement de carrière laisse entrevoir un destin similaire à celui de Claude Guéant, lui aussi ancien préfet de Franche- Comté devenu secrétaire général de l’Élysée… N.M. : (rires). Sincèrement, je suis tellement dans le quotidien de la campagne présidentielle que je n’ai pas eu le temps de me poser ce genre de question. Je me la poserai, bien sûr, mais plus tard. Et j’en discuterai avec les personnes que vous pouvez imaginer. LPB :Vous êtes resté - seulement - sept mois à la préfecture de Besançon alors que la sphère locale louait votre travail. Les élus ont été surpris de votre départ. Pensez-vous que vos affinités avec le parti socialiste local ont conduit Nicolas Sarkozy à vous limoger ? N.M. : Non, je ne crois pas. Si j’ai des convictions personnelles, elles n’ont jamais transpiré lorsque j’étais préfet. Je n’étais ni un préfet de droite, ni un préfet de gauche : j’étais un préfet de la République ! J’ai toujours eu des convictions et me suis toujours refusé de les donner. Cette fois en revanche, c’est la première fois de mon existence que je pourrai donner mon opinion personnelle. L.P.B. : Vous gardez un bon souvenir de la Franche-Comté malgré ce bref séjour ? N.M. : Absolument. J’ai un excellent souvenir de cette magnifique région, du département du Doubs et du Jura notamment. Je ne la connaissais pas et j’aurai plaisir à y retourner.

que vous êtes,attaché à l’idéologie de gauche ? N.M. : Non, cela n’a jamais été un problème pour moi car j’ai étudié chaque dossier d’expulsion au cas par cas. Nous sommes dans un état de droit et des procédures sont à respecter : oui il m’est arrivé d’engager des obligations à quitter le Territoire (O.Q.T.F.) ou au contraire permettre à des familles de rester sur notre territoire. Il faut juger si l’obligation à quitter le territoire peut s’avérer être un enrichissement personnel ou doit au contraire faire l’objet d’une procédure. L.P.B. : Avec un cas médiatisé, celui de Siva, le vendeur de roses que vous avez expulsé malgré les soutiens d’associations… N.M. : Dans ce cas précis, j’avais des informations pour engager une O.Q.T.F. L.P.B. : Sur le plan financier, être au service d’un candidat rapporte-t-il plus qu’être au service de l’État ? N.M. : Pas du tout (rires) . Avoir fait ce choix n’est pas un sacrifice mais c’est évident qu’il était plus confortable financièrement de continuerma carrière en prenant ce poste à la chambre régionale des comptes. C’est un choix. Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : Le programme du candidat est-il viable sachant que des renforts sont annoncés dans la Police et l’Éducation nationale alors que la rigueur budgétaire est réclamée par la Cour des Comptes ? N.M. : Oui car nous parlons pour la sécurité de redéploiement des effectifs. Il n’y aura pas de recrutement en tant que tel mais un redéploiement tout en ciblant les zones prioritaires. Nous sommes tous conscients de l’état de nos finances et appelons à la vigilance. L.P.B. : On vous présente comme le préfet issu de la diversité voulue par Nicolas Sarkozy. Allez-vous l’utiliser comme argument de campagne ? Ou au contraire en avez-vous assez ? N.M. : J’en ai assez… car je suis né dans le Pas-de-Calais, je suis très attaché à ma région et suis régionaliste. Je suis d’ailleurs fan du R.C. Lens… Je sais ce que je dois à mon pays car je suis un pupille de la Nation : ma mère a élevé seule mon frère et ma sœur. J’ai une sensibilité pour les pays méditerranéens mais je suis attaché à la France. L.P.B. :Vous avez renvoyé des étrangers dans leur pays. Cela est-il antinomique avec l’homme

L.P.B. : Peut-être le 10 avril puisqu’un un meeting de François Hollande y est prévu. Confirmez-vous ? N.M. : Il y aura effectivement unmeeting mais la date n’est pas encore complètement arrêtée. L.P.B. :En tant que responsable de la sécurité du candidat, craignez-vous un nouvel “enfarinage” de François Hollande à Besançon ? N.M. : (il coupe) . Je sais qu’en pays bisontin, on n’est jamais dans l’outrance.Des personnes de qualité seront là pour accueillir le candidat à

“J’ai fait le choix de l’aventure.”

poste à la chambre régionale des comptes des Pays de Loire le mercredi. Si je disais oui, il fallait arrêter la procédure de ma nomination, ce que j’ai fait en demandant une disponibilité durant toute la campagne. J’avais le choix entre une carrière tranquille de fonctionnaire ou partir à l’aventure. J’ai fait le choix de l’aventure… L.P.B : Le député du Doubs Pierre Moscovici qui est le directeur de campagne de François Hollande a forcément joué un rôle stratégique dans votre nomination ? N.M. : François

l’élection présidentielle.

“Ni préfet de droite, ni préfet de gauche.”

L.P.B. : Cette faille dans la sécurité que vous gérez a-t-elle été prise au sérieux ? N.M. : Oui…mais cet “enfarinage” était un concours de circonstances. En effet, la sécurité devait être accrue dès le lendemain de l’agression par le renfort de 2 à 15 policiers du S.P.H.P. (service de protection des hautes personnalités). Cet incident doit être vécu comme une alarme. L.P.B. : Parlons du programme du candidat socialiste. En tant qu’ancien préfet, pouvez- vous répondre aux critiques notamment de Brice Hortefeux affirmant que les mesures de Hollande en matière de sécurité sont passéistes et sans résultat. Que répondez-vous ? N.M. : Je ne fais pas de commentaire. C’est du politique par excellence. J’invite tous les Français à lire le projet de François Hollande.

Biographie É tudiant brillant, Nacer Meddah intègre lʼE.N.A., puis les cabinets ministériels, avec Élisabeth Guigou (1990-1993), puis la cour des comptes dont il a été secrétaire général adjoint. Il a été également à lʼÉlysée aux côtés de Bernard Bajolet, coordinateur national à la sécurité. En 2006, il a été nommé préfet pour la première fois dans le département de lʼAube. En décembre 2008, il est affecté en Seine-Saint-Denis. Un peu plus dʼun an après, il est remplacé pour être envoyé en Franche-Comté avant dʼêtre poussé au départ. Il est réaffecté à la cour des comptes. Le voilà secrétaire général de campagne de François Hollande.

BESANÇON

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Carine Michel,

DÉCOUVERTE

Un passionné norvégien

Mémoire vive, les pépites bisontines Le site memoirevive.besancon.fr a été mis en ligne récemment. Résultat de la numérisation de plus d’1,5 million de documents entreposés dans les rayonnages des archives et de la bibliothèque. Un trésor désormais accessible en un clic.

conseillère municipale chargée de la lecture publique et Marie-Claire Waille, conservatrice à la bibliothèque d’étude et de conservation.

L es manuscrits anciens, dont le plus vieux date de l’an 790, les délibérations municipales de 1290 jusqu’aux années Fousseret, les actes d’état civil du début du XVI ème siècle à 1902, des milliers de photos anciennes de la capitale com- toise, les quelque 5 000 dessins de Pierre-Adrien Pâris, les édi- tions du Petit Comtois (le quo-

Ce travail de titan a été rendu possible par l’acquisition d’une station de numérisation pour les fonds anciens, en 2005, en partenariat avec la faculté des lettres de Besançon. “On a évi- demment ciblé les fonds les plus rares et propres à Besançon. 1,5 million de pages, cela repré- sente à peine 1 % de ce que l’on conserve ici. On ne numérisera

tidien de l’époque) de 1886 à 1944… Au total, ce sont plus d’1,5 million de documents qui ont été numérisés par les ser-

agent de la bibliothèque char- ge de nouvelles images sur le site qui évolue donc en perma- nence. Le coût du projet atteint les 194 000 euros (la Ville en paye 30 %, le reste étant pris en charge par des subventions). C’est le prix, modique, d’une grande partie de la mémoire bisontine. J.-F.H.

postales anciennes dont la Vil- le de Besançon s’était portée acquéreuse en 2010. Une gran- de exposition de ces cartes pos- tales aura d’ailleurs lieu à par- tir de novembre au musée du Temps” annonce Carine Michel, l’élue municipale chargée de la lecture publique. Chaque soir, épaulé par le ser- vice informatique de laVille, un

jamais tout” note Marie-Claire Waille, conservatrice à la biblio- thèque d’étude et de conserva- tion de Besançon. Le site contient les ressources non seulement des bibliothèques bisontines et des archives,mais aussi des cinq musées bisontins. À peine lancé que ce site avait déjà ses aficionados , comme ce puriste norvégien, spécialiste de la musique de luth qui a découvert avec émotion que la bibliothèque de Besançon pos- sédait une partition unique au monde copiée par un Bisontin au XVII ème siècle, un manus- crit oublié qu’il a pu téléchar- ger à sa guise. Depuis sa mise en ligne, le site est très prisé notamment des nombreux généalogistes qui n’ont plus à se déplacer, des étudiants et du grand public, friand par exemple de photos et de cartes postales anciennes. “D’ici l’été sera dis- ponible le fonds des 6 000 cartes

vices des biblio- thèques de Besan- çon et qui sont accessibles depuis chez soi, par un simple clic de sou- ris.

“6 000 cartes postales anciennes.”

Parmi les milliers de documents numérisés, cette étonnante

Chaque jour, de nouveaux documents sont numérisés dans les locaux de la bibliothèque.

photo du pont Battant datant d’avant 1879.

www.memoirevive.besancon.fr

L’ÉVÉNEMENT

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CITÉ DES ARTS : DÉJÀ UN GOUFFRE FINANCIER

Il n’ouvrira ses portes que dans un an mais déjà l’immense vaisseau de la Cité des arts, voulue par l’ancien président de la Région Raymond Forni, pose de nombreuses questions. La première, c’est celle du coût de fonctionnement d’une des composantes de cette Cité des arts, le F.R.A.C. (Fonds régional d’art contemporain). Estimé à 1,5 million d’euros par an, il doit normalement être supporté conjointement par la Région et l’État. Seulement, l’État n’apportera pas les fonds escomptés. Ce sont donc les contribuables francs-comtois qui devront mettre la main à la poche pour boucler ce budget tous les ans. Deuxième hic, dans la conception même de cet immense bâtiment dessiné par les équipes de l’architecte japonais Kengo Kuma : sa toiture. Les entreprises actuellement à l’œuvre constatent des fuites dans ce toit présenté comme révolutionnaire. Enfin, et c’est une des grands questionnements restés sans réponse : le fonds régional d’art contemporain apparaît comme un outil totalement disproportionné par rapport aux ambitions locales en matière d’art contemporain, pour l’instant à l’état embryonnair. Cité des arts, comment éviter le naufrage ?

BUDGET

La Région demande à l’État des garanties Fonctionnement du F.R.A.C. : une bombe à retardement Ouverture des salles d’exposition, paiement des salariés, entretien, le F.R.A.C. aura besoin d’environ 1,5 million d’euros par an pour fonctionner dans ses nouveaux locaux. Un chiffre prévu. Ce qui ne l’était pas : c’est l’appui financier de l’État appelé à diminuer. La Région devra compenser… ou négocier.

région Centre (Orléans), Provence- Alpes-Côte-d’Azur (Marseille), Nord- Pas-de-Calais (Dunkerque), Aquitai- ne (Bordeaux), elle fait face aux coupes budgétaires. Rennes qui inaugurera le premier F..R.A.C. de deuxième génération l’été prochain bénéficie d’une parité entre les subventions versées par la Région Bretagne et la D.R.A.C. Pour fonc- tionner, le F..R.A.C. breton disposera de 800 000 euros par an et d’une enve- loppe de 300 000 euros par an pour acquérir des œuvres. Les entrées seront payantes et même les écoles devront régler un droit d’entrée. Sur ce point, la Franche-Comté n’a pas encore tranché. À l’art contemporain de se faire une place au pied de la Cita- delle et de négocier avec l’État une ral- longe pour 2013. Tout un art. E.Ch.

un travail en amont a été réalisé : il a pris en compte le projet artistique et culturel, le projet financier jusqu’à l’organigramme et aux embauches. Toutes ces choses ont été posées conjoin- tement entre la Région et l’État, dit- elle. Si l’opposition annonce que le coût de fonctionnement n’a pas été prévu, elle remet alors en cause le travail fait par le ministère de la Culture et le pré- fet… Cela me paraît surprenant que des élus U.M.P. fassent cette remarque car c’est bien l’État aujourd’hui qui ne respecte son engagement.” Pour l’année à venir, pas de souci, la Régionassumera lamontée enpuissance du fonds. Devra-t-elle faire appel aux mécénats dès 2014 ? C’est une piste. Avec son art contemporain, la Franche- Comté n’est toutefois pas fâchée et comme les cinq autres F..R.A.C. de deuxième génération en cours de construction en Bretagne (Rennes),

L es cartons sont prêts. Dans un an, le fonds régional d’art contemporain (F..R.A.C.) démé- nagera avenue Gaulard à Besançon où l’attend la Cité des Arts et de la Culture, un superbe bâtiment dessiné par l’architecte japo- nais Kengo Kuma. Superbe, oui, mais à quel prix ? Vendredi 12 janvier, lors de ses vœux aux personnalités, c’est le préfet de Franche-Comté, le pre- mier, qui a mis en garde quant au coût de fonctionnement futur de cet équi- pement. Si l’État dit ne pas se désen- gager complètement en matière finan- cière, son aide ne sera pas à la hauteur espérée pour couvrir les fameux frais de fonctionnement du bâtiment et de ses 18 salariés. Le coût de fonction- nement est estimé à 1,5 million euros par an (1) dès 2014. Inquiétude à la Région, obligée de supporter la volte- face financière. Pour exemple, la direc- tion régionale des affaires culturelles

avec ce F..R.A.C.” déplore Annie Gene- vard, conseillère régionale d’opposition (U.M.P.) qui fait référence à la volon- té de feu Raymond Forni d’avoir vou- lu créer un lieu trop imposant. Attachée au développement de l’art sur le territoire, l’élue de droite ne (re)met pas en question la pertinence d’avoir installé le F..R.A.C. dans la Cité des Arts et de la Culture mais s’interroge sur la pertinence de cet investissement (46,4 millions d’euros au total) à deux titres. Selon Annie Genevard, “l’outil paraît surdimen- sionné par rapport à la petite collec-

tion dont le F..R.A.C. dispose et sur- tout, ce grand bâtiment va demander plus de personnel et une plus large pla- ge horaire d’ouverture impliquant des frais de fonctionnement à la hausse. Les frais de fonctionnement auront payé au bout de 10 ans l’investissement par la Région dans le bâtiment ! Je regrette que les élus aient davantage pensé au financement de l’investissement et pas suffisamment à son fonctionne- ment.” Présidente du F..R.A.C., Sylvie Meyer (Europe Écologie-Les Verts) réagit à ces propos, qu’elle condamne : “Tout

Une des futures salles d’exposition du F.R.A.C. Des locaux plus vastes et davan- tage de plages horaires d’ouverture nécessiteronnt forcément plus de salariés. (image C.A.G.B.).

(D.R.A.C.) versera 200 000 euros en 2012 alors que la Région en attendait 200 000 de plus. À un an de l’inauguration, la Région est “condamnée à réus- sir” annonceMarie- Guite Dufay mais des voix s’élèvent - déjà - contre ce pro- jet aumotif qu’il est insuffisamment réfléchi. “Les élus de gauche ont eu une approche très “mitterrandienne”

“En 10 ans, le fonctionnement aura payé l’investissement.”

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REPÈRES Répartition du financement de la Cité des Arts et de la Culture L e coût de l’opération Cité des Arts et de la Culture s’élève à 46,4 millions d’euros toutes dépenses confondues. Les trois maîtres d’ouvrage engagés dans ce pro- jet sont : la Ville de Besançon (chargée des aménagements exté- rieurs), La communauté d’agglomération du Grand Besan- çon (elle intervient pour le conser- vatoire) et le Conseil régional (elle a la responsabilité du Fonds régional d’Art Contemporain).

CHANTIER La pièce maîtresse du projet La toiture prend l’eau Les entreprises chargées de la couverture de cet immense bâtiment de 11 000 m 2 sont confrontées à d’inattendus problèmes de fuites d’eau. En passe d’être résolus rassurent-ils.

Le Fonds Régional d’Art Contemporain disposera d’une vitrine exceptionnelle dans la Cité des Arts et de la Culture. Certains disent déjà qu’elle est surdimensionnée pour la capitale régionale. PRÉSENTATION Un patrimoine de 500 œuvres Le F.R.A.C., “super-musée” de la capitale régionale

P our l’instant, les 500 œuvres du Fonds Régio- nal d’Art Contemporain de Franche-Comté sont stockées dans des réserves à Besançon.Avant 2005, certaines de ces pièces étaient visibles au musée de Dole. Depuis, le F.R.A.C. n’a plus de lieu d’exposition. Sa nouvelle vitrine sera dans la Cité des Arts et de la Culture, où il disposera d’une salle de 490 mètres carrés, dédiée aux expo- sitions temporaires, et d’une seconde salle de 100 mètres car- rés réservée à la collection per- manente du F.R.A.C. Des réserves de 400mètres carrés, ainsi qu’une salle d’accueil de groupes, et en particulier des scolaires, sont également dans le projet. Aujourd’hui, l’enjeu majeur du F.R.A.C. est de parvenir à faire vivre cette structure d’ores et déjà annoncée comme coûteuse en frais de fonctionnement. Le pari est de créer une dynamique pour capter un public suffisant dans une ville qui n’est pas mar- quée par l’art contemporain. En même temps, les marges de manœuvre sont là pour changer le cours des choses. “Je ne peux pas donner de chiffres sur la fré- quentation. Mais l’idée serait d’avoir un nombre d’entrées com- parable à celui du musée des Beaux-Arts de Besançon” explique Sylvie Zavatta, direc- trice du F.R.A.C. En 2011, le Musée a reçu justement 54 000 personnes. Reste à savoir maintenant si la programmation du F.R.A.C. per- mettra de couvrir au moins en partie les frais de fonctionne- ment. Pas sûr, car selon le F.R.A.C. la question de faire payer ou non les entrées n’est pas enco- re tranchée. “Mais notre collec- tion a pris de la valeur. Ces œuvres sont un vrai patrimoine pour la Franche-Comté” pour-

Le toit est composé d’aluminium et de verre. Les joints ne sont pas étanches.

Depuis 2005, les œuvres du F.R.A.C. tournent dans dif- férents musées. Ici, Mimmo Rotella - Vu 1993. Collection F.R.A.C.

L a toiture paysagère est présentée comme “ la pièce maîtresse du pro- jet. Comme une fine feuille d’arbre, elle se pose sur les bâtiments neufs, et dans ce même mouvement, unifie l’ensemble” poétisent les concepteurs de la Cité des arts. Les pixels de végétation, d’aluminium, de verre et de panneaux pho- tovoltaïques qui la constituent créent un motif qui fait écho au paysage environnant, aux collines boisées, aux berges du Doubs. Ils poursuivent : “Leur disposition, en appa- rence aléatoire, répond en réalité aux besoins des espaces abrités : les foyers sont plus trans- parents, les espaces de travail et d’exposition sont opaques.” Voilà pour le parti pris archi- tectural. La réalité est tout autre en ce moment. Depuis novembre, le chantier prend l’eau. Les problèmes viennent de l’étanchéité de la toiture. Christian Jacob, responsable de la société Hefi Roschmann, reconnaît la situation due essentiellement selon lui aux aléas climatiques. “ Nous sommes confron- tés depuis novembre à des soucis liés aux joints d’étanchéité définitifs.” C’est le rac- cord entre les divers éléments de la toitu-

Franche-Comté (photo Adagp).

re, parties en aluminium et verrière en débord de toit, qui pose souci. Résultat, depuis plusieurs semaines, les écoulements sont quotidiens à chaque épisode pluvieux. “Ça pisse l’eau” confirme un élu bisontin. Les responsables du chantier en arriveraient presque à bénir le froid de février, froid qui a pourtant mis un coup d’arrêt au chantier. “La météo actuelle n’arrange rien poursuit M. Jacob. Pour travailler à nouveau serei- nement, il nous faudrait 5 °C de plus et des conditions sèches.” Selon un autre interve- nant sur le chantier, cette toiture “ne serait pas conforme aux normes de construction européennes par rapport aux produits mis en œuvre.” La pente du toit ne serait pas suffisamment forte pour assurer des écou- lements corrects. Les conséquences de ces fuites d’eau à répétition ont forcément une incidence sur l’intérieur du bâtiment “qu’on s’est efforcé à préserver” rassurent les entre- preneurs. Les responsables du chantier ne sont pas pour autant alarmistes : ils esti- ment à quelques semaines le décalage pro- voqué par cet incident sur l’aménagement de l’intérieur du bâtiment. Le compte-à- rebours se resserre.

suit Sylvie Zavatta. Elle rappelle que le F.R.A.C. dispose d’un bud- get annuel de 150 000 euros envi- ron pour acquérir des œuvres, un des plus petits de France. C’est ce décalage entre la col- lection du F.R.A.C., ses moyens, et la dimension de la structure pour exposer l’art contemporain, qui nourrit les critiques aujour- d’hui. Certains estiment que le bâtiment est surdimensionné pour Besançon le qualifiant déjà de “Centre Pompidou bisontin”. Récemment, dans un article paru dans le magazine “Beaux Arts”, Alain Seban, responsable du Centre Pompidou expliquait que l’ère des “super-musées des années 1990, avec des super- architectes, des super-frais de fonctionnement, des super- marques, des super-directeurs, est terminée.” Le concept de F.R.A.C. tel qu’il est imaginé à Besançon, qui est une œuvre d’art en lui-même, dessiné par l’architecte Kengo Kuma serait donc dépassé dans la manière de promouvoir l’art contempo- rain. La critique est sévère. Elle n’est pas partagée par tous les acteurs culturels locaux. Lorsqu’on les interroge, l’ouverture du F.R.A.C. est plu- tôt une bonne nouvelle, à condi- tion disent-ils qu’il fonctionne en partenariat avec les struc- tures existantes. “Nous avons

toujours travaillé avec les acteurs locaux. Nous poursuivrons dans cette démarche” rassure Sylvie Zavatta. Mais des craintes sub- sistent du côté des acteurs locaux qui œuvrent depuis longtemps pour développer l’art contempo- rain. Ils redoutent, à raison, que le coût du F.R.A.C. soit tel que dans le contexte financier actuel, il cristallise l’ensemble des sub- ventions. L’émergence de cette structure se ferait donc, non pas dans une logique partenariale, mais à leur détriment. Pour peser dans le débat, une dizaine d’acteurs de l’art contemporain se sont fédérés à Besançon pour créer le Réseau d’Art Contem- porain. T.C.

Le calendrier des travaux

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ANNIVERSAIRE La crèche des Clairs-Soleils 40 ans d’espoir L’Institut médico-éducatif l’Espoir, géré par l’A.D.A.P.E.I. de Besançon, a 40 ans. Et toujours des projets. Notamment la construction d’un nouveau centre d’accueil.

Les 40 ans ont été célébrés le 21 janvier dernier. Au premier plan, Joël Bourrat, le directeur d u secteur enfance de l’A.D.A.P.E.I.

L’ histoire de l’A.D.A.P.E.I. de Besançon n’est qu’un long combat. De ces familles qui, il y a plus de cinquante ans, ont décidé de sortir de leur “clandestinité” les dizaines d’enfants qui souffraient

d’un handicap et de leur trou- ver une structure adaptée à leurs déficiences. C’est ainsi que naît en 1971, l’I.M.E. l’Espoir avec un agré- ment de départ pour l’accueil de 15 enfants qui comptaient parmi les moins autonomes. À

l’Espoir, les enfants et jeunes adultes de 3 à 20 ans ont la mal- chance en effet de cumuler les handicaps, physiques, cognitifs et parfois même sensoriels. Leur prise en charge est donc très lourde et nécessite une atten- tion permanente.

L’agrément de l’Espoir a été por- té à 31 places, une capacité d’accueil toujours insuffisante. Car arrivés à l’âge de 20 ans, les jeunes adultes n’ont souvent pas d’autre choix que celui de rester à l’I.M.E. l’Espoir. “L’idée était de mettre en place de nou- velles formes d’accueil pour les moins de trois ans. C’est ainsi qu’est né le projet de crèche mul- ti-accueil. Depuis août dernier, la crèche de Clairs-Soleils accueille plusieurs de ces enfants” note Aline Bornier, chef de ser- vice à l’Espoir. La création de huit nouvelles places à la mai- son d’accueil spécialisé des Tille- royes devrait également régler en partie la question de la capa- cité d’accueil à l’Espoir. Mais il faut aller plus loin. C’est la raison pour laquelle un ser- vice d’éducation spéciale et de soins à domicile (S.E.S.S.A.D.) sera mis sur pied dès cette année, là aussi pour répondre aux besoins des enfants dès l’âge de 18 mois et aux attentes des

parents. “ Il est important d’accompagner le plus tôt pos- sible les jeunes enfants pour leur éviter notamment de passer par plusieurs structures” ajoute Joël Bourrat, directeur de l’A.D.A.P.E.I. délégué à la peti- te enfance. En 40 ans, la prise en charge de la dépendance a elle aussi évo- lué. Elle implique notamment l’utilisation de matériel de plus en plus spécialisé et individua- lisé. Résultat : l’I.M.E. de la rue Danton commence à manquer cruellement de place, d’où l’idée,

sont déjà sûres : ce ne sera plus sur le site de la rue Danton,mais ce sera sur Besançon” et “pas trop éloigné du système hospi- talier.” Ce projet devrait se concrétiser à horizon 3 ans. Cet- te future construction devrait permettre d’accueillir à la fois l’I.M.E. l’Espoir mais aussi d’autres projets en cours de fina- lisation comme l’accueil tem- poraire pour lequel un projet de 15 places a été validé, dont trois pour les adolescents autistes. L’idée de l’accueil temporaire est de pouvoir répondre à ces demandes de plus en plus nom- breuses et pour l’instant insa- tisfaites de ces parents d’enfants handicapés qui ne demandent parfois qu’une chose pour redé- marrer : quelques heures de répit. Aussi, l’I.M.E. l’Espoir continuera-t-il à s’ouvrir vers l’extérieur comme cela a été fait récemment avec la crèche, notamment autour de la scola- risation. J.-F.H.

validée récem- ment par le conseil d’administration de l’A.D.A.P.E.I. de construire un nouveau bâti- ment. “Plusieurs pistes de réflexion sont lancées pour trouver un terrain, ajoute Joël Bour- rat. Deux choses

15 places en accueil temporaire.

36 enfants sont actuellement accueillis à l’Espoir.

INFORMATION Restrictions budgétaires Radio Campus menacée

EN BREF

Jules-Haag Portes ouvertes au lycée Jules-Haag de Besançon samedi 18 février toute la matinée à destination des collégiens et de leurs familles. Rens. 03 81 81 01 45. Monoprix 102 des 200 places de parking en surface seront condamnées au Marché beaux-arts de Besançon. Monoprix a démarré l’installation provisoire de son magasin à cet endroit, pendant toute la durée de désamiantage de son magasin de la Grande rue. Le dimanche 4 mars, l’accès à l’ensemble du parking sera impossible. Monoprix ouvrira sur le parking début mai. La grande surface réintégrera ses locaux en décembre 2014, date de l’ouverture des Passages Pasteur. Solitude L’association “Les invités au festin” qui lutte contre la solitude et l’exclusion propose dans le cadre de sa friperie permanente, une grande braderie de printemps et vente de vêtements, bric-à-brac et livres d’occasion, du 24 au 31 mars de 14 h à 18 h dans ses locaux

D ans le studio de Radio Campus installé à la Maison des étu- diants de Besançon, la grille des programmes se déroule sans couac.Actualités, radio show, reportages, rien n’a changé sur le 102.4 F.M. Pour le moment en tout cas. Car fin janvier, la Radio prenait connaissance d’une information inquiétante : la probable disparition de l’E.P.R.A. (Échanges et Productions Radiophoniques), un grou- Radio Campus apprend la fin d’une subvention versée par l’État. Inquiétude et mobilisation. Média social de proximité émettant depuis la Bouloie à Besançon,

Dans le studio de Radio Campus Besançon avec le journaliste Aurélien Ber- tini (à gauche) et Martial Greuillet, directeur des programmes.

pement d’intérêt public qui devait fonctionner jusqu’en 2013. Créée en 1992 par le minis- tère des Affaires sociales, la banque de programme E.P.R.A. est unique en France et en Europe. “ Cet outil permet l’échange et la production radiophonique de 170 stations locales réparties sur l’ensemble du territoire. Depuis 20 ans, ce réseau d’information valo- rise l’expression des popu- lations des quartiers popu-

“15 % de notre chiffre d’affaires.”

de journaliste se retrouve menacé… à moins que la radio ne trouve d’autres financements.“ Aussi ce seront des paroles qui ne seront plus relayées, notamment celles des plus précaires, celles des habi- tants des quartiers ou des communes défavorisées” fait remarquer Aurélien Bertini. “ On savait que l’E.P.R.A. se ter- minait en 2013… mais pas dès 2012” poursuit énervé le directeur des pro- grammes. Radio Campus Besançon a interpellé élus et parlementaires à l’instar de Clau-

de Jeannerot (P.S.) et la députée Fran- çoise Branget (U.M.P.). La députée a obtenu quelques réponses : d’ici mars, un nouveau président à la tête de l’E.P.R.A. sera nommé. Des solutions de reclassement ont été étudiées avec les personnels d’E.P.R.A., notamment avec Radio France, mais n’ont pu à ce jour déboucher. La mobilisation va se pour- suivre. Par chance, les subventions sont assurées jusqu’à fin 2012. En espérant des ondes meilleures… E.Ch.

laires, lutte contre le racisme et toutes les formes de discriminations” explique Aurélien Bertini, l’un des deux journa- listes de la chaîne avec Claude Gouin. Concrètement, les deux professionnels de l’information réalisent des reportages à Besançon pour l’E.P.R.A., qui le “ revend” ensuite aux radios partenaires. “ Nous sommes parmi les plus gros producteurs, relate Martial Greuillet. La subvention représente 15 %de notre chiffre d’affaires” ajoute le directeur des programmes. Sans cette ressource, l’un des deux postes

de la rue de la Cassotte. Rens.: 03 81 88 90 30.

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POLITIQUE Conseil municipal Monique Ropers va-t-elle leur faire la leçon ? Retraitée de l’Éducation nationale, Monique Ropers (Centre droit) remplace Édouard Sassard (U.M.P.) au sein de l’opposition munici- pale. Elle votera pour les projets d’intérêt général et “refusera les délibérations partisanes ou ruineuses pour les Bisontins.”

Clins d’œil Les chemises griffées du maire

En politique, beaucoup retournent leur veste. D’autres taillent des cos- tards ou mouillent la che- mise. C’est selon. De chemise parlons-en justement ! Pas d’attaque sur lec choix vestimen- taires de Jean-Louis Fousseret, ce n’est pas notre genre, mais juste une remarque : la chemi- se bleue du maire de Besançon est floquée des initiales JLF…comme Jean-Louis Fousseret ! La classe, ou les chevilles qui enflent, à vous de juger…

L’ ancienne directrice de l’école maternelle “La Butte” retrouve avec son entrée au conseil muni- cipal une salle de cours, sans doute davantage dissipée que fut la sienne lorsqu’elle la diri- geait. Suite à la démission du conseiller municipal d’opposition d’Édouard Sassard (La Presse

cette retraitée dynamique res- te fidèle au Centre Droit et à Hervé Morin et refuse le rallie- ment. Née à Tunis, Monique Ropers a voué sa vie profes- sionnelle à l’enseignement, d’abord dans une école mater- nelle d’Étalons, puis le reste de sa carrière à Besançon qu’elle termina à l’école maternelle de la Butte.“ Je suis devenue la direc- trice de cette école maternelle où droite et gauche n’existaient pas où seul le bonheur des enfants comptait ainsi que la pédagogie enseignée. Une équipe de femmes merveilleuses m’entourait et une communauté de parents dévoués” confie-t-elle avec émotion. Elle décrocha les palmes acadé- miques mais refusa de se les fai- re remettre officiellement. Fem- me de tempérament, dynamique,

A deux ans de la fin de la mandature, Monique Ropers devient conseillère municipale d’opposition.

Chacun ses lectures…

souriante, cette mère de deux enfants et mamie s’investit dans la vie associative. Ancienne pré- sidente de l’association Soropti- mist (2002 à 2004), Monique Ropers s’est engagée à la Ligue contre le cancer pendant 5 ans avec le professeur Bosset et son équipe comme secrétaire géné- rale. Imprévue, son entrée au conseil municipal “ représente une joie et un investissement personnel” , dit-elle. À elle de faire sa place à l’heure où l’opposition semble avoir des difficultés à s’entendre : “ Être opposant requiert compé-

tence, rigueur et honnêteté intel- lectuelle, poursuit la nouvelle conseillère. Mes priorités iront vers toute mesure favorable à l’emploi, au développement de l’Éducation nationale bien sûr, et au renforcement des P.M.E.- P.M.I. de l’Agglomération de Besançon. L’augmentation des impôts locaux, il faut que cela cesse” conclut la retraitée davan- tage proche de Martine Jeannin que du groupe U.M.P. et surtout de Mireille Péquignot. Sa place l’attend le 22 février aux côtés des 54 autres élus. E.Ch.

Bisontine de janvier), Monique Ropers (Nouveau Centre) le remplace au sein de l’opposition. Elle entrera en fonction lors du prochain conseil municipal. Malgré l’appel du pied de Jean Rosse- lot pour qu’elle le rejoigne au sein de la mouvance U.M.P.,

“Impôts : que ça cesse.”

Béatrice Ronzi (P.S.), absorbée par une pub de gran- de distribution, n’a même pas remarqué que la salle du Conseil municipal se vidait pendant l’intervention e Mireille Péquignot (opposition) sur les orientations budgétaires. Chacun ses occupations au conseil… Séance du 19 janvier.

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SANTÉ Un collectif de parents mobilisé à Besançon L’autisme, grande cause nationale 2012 Trois familles se mobilisent à Besançon depuis un an pour que soit créée une structure expérimentale d’accompagnement des enfants autistes. Dans de nombreux pays, il a été démontré qu’une méthode appelée A.B.A.-V.B. permettait d’atténuer considérablement les troubles chez ces enfants.

Guillaume Aldebert a répondu présent à l’appel du collectif de parents. Il a

donné en faveur de

leur cause un mini-concert au pole autisme de l’A.D.A.P.E.I. devant des enfants et leur famille.

L a méthode s’appelle A.B.A.- V.B. C’est pour qu’elle soit appli- quée dans le cadre d’une struc- ture d’accueil qui reste à créer à Besançon, qu’un collectif de parents d’enfants autistes s’est consti- tué. Cela fait un an maintenant que trois familles se serrent les coudes et se démènent pour sensibiliser les ser- vices de l’État et les élus locaux sur l’intérêt de structurer enfin un dispo- sitif adapté à la prise en charge de ces enfants. Il serait complémentaire des

la forme d’autisme dont il souffre. “ On ne “guérit” pas de l’autisme. Mais grâ- ce à l’A.B.A.-V.B., il est prouvé que l’en- fant peut progresser. Il peut apprendre à parler, à s’habiller seul, à exprimer ses sentiments, à développer sa moti- vation, à être plus autonome. On sait désormais que beaucoup d’enfants peu- vent reprendre un cursus scolaire nor- mal, à condition que la méthode soit appliquée de façon intensive par des professionnels formés.” Dans notre pays, 20 % seulement de jeunes autistes sont scolarisés. Les résultats de cette méthode sont probants. Mais il y a encore en Fran- ce des réticences à soutenir l’A.B.A.- V.B . , alors que l’Italie, le Canada, la Suisse ou les États-Unis l’ont adoptée depuis des dizaines d’années parfois. “ Il faut maintenant donner sa chance à cette méthode” lance Hélène Amiot- te-Suchet. Ce cri du cœur est partagé par toutes les familles concernées qui espèrent être entendues en 2012, année de l’autisme ! L’Agence Régionale de Santé est atten- tive à l’engagement de ces parents. Il n’est pas impossible que d’ici quelques mois, dans le cadre de la loi “Hôpital, Patients, Santé et Territoire” elle accom-

pagne et finance la création d’une struc- ture expérimentale pour les enfants autistes, comme il en existe 25 en Fran- ce. Le cas échéant, la réussite de ce projet passerait aussi par la formation de professionnels à cette future mis- sion. À ce jour, dans le Doubs, seule une personne développe la méthode A.B.A.-V.B. Elle est indépendante et se déplace au domicile des familles, mais ne peut pas faire face à toutes les demandes. Le chantier à entreprendre est vaste. Le 2 février, le collectif de parents avait réuni au pôle autisme de l’A.D.A.P.E.I. des enfants du pôle et leur famille, des élus, des profession- nels du Centre Ressources Autisme de Franche-Comté et la directrice géné- rale de l’A.R.S., pour leur soumettre ses attentes et leur dire à quel point il compte sur leur engagement pour fai- re naître une structure expérimenta- le à Besançon. La soirée a débuté par un mini-concert de Guillaume Alde- bert, qui a dit “oui” à ces parents pour être le parrain de cœur de leur action. A.B.A.-V.B. : derrière ces lettres, il y a l’espoir des familles.

SANTÉ Sylvie Mansion “J’ai une obligation

de répondre aux besoins”

structures existantes (pôle autisme de l’A.D.A.P.E.I, de l’hôpi- tal de jour...) “ Le problè- me, en France, est que l’autisme est attaché à la psychiatrie. On nous pro- pose des soins alors que ce n’est pas une maladie, c’est un dysfonctionne- ment cérébral” rappelle Hélène Amiotte-Suchet dont la fille de quatre ans est autiste. La méthode en question permet d’atténuer les troubles de l’enfant à des degrés différents suivant

“Donner sa chance à cette méthode.”

La directrice de l’Agence Régionale de Santé explique qu’une analyse des besoins est en cours concernant l’autisme. Cette phase de diagnostic est nécessaire avant d’imaginer la création d’une structure innovante de prise en charge de ce public. L a Presse Bisontine : Comment l’Agence régionale de santé se positionne sur la question de la prise en charge des enfants autistes ? Sylvie Mansion : Sur l’autisme, on sait qu’il y a un besoin en Franche- Comté, mais nous devons encore affiner notre analyse. Pour aller plus loin, nous devrons attendre les allocations budgétaires concernant le champ de la vieillesse et du handicap qui doivent être définies au pre- mier trimestre. Une fois qu’elles seront établies, nous pourrons lancer l’appel à projet pour la création d’une structure de prise en charge inno- vante de l’autisme comme il en existe déjà dans d’autres départements. À la fin de l’année, nous y verrons plus clair dans ce dossier. L.P.B. : Quel rôle jouera l’A.R.S. dans la création de ce genre de structure ? S.M. : La prise en charge nécessite une implication forte, à la fois des parents, de l’institution, et des réseaux de soin. La coordination est l’enjeu de notre système de santé de demain. Pour une prise en char- ge de qualité, il faut organiser ce maillage. Notre rôle à l’A.R.S. sera d’accompagner un projet dans son ingénierie et dans son financement. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire n’importe quoi à n’im- porte quel prix. Je le répète, l’Agence Régionale de Santé n’a pas voca- tion à travailler seule. Il faudra collaborer avec différents partenaires, rapprocher les points de vue, pour agir le plus justement possible. L.P.B. : 2012 est l’année de l’autisme. L’A.R.S. fait-elle une priorité de la prise en char- ge des autistes ? S.M. : L’Agence régionale de santé a pour mission d’optimiser l’offre de soin sur le territoire : offre hospitalière, offre de médecine de ville et offre médico-sociale (prise en charge des personnes âgées et handica- pées). Nous devons être attentifs à beaucoup de domaines comme la cancéro-pédiatrie pour laquelle j’ai aussi une obligation de répondre aux besoins et aux demandes des familles. Je travaille sur un sujet humain au moment où les gens sont les plus fragiles. Ce sont des moments difficiles. Nous devons le prendre en considération dans notre raisonnement. Les préoccupations d’efficience n’excluent pas un sup- plément d’âme. Recueilli par T.C.

ENGAGEMENT Prise en charge de l’autisme Aldebert, parrain solidaire Lorsque le collectif de parents l’a sollicité pour soutenir la cause pour laquelle ils se battent, le chanteur bisontin a dit “oui”, sans trop hésiter.

G uillaume Aldebert le reconnaît humblement. Avant qu’il ne ren- contre à Besançon le collec- tif de parents mobilisés pour la création d’une structure d’accueil des enfants autistes, il connaissait assez mal ce que l’O.M.S. qualifie de trouble envahissant du déve- loppement (T.E.D.). “ Je n’avais que des idées reçues par rapport à cela. Comme beaucoup de monde, j’avais en tête le cliché d’une per- sonne introvertie du genre Rain Man. En vérité, j’ai appris qu’il y avait plusieurs

formes d’au- tisme. C’est véritablement du cas par cas” explique-t-il. Lorsque des parents l’ont approché pour lui demander de parrainer la cause pour laquelle ils se battent, le chanteur a dit “oui” sans trop

“Je n’avais que des idées reçues.”

“La prise en charge nécessite une implication forte, à la fois des parents, de l’institu-

Guillaume Aldebert a découvert au contact des parents d’enfants autistes la réalité de ce que l’O.M.S. qualifie de trouble envahissant du développement.

hésiter, sensible à la démarche et au projet d’ap- porter de nouvellesméthodes pour mieux accompagner les enfants autistes.“ Les enfants, c’est aussi mon univers. J’écris des chansons pour eux. J’y suis sensible. Et puis ça ne me demande pas non

té par soutenir des actions solidaires. Comme il ne peut pas être sur tous les fronts, il doit choisir. En Franche- Comté, il est également le parrain de l’antenne régio- nale de l’association euro- péenne Ela contre les Leu- codystrophies.

plus un engagement de dingue. Faire des mini- concerts pour des causes com- me celle-ci, ça me plaît. Je considère que cela fait aus- si partie de mon métier. C’est important pour moi” pour- suit Guillaume Aldebert. L’artiste est souvent sollici-

tion, et des réseaux de soin.”

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