La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans MARS 2011 N° 119 2, 20 €

PATRIMOINE À VENDRE !

Pour faire face aux coûts exorbitants de leur parc immobilier, les administrations liquident des milliers de mètres carrés à Besançon

Le vieil hôpital Saint-Jacques sera vendu quand tous les services remonteront à Minjoz

LE DOSSIER en p. 19 à 25

LES 20 ET 27 MARS p.6 à 10 CANTONALES : LES CANDIDATS SE DÉVOILENT Les électeurs sont appelés aux urnes les 20 et 27 mars pour élire leur conseiller général. Dans le Grand Besançon, deux cantons urbains et deux cantons ruraux sont concernés. La gauche veut conforter sa majorité.

INTERVIEW

p.4

Jean-Louis Fousseret : “Il n’y aura plus d’augmentations d’impôt”

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

Rayon de soleil avec les soldes d’hiver

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets

Parité ? Trois têtes nouvelles à droite, une seu- le à gauche. Ce ne sont pas les canto- nales de mars qui donneront au dépar- tement du Doubs un nouveau visage. Pour le renouvellement de la classe politique, on repassera. Pour cette seu- le perspective, on ne doit pas sʼopposer à la réforme des collectivités territoriales engagée par la droite. Et ce, même si on peut hélas craindre quʼelle nʼengendrera strictement aucune éco- nomie et pis, des dépenses nouvelles. Elle devrait néanmoins avoir le mérite minimal de donner un bon coup dʼoxygène à la classe politique. Dans le Doubs, plusieurs conseillers géné- raux, élus pour certains depuis près de vingt ans, ont décidé de rempiler une énième fois au prétexte que ce bail nʼest quʼun demi-mandat de trois ans. Cʼest donc en 2014 que le vrai changement devrait sʼopérer, avec lʼarrivée de nou- veaux élus qui ont sans doute été frei- nés dans leur élan par lʼultime baroud de conseillers généraux sortants qui ont fait de leur mandat de petit notable local le centre de leur vie. Les jeunes, cʼest réglé, seront donc quasiment absents de la prochaine assemblée départe- mentale. Et les femmes, où sont-elles ? La gent féminine répond désespéré- ment aux abonnés absents en ce prin- temps électoral. La parité, cette belle idée de la “bien-pensance”, nʼest que de façade puisquʼelle concerne uni- quement la suppléance, nouvelle obli- gation des candidats. Cette féminisa- tion de façade nʼest donc quʼun leurre. Dans le Doubs, sur 18 cantons renou- velables, seules trois femmes dans chaque camp. Un candidat sur cinq seu- lement est une femme et sur ces quelques représentantes, combien seront élues ? Une, deux peut-être et encore, ce seront les deux sortantes ? Cette parité dʼopérette volera encore plus en éclats avec la réforme des collectivités et cʼest là un des véritables écueils de ce projet souhaitable par ailleurs : la réforme contribuera à engendrer des créatures nouvelles : les professionnels de la politique locale qui perdront de facto tout ce qui leur restait dʼaccroche au terrain, passant leur temps à galo- per, écartelés entre les deux assem- blées départementales et régionales qui subsisteront et leur mini-circons- cription, faisant dʼeux de mini-notables de campagne aux mini-pouvoirs. Et tous les soucis de parité tomberont immé- diatement aux oubliettes. Jean-François Hauser Éditorial

La Maison de Vie ouvrira ses portes en juin abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

S érieusement compromise l’été der- nier suite au désengagement de la Mutualité Française Doubs, principal partenaire financier du projet, la Maison de Vie va finalement voir le jour à Besan- çon. La détermination de Laure Hubidos qui porte ce dossier à bras-le-corps depuis plusieurs années a fini par payer. Elle a trouvé l’appui de la Croix Rouge Françai- se qui va chapeauter l’établissement, non médicalisé, qui accueillera des personnes en fin de vie. Ce projet fait partie des trois expérimentations nationales retenues dans le cadre du plan soins palliatifs. Laure Hubidos vient de quitter le Conseil régio- nal après y avoir passé quatorze années durant

lesquelles elle a exercé entre autres la fonc- tion d’attachés de presse pour prendre la direction de la Maison de Vie qui se trouvera à Saint-Ferjeux, dans l’enceinte de la pro- priété des Sœurs de la Charité. “C’est un très bel endroit” confie-t-elle visiblement heureu- se de voir naître ce qu’elle considère comme son “quatrième bébé.” Des travaux sont en cours pour aménager le lieu qui accueillera sept résidents. La Maison de Vie ouvrira ses portes au mois de juin. L’investissement avoi- sine les 500 000 euros. Mais ce projet a reçu le soutien de l’A.R.S. (agence régionale de santé), de la ville de Besançon, du Conseil général et du Conseil régional qui abonde à hauteur de 200 000 euros.

Il faudra désormais attendre les soldes d’été pour faire des bonnes affaires.

Du fait des températures douces, nous avons vendu moins de blousons. Heureu- sement, les vestes de marque ont trouvé preneur.” Selon le président de la confé- dération des commerçants de France, les boutiques indé- pendantes accusent un recul de - 10 % de leur chiffre d’affaires par rapport aux soldes d’hiver 2010. Concer- nant les grandes enseignes (Célio, Galeries Lafayette…), les résultats devraient être stables, ou légèrement en retrait par rapport à l’an der- nier. Encore une fois, les soldes sur Internet ont pro- gressé de 13 % dit la Fédé- ration “e-commerce vente à distance”. “Nous avons dis- tribué 36 376 colis en janvier. C’est une progression de 2,9 %, du 1 er janvier au 12 février par rapport à l’année dernière” calcule Emmanuel Santocono, directeur d’établissement La Poste à la plateforme de préparation et de distribution du courrier à Besançon.

S amedi 11 février, der- nier week-end des soldes, les rues bison- tines étaient encore bondées au point qu’il était difficile de trouver une place de par- king en centre-ville. Idem en centre commercial. Merci au soleil printanier qui a incité les chalands à se déplacer, alléchés il est vrai par des remises frôlant les 60 %. Restait à savoir si ces der- niers ont ouvert leur porte- monnaie ? “Dans l’ensemble, ces soldes d’hiver se sont bien déroulés, notamment au début des soldes” rapporte le magasin “Bois et Chiffon” installé sur la zone à Châ- teaufarine. Depuis la fin des remises (mercredi 16 février), les com- merçants bisontins ont décol- lé les fameuses grosses éti- quettes à rabais placardées sur leurs vitrines. À l’heure du bilan, les sentiments sont mitigés. À en croire un ven- deur de vêtements du centre- ville, “cette année n’a pas été meilleure que la précédente.

Laure Hubidos, future respon- sable de la Maison de Vie de Saint-Fer- jeux qui sera un établisse- ment Croix Rouge Française.

Bernadette Chirac soutient la Maison des Parents

M ardi 25 janvier, la Maison des Parents à Besançon a accueilli deux invités de marque. Dans le cadre de l’opération “Pièces Jaunes”, Bernadette Chirac et le foot- balleur Christian Karembeu sont venus visiter l’établissement situé dans l’enceinte de l’hôpital Saint- Jacques qui a ouvert ses portes en 2001. Les deux personnalités étaient accom- pagnées de Pierre Dornier, fondateur charismatique de l’association Semons l’Espoir qu’il préside. C’est grâce à la détermina- tion de cet homme blessé dans sa chair, “convaincu que les parents ont un rôle majeur à jouer dans la cordée enfants- parents-médecins” , qu’est née cette maison. Avec une équi- pe de bénévoles, il a œuvré pour créer ce lieu de vie qui

accueille depuis dix ans, dans de bonnes conditions, des parents dont les enfants sont hospitalisés. Cet établisse- ment permet de maintenir le lien de proximité si rassurant entre l’enfant et ses parents logés dans ce pavillon. La maison compte 18 chambres toutes équipées d’un téléphone directement relié avec le service de l’hôpital Saint-Jacques qui accueille le jeune malade. Il y a égale- ment deux grandes pièces à vivre qui permettent aux rési- dents de se retrouver, de dis- cuter, de partager des expé- riences ou de s’isoler. Aujourd’hui, la Maison des Parents reçoit près de 1 000 familles par an ! Ce n’est pas tout. l’association Semons l’Espoir fait un pas de plus en faveur de la solidarité. Elle a engagé la construction d’une maison des familles à proxi-

mité du Centre Hospitalier Jean Minjoz dont la première pierre a été posée en sep- tembre 2009. L’association Pièces Jaunes soutient cette nouvelle opération à hauteur de 200 000 euros.

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Bernadette Chirac et Christian Karembeu (parrain de l’opération

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2011 Commission paritaire : 1112i80130

Pièces Jaunes) ont découvert la maison des parents du C.H.U. Saint- Jacques.

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.G. 25, F.C. Signaux, Magali Teyssier, Petits débrouillards.

L’INTERVIEW DU MOIS

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POLITIQUE

La candidature aux législatives “Le niveau de l’opposition m’attriste”

L a Presse Bisontine : Même si on s’aperçoit que la classe politique oublie vite l’un des siens quand il s’est retiré depuis dix ans, l’heure est encore aux hommages à l’égard de Robert Schwint. Que retenez-vous de votre prédé- cesseur qui vous serve au quotidien dans votre fonction de maire ? Jean-Louis Fousseret : Nous n’avons pas la même histoire ni lemême parcoursmais j’ai été élevé à son école : celle de la recherche d’un consensus, recherche qu’on ne doit pas confondre avec inca- pacité de décider. On cherche le consen- sus et ensuite, il faut avoir le courage de trancher. C’est ce qu’il faisait très bien et que je m’efforce de faire. Par exemple en cemoment avec le tramway. L.P.B. : Parlons-en clairement du tramway. Dites la vérité aux Bisontins et que ce tram- way coûtera 36 millions d’euros aux contri- buables bisontins, c’est une somme inscrite au Plan Pluriannuel d’Investissements réac- tualisé ! J.-L.F. : Non ! Ces sommes sont bien ins- crites dans les prochains budgets de la ville mais la plupart des travaux engagés le sont parce qu’il fallait de toute façon les faire. Le pont Battant par exemple : dans quatre ans il aurait fallu le refaire. On a commencé aussi la déviation des réseaux justement là où de toute façon ils devaient être modernisés.À la Grette, on a déjà démo- li des garages mais c’est aussi dans le cadre du réaménagement global de ce secteur où je souhaite y installer une moyenne surface. En plus, le magasin ED va fermer, ce sont des travaux qu’il faudra faire. L’aménagement de l’entrée du C.H.U. (4,5 millions), elle était pro- grammée, pareil pour la mise à double sens du boulevard Diderot dont on par- le depuis 20 ans. Dire qu’il n’y a aucun chantier en lien avec le projet tram, ce serait bien évidemment mentir.Mais toutes ces sommes engagées le sont parce qu’il faudra faire ces travaux, tram ou pas. La chose vraie, c’est que Besançon verse une subvention de 20 millions d’euros pour soutenir le tram. Mais malgré cela, le projet tram n’entraînera strictement aucune haus- se d’impôt pour les Bisontins, je le répè- te haut et fort. L.P.B. : Ce n’est pas illégal de commencer des travaux alors que le commissaire-enquêteur n’a même pas encore rendu ses conclusions sur l’enquête publique “tramway” ? J.-L.F. : Dans ces chantiers, nous ne fai- sons strictement rien qui soit illégal. L.P.B. : Comment pouvez-vous garantir aujour- d’hui que l’enveloppe de 228 millions plus ou moins 5 % ne sera pas dépassée ? tramway, la concurrence de Dijon, les impôts, le budget… Et ne manque pas de donner un sérieux coup de griffe à son opposition. Jean-Louis Fousseret lâche les chevaux. Le maire de Besançon se défend là où il est le plus attaqué en ce moment : le coût du

Le maire de Besançon confirmera avant juillet son intention de s’aligner aux législatives de juin 2012.

la Caisse d’Épargne ne supprime pas aussi son siège régional à Dijon… Ma seule réponse vis-à-vis de tout cela c’est de continuer à développer l’attractivité de Besançon et que cela passe par des accords de coopération avec Dijon. Les contre-exemples exis- tent aussi : avec l’institut fédératif du cancer, nous aurons bientôt un des 5 meilleurs de France, loin devant Dijon… La Bourgogne et la Franche-Comté sont deux régions trop petites pour se bagarrer seules. Et je suis persuadé que le T.G.V. va permettre de rééqui- librer les choses. Je ne suis pas dans une démarche de repli mais, au contrai- re, de coopération. Ça va finir par payer.

Quand je repense à ces vrais opposants qu’étaient Marcel Pochard, Raymond Tourrain ou Michel Jacquemin, ce qui se passe aujourd’hui au conseil m’attriste. Je pense sincèrement qu’on a besoin d’une vraie opposition. Celle d’aujourd’hui n’est pas utile à la ville, dans le sens où elle n’apporte rien. L’opposition doit avoir un rôle de vigi- lance, d’aiguillon aussi, mais pas de destruction systématique non argu- mentée. Quant à ses dissensions internes, elles m’attristent, elles ne m’amusent même pas. L.P.B. : Serez-vous oui ou non candidat aux législatives de l’an prochain ? J.-L.F. : J’annoncerai ma position avant juillet prochain. L.P.B. : Mais encore ?… J.-L.F. : Je pense que je peux être utile en défendant les dossiers bisontins au niveau national comme le font mes col- lègues de Lyon, de Dijon, de Mulhou- se, de Nancy, deMontbéliard, deVesoul, de Lons ou de Chalon. Depuis 2002, j’ai toujours dit que j’étais favorable au non-cumul et j’y reste. Mais à par- tir du moment où une loi l’impose à tout le monde. Les choses ont changé depuis avec une réforme des collecti- vités territoriales qui a complètement étouffé les villes comme les nôtres par des réglementations, lois et désenga- gements divers de l’État vis-à-vis des- quels on est impuissant. Si une loi met- tait toutes les villes au même niveau avec les mêmes chances, je ne réflé- chirais même pas à une candidature aux législatives. Propos recueillis par J.-F.H.

J.-L.F. : Je le certifie.Tout le monde nous dit qu’1 km de ligne coûte 20millions d’euros. Pour nos 14 km, ce tram aurait dû coûter 280 millions et il ne dépassera pas 228 mil- lions. C’est grâce à une somme d'éléments. Exemple : quandAngers a fait son tram, la ville a construit un pont pour 35 millions d’euros. Ici, la reconstruction du pont Battant ne dépas- sera pas les 8 millions. Autre exemple : sur notre centre de main- tenance, nous gagne- rons 10 à 12 millions d’euros par rapport à un centre de mainte- nance d’autres villes car

aussi une histoire de solidarité mais avant tout, c’est la loi qui nous a impo- sé ce système de financement du tram. C’est le ministère du Budget en 2004 qui a supprimé les aides aux T.C.S.P. et remplacé ces aides d’État par un nou- vel impôt pour les entreprises avec le “versement transport”. C’est la loi, dans toutes les villes de France, de droite comme de gauche. La mobilité devient une question capi- tale : pouvoir se déplacer rapidement et bon marché, c’est l’enjeu de demain. Voilà pourquoi le tramest si important. L.P.B. : Autre dossier “chaud” en ce moment, le devenir de R.F.F. à Besançon. À l’occasion de la venue du premier ministre sur la ligne à grande vitesse, avez-vous eu des garan- ties ? J.-L.F. : Le président national de R.F.F. m’a garanti que Besançon garderait sa direction régionale. L.P.B. : Un nouveau croque-en-jambe de vos amis de Dijon ? J.-L.F. : Il faut arrêter de voir Dijon en terme de concurrence. Dijon et Besan- çon sont complémentaires. L’Université par exemple. L’Université de Franche- Comté a près de 20 000 étudiants, c’est une petite université. Dijon avec ses 23 000 étudiants est aussi une petite université. Les deux réunies, là, ça devient une grande université. Même chose avec nos C.H.U. qui jouent la complémentarité, c’est une stratégie essentielle si on veut devenir visibles de Paris et de l’Europe. Enfin pour des dossiers comme R.F.F. ou la Caisse d’Épargne, ce sont des stratégies à court terme. Il n’est pas dit qu’un jour

“Je certifie que l’enveloppe du tram sera respectée.”

“Plus aucune augmentation d’impôt jusqu’en 2014.”

L.P.B. : Le budget 2011 est voté depuis le 14 février : vous confirmez donc aus- si que malgré le tram, les impôts n’augmenteront pas à Besançon ces prochaines années ? J.-L.F. : Sauf si le gou- vernement agit pour massacrer les finances publiques des collecti- vités locales, il n’y aura plus aucune augmen- tation d’impôt jusqu’en 2014. L.P.B. : Un commentaire sur votre opposition municipa- le dans laquelle un nouveau “groupuscule” centre-droit a été créé ? J.-L.F. : Le niveau de cet- te oppositionm’attriste.

on le fera plus modeste. D’autre part ici, les rues sont moins larges que dans d’autres villes, donc il y a moins de coûts d’aménagement, etc. Je ne suis pas un magicien.Toutes ces économies s’expliquent. L.P.B. : Que dites-vous au chef d’entreprise de la périphérie de Besançon qui paiera le tram- way alors qu’il ne passera jamais devant son entreprise ? J.-L.F. : Je lui réponds que moi, je n’ai plus d’enfants en crèche mais que je continue à payer les crèches avec mes impôts. Comme des Bisontins âgés paient leT.G.V. qu’ils n’utiliseront peut- être pas ou que les jeunes actifs paient pour les services aux personnes. C’est

BESANÇON

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MISE AU POINT Et la démolition des garages ? Tramway : la charrue avant les bœufs ? L’enquête publique est terminée. Des riverains accusent déjà la C.A.G.B. d’avoir démarré les travaux du tram avant même la fin de l’enquête publique. C’est plus subtil que cela…

CHALEZEULE

Largement subventionnée

La menuiserie

Julienne Javel en perdition L’association d’insertion n’a pas pu sortir la tête de l’eau. Avec la fermeture - définitive ? - de la menuiserie, ce sont aussi des centaines de milliers d’euros d’argent public qui partent en fumée.

L a ville de Besançon ressemble de plus en plus à un chantier à ciel ouvert, et ce n’est pas ter- miné. Les travaux proprement dits du tramway devraient démarrer “en octobre” selon la C.A.G.B. Mais que signifient alors ces chantiers à répéti- tion, pile sur le tracé du futur tram : déviation de réseaux et autres travaux de forage ? La nuance est légère, mais de taille. Les travaux en cours, dits “prépara- toires” au tramway, ne sont pas com- mandés par la C.A.G.B., maître d’ouvrage du projet tram, mais par la ville ou ses délégataires (E.D.F., Fran- ce Télécom, Gaz de France, Numéri- câble…). Il n’y a donc aucun caractè- re illégal au fait d’engager ces travaux qui, sur le plan juridique, ne sont pas liés au dossier soumis à enquête

Quai Veil-Picard, des travaux de forage ont démarré, préalables au renforcement

P rès d’1 million d’euros de chiffre d’affaires, dont… 800 000 euros de subven- tions publiques. Le sort de l’association Julienne Javel sera scellé le 28 février par le tribunal de commerce de Besançon. L’atelier menuiserie de l’association a éteint ses machines mi-janvier. Définiti- vement ? “Non, espère Jean-Clau- de Passier, le président de l’association. Le 28 février, j’espère que le tribunal prolongera la pro- cédure de sauvegarde de six mois. Pendant ce temps-là, nous affine- rons un projet de transfert dans des locaux plusmodestes, que nous finan- cerons grâce à la vente de notre actuel site de Chalezeule.” Ces der- niers temps, la menuiserie perdait 12 000 euros par mois. “Plus on tra- vaillait, moins on gagnait” recon- naît M. Passier. Deux facteurs ont contribué à cet- te situation qui a contraint l’association à licencier les quatre moniteurs de l’association : une

baisse de 30 % des volumes d’activité depuis la crise, et une réduction dras- tique des subven- tions d’État qui sont passées de 530 000 à 230 000 euros. Les autres subventions publiques prove- naient des com- munes de Chale- zeule et Besançon, du Conseil général et des fonds euro- péens.

du mur de soutien qui portera l’encor- bellement.

La menuiserie perdait 12 000 euros par mois.

1 000 personnes car dans les remarques il y a aussi des pétitions. Nous sommes en train de faire la synthèse de toutes ces remarques” commente Jean-Michel Olivier, le responsable de la commis- sion d’enquête. Le coût final du tramway est toujours d’après les promesses de la C.A.G.B. de 228 millions d’euros, plus ou moins 5 % (valeur 2008). Il devait être de 210 millions mais le changement de tracé a engendré ses coûts supplé- mentaires : une station de plus (30 au lieu de 2-9), la réfection du pont Bat- tant et l’encorbellement quai Veil- Picard. J.-F.H.

lions d’euros. Et les garages démolis à hauteur de la Grette sur le futur tracé ? “Ces garages ont été achetés par l’Agglo pour 80 000 euros, qui a décidé leur démo- lition. C’est bien sûr dans le cadre du tram, mais ces garages appartenaient à l’Agglo et une délibération officielle a été prise dans ce sens. Tout est par- faitement clair” insiste la C.A.G.B. Les 5 commissaires-enquêteurs ont jusqu’au 20 juin pour rendre leurs conclusions. En cas d’avis négatif, le préfet peut choisir de ne pas suivre ces conclusions et de donner son feu vert. L’enquête publique a donné lieu à 200 remarques. “Cela représente environ

publique. “Ce qui fait l’objet de l’enquête publique, ce n’est que la création du tramway. Sur ce point, il est évident que l’on doit attendre les conclusions du commis- saire-enquêteur et l’approbation de la D.U.P. par le préfet” précisent les services de l’Agglo. Le coût global de ces déviations de réseaux qui fleurissent en ce moment dans la ville est de 20mil-

L’enquête a donné lieu à 200 remarques.

Jean-Claude Passier espère main- tenant que le tribunal de commer- ce fera confiance à la direction pour assurer la pérennité de l’association Julienne Javel et éviter que son atelier menuiserie tel qu’il était configuré le conduise à sa perte. Car si l’association venait à dispa- raître, c’est une quarantaine d’emplois qui seraient supprimés. J.-F.H.

L’ÉVÉNEMENT

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Les élections cantonales permettront de renouveler 18 des 35 conseillers généraux du Doubs les 20 et 27 mars prochains. Dans le Grand Besançon, quatre cantons sont concernés, deux cantons urbains et deux ruraux. Actuellement, la gauche emmenée par Claude Jeannerot détient 20 des 35 sièges au Conseil général du Doubs. Alors que ce scrutin n’est attaché à aucun autre, que la moitié seulement des cantons est renouve- lable - deux cantons urbains sur les six cantons de Besançon -, la mobilisation est loin d’être massive à un mois du scrutin. Pourtant, pour la droite qui a perdu la majorité en 2004, c’est la dernière occasion de reprendre les rênes du Département avant la pro- bable réforme des institutions programmée en 2014. Avec cette élection “bancale” à l’issue de laquelle les conseillers généraux ne seront élus que pour trois ans au lieu de six, réforme oblige, c’est surtout à un vrai test national que les électeurs sont conviés, n’en déplaisent aux élus locaux qui arguent à juste titre que le Conseil général, avec son budget avoisinant les 534 millions d’euros cette année, intervient dans les tous les pans de la vie quotidienne des habitants du Doubs. La Presse Bisontine est allée à la rencontre de tous les candidats déclarés à la date du bouclage (14 février). La parole est à eux. CANTONALES 2011 : LES CANDIDATS SE DÉVOILENT

POLITIQUE

18 cantons renouvelables En gagner trois, sans en perdre un…

gré le désaccord élec- toral flagrant entre le P.S. et lesVerts, le par- ti écologiste n’a pas trouvé de candidats pour tous les cantons, si bien que les Verts ne pourront sans dou- te pas jouer aussi bien leur rôle habituel de trouble-fête. La gauche de la gauche a presque mieux réus- si sa stratégie de ras- semblement. Et à droite, unie pour l’occasion - on se sou- vient des dégâts qu’avait causée la division de 2004 -, tous les candidats sont issus de la même liste. Ce qui les diffé- rencie ? Certains, ils sont peu, affichent clairement leur appar- tenance à l’U.M.P. tan- dis que la plupart

yeux de la gauche. “Il ne devrait pas y avoir trop de souci” lâche un proche de Claude Jeannerot, le président du Conseil général concerné par le scru- tin de mars dans son canton de Besan- çon-Ouest. La gauche non seulement compte bien conserver sa majorité dans l’hémicycle départemental, mais elle a dans son viseur plusieurs cantons qu’elle compte bien faire tomber dans son escarcelle. Claude Jeannerot esti- me que “quatre ou cinq cantons sont à portée de main : Roulans, Pont-de-Roi- de, Le Russey, Morteau et Saint-Hip- polyte” énumère-t-il. De son côté, pour convaincre, la droite rassemblée pour ce scrutin insiste sur “l’explosion du recours à l’emprunt” pour fustiger les choix opérés par la gauche depuis qu’elle est au pouvoir dans ce département. Sur les quatre cantons duGrand Besan- çon, trois des quatre candidats sor- tants se représentent : Vincent Fus- ter sur Besançon-Nord-Ouest, Claude Jeannerot sur Besançon-Ouest et Jacques Breuil sur Quingey. Seul le canton de Roulans verra s’affronter des candidats nouveaux puisque le conseiller général sortant, Yannick Dessent (droite), ne se représente pas. De manière générale, dans tous les cantons renouvelables du Doubs, la plupart des sortants se représentent. À droite, seuls les conseillers généraux de Saint-Hippolyte, du Russey et donc de Roulans ont décidé de raccrocher. Du côté de la gauche, le non-renou- vellement de la classe politique est encore plus flagrant : sur les neuf can- tons renouvelables déjà détenus par la gauche, huit sortants sur neuf s’alignent à nouveau. Seul Éric Lan- çon à Montbéliard-Est est un nouveau venu sur la scène des cantonales. Du côté de la féminisation de la vie politique, c’est également raté : avec trois femmes seulement sur les 18 can- tons renouvelables, la gauche fait aus- si bien que la droite dans la misogy- nie. Dans chacun des deux camps principaux, on affirme avoir cherché des femmes, en vain. Le rapport de force gauche-droite risque d’être frontal les 20 et 27 mars dans la mesure où, contrairement aux can- tonales précédentes, les candidatures ne se bousculent pas. À gauche, mal-

C’est la délicate équation que devra résoudre la droite les 20 et 27 mars si elle souhaite reconquérir le Conseil général du Doubs. Mission impossible selon la plupart des observateurs. D’autant que la mobilisation n’est pas encore au rendez-vous.

D eux amis discutent dans un café de la rue de Vesoul à Besançon : “Tu vas voter dimanche ?” “Pourquoi j’irais voter, il n’y a pas d’élection !” “Mais si, tu n’as pas reçu les docu- ments ?” Ce genre de discussion de comptoir est loin d’être improbable. L’explication : d’un côté de la rue de Vesoul, c’est le canton de Besançon- Nord-Ouest qui renouvellera son conseiller général les 20 et 27 mars, de l’autre côté du trottoir, on est sur le canton de Besançon-Nord-Est, dont l’élection du conseiller général a eu lieu il y a trois ans et qui n’est donc pas renouvelable. Non seulement ce

sey, Pierrefontaine-les-Varans, Ornans, Roulans et Saint-Hippolyte) et 9 par la gauche (Besançon Ouest et Nord- Ouest,Montbéliard Ouest et Est, Quin-

prochain scrutin cantonal ne déchaî- ne pas les passions, mais l’organisation du scrutin basé sur le renouvellement des cantons par moitié tous les trois ans, est un facteur aggravant évident de l’abstention. Pour autant, ces cantonales sont pour la droite la dernière chance qu’elle a de reconquérir la majorité perdue en 2004. 18 des 35 cantons du Doubs sont renouvelables cette année, dont 4 à Besançon et dans le Grand Besançon : Besançon-Ouest, Besançon-Nord-Ouest, Quingey et Roulans. Sur les 18 cantons renouvelables, 9 sont détenus par la droite (Le Russey, Montbenoît,Morteau,Mouthe, Le Rus-

gey, Étupes, Pontarlier et Vercel). Pour réus- sir son pari, la droite devra gagner dans 12 des 18 cantons renou- velables, autrement dit reconquérir trois can- tons sans en perdre un seul. Ce scénario que peu de monde à droi- te reconnaît comme probable, est tout bon- nement impossible aux

La gauche aussi misogyne que la droite.

“Le leader- ship à droite ? Il m’a échappé…”

d’entre eux préfèrent parler de “droi- te” ou de “droite républicaine”. En cas de victoire comme de défaite, il reste- ra surtout à la droite de se trouver un leader . “S’il y a un leadership à droi- te, il m’a échappé” ironise le président du Conseil général. Enfin l’extrême- droite, fidèle à son habitude, a atten- du le dernier moment pour dévoiler la liste complète de ses candidats. Le par- ti de Marine Le Pen espère ouverte- ment, comme la gauche le souhaite sans doute mais plus discrètement, que le contexte national franchement hostile au gouvernement, fasse tré- bucher les candidats de la droite.Autant en milieu rural on choisit un homme ou une femme avant un parti, autant en ville où la majorité des habitants ne connaissent même pas le nom de leur conseiller général, on vote d’abord une couleur politique. En cela, et à cau- se de la méconnaissance encore large de ce scrutin, les cantonales risquent fort de se transformer en galop d’essai national. C’est en effet la dernière élec- tion au suffrage universel direct avant la présidentielle de mars 2012. J.-F.H.

La majorité de gauche a été confortée en mars 2008 lors des dernières cantonales. Jusqu’au 20 mars prochain, la gauche détient 20 sièges sur les 35 (photo archive L.P.B.).

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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CANTON DE BESANÇON OUEST

MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE Le président Claude Jeannerot en terrain favorable Le président du Conseil général est avant tout conseiller général du canton de Besançon-Ouest depuis 1998. En route pour un troisième mandat.

U.M.P.

Pédiatre au C.H.U. Marie-Laure Dalphin la fleur au fusil La candidate de la droite républicaine met dans la balance sa fraîcheur et son enthousiasme pour tenter de contrer la position de Claude Jeannerot dans son fief de Besançon-Ouest.

L emoins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne peut déceler aucune espèce d’appréhension dans le discours de Claude Jeannerot. Même quand on lui parle de l’endettement du Département qui a littéralement explosé entre 2004 et 2011, il reste zen. “Voyez le rapport de la chambre régionale des comptes de l’époque qui reprochait à la majorité de

de l’endettement du Conseil général son principal argument de campagne. Selon lui, le recours à l’emprunt a juste per- mis de “rattraper les retards dans les investissements. Nous avons engagé quasiment 800mil- lions d’euros entre 2004 et 2010” poursuit M. Jeannerot, arguant aussi que “l’intégralité des 300 mesures contenues dans notre programme Doubs 2010 a été mise en œuvre. Je suis fier de notre bilan.” Fermez le ban. Pour ce prochain scrutin, Clau- de Jeannerot évacue rapide- ment les divisions avec lesVerts - “On se retrouvera” dit-il – et compte naturellement sur la prime au sortant pour confor- ter sa majorité au soir du 27 mars. Sur son canton urbain, peu de chose si ce n’est qu’il a “largement bénéficié de la poli- tique du Département.” Pour les projets cantonaux, Claude Jean- nerot cite notamment le relo- gement du service “éducation” du Conseil général au Fort Grif- fon ou encore la rénovation pro-

M arie-Laure Dalphin ne fait pas de poli- tique politicienne, pas plus qu’elle ne fait de l’opposition frontale avec la majo- rité en place un argument de campagne. C’est sans doute là sa meilleure arme pour tenter de contester le leadership du conseiller général sor- tant qui n’est autre que Claude Jeannerot, le président du Conseil général, dans ce canton

Elle préfère évo- quer les projets qui lui tiennent à cœur comme “l’élargissement des horaires d’accueil dans les crèches, l’organisation d’un contrat entre les collèges et les entreprises de ce

Marie-Laure Dalphin n’est pas tout à fait novice en politique : elle faisait partie de l’équipe Rosselot aux dernières municipales.

chaine du quartier Vauban qui “a bénéficié du portage de l’établissement public foncier.” Rien de plus. L’essentiel pour lui n’est pas d’être élu dans son canton, c’est surtout de conser- ver, voire de conforter la majo- rité qu’il préside. “Mon ambi- tion, c’est de garder les 9 cantons que nous avons déjà… et de gagner les 9 restants” dit-il dans un demi-sourire. Le grand che- lem, rien que ça. J.-F.H. Claude Jeannerot déplore la quasi-absence de femmes dans sa liste : “Immanqua- blement, on privilégie les notables dans un scrutin uninominal” dit-il.

urbain où bien peu d’habitant connaisse le nom de leur conseiller général. La pédiatre de Saint-Jacques membre de la fonction publique hospitalière compte donc essen- tiellement sur sa fibre “social et santé” pour convaincre les électeurs. “Je connais bien les relais et les maillages de cette ville dans le domaine de la san- té et du social, je connais bien le domaine du handicap, je suis d’une nature optimiste et cou- rageuse, c’est de tout cela que je veux faire profiter les élec- teurs de ce canton.” N’attendez pas une seule pique contre Claude Jeannerot, Marie-Lau- re Dalphin n’en lancera pas.

“Une campagne heureuse, optimiste, rassembleuse.”

ne pas faire les investissements nécessaires et de les faire presque exclusivement supporter aux contribuables du moment. L’emprunt, ce n’est pas obscè- ne, on n’est pas là pour thésau- riser” rétorque le président candi- dat Jeannerot pour clouer le bec d’une oppo- sition qui a fait

Avec les Verts, “on se retrouvera.”

canton pour l’accueil de stagiaires en entrepri- se, la valorisation du diplôme de premiers secours pour les jeunes, l’éducation à la citoyenneté car l’éducation repose trop sur l’Éducation Natio- nale, la création de gîtes au bord du Doubs ou encore le développement des rampes d’accès devant les magasins pour les personnes âgées.” Pas de folles ambitions, des idées concrètes et un constat : “Toutes les actions menées par le Conseil général sont bonnes. Il faut néanmoins des ajustements concernant les dépenses et des idées nouvelles.” Marie-Laure Dalphin souhai- te “une campagne heureuse, optimiste, pas dans l’agressivité, rassembleuse.” Claude Jeannerot appréciera. J.-F.H.

S ûrement pas un novice de la politique, encore moins un parachuté.À 33 ans, Nico- las Guillemet représentera le parti Euro- pe Écologie-les Verts aux prochaines élections cantonales à Besançon-Ouest. Bien que jeune, ce ne sera pas sa première bataille pour les cantonales. En 2001, il s’était présen- té face à François Rebsamen (P.S.) aux canto- nales à Dijon. Son score : 5,7 % des voix à la clé. “Créer des emplois verts” Bisontin de 33 ans, Nicolas Guillemet veut faire de Besançon- Ouest un éco-quartier. Il imagine une reconversion avec l’emploi vert comme moteur. NICOLAS GUILLEMET

ANNIE MÉNÉTIER Front de gauche Défense de l’école et services publics L’école, le logement social et le développement de l’emploi des jeunes sont les idées forces d’Annie Ménétrier, candidate du Front de gauche.

E.E.L.V.

U nis. Pour la première fois dans le département, un accord politique entre le parti communiste français (P.C.F.), Parti de Gauche (P.G.), Alternatifs et N.P.A. (nouveau parti anticapitaliste) a été scel- lé. Annie Ménétrier représen- tera ce front commun dans le canton de Besançon- Ouest.

débat “là où la droite tente de le dépolitiser avant les élections de 2012” dit la candidate qui souhaite entrer “en résistance en refusant la réforme territo- riale.” Selon elle, il faut donner la prio- rité à la défense de l’école et des services publics en main- tenant les postes d’enseignants tout en donnant les moyens à ces derniers d’enseigner. Pour cela, une taxe professionnelle serait le meilleur moyen de ren- flouer sans dénuder le social et en arrêtant l’augmentation des impôts chez les classes moyennes. “En taxant les reve- nus des marchés financiers ne serait-ce que de 5 %, alors on pourrait donner 400 euros aux habitants” imagine-t-elle. Plus réalisable, Annie Ménétrier émet l’idée “d’une clause socia- le” où les entreprises seraient obligées de réserver 7%de leurs heures à l’insertion profes- sionnelle, moyen permettant à des jeunes sans formation de

Annie Ménétrier, candidate du Front de gauche.

microcrédits favorisant l’arrivée d’entrepreneur. Besançon-Ouest des 20 prochaines années se des- sine maintenant” assure le candidat. En terme social, il aimerait redistribuer les richesses, harmoniser l’habitat ou jeunes et anciens cohabiteraient tout enmenant une “poli- tique ambitieuse en matière d’éducation en réno- vant massivement les bâtiments.” Il opte égale- ment pour une meilleure répartition des infrastructures en ouvrant par exemple au public les gymnases des collèges. Son souhait : “pro- poser une alternative pour que les gens vivent mieux à l’heure ou ni la gauche ou la droite n’ont réussi à prouver qu’elles pouvaient faire chan- ger les choses.” Il milite pour la mise en place d’une taxe sur le bâti des entreprises, argent qui servirait à la préservation de l’environnement et des rivières. E.Ch. Nicolas Guillemet représente Europe Écologie-les Verts.

Pas si mal face à un éléphant de la politique. Ami de Cécile Duflot, l’homme - également conseiller municipal à la Vil- le de Besançon - aimerait recon- vertir ce canton dans lequel il habite en y développant les “emplois verts” grâce à une politique d’isolation des bâti- ments combinée à des aides financières pour la recherche et le développement. “Avec la disparition de la caserne des pompiers et la disparition des casernes Vauban, un grand vide va se créer. Il faut le com- bler avec de l’habitat en orien- tant les Plans locaux d’urbanisme, ou avec des com- merces en développant les

remettre le pied à l’étrier. Renforcer les solidarités avec nos aînés en demandant à la sécurité sociale de prendre en charge la dépendance, main- tenir les commerces existants, assurer la gratuité des trans- ports pour les collégiens sont d’autres de ses engagements. Elle espère développer une “démocratie directe avec la créa- tion de conseils des associations et des citoyens.” Enfin, le déve- loppement durable doit “être soutenu en demandant au Conseil général de mener des expertises notamment sur la qualité de l’eau.” E.Ch.

“Une politique

Renforcer les solidarités avec nos aînés.

Élue à la ville de Besançon, la représentante du P.C.F. a pré- paré sa cam- pagne en par- courant les rues de son canton à la ren- contre de ses habitants, de ses commer- çants. Tout en menant une campagne loca- le, elle souhai- te politiser le

ambitieuse en matière d’éducation.”

L’ÉVÉNEMENT

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CANTON DE BESANÇON NORD-OUEST

MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE Le candidat sortant Vincent Fuster, troisième ? Le conseiller général qui avait ravi Besançon-Nord-

U.M.P. Conseiller municipal de Besançon Jean-Marie Girerd,

l’opposition tranquille

I l est le petit nouveau de la vie municipale bisontine, entré l’année dernière au conseil municipal à la faveur du retrait de Fran- çoise Branget nouvellement élue à la Région. Jean-Marie Girerd est sans doute le membre de l’opposition le plus estimé par le maire Jean- Louis Fousseret qui vante souvent son sens de la mesure et son absence d’esprit polémique. Naturellement, on n’entendra sortir de la bouche de M. Girerd aucune attaque sur son adver- saire principal Vincent Fuster, pas même une critique sur les précédents mandats du conseiller général sortant. Le candidat de la droite compte bien bousculer l’ordre établi dans ce canton où la majorité de gauche n’est pas écrasante.

“ A priori , ce sera le der- nier” souffle Vincent Fuster. Troisième et derniermandat pour le conseiller général sortant âgé de 68 ans. Il avoue avoir hésité à repartir, le fait que ce soit un demi-man- dat de trois ans l’a sans doute poussé à s’aligner à nouveau. Et pour la première fois avec l’étiquette “majorité départe- mentale”, ça motive forcément un peu plus encore. Pour sa dernière campagne, il Ouest à la droite en 1998 part pour un dernier mandat.

Vincent Fuster avoue quelques dossiers en retard sur son canton comme la zone Portes-de-Vesoul ou la deuxième tranche du stade Léo-Lagrange.

Jean-Marie Girerd est ingénieur consultant, il est aussi maître de conférence associé à l’Université.

quartier deMontrapon, le comi- té de quartier desMontboucons… avant de dérouler les projets qu’il reste àmener comme “la restruc- turation du siteWeil, la démoli- tion de la barre Fontaine-Écu, l’accélération de la zone des Portes-de-Vesoul,laMaisonColet- te ou encore le soutien à la créa- tion de Témis-Sciences” énumè- re l’élu sortant. Il compte sur le bilan de la gauche au pouvoir, sur son capital sympathie et sur la prise de conscience des élec- teurs quant à l’importance de se déplacer aux urnes, pour décro- cher ce troisième succès consé- cutif. “Les politiques du Conseil

général touchent tout le monde. Se déplacer pour voter reste essen- tiel car c’est aussi le Conseil géné- ral qui peut influer sur la vie de demain. Le fait que l’abstention augmente d’élection en élection est une vraie catastrophe” plai- de ce fils d’immigré espagnol tant attaché au suffrage uni- versel. Il faut tout de même avouer que le système électoral actuel n’encourage guère à la mobilisation avec des cantons urbains découpés au cordeau sans aucune cohérence ni logique. Besançon-Nord-Ouest en est l’exemple-type. J.-F.H.

Ancien membre de l’U.D.F. converti à l’U.M.P., cet ingénieur de 54 ans à l’allure quelque peu austère affiche clairement son étiquette, contrairement à tant de candidats U.M.P. qui cachent bien en ce moment leur appar- tenance au parti présidentiel. “C’est se tirer une balle dans le pied que d’y aller de façon mas- quée” dit-il. Car pour lui, “ces cantonales sont clairement un enjeu politique avant d’être l’élection de conseillers généraux dans des cantons.” Dans ce can- ton bizarroïde de BesançonNord-

“Ces cantonales sont clairement un enjeu politique.”

Ouest mêlant les secteurs résidentiels, le pôle universitaire, sportif et de recherche et l’habitat plus dense, difficile de trouver une cohérence. Lui le voit comme “un canton à l’image de la France” où il y a beaucoup à faire : “lutte contre le bruit en ville, projet de T.C.S.P. à suivre de près entre la gare et le pôle universitaire, mise en place d’une action sociale lisible avec des C.E.S.U. qui seraient valables pour toutes les prestations sociales” sont quelques-unes des pistes lancées par Jean-Marie Girerd pour ten- ter de reconquérir ce canton qui a lui aussi bas- culé à gauche en 1998. Il y croit. J.-F.H.

mettra en avant les réalisations faites sur son canton : l’îlot Bouloie, le déve- loppement de Témis, la réno- vation du collè- ge Stendhal, cel- le du centre international de séjour,l’extension de la maison de

“L’abstention est une vraie catastrophe.”

CORINNE TISSIER E.E.L.V. “Pas une écologie pour bobos” L’élue d’Europe-écologie-les Verts entend développer les projets

EMMANUEL GIROD Front de Gauche “Une cellule juridique pour

“P rendre part à des élections locales ou nationales, c’est avoir la possibilité de barrer la route à un système qui ne nous convient pas !” , dit Emmanuel Girod, candidat du Front de gauche âgé de 42 ans qui souhaite politiser le débat. Ce sont les premières élec- tions cantonales pour le membre du Parti de Gauche (P.G.), qui s’allie avec le P.C.F., Alter- Emmanuel Girod soutient “la révolution citoyenne” en créant un projet politique de transformation démocratique, sociale et écologique. les salariés” Membre du Parti de Gauche,

A nticiper les mutations plutôt que les subir, notamment au niveau économique, est un des projets de Corinne Tissier, élue muni- cipale à la ville de Besançon en charge de l’insertion et de l’emploi et de la mise en place de l’Agenda 21. Habitante de Besançon, la can- didate “Europe-écologie-les Verts” se présente pour la première fois aux élections cantonales. Elle veut mener une politique d’action sociale en travaillant sur la petite enfance, la dépen- dance en créant pourquoi pas des structures d’accueil favorisant les liens entre générations verts dans son quartier pour qu’ils profitent à tous, jeunes et anciens.

dans les quartiers. Dans la vague de “Fontaine-éco” qu’il faudrait selon elle développer et valori- ser, une rénovation des bâtiments doit être engagée afin de créer des emplois verts et permettre aux personnes les plus démunies de réduire par exemple leur coût de chauffage. Ces emplois doi- vent favoriser l’insertion des jeunes non qualifiés. “Nous ne voulons pas d’une écologie de bobos mais d’une écologie pour tous en ouvrant par exemple des jardins partagés” lâche la pro- fesseur de français. L’éducation prend une place importante dans son program- me avec une aide périscolaire pour les collégiens à développer, favoriser les projets culturels,

Emmanuel Girod, 42 ans, candidat du “Front de gauche”.

Une aide périscolaire pour les collégiens.

natifs et N.P.A. sous la bannière “Front de gauche”, afin de porter un projet “sociétal” et environ- nemental en développant des idées-forces au niveau local. “Une de nos propositions est de créer une cellule juridique pour les sala- riés histoire que le rapport de for- ce ne soit plus en faveur des patrons mais des salariés” évoque cet homme, inspecteur du travail. Sa suppléante est Marie-Odile Crabbé-Diawara (Les Alternatifs de Franche-Comté). Dans la droite lignée de Jean-Luc Mélenchon, le Parti de gauche veut partager les richesses tout en demandant un diagnostic com-

Placer la démocratie dans l’économie.

plet sur le domaine du transport, de l’immobilier du Département, des collèges… et lançant un grand chantier sur la problématique de l’eau tout en n’oubliant pas l’école publique, qu’il faut soutenir : “d’importantes subventions sont conti- nuellement apportées aux établissements sco- laires privés. Nous pensons que l’intégralité de l’argent public doit être orientée vers l’école publique !” Placer la démocratie dans l’économie est une nécessité “à l’heure où les dégradations du code du travail ne cessent de croître. Impliquer les citoyens dans un nouveau processus de décision est à développer” répète Emmanuel Girod. Objec- tif du parti : un score à deux chiffres. E.Ch.

Corinne Tissier, d’Europe-écologie-les Verts.

développer le transport “actif” en créant des garages à vélo dans les collèges. Pour les cantines, l’écologiste pense au déve- loppement du “bio” en privilégiant les circuits courts tout en formant le personnel à utiliser différemment les produits d’entretien. Impli- quée dans le monde associatif, Corinne Tissier imagine un soutien (notamment au niveau des infrastructures) à ces associations faisant vivre le territoire ou assurant l’éveil culturel des plus jeunes. E.Ch.

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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CANTON DE QUINGEY

UNION DE LA DROITE RÉPUBLICAINE Maire de Chenecey-Buillon Laurence Breuillot relève le défi

Une des rares femmes de ce scrutin aura la lourde tâche d’empêcher Jacques Breuil d’entamer un quatrième mandat sur le canton de Quingey. Laurence Breuillot s’y colle, avec le sourire.

Forges pour lequel elle réclame, en vain, des subventions au Conseil général. “Les petites com- munes ont besoin d’être plus sou- tenues par les collectivités. Les délais d’obtention de subventions sont de plus en plus longs et res- trictifs, il faut changer de métho- de.” Sur d’autres secteurs d’activité, elle fait ses propositions : lamise en place de filières courtes avec les agriculteurs du canton, l’installation du très haut débit sur tout le canton, la création de micro-crèches sur le territoi-

re cantonal ou encore le soutien aux personnes âgées avec la créa- tion d’une M.A.R.P.A. sur Arc- et-Senans. À 42 ans, pleine d’allant, Lau- rence Breuillot ne semble pas craindre l’affrontement avec l’homme fort du canton, maire de Quingey et conseiller géné- ral depuis près de vingt ans.Une victoire de Laurence Breuillot contre Jacques Breuil consti- tuerait une des grandes sur- prises de ces élections canto- nales. J.-F.H.

L aurence Breuillot a été for- mée à l’école Georges Gruillot.Toute jeune diplô- mée, elle intégrait le cabinet du président du Conseil général de l’époque, au cœur des rouages départementaux. Elle compte bien s’appuyer sur cette expé- rience, prolongée aujourd’hui par un poste d’attaché parle- mentaire du sénateur Humbert,

de battre l’indéboulonnable conseiller général Jacques Breuil. Breuil contre Breuillot : Quin- gey s’apprête à ce duel inédit. L’expérience contre l’enthousiasme. Et elle y va fran- chement : “Ce qui se passe dans ce canton ne me plaît pas lance- t-elle. Il y a désormais deux com- munes principales, Quingey et Arc-et-Senans, et puis les autres. J’estime que les choses pourraient être plus justes et plus équitables entre les 22 communes du can- ton” ajoute-t-elle. Elle multiplie les exemples : les routes pour lesquelles “on ne fait pas tou- jours de la qualité. Par exemple entre Chenecey et Épeugney où le reprofilage de la route a été raté.” Autre illustration de ce déséquilibre selon elle : les sub- ventions aux communes. Maire de Chenecey, elle prend l’exemple de sa commune avec le projet d’assainissement du site des

Dans sa commune de Chenecey-Buillon, elle a dû faire face dès son arrivée à une situation financière déplorable. Elle a relevé le défi.

pour convaincre. Jeune en politique – elle est maire de Chenecey-Buillon depuis 2008 -, ne manque pourtant pas d’aplomb. “Je suis prête à rele- ver le défi, je suis tellement pas- sionnée par ce que je fais” dit-elle. Le défi, ce sera donc Laurence Breuillot

MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE

Maire de Quingey

Les choses pourraient être plus justes et plus équitables.

Jacques Breuil pour

un quatrième mandat

C’est un des élus départementaux les plus aguerris aux scrutins locaux qui se présente à nouveau devant les électeurs de ce canton de Quingey, riche de 22 communes pour 8 500 habitants.

pas un débutant et c’est plutôt serein qu’il aborde ce quatrième scrutin can- tonal. “J’ai toujours autant de pugna- cité dans ce que je fais. Et je pense que mon travail semble porter ses fruits” affirme l’élu qui a pris sa retraite anti- cipée de technicien E.D.F. l’an dernier. C’est donc un élu à 100 % qui se pré- sente cette année au scrutin cantonal. Serein, malgré les critiques de sa futu- re adversaire. L’assainissement aux Forges ? Selon Jacques Breuil, “il n’est pas judicieux de faire un assainisse- ment collectif à cet endroit pour 4 ou 5 logements. L’assainissement indivi- duel par fosses septiques est plus appro- prié. Mais c’est faux d’affirmer que je refuse d’accorder les subventions. Je n’ai jamais refusé une seule subven- tion à une commune” conteste l’élu. Les priorités pour ce mandat 2011- 2014, Jacques Breuil les voit “toujours dans l’accompagnement des communes dans leurs projets, mais aussi sur le plan économique avec le soutien aux entreprises du canton et dans le sec- teur sanitaire et social avec notam- ment le projet de M.A.R.P.A. à Arc-et- Senans.” Autre projet que l’élu aimerait relancer : une opération d’amélioration de l’habitat (O.P.A.H.) à l’échelle du canton. J.-F.H.

À 57 ans, certains élus commen- cent à peine leur carrière poli- tique. Jacques Breuil, lui, n’a pas attendu : c’est à 38 ans qu’il s’est fait élire conseiller général du canton de Quingey contre Jean Vercelotti, le notaire de la commune qu’il avait déjà battu trois ans auparavant à la mai- rie de Quingey. Depuis, tous les trois ans, entre les municipales et les can- tonales, Jacques Breuil est passé devant ses électeurs, chaque fois renouvelé dans ces deux fonctions. Le canton de Quingey est pourtant majoritairement à droite (51 % aux dernières régionales par exemple, plus de 54 % aux législatives ou à la pré- sidentielle). Mais Jacques Breuil sait mieux que quiconque qu’au-delà de l’étiquette politique, c’est avant tout un homme ou une femme que l’on choi- sit dans ce scrutin cantonal, qui plus est en milieu rural. À 57 ans, Jacques Breuil n’est donc

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Jacques Breuil

sollicite un quatrième mandat de conseiller général.

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