La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

14

DÉBAT

Jean-Noël Fleury a

L’indépendance du C.D.P. en question “À Besançon, la démocratie participative reste à inventer” Après avoir été exclu du bureau du Conseil de Développement Participatif de l’Agglo, Jean-Noël Fleury porte un regard critique sur le fonctionnement de cet organe démocratique censé être indépendant du pouvoir politique local.

déposé un recours au tribunal administratif en deman- dant à être réintégré au bureau du C.D.P.

J ean-Noël Fleury avait décidé de quitter le Conseil de Développe- ment Participatif de la commu- nauté de d’agglomération. Finalement, le bureau a devancé sa demande en l’excluant. “On m’a démissionné lors du bureau du 10 janvier auquel je ne siégeais pas. Personne n’a eu la fran- chise de me le dire” déplore celui qui travaillait sur la thématique jeunesse et citoyenneté. Un coup dur pour ce garçon qui n’a pas l’intention d’en res-

ter là. Il a déposé un recours au tribu- nal administratif afin de contester cet- te exclusion et demander sa réinté- gration. S’il doit partir, ce sera de son propre chef, à condition toutefois qu’il obtienne gain de cause au tribunal. GérardMoyse qui co-préside le Conseil de Développement Participatif avec Frédérique Lesné, assume cette déci- sion. D’ailleurs, Jean-Noël Fleury n’est pas le seul à avoir été radié. Jean-Pier- re Plaza l’a été également. “C’est une

Pourtant, selon Jean-Noël Fleury, le contraire ne fait aucun doute. “J’ai une différence de point de vue sur des sujets traités. Je dénonce le manque de pilo- te à la tête du C.D.P. et les saisines qui sont dans l’intérêt des élus. Elles sont surtout là pour dire que l’avis du Conseil de Développement Participatif rejoint leur choix. Si notre rôle est de para- phraser des documents de l’Agglo, alors ça n’a aucun intérêt. Nous ne sommes pas là pour relayer la politique com- munautaire mais pour porter un regard critique sur différents sujets et prendre le pouls de la population. Aujourd’hui, à Besançon, la démocratie participa- tive reste à inventer.” En critiquant ouvertement les directions prises par le C.D.P., Jean-Noël Fleury espérait provoquer un débat qui aboutirait peut- être à une remise en cause de cette organisation à vocation démocratique. Il en a été exclu. T.C.

mesure que peut prendre le bureau du C.D.P.” rappelle d’emblée Gérard Moy- se. Il a été reproché à ces deux hommes leurs positions trop critiques à l’égard du travail accompli. “Ces personnes se taisaient en séances. Mais elles pas- saient leur temps ensuite à nous envoyer des mails en nous disant que nous étions des béni-oui-oui à la solde des élus de la communauté d’agglomération. C’est faux, insultant et décourageant pour le groupe qui travaille. Nous leur avions

demandé de cesser leurs attaques” explique Gérard Moyse. Défini par la loi, le C.D.P. est censé être une preuve concrète de la démo- cratie participative. Celui de l’Agglo compte plus d’une centaine de membres qui se réunissent en assemblée et en petits groupes. “Ce sont des gens issus de la société civile qui viennent appor- ter leur contribution sur différents sujets” précise le co-président. En résu- mé, ce conseil est une sorte d’outil de consultation permanent de la popula- tion. “En effet, on réfléchit sur des thèmes (les saisines) qui nous sont com- mandés par l’Agglo. Mais le C.D.P. a aussi la capacité de s’auto-saisir et de travailler sur des thématiques de son choix. C’est le cas en ce moment sur le tourisme participatif et les pratiques sociales dans les différentes communes du Grand Besançon.” Gérard Moyse n’apprécie guère que l’indépendance du C.D.P. soit contestée.

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 20 janvier 2011 Les perles du conseil Martine Jeannin à propos de la création d’un nouveau groupe politique le centre-droit qui représente la Gauche moderne et le Parti radical : “J’avais accepté de me fondre dans le groupe par honnêteté à l’U.M.P. Après remaniement, le renvoi de Jean-Marie Bockel et de Jean-Louis Borloo, en passant par les déçus du MoDem et des écologistes Catherine Gelin et moi avons décidé de créer ce groupe.” Réponse du maire : “Je n’ai aucune raison de refuser la création de ce nouveau groupe.” Jean Rosselot : “Moi non plus, je n’ai aucune raison de refuser. Peut-être que j’ai sous-estimé les volontés de s’exprimer de Martine…” Martine Jeannin : “Je donne quelques mois à Jean Rosselot pour se retourner, deux-trois mois.” Le maire : “Vous vous organisez comme vous voulez. On ne va pas discuter de vos petits arrangements entre amis. Ce soir, nous avons un sujet capital : les orientations budgétaires. Je ne laisserai pas tomber dans un débat totalement suranné dans lequel on parlera du partage des bureaux entre vous.” Débat d’orientations budgétaires : Le maire : “C’est le budget le plus compliqué que nous ayons à faire depuis que nous sommes en responsabilité.” Jean Rosselot : “Sur la forme, en nous présentant vos orientations, vous nous prenez plus pour des administrateurs de l’O.C.D.E., du F.M.I. Ou de la B.C.E. que pour de modestes conseillers municipaux comme moi. Sur le fond, des dizaines de millions d’euros ont été engagées pour transformer des quartiers, comme Clairs-Soleils ou Planoise. Et la caserne Vauban ?” Jean-Louis Fousseret : “Vous l’avez déjà dit 10 fois, si ce n’est 20 fois. Vous n’allez pas jusqu’en 2014 me reparler de ça ! Vous avez les mêmes lubies en permanences, les mêmes obsessions.” Jean Rosselot : “M. le maire, prenez de la dignité. Vous m’avez engueulé, je vous ai écouté les yeux dans les yeux. Vous avez une attitude de la plus grande désinvolture. Par ailleurs, il y a une bizarreté (six). Vous oubliez l’équipement phare : la cuisine centrale. Où en est cet équipement emblématique ? Beaucoup redoutent un monstrueux gâchis financier. On dirait que pour vous la France est une juxtaposition de petites républiques étrangères à la société française. C’est une politique nihiliste. On tire 70 millions de taxe foncière pour payer les fonctionnaires de la ville.” Édouard Sassard : “Une augmentation de la fiscalité, de la taxe foncière, ce n’est pas anodin, surtout que depuis 2008, c’est quasiment 5 % en 2 ans. Si ça continue sur ces bases-là, à ce rythme, ç me gêne quand il y a des dépenses anodines, inutiles. Je veux revenir sur les vœux, doublés entre la C.A.G.B. et la ville. Combien ça coûte les vœux ? Vous ne le savez même pas parce que vous ne comptez pas.” Jean-Louis Fousseret : “Je suis assis ça va. Parler dans un débat d’orientations budgétaires du champagne ou de la galette, ce n’est pas au niveau. Arrêtez de faire peur et même de mentir ! Nous avons pris un engagement sur la fiscalité. Votre seule attitude c’est de faire peur, de mentir et de désinformer.” Pascal Bonnet : “Comme pour moi Besançon est le centre du monde, je m’inquiète de l’avenir de la capitale régionale : R.F.F., Université, L.G.V. : Besançon, c’est petite vitesse sur cette question.” Frank Monneur : “Vous êtes souvent approximatifs l’opposition, vous avez été ce soir démagogues. Ça fleure bon le populisme nauséabond.” Éric Alauzet : “Avec le niveau de ces affrontements gauche-droite, on sait qui va décrocher le gros lot en 2012.” Michel Omouri au maire : “Je parle au candidat.” Jean-Louis Fousseret : “Lequel ?” Michel Omouri : “Le candidat sur la 1 ère ou la 2 ème circo !”

FAITS-DIVERS

Dégradation du mobilier urbain

Un répit pour la société J.C. Decaux Le ou les auteurs de dégradations des panneaux Decaux à Besançon sont en sommeil depuis plus d’un mois. En un an, plus d’une centaine de ces supports publicitaires ont été cassés. Plainte a été déposée, l’enquête suit son cours. C ela fait un peu plus d’un mois maintenant qu’il n’y a pas eu d’acte de malveillance à l’encontre des panneaux Decaux à Besançon. Pendant un an, plus d’une centaine de ces supports publicitaires ont été sac- cagés. “C’est beaucoup par rapport à la taille de la ville” déplore le siège pari- sien de la Société J.C. Decaux. Besançon est - heureusement - un cas isolé. “Dès qu’on constate une dégradation, on essaie de réparer au plus vite.” L’entreprise J.C. Decaux ne souhaite pas communiquer davantage sur le sujet, ni faire état du montant du préjudice lié à ces actes volontaires de dégradation du mobilier urbain. En revanche, la société a porté plainte. L’enquête suit son cours. Mais à ce jour, personne n’a encore été interpellé dans cette affaire. Les services de police de Besançon sont à la recherche de témoins qui pourraient apporter leur concours à l’enquête. La plupart des panneaux Decaux qui ont été cassés se trouvent à l’intérieur de la Boucle ou à proximité du centre-ville. Pour l’instant, le ou les auteurs de ces opé- rations de destruction sont en sommeil, mais pour combien de temps enco- re ? Début janvier, une affiche a été placardée sur un panneau détruit. On pouvait y lire : “Bonne année J.C. Decaux ! À bientôt.”

Les panneaux Decaux visés se trouvent principalement au centre-ville de Besançon.

Made with FlippingBook Annual report