La Presse Bisontine 130 - Mars 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 130 - Mars 2012

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NOVILLARS Redressement judiciaire La papeterie de nouveau en difficulté La période de répit n’aura été que de courte durée. Sortie des problèmes en 2009, l’avenir est de nouveau incertain pour la papeterie de Novillars qui est en redressement judiciaire.

BESANÇON Erdil, entreprise innovante La start-up adorée

des grandes sociétés Après Nestlé, Leroy Merlin, Orange, SFR ou Total, de grands groupes utilisent la compétence d’Erdil afin d’améliorer leur relation client.

C inq années et déjà un long parcours pour Erdil. La société née dans la structure “ Incubateur d’entreprises innovantes” à Besançon a fêté le 31 janvier au Musée des Beaux-Arts son anniversaire en présence de ses clients, toujours plus nombreux. Sa force : avoir créé une solution d’analyse sémantique de textes permettant aux grandes sociétés soucieuses de leur image de gérer leur relation client. Présente pour souffler les bougies avec Séverine Vienney, P.D.G. d’Erdil, la société Nestlé par la voix de Pascale Lacroix a rappelé ce que l’entreprise avait permis de réaliser : “ Le système nous a permis de comprendre ce que dit le consommateur, ce qu’il demande.

Aujourd’hui, il s’exprime beaucoup et nous avons besoin d’être à son écoute.” Concrètement, Erdil crée des alertes si bien que les remarques, questions ou suggestions sont analysées finement. Rien n’échappe aux grands groupes. “ Grâce au logiciel, les réclamations urgentes sont détectées instantanément et placées en haut de la pile. Résultat : Leroy Merlin parvient à faire revenir en magasin la quasi-totalité des râleurs” juge Sylvain Lapoix, de la société Leroy Merlin. En partenariat avec le laboratoire de recherche Lucien Tesnière, la société a embauché. Elle aimerait viser le million d’euros de chiffre d’affaires.

L e 30 janvier, le Tribunal de Commerce de Besançon a placé en redressement judi- ciaire la Papeterie du Doubs à Novillars, assorti d’une période d’observation de six mois. On pensait que la société était tirée d’affaire depuis 2009, date à laquelle le cartonnier bel- ge Soenen Golfkarton l’a racheté au groupe Otor. Le projet de reprise porté par Philippe Soenen était providentiel pour les salariés déjà mobilisés à l’époque pour sauver leur entre- prise en difficulté. Les élus locaux et les ser- vices de l’État s’étaient engagés à leur côté

dans la recherche d’une solution. Malheureusement, la période de répit n’aura été que de courte durée pour la Papeterie du Doubs qui emploie 70 salariés. En 2011, la société a enregistré des pertes évaluées entre 2 et 3 millions d’euros. Son placement en redres- sement judiciaire, qui prévoit un plan d’apurement de la dette sur 10 ans va lui don- ner un ballon d’oxygène. Cependant, dans un contexte où le marché du papier est soumis à une concurrence forte (le prix de la tonne a chuté de 460 euros à 300 euros), il faut trouver des leviers supplémentaires pour permettre à la papeterie d’être plus com- pétitive. Une des clés de la réussite est de réduire encore le coût de l’énergie nécessaire à la production de produits. Pour cela, il fau- drait qu’aboutisse le projet de biomasse. Cet- te source d’énergie permettrait de réduire encore le prix de la tonne de 25 euros. Le problème est qu’une installation biomas- se est coûteuse. Selon nos informations, l’investissement avoisinerait les 60 millions d’euros. Évidemment, ce n’est pas la papete- rie qui porterait le projet mais un prestatai- re extérieur qui compterait l’usine de Novil- lars parmi ses clients. Dans le meilleur des cas, cette installation sera opérationnelle en 2014. D’ici là, il faut que la papeterie trouve le moyen de tenir bon.

Séverine Vienney a accueilli les décideurs des grandes entreprises pour fêter les 5 ans d’Erdil.

Une des solutions pour sortir de l’impasse est le projet de biomasse qui permettrait de diminuer le coût de l’énergie nécessaire à la production de papier.

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