La Presse Bisontine 130 - Mars 2012

LE GRAND BESANÇON

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ENVIRONNEMENT Réhabilitation d’un espace sauvage

CONSOMMATION L’exemple de Vennans Deluz, eau “la plus chère de France” Les habitants et la mairie s’en désolent. La petite commune de la vallée du Doubs décroche certainement le record du coût de l’eau le plus élevé de France. Plus de 6 euros le mètre cube.

Opération sauvetage de tritons à Audeux Laissée à l’abandon, une mare abritant tritons et autres amphibiens a bénéficié de l’aide de bénévoles pour retrouver un peu de vie. D’autres espaces sont recréés. N os mares sont en danger. Abandonnés ou sacrifiés sur l’autel de la culture intensive, ces espaces où vivent des espèces endémiques demeurent menacées : “En France, 70 % des mares ont disparu depuis l’après-guerre” relate Bertrand Cotte, chargé d’études au conser- vatoire régional des espaces naturels. Samedi 28 janvier, des bénévoles de la Ligue de Protection des Oiseaux accompagnés de spécialistes ont réhabilité la mare d’Audeux, obstruée par de trop nombreux arbres morts ou feuilles. “L’idée était de la curer à la main pour permettre à la lumière de passer et ainsi à la vie de se développer” explique Nathalie Dewynter, de la L.P.O. Grâce à ce travail, les tritons seront dans de bonnes dispositions roman- tiques pour la saison des amours qui devrait débuter au prochain redoux. Ce travail, mené en collaboration avec l’O.N.F. va se dévelop- per sur d’autres sites pilotes dans le Doubs. Ainsi, les mares d’Émagny, Chevigney et Moncley bénéficieront de ce travail. Les bénévoles

Q uand Murielle Rodicq ouvre son robinet, elle ne peut pas s’empêcher de faire la grimace. Proprié- taire depuis 2005 sur la com- mune de Deluz, entre Novil- lars et Roulans, elle est de plus en plus effrayée par ses factures d’eau qui arrivent dans sa boîte à lettres. Ici, on paye cher, très cher ce ser- vice : 6 euros le mètre cube, pendant qu’à quelques kilo- mètres de là, à Besançon, les

mation familiale se situe aux alentours de 150 mètres cubes, la douloureuse atteint quasiment les 1 000 euros par an ! Cette dernière avait bien tenté de réagir en lan- çant une pétition dans la com- mune aumoment où des tra- vaux de raccordement au réseau d’assainissement col- lectif étaient sur le point de démarrer. En vain. “Et on n’a pas fini d’être augmenté pes- te-t-elle. Avec le grand réseau qui rejoint Port-Douvot, Besançon va encore nous refacturer 1 euro par mètre cube. Pour des familles qui ne touchent que le S.M.I.C., c’est intenable. Des personnes sont parties de Deluz à cau- se de ce problème.” Du côté de la mairie, on ne peut que confirmer cette situa- tion due, selon le maire, à ces travaux de raccordement au réseau. “On a dû beaucoup investir en 2009 – 1,3 million d’euros - pour installer un réseau en séparatif, confirme Sylvaine Barassi. Et comme on n’a pas voulu emprunter sur 50 ans, mais sur 30 ans, le poids des remboursements

abonnés la payent à peine plus de 2,50 euros le mètre cube. Pour une consommation moyenne de 120 mètres cubes, le différentiel est salé : une factu- re à peine supé- rieure à 300 euros par an à Besançon, contre… 720 euros à Deluz. Pour Murielle Rodicq, dont la consom-

“On a dû beaucoup investir en 2009.”

ont redonné vie à la mare d’Audeux pour permettre aux tritons de s’y développer plus facilement (Crédit photo Jean-Louis Romand).

A Deluz, il faut débourser 6 euros par mètre cube d’eau. Salé.

s’inspirer de l’exemple deVen- nans, autre commune de la vallée du Doubs, qui a choi- si un système d’assainissement de l’eau plus écologique, par les plantes, qui lui a évité de se connec- ter à un gros réseau forcé- ment plus cher. J.-F.H.

est lourd. Et encore, tout le village n’est pas encore rac- cordé, il en reste 10 % envi- ron à traiter.” Murielle Rodicq se souvient de l’époque, récente pourtant, où elle payait encore l’eau 1,70 euro, assainissement compris. Selon elle, la mai- rie de Deluz aurait dû

POLITIQUE Législatives de juin Annie Genevard entre dans l’arène La conseillère régionale de Franche-Comté s’aligne au départ des élections législatives, dans la Vème circonscription du Doubs, terre de droite où le député sortant Jean-Marie Binétruy, président de l’U.M.P. du Doubs, a décidé de raccrocher.

L a Presse Bisontine : Candidate malheureuse aux sénatoriales de 2008, vous trouvez là une nouvelle occasion de devenir parle- mentaire. Cette candidature est l’aboutissement d’un long proces- sus de réflexion ? Annie Genevard : Non, simple- ment parce que la décision de Jean-Marie Binétruy d’arrêter a été prise en fin d’année der- nière. Le député sortant s’est d’ailleurs adressé en premier à Patrick Genre, le maire de Pontarlier, et pas àmoi. Patrick Genre lui a répété qu’il ne sou- haitait pas briguer un mandat national, il s’est donc tourné

A.G. : Non. Le fait est que la res- ponsabilité politique appelle toujours la responsabilité poli- tique et un parcours politique se construit. Je reste convain- cue que le mandat où on apprend le plus est celui de maire. Ensuite, j’ai eu l’occasion d’assumer un mandat régio- nal et cemandat national serait juste une continuité logique de mon engagement. Le fonc- tionnement de la démocratie mérite aussi qu’il y ait des per- sonnes qui s’engagent pleine- ment. L.P.B. : Cette cicatrice des sénato- riales est-elle refermée, l’U.M.P. du Doubs va-t-elle enfin parler d’une seule voix ? A.G. : Je ne suis pas du genre à regarder derrière moi ou à ressasser le passé. L’avenir est plus prometteur et enthou- siasmant que cela.Aujourd’hui, j’appartiens à un mouvement politique apaisé, qui fonction- ne bien. Et ce n’est pas l’U.M.P. qui vote aux législatives, ce sont les électeurs. J’ai fait une tournée des cantons en ce début d’année et rencontré énormé- ment de monde, je sens une vraie adhésion. Je sens beau- coup plus de voix concordantes que discordantes. Propos recueillis par J.-F.H.

vers moi et en parallèle Patrick Genre m’a assuré de tout son soutien.Tout cela s’est fait dans la plus grande entente et la plus grande clarté. Après, ce n’est pas une déci- sion que j’ai prise à la légère car malgré tout ce qu’on peut dire, ce genre de mandat enga- ge à beaucoup de niveaux, que ce soit sur le plan politique, public et aussi personnel et familial. Personne ne contes- tera que c’est un mandat très prenant. L.P.B. :Avouez-le, vous rêvez depuis longtemps d’être parlementaire !

Annie Genevard, maire de Morteau et conseillère régionale, représentera la droite aux prochaines législatives de

juin dans le Haut-Doubs.

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