La Presse Bisontine 130 - Mars 2012

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 130 - Mars 2012

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THÉÂTRE - ANNE TANGUY

“Je sens ici un appétit sincère du public d’aller au spectacle” Elle est à la fois directrice de la scène nationale de l’Espace à Planoise et du Théâtre Musical. Anne Tanguy travaille à la fusion de ces deux structures qui formeront à terme une seule scène nationale. Objectif : donner une nouvelle dimension artistique à l’ensemble.

L a Presse Bisontine :Vous avez pris vos fonctions à Besan- çon en septembre dernier. Quel est votre parcours Anne Tanguy ? Anne Tanguy : J’ai commencé par accompagner des compagnies, des artistes, dont certains avaient une dimension internationale. J’ai également été directrice adjointe d’une scène nationale, répartie sur trois villes, en Bas- se-Normandie. Avant de venir à Besançon, j’ai dirigé pendant cinq ans le Théâtre d’Auxerre, une scène conventionnée qui propo- sait au public une programma- tion pluridisciplinaire. Il y a un an et demi, le ministère de la Cul- ture a proposé la labellisation de ce lieu en scène nationale, mais les élus locaux ont refusé. L.P.B. :Aviez-vous des échos de la cul- ture à Besançon ? A.T. : Le spectacle vivant est bien organisé en France, ce qui nous permet d’être à l’écoute de ce qui se passe ailleurs. Pour ma part, je connaissais Daniel Boucon, lorsqu’il était directeur duThéâtre de l’Espace. Je savais ce qu’il fai- sait. Je connaissais également Loïc Boissier, puisque nous accom- pagnions les mêmes artistes. Des comédiens que je côtoyais, et qui se produisaient dans cette ville, me parlaient de Besançon. L.P.B. : Comment se passe votre inté- gration ? A.T. : J’ai reçu un très bon accueil de la part du personnel et des partenaires. Cela aide à prendre ses marques. Pour l’instant, j’accumule beaucoup d’informations, j’observe, j’émets des hypothèses qui demanderont

Repères Le Théâtre Musical et le Théâtre de l’Espace fusionnent Le rapprochement entre les deux structures est en cours. L’idée est de les réunir sous une seule entité juridique et de créer une grande scène nationale dotée de plus de moyens de création et de co-production. Lʼ adjoint à la culture, Yves-Michel Dahoui, a fait son che- val de bataille de la création dʼune seule grande scène nationale à Besançon née de la fusion entre le Théâtre Musical et le Théâtre de lʼEspace à Planoise (ce dernier a le label de scène nationale). À terme, ces deux structures seront réunies sous une seule entité juridique. Ce projet complexe “ mais indispensable” selon lʼélu, est entré dans sa phase opéra- tionnelle. Un comité de pilotage qui implique tous les partenaires concernés par le dossier a été constitué pour accompagner ce chan- gement. “ Lʼobjectif de cette opération est dʼavoir une plus forte capa- cité de création et de co-production à Besançon qui deviendrait la sixième ou septième scène nationale de France. Nous allons pou- voir rationaliser des moyens techniques par exemple, mais cela ne se fera pas au détriment des moyens humains” annonce Yves- Michel Dahoui. Entre 2009 et 2011, la fréquentation du spectacle vivant est pas- sée, dans la capitale régionale, de 93 000 à 123 600 spectateurs si lʼon additionne les entrées du Théâtre de lʼEspace, du C.D.N., du Théâtre Musical, de lʼOrchestre, de la Rodia et du cinéma Art et Essai. “ Nous sommes dans une ville où il y a une forte consom- mation culturelle. Il faut profiter de cet engouement pour continuer à avancer. Nous allons pouvoir travailler sur deux salles. Mais nous devrons créer également des liens avec le C.D.N. qui a à sa tête un nouveau directeur, Christophe Maltot. Je souhaite décloisonner la culture” explique lʼadjoint au maire. Il reste encore à trouver un nom à cette future grande scène natio- nale. En parallèle, Yves-Michel Dahoui travaille à la création dʼun nouvel événement culturel à Besançon qui mettrait en scène les acteurs locaux de la culture, tous arts confondus.

sont très diffé- rentes. L’enjeu est véritablement de parvenir à présen- ter le spectacle adapté à une salle, pour la meilleure réception du public, tout en respectant les équilibres finan- ciers.

l’ensemble des acteurs culturels pour créer des synergies (festi- val de musique, festival de musiques anciennes…). Ce pro- jet n’est pas une rupture, mais il s’inscrit dans la continuité artis- tique. L.P.B. : C’est un projet ambitieux ! A.T. : Oui, c’est un projet ambi- tieux, d’autant que nous voulons créer, à Besançon, un pôle de pro- duction de spectacles susceptibles d’être exportés. C’est l’évolution normale des scènes nationales qui ont pour rôle de diffuser des œuvresmais aussi d’accompagner la création. Notre but est de pro- duire trois à quatre spectacles par an, pluridisciplinaires (lyriques, danse, cirque…). L.P.B. : Le public peut-il espérer voir des spectacles imaginés à Besançon dès la saison prochaine ? A.T. : Pour la saison 2012-2013, il n’y aura pas de spectacle 100 % maison. En revanche, il y aura un spectacle “made in Besançon” en co-production. Dans le registre lyrique, des choses intéressantes émergent. Il y a également des projets maison en discussion avec l’orchestre de Besançon. Ce qui est sûr, c’est que des spectacles créés dans cette ville seront à l’affiche de la saison 2013-2014.

à être vérifiées.

L.P.B. :Vous avez été nommée pour être l’architecte de la fusion entre le Théâtre Musical et le Théâtre de l’Espace, qui ne feront à terme qu’une seule scène nationale. Où en êtes-vous dans ce chantier ? A.T. : Ce projet de rapprochement demande du temps. Parfois il faut aller vite, et parfois il faut savoir cheminer plus tranquillement avec l’ensemble du personnel. Ce projet doit se construire en équi- pe. Il ne se fera pas un an, mais sur quatre ou cinq ans pour qu’il prenne toute sa dimension artis- tique et culturelle. La fusion se fera en deux temps : pour le public tout d’abord qui dès cette année bénéficiera d’une billetterie unique. La seconde étape, artis- tique et administrative, se fera à partir de la saison prochaine. Il s’agit bien de créer une nou- velle scène nationale, pour laquel- le il faudra d’ailleurs trouver un nom, qui va s’appuyer sur le tra- vail du Théâtre de l’Espace Pla- noise et celui du Théâtre Musi- cal. Cette nouvelle scène programmera des spectacles adaptés à chacun de ces lieux, y compris au Petit Kursaal pour le cinéma. Dans cette organisa- tion, je n’oublie pas non plus le C.D.N. Entre ces salles, les jauges

“Un spectacle made in Besançon.”

L.P.B. : Incarnez-vous une forme de rupture dans l’organisation de la culture à Besan- çon ? A.T. : Prendre la direction d’un lieu ne signifie pas faire le pro- cès de ce qui s’est passé avant. Il y a une histoire qui ne s’effacera pas. Nous prenons simplement une nouvelle direction. Mon pro- jet artistique s’appelle “Ensemble”, car la première obser- vation que j’ai faite en arrivant à Besançon, a été de me rendre compte à quel point c’est une chance pour une ville de cette taille d’avoir trois scènes. Le pro- blème est que chacune d’elle vivait dans une sorte de tour d’ivoire. Or, dans le contexte actuel, nous ne pouvons plus travailler cha- cun dans notre coin. Pour cette raison, j’entends collaborer étroi- tement avec le C.D.N. (centre dramatique national), et

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