La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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BESANÇON Plus qu’une station-service sur le boulevard Coup de pompe des stations-service Dix stations-service ont disparu en quelques années sur le boulevard Blum. À trois ans de la retraite, Michel Boillon raccroche le pistolet, évitant une mise aux normes trop coûteuse. Une boulangerie remplacera les cuves.

Michel Boillon a vendu la

station- service “Total”.

I l s’est fait à cette idée, le cœur serré : après 27 années passées à servir du carburant aux milliers d’automobilistes emprun- tant le boulevard Léon-Blum à Besançon,Michel Boillon a bais- sé pavillon en scellant définiti- vement deux cuves de 30 000 litres de carburant. Depuis le 14 décembre, plus une goutte d’essence ou de gasoil n’est ven- due à la station “Total” qui déli- vrait jusqu’à 6 000 litres par jour. Pendant qu’un flot continu de véhicules circule sur les deux voies dans le sens Belfort-Besan- çon, Michel assistait fin janvier au “dégazage” de sa station-ser- vice dont il était le propriétai- re depuis 15 ans. Une page se tourne. Il n’est d’ailleurs pas le seul pompiste dans ce cas : “J’aurais pu continuer car nous vendions toujours plus d’essence dit le propriétaire, mais ce qui m’a poussé à fermer, c’est la nou- velle mise aux normes des sta- tions-service” explique-t-il. Depuis le 1 er janvier 2011, les stations sont en effet censées puiser leur carburant dans des cuves à double paroi ou strati- fiées (résine et polyester). Cet- te réglementation, nécessitant d’importants investissements, est à l’origine de nombreuses fermetures de stations-service indépendantes, ou encore de conflits entre propriétaires et gérants se renvoyant l’un l’autre

la balle : celle de la coûteuse mise aux normes des cuves. “Lorsque j’avais fait un devis il y a quelques années, la mise aux normesme coûtait 300 000 euros. À trois ans de la retraite, il fal- lait convaincre un banquier. J’ai préféré arrêter.” Une décision pas facile car Michel Boillon a passé toute sa vie ici, à l’angle du Boulevard et du chemin des Montarmots. “Des clients sont devenus des amis” dit-il. Com- me un dernier baroud d’honneur, la pancarte rappelle que la sta- tion “est fermée” car nombreux sont ceux à vouloir encore s’arrêter pour faire le plein. Cet arrêt, il le relativise pour la simple et bonne raison que les stations “n’ont plus leur pla- ce en ville, dit-il. Ce sont de véri- tables bombes. Lorsqu’un camion dépote, les gens ne res- pectent pas et continuent à télé- phoner alors que c’est interdit.” Tous les trois, il renégociait son contrat avec Total. La multi- nationale ne l’a pas incité à poursuivre l’activité ou trouver un repreneur. Sur un litre d’essence vendu, Michel Boillon percevait 4 cen- times d’euros (hors taxes). Les deux stations de lavage qu’il possédait étaient nettement plus rentables. Une fois dépol- lué, le site accueillera vrai- semblablement une boulange- rie. E.Ch.

Il n’en reste plus qu’une sur le boulevard.

Commerce La dernière commission départementale d’aménagement commercial du 25 janvier dernier a donné son feu vert à la création d’un ensemble commercial à Miserey-Salines, d’une surface de vente totale de 4 445 m² comprenant avec : un magasin à l’enseigne “C.C.V.” de 2 403 m², un magasin à l’enseigne “Électro Dépôt” de 1 947 m² et un magasin sans enseigne en équipement de la maison ou de la personne de 455 m². Autre accord pour l’extension de la surface de vente et du changement d’enseigne d’un magasin à dominante alimentaire, à l’enseigne “Supermarché Casino” à Saône. Surface actuelle : 1 797 m², surface supplémentaire demandée : 659 m². Après la réalisation du projet, l’enseigne deviendra “Hyper Casino” et la surface de vente totale du magasin s’élèvera à 2 456 m². Zoom Mise aux normes reportée à 2013 “P our lʼinstant, 90 % des stations-service du Doubs sont aux normes. Les 10 % restant sont en majorité des indé- pendants” explique la D.R.E.A.L. (direction régionale de lʼenvironnement, de lʼaménagement et du logement). Pour les stations qui ne sont pas encore aux normes, un délai supplé- mentaire est accordé jusquʼen 2013. Cette annonce faite par le secrétaire dʼÉtat chargé du Commerce et de lʼArtisanat, Hervé Novelli, a été prononcée pour éviter la faillite de nombreux indé- pendants. Selon une étude, la moitié des stations de campagne aurait disparu en France depuis 1990. EN BREF

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