La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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DÉPENSES 4,5 millions d’euros par an La ville a lancé la chasse au gaspi Les bâtiments municipaux sont un véritable gouffre financier pour les finances de la ville. La direction maîtrise de l’énergie compte parmi ses objectifs de grappiller des milliers d’euros d’économies.

M yriam Normand, elle l’assume, passe souvent pour être le poil à grat- ter de la ville en matière d’économies d’énergie. Sa fonc- tion de directrice de la maîtrise de l’énergie l’amène à se posi- tionner un peu en gendarme, elle qui a la responsabilité de chauf- fer plus de 200 bâtiments publics appartenant à la ville, pour une surface globale de 250 000 m 2 . Chaque année, la ville de Besan- çon débourse 3,6millions d’euros pour chauffer ses bâtiments publics.Avec 900 000 euros sup- plémentaires d’éclairage public,

la facture globale s’élève à 4,5mil- lions d’euros pour 57millions de KwH dépensés. Chaque année, MyriamNormand et les 35 sala- riés de son service s’attachent à faire baisser la note. “Nos efforts payent et nous consommonsmoins d’énergie qu’avant. Le problème, c’est que la facture finale ne bais- se pas énormément parce que le prix de l’énergie augmente régu- lièrement. En 2010, le prix de l’électricité a augmenté de 10 %, celui du gaz de 16 %” indique Myriam Normand. C’est elle qui amis en place dans la plupart des bâtiments de la

ville un classement des consom- mations d’énergie, à l’image des étiquettes qui accompagnent désormais les appareils électro- ménagers dans lesmagasins, sur une échelle de A à G. Aucun des bâtiments munici- paux n’est classé A. “La crèche Artois qui est actuellement en travaux sera classéeA à sa livrai- son, elle seramême à énergie posi- tive. Les bâtiments les plus éner- givores sont ceux qui ont été construits dans les années soixan- te, comme les gymnases par exemple” ajoute la directrice. Parmi les mauvais élèves clas- sés E, citons par exemple la crèche des Chaprais ou le gym- nase Diderot. La grande majo- rité des bâtiments publics sont classés C. Au fur et à mesure des travaux engagés par la vil- le, des bâtiments changent de catégorie. “Avec sa nouvelle chauf- ferie bois, l’école Fontaine-Écu passe de C à B” illustre M me Normand. Le plus difficile est de faire com- prendre aux centaines d’agents municipaux que la réduction de la facture passe aussi et surtout

Depuis le P.C. du centre technique municipal, on pilote l’intégralité des chaudières des bâtiments municipaux.

par leur comportement vertueux. “Rien qu’en changeant son com- portement, le potentiel d’économies est évalué entre 10 et 15 %.” Le centre administra- tif municipal, rue Mégevand à Besançon, ne cumule pas les bons points. Principal point noir : sa consommation en eau qui pla- ce le bâtiment en catégorie G, très mauvais. Ce mauvais clas- sement est dû à la climatisation dite en eau perdue, c’est-à-dire que le circuit de climatisation est refroidi par l’eau courante qui part ensuite directement à l’égout. “Le problème, c’est qu’en tant que bâtiment classé, il ne peut pas être muni de prises d’air sur la façade extérieure. L’eau

et réduire - que mène la direc- tion maîtrise de l’énergie. Sur ce sujet, “Madame moins” est sur lamême longueur d’onde que le maire de Besançon qui s’enorgueillit souvent d’avoir “des oursins dans les poches”. C’est ce dernier qui a demandé que la Citadelle ne soit plus éclai- rée tous les soirs. Économie réa- lisée : 5 000 à 6 000 euros par an. Jean-Louis Fousseret a récemment demandé à ce qu’on étudie l’impact d’une extinction de l’éclairage sur la rocade aux heures creuses de la nuit. Il n’y a pas de petites économies quand il s’agit du patrimoine munici- pal. J.-F.H.

potable ne doit pas servir à cela, à unmoment donné, il faut savoir faire des choix” pense Myriam Normand que certains collègues avaient surnommée “Madame moins” à son arrivée. La pédagogie est de tous les ins- tants. Exemple dans les écoles où certains enseignants avaient pris l’habitude de laisser ouver- te leur salle de classe. On les enjoint à fermer la porte pour ne pas chauffer les couloirs. Peu à peu, la maîtrise de l’énergie tente de faire baisser la tempé- rature du chauffage. “On bais- se jusqu’à ce que ça grogne” confie un technicien. C’est donc une stratégie sur tous les fronts - expliquer, mesurer

Comme un frigo, les bâtiments municipaux sont classés de A à G. Carton rouge au bâtiment de la mairie rue Mégevand pour sa consommation d’eau exorbitante.

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