La Presse Bisontine 130 - Mars 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 130 - Mars 2012

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POPULATION

SOCIÉTÉ 1 300 titres de séjour Immigration clandestine : les vrais chiffres Souvent gonflés par les associations de défense ou sous-estimés par les autorités, les chiffres des reconduites à la frontière et de l’immigration clandestine prêtent toujours à discussion. Voici les chiffres officiels pour le Doubs. E n 2011, le préfet du Doubs a procédé précisément à 206 reconduites à la frontière de personnes sans titre de séjour valable. C’est plus que l’année pré- cédente (189) et moins que cette année où il devrait pro- noncer 214 reconduites. Car le ministre de l’Intérieur “fixe des objectifs chiffrés” aux préfets, confirme bien Christian Decharrière, le préfet du Doubs. Le nombre de reconduites prévues en 2012 sera à l’unité près celui de l’année 2009. Sur le plan national, l’objectif 2011 était de 28 000, il sera de 35 000 cette année. “Mais il ne faut pas croire que les reconduites à la frontière se font en quelques heures. Nous respectons une procédure bien précise et tentons de faire une appréciation juste du droit. Nous ne faisons pas un travail à la chaîne” commente le préfet du Doubs qui prend l’exemple de la famille Zivoli, d’origine kosovare, dont le tribunal administra- tif était sur le point de traiter le quatrième recours. Mais parallèlement à cette procédure que d’aucuns dénoncent comme inhumaine, la France et le Doubs restent une terre d’accueil. Car l’an dernier, la préfec- ture du Doubs a accordé quelque 1 300 titres de séjours nouveaux. Par ailleurs, le Doubs a procédé en 2011 à 986 naturalisations. Ancien directeur de cabinet d’Éric Besson au ministè- re de l’Immigration, Christian Decharrière se défend d’être un jusqu’au-boutiste en matière d’immigration illégale. Chiffres à l’appui. J.-F.H.

Où vivent les Francs-Comtois de naissance ? “J’y suis né, j’y reste… mais pas toujours” Les Francs-Comtois sont peu mobiles explique l’I.N.S.E.E., mais le contexte économique oblige les Bisontins à s’expatrier en Haute-Saône., devenue une nouvelle terre d’accueil.

O n naît dans le Doubs… et on y reste faire sa vie. Quand quitter Besançon pour Dijon est déjà vécu par certains comme un arrachement, l’étude de l’I.N.S.E.E. publiée en janvier dernier atteste que les Francs-Comtois et les Doubistes plus particulièrement, sont peu mobiles. Sur les 1 168 000 Francs-Comtois nés sur le territoire régional, 836 000 habitent toujours dans la région, soit 72 %. “ Ainsi, la part des Francs-Comtois habitant dans leur région d’origine se situe dans lamoyenne nationale (74 %)” explique Gaëlle Dabet, auteur de cette étude. Celles qui conservent le plus leurs natifs sont la Réunion, l’Alsace, la Guyane et Rhône-Alpes. Celles qui en conservent le moins sont Champagne- Ardenne, la Bourgogne et le Limousin. À l’échelle départementale, les personnes natives du Doubs restent davantage vivre en Franche-Comté que celles nées dans le Jura, le Territoire-de-Belfort ou en Haute- Saône. “ 76 % des personnes nées dans le Doubs résident dans leur région contre 65 % de celles nées dans le Jura, 69 % en Haute- Saône et Territoire-de-Belfort. Les Jurassiens sont plus attirés par Rhône-Alpes” confie l’I.N.S.E.E. Concernant la mobilité entre les départements, la Haute-Saône accueille de nombreux Doubistes et habitant duTerritoire- de-Belfort. “ Cela s’explique en fonction du prix du terrain car des Bisontins s’installent dans le Sud de laHaute-Saône” relate Patrick Pétour, directeur de l’institut d’études à Besançon. Les étudiants, les 30-35 ans et

76 % des per- sonnes nées dans le Doubs restent y faire leur vie. Pour les Bisontins, la Haute-Saô- ne est un lieu de repli.

Les familles, qu’elles soient de Pontarlier ou de Besançon, sont peu mobiles : “ Les enfants de moins de 18 ans nés dans la région habitent très majoritairement en Franche- Comté (87 %). En revanche, entre 18 et 34 ans, au moment des études et du démarrage de la vie professionnelle, les natifs y habitent moins” dit l’étude. Ils vont vers Rhône-Alpes, l’Île de France et l’Alsace. Et seuls quatre cadres sur dix nés dans la région travaillent en Franche-Comté alors qu’un tiers des travailleurs venus s’installer “chez nous” exerce un emploi d’ouvrier.

les cadres sont les plus mobiles, expliquant ainsi que 30 000 Comtois vivaient à l’étranger en 2008. Les destinations principales sont les départements proches : la Côte-d’Or arrive en tête avec 25 000 personnes, suivie du Haut-Rhin (19 000), du Rhône (18 000), de la Saône-et-Loire (17 000) et de l’Ain (13 000). L’envie de soleil, notamment pour les personnes âgées, fait toujours recette puisque 50 000 Francs-Comtois vivent en Languedoc- Roussillon ou en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, soit 15 % des départs.

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