La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

BESANÇON

5

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

MISE AU POINT Et la démolition des garages ? Tramway : la charrue avant les bœufs ? L’enquête publique est terminée. Des riverains accusent déjà la C.A.G.B. d’avoir démarré les travaux du tram avant même la fin de l’enquête publique. C’est plus subtil que cela…

CHALEZEULE

Largement subventionnée

La menuiserie

Julienne Javel en perdition L’association d’insertion n’a pas pu sortir la tête de l’eau. Avec la fermeture - définitive ? - de la menuiserie, ce sont aussi des centaines de milliers d’euros d’argent public qui partent en fumée.

L a ville de Besançon ressemble de plus en plus à un chantier à ciel ouvert, et ce n’est pas ter- miné. Les travaux proprement dits du tramway devraient démarrer “en octobre” selon la C.A.G.B. Mais que signifient alors ces chantiers à répéti- tion, pile sur le tracé du futur tram : déviation de réseaux et autres travaux de forage ? La nuance est légère, mais de taille. Les travaux en cours, dits “prépara- toires” au tramway, ne sont pas com- mandés par la C.A.G.B., maître d’ouvrage du projet tram, mais par la ville ou ses délégataires (E.D.F., Fran- ce Télécom, Gaz de France, Numéri- câble…). Il n’y a donc aucun caractè- re illégal au fait d’engager ces travaux qui, sur le plan juridique, ne sont pas liés au dossier soumis à enquête

Quai Veil-Picard, des travaux de forage ont démarré, préalables au renforcement

P rès d’1 million d’euros de chiffre d’affaires, dont… 800 000 euros de subven- tions publiques. Le sort de l’association Julienne Javel sera scellé le 28 février par le tribunal de commerce de Besançon. L’atelier menuiserie de l’association a éteint ses machines mi-janvier. Définiti- vement ? “Non, espère Jean-Clau- de Passier, le président de l’association. Le 28 février, j’espère que le tribunal prolongera la pro- cédure de sauvegarde de six mois. Pendant ce temps-là, nous affine- rons un projet de transfert dans des locaux plusmodestes, que nous finan- cerons grâce à la vente de notre actuel site de Chalezeule.” Ces der- niers temps, la menuiserie perdait 12 000 euros par mois. “Plus on tra- vaillait, moins on gagnait” recon- naît M. Passier. Deux facteurs ont contribué à cet- te situation qui a contraint l’association à licencier les quatre moniteurs de l’association : une

baisse de 30 % des volumes d’activité depuis la crise, et une réduction dras- tique des subven- tions d’État qui sont passées de 530 000 à 230 000 euros. Les autres subventions publiques prove- naient des com- munes de Chale- zeule et Besançon, du Conseil général et des fonds euro- péens.

du mur de soutien qui portera l’encor- bellement.

La menuiserie perdait 12 000 euros par mois.

1 000 personnes car dans les remarques il y a aussi des pétitions. Nous sommes en train de faire la synthèse de toutes ces remarques” commente Jean-Michel Olivier, le responsable de la commis- sion d’enquête. Le coût final du tramway est toujours d’après les promesses de la C.A.G.B. de 228 millions d’euros, plus ou moins 5 % (valeur 2008). Il devait être de 210 millions mais le changement de tracé a engendré ses coûts supplé- mentaires : une station de plus (30 au lieu de 2-9), la réfection du pont Bat- tant et l’encorbellement quai Veil- Picard. J.-F.H.

lions d’euros. Et les garages démolis à hauteur de la Grette sur le futur tracé ? “Ces garages ont été achetés par l’Agglo pour 80 000 euros, qui a décidé leur démo- lition. C’est bien sûr dans le cadre du tram, mais ces garages appartenaient à l’Agglo et une délibération officielle a été prise dans ce sens. Tout est par- faitement clair” insiste la C.A.G.B. Les 5 commissaires-enquêteurs ont jusqu’au 20 juin pour rendre leurs conclusions. En cas d’avis négatif, le préfet peut choisir de ne pas suivre ces conclusions et de donner son feu vert. L’enquête publique a donné lieu à 200 remarques. “Cela représente environ

publique. “Ce qui fait l’objet de l’enquête publique, ce n’est que la création du tramway. Sur ce point, il est évident que l’on doit attendre les conclusions du commis- saire-enquêteur et l’approbation de la D.U.P. par le préfet” précisent les services de l’Agglo. Le coût global de ces déviations de réseaux qui fleurissent en ce moment dans la ville est de 20mil-

L’enquête a donné lieu à 200 remarques.

Jean-Claude Passier espère main- tenant que le tribunal de commer- ce fera confiance à la direction pour assurer la pérennité de l’association Julienne Javel et éviter que son atelier menuiserie tel qu’il était configuré le conduise à sa perte. Car si l’association venait à dispa- raître, c’est une quarantaine d’emplois qui seraient supprimés. J.-F.H.

Made with FlippingBook Annual report