La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

24 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

ÉDUCATION Grands chantiers à l’Université L’Université se sépare de l’amphi Sarrail

sciences de l’homme et de l’en- vironnement àArènes (5,5 mil- lions d’euros). Pour être compétitive et attrac- tive face à ses concurrents, l’U.F.C. se modernise tout en sachant qu’elle va nouer de nou- veaux partenariats, notamment avec le privé, pour financer ces chantiers. Elle n’a en effet pas le droit à l’emprunt mais a réus- si, et c’est une première dans le Grand Est, à obtenir l’appui financier de la Caisse des dépôts dans le cadre du programme “Éco-campus”. C’est dans ce contexte qu’elle rendra fin 2011 son “schéma directeur immobilier” en clas- sant ses bâtiments selon quatre critères : de “A” pour ceux au top énergétique jusqu’à “D” pour les bâtiments à détruire puis recons- truire car vétustes. Pour l’heu- re, seule la bibliothèque des sciences construite dans les années soixante à la Bouloie est appelée à disparaître. Premiè- re université française à avoir réalisé un bilan carbone, l’U.F.C. se doit d’être à la pointe pour faire les yeux doux aux futurs étudiants. E.Ch. L’université à Besançon - 140 bâtiments (300 000 m 2 ) dont 27 % sont situés en centre-ville, 37 % à la Bou- loie, Les Hauts-de-Chazal (bibliothèque, anatomie, bien- tôt lʼU.F.R. de Médecine et pharmacie), la Place Leclerc (8 000 m 2 ), le C.L.A. (4 800 m 2 à la City) - 20 099 étudiants - Coût de chauffage à lʼan- née : 2,5 millions dʼeuros

Elle imagine un campus littéraire en centre-ville dans les locaux laissés vacants par la fac de médecine. Avec 140 bâtiments à gérer, le domaine universitaire entame une profonde mutation.

L’ Université de Franche- Comté prépare un immense chantier. Celui de lamodernité. Consciente que sur les 300 000m 2 de bâtiments dont elle dispose à Besançon, certains sont défraîchis, mal utilisés ou distants les uns des autres, l’entité engage la réfor- me d’un patrimoine aussi vas- te qu’hétérogène en créant des structures neuves, à l’image de la bibliothèque des Hauts-de-

Chazal et en se détachant d’autres, jugés moins fonction- nels. Ainsi, le bâtiment situé place Leclerc - abritant les labora- toires “Chrono-environnement” et le jardin botanique - sera abandonné et remis au domai- ne de l’État. Le même sort sera réservé aux deux amphithéâtres situés à Sarrail : “Ils ne sont pas pratiques car ils obligent des déplacements à nos étudiants et enseignants. Nous aimerions un rapprochement des sciences humaines et sociales en centre- ville,pourquoi pas dans les locaux de la faculté de médecine qui seront laissés vacants” imagine Jean-Claude Chevailler, vice- président de l’Université délé- gué au patrimoine. Problème, l’hôpital a son mot à dire car il est propriétaire de la moitié des bureaux. Bref, les enjeux sont immenses pour une structure qui gère trois sites à Besançon comprenant 140 bâtiments (300 000 m 2 au total) répartis au centre-ville, à la Bouloie et aux Hauts-de-Chazal. L’Université de demain se construit aujourd’hui avec la sortie de Femto-sciences prévue en 2014 (32millions d’euros) qui regroupera les laboratoires scien- tifiques à la Bouloie. L’espace s’annonce à la pointe technolo- gique avec deux nouvelles salles blanches.Autre grand chantier : la création de la Maison des

L’Université représentée ici par Jean-Claude Chevailler (en charge du patrimoine) a installé récemment des stores photovoltaïques à la Bouloie.

LOGEMENT ÉTUDIANT Le C.R.O.U.S. réhabilite des bâtiments Le loyer étudiant à la hausse ? Le C.R.O.U.S. gère et entretient 24 bâtiments où résident les étudiants, dont 11 appartiennent à l’État, lequel pourrait demander à l’avenir des contreparties financières. U n chiffre, un seul. 1,085 million d’euros, comme le montant des charges en eau, électricité et

chauffage versé par le Centre régio- nal des œuvres universitaires de Besan- çon pour loger les étudiants. Établis- sement public dont la mission est de réinvestir l’argent perçu dans les dépenses d’équipement, la restaura- tion ou encore la culture, le C.R.O.U.S. n’échappe pas à la logique de la ratio- nalisation des coûts. Si les loyers étudiants n’ont pas aug- menté - avec des prix variant de 158 euros par mois à 400 euros selon l’emplacement des chambres - l’ave- nir s’inscrit en pointillé si d’aventure l’État venait à louer ses logements “gracieusement” prêtés jusque-là. Pour l’heure, la direction du C.R.O.U.S. igno- re si une contrepartie financière sera réclamée à l’avenir. Si tel est le cas, le coût du logement augmentera. Point positif, la qualité intérieure du parc immobilier est correcte : “Nous avons bénéficié de crédits qui nous ont permis de restaurer la plupart des loge- Les bâtiments gérés par le C.R.O.U.S. Bâtiments : 24. Locaux administratifs : 2, soit 1 247 m 2 pour 43 personnes (moyen- ne de 12,91 m 2 par personne). La moyenne voulue par lʼÉtat est de 12 % Chambres étudiantes : 3 558, dont 2 303 à la Bouloie, 293 à Canot, 54 à Planoise et 908 dans le Nord Franche-Comté Restaurants universitaires : Canot, Petit Bouloie, Grand Bouloie, Mége- vand et bientôt Hauts-de-Chazal. Coût énergétique à l’année : 1,085 million dʼeuros.

Dans un souci de rationalisation, l’U.F.C. va se séparer des amphis Sarrail à Besançon.

Qui des logements à Canot ? Canot rénové, centre-ville vidé Les chambres de Canot seront disponibles à la rentrée. L’avenir du restaurant universitaire est plus incertain. E n septembre 2011, les élèves de la faculté de médecine auront quitté le centre- ville pour les bancs flambant neufs de la nouvelle université de médecine- pharmacie des Hauts-de-Chazal. Près de 1 500 étudiants étudieront là-bas. Pen- dant ce temps, à environ 500 mètres à vol dʼoiseau des futurs bâtiments vides, le C.R.O.U.S. réhabilite la cité Canot. Au total, 40 chambres rénovées seront louées en septembre puis 160 en décembre. Une rénovation alors que la fac déménage semble peu judicieuse. Le directeur du C.R.O.U.S. Christian Quentin nʼest pas de cet avis : “Aux Hauts-de-Chazal, il nʼy aura que des logements privatifs au prix plus élevé que le nôtre. Les étu- diants viendront toujours au centre-ville dʼautant que lʼarrivée du tram permet- tra un transfert rapide vers cette zone” argumente-t-il. Pour lʼheure, lʼÉtat louera au C.R.O.U.S. les bâtiments administratifs. Quant au Resto universitaire, il pourrait être reconfiguré en self si dʼaventure la clientèle venait à se faire moins nombreuse.

Rénové, le bâtiment Canot accueillera les étudiants à la rentrée prochaine.

élèves n’ont pas de douche ou toilettes dans leur cocon mais le C.R.O.U.S. se garde la possibilité de les supprimer car cette offre correspond à une deman- de d’étudiants dont le budget n’est pas extensible. Après Canot (lire le zoom), le prochain grand chantier est le restaurant uni- versitaire des Hauts-de-Chazal à proxi- mité de l’hôpital pour un coût d’envi- ron 4,9 millions d’euros financés en moitié par l’État et la Région. E.Ch.

ments. Nous ne sommes pas dispen- dieux” explique Christian Quentin, directeur du C.R.O.U.S. de Besançon. À l’inverse, la réfection des façades incombant à l’État en tant que pro- priétaire se fait attendre. “Cette logique de rationalisation est une bonne cho- se. Ce souci de rigueur, on peut le com- prendre” admet le directeur. Sur 24 bâtiments gérés par l’établis- sement public, 3 ne sont pas équipés de chambres avec studette équipée (150 chambres au total). En clair, des

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