La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

38

BESANÇON Conférence-débat Nos cousins les Suisses Finalement, la frontière entre la Franche-Comté et l’Arc Jurassien Suisse n’est-elle pas de trop ? La question, volontairement excessive, met en exergue les ressemblances et les dissemblances entre ces deux territoires limitrophes. Le public est invité à en débattre lors d’une soirée organisée dans le cadre du Forum Transfrontalier le 10 mars à Besançon.

Alexandre Moine, vice-

F ranche-Comté et Arc Jurassien Suisse, même pays ? Drôle de question. A priori , la seule existen- ce de la frontière entre ces deux territoires devrait être une preu- ve suffisante pour faire tourner court le débat en l’arrêtant sur un “non”. Mais à y regarder de plus près, si l’on dépasse le cadre institutionnel, on s’aperçoit que ces deux régions limitrophes partagent un certain nombre de points communs, à commencer par leur langue, qui sont des facteurs favorables à une coopé- Repère : Le Forum Transfrontalier est un groupe citoyen né en Suis- se. Il fédère sur des cycles de conférences annuels des acteurs de différents secteurs dʼactivité qui, lors de débats, font émerger des idées sur des problématiques trans- frontalières.

ration transfrontalière renfor- cée. Vue sous cet angle, la répon- se à cette question, passionnante au demeurant, est beaucoup plus complexe à apprécier. Le Forum Transfrontalier consacre son cinquième cycle thématique à ce débat qu’il a ouvert à La Chaux-de-Fonds, au Club 44, en septembre der- nier. La réflexion va se pour- suivre le jeudi 10mars, en public, à Besançon, lors d’une soirée organisée à l’amphithéâtre de la C.C.I. du Doubs. Plusieurs intervenants, dont des profes- seurs de sociologie et d’histoire de l’Université de Franche-Com- té et de celle de Neuchâtel, vont prendre la parole sur le sujet et tenter d’apporter un éclairage sur ce territoire transfrontalier. “Nous allons par exemple nous interroger sur le rôle des acteurs économiques. Sur le plan de l’horlogerie, ces deux territoires partagent un savoir-faire com- mun. Le thème des migrations va être abordé. Le fait que des Français s’installent en Suisse et inversement, peut-il permettre de créer une identité commune

? L’objectif de cette rencontre est de comprendre comment nos res- semblances et nos dissemblances se sont assises dans le temps. A partir de là, nous pourrons ima- giner des manières de mieux coopérer” préciseAlexandreMoi- ne, vice-président du Forum Transfrontalier et professeur à l’Université de Franche-Comté. La Suisse n’est pas dans l’Europe, “mais elle cherche des points d’appui extérieurs. Nous avons la chance d’avoir un voi-

président du Forum Transfronta- lier et professeur à l’Université de Franche- Comté.

rise la coopération entre l’Arc Jurassien et la Franche-Com- té. Les travailleurs frontaliers sont les vecteurs d’une culture commune. “Le frontalier est hybride. Il est toujours Français, mais quand il travaille en Suis- se 8 à 10 heures par jour, il finit par s’approprier cette culture” poursuitAlexandreMoine.Admi- nistrativement, la frontière est toujours là. “Mais pour des fron- taliers, pour des randonneurs, pour des usagers des transports en commun qui utilisent le train pour aller de Besançon au Locle, elle n’existe plus.” Des similitudes évidentes exis-

tent donc entre la Franche-Com- té et l’Arc Jurassien suisse. Elles devraient permettre d’aller enco- re plus loin dans une démarche coopérative. Mais à l’inverse, la frontière engendre aussi des effets indésirables. Alors que nous ne partageons pas lamême monnaie que nos voisins hel- vètes, les entreprises françaises peinent à retenir leur main- d’œuvre qui a un intérêt finan-

cier à aller travailler en Suisse (le taux de change n’a jamais été aussi avantageux). Par rico- chet, le pouvoir d’achat des fron- taliers influence de nombreux secteurs, à commencer par celui de l’immobilier dont les prix qui battent des records dans un ter- ritoire comme le Haut-Doubs deviennent inaccessibles pour les revenus les plus modestes. T.C.

sin riche. Il y a un intérêt à voir ce que l’on peut faire avec lui” poursuit le pro- fesseur bisontin. Depuis la signa- ture des accords bilatéraux, la frontière s’estompe sous certains angles au bénéfice, entre autres, de la libre circula- tion des per- sonnes. Cette ouverture favo-

“Imaginer des manières de mieux coopérer.”

Renseignements : Jeudi 10 mars à 19h30 Amphithéâtre de la Chambre de Commerce et de l’Industrie

Votre cinéma au cœur de la ville BEAUX ARTS

CINÉMA

LA PERMISSION DE MINUIT À partir du 2 mars

MA PART DU GÂTEAU À partir du 16 mars

TRUE GRIT À partir du 23 février

LAST NIGHT À partir du 16 février

LE MARQUIS À partir du 9 mars

ECRANS GÉANTS. SON NUMÉRIQUE. PARKING 1000 PLACES. MARCHE BEAUX ARTS - BESANÇON - Répondeur programme : 0892 696 696 (0,34e TTC/min) www.cinemaspathe.com

BEAUX ARTS

Made with FlippingBook Annual report