La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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Roger Grémion et Raymond Reylé se battent pour que certains vestiges de l’aqueduc soient sauvés.

CHALÈZE

Deux élus mobilisés L’aqueduc romain sombre lentement

Il n’a pas l’intérêt touristique du pont du Gard. Mais cet aqueduc qui permettait d’acheminer l’eau d’Arcier à Besançon a un intérêt histo- rique. D’année en année, il se dégrade. Pour l’instant, il n’y a aucun programme de conservation pour sauver ce qui peut l’être encore.

estime Raymond Reylé. Récemment, le maire de Cha- lezeule a interpellé une nouvelle fois la Communauté d’Agglomération sur ce patri- moine pour qu’elle porte un pro- jet de valorisation des vestiges. Il met en avant l’intérêt histo- rique, pédagogique et touris- tique de cet aqueduc situé en bordure de la véloroute. En six ans, l’élu a frappé à toutes les portes : Agglo, députés, Conseil général, Conseil régional, en vain. “L’ouvrage n’est pas clas- sé par lesmonuments historiques. On a donc le sentiment qu’il ne présente aucun intérêt aux yeux du monde” regrette-t-il. D’après les services de la D.R.A.C. (direction régionale des affaires culturelles), l’aqueduc romain présente bien un intérêt historique. “C’est le seul édifice de ce type et de cet- te importance qui existe sur tout le territoire franc-comtois. Il se dégrade à la vitesse grand V” reconnaissent les services com- pétents de l’État qui sont inter- venus il y a quelques années

L’ ouvrage est excep- tionnel. Pourtant, per- sonne ne semble se préoccuper du sort de l’aqueduc romain qui permettait d’acheminer l’eau des sources d’Arcier à Besan- çon il y a 1 800 ans. Personne, à l’exception de Raymond Rey- lé, le maire de Chalezeule, et de Roger Grémion, élu de Chalèze qui se démènent pour attirer

l’attention sur cette construc- tion qui se dégrade. Elle est vouée à la ruine si aucune opé- ration de rénovation n’est entre- prise pour en sauver au moins quelques bribes, les plus visibles, au nom de la conservation d’un patrimoine collectif, fragment méconnu de l’histoire bisonti- ne. “C’est presque criminel de laisser partir cet ouvrage.À plu- sieurs endroits c’est devenu un

tas de pierre. Quel dommage. Quand vous pensez que cet aque- duc est romain. Quand tout se sera écroulé, il sera trop tard pour songer à le rénover. Il dis- paraîtra et nous n’en parlerons plus” s’alarme Roger Grémion. Ce passionné d’histoire connaît bien les lieux. D’année en année, il mesure les dégâts que cau- sent à cette noble canalisation la végétation, le gel, les intem- péries, et finalement le temps qui passe. Des imprécisions demeurent sur la date de construction de l’aqueduc, mais il semblerait qu’elle remonte au moins à 170, Marc Aurèle était alors empe- reur de Rome. Ce qui est sûr, c’est que cette réalisation est une prouesse technique car elle suit la morphologie du terrain tout en respectant une pente constante sur les 11 kilomètres qui séparent Arcier de Besan- çon. “Il s’agit d’un ouvrage emblé- matique qui mérite qu’on s’y inté- resse car sans lui Vesontio n’aurait sans doute pas pu se développer et devenir Besançon”

pour préserver une arche de franchissement d’un vallon qui supporte l’aqueduc, en la fai- sant couvrir de terre. Mais la conservation de cet ouvrage n’est pas du ressort de l’État, mais bien des collectivi- tés locales. En 2005, lors d’une grande réunion à laquelle par- ticipaient différents partenaires, la mise en valeur de certains vestiges avait été sérieusement envisagée. À l’époque, des devis avaient même été établis. Dans le cadre d’un chantier social, 60 000 euros étaient nécessaires pour réhabiliter l’arche située sur la route entre Chalèze et Arcier aujourd’hui abritée der- rière un monticule de terre. Le projet ne s’est pas concrétisé car un point de désaccord subsiste sur qui doit prendre la maîtri-

se d’ouvrage. L’Agglo ne semble pas décidée. Alors qui la pren- dra ? La petite commune de Cha- lèze peut-être qui a bien d’autres préoccupations que la sauve- garde du patrimoine ? Pour Ray- mond Reylé, il n’y a pas d’ambiguïté possible. C’est à la C.A.G.B. de porter ce projet. Opi- niâtre, le maire de Chalezeule espère déclencher une nouvel- le réunion à l’Agglo pour faire avancer le dossier. Il s’agit de sauver ce qui peut l’être enco- re. L’aqueduc traverse plus de 100 parcelles dont des proprié- tés privées. Quand il ne s’est pas effondré, à un endroit il sert de couloir pour relier deux mai- sons. Ailleurs, il a été transfor- mé en niche à chien, en citerne, et même en barbecue. T.C.

SAINT-VIT

Les 25, 26 et 27 mars

L’aqueduc est noyé ans une gaine de béton antique de 2,60 m d’épaisseur.

L’artisanat fait les yeux doux au public Une trentaine d’artisans de différents domaines, dont celui des travaux publics, feront une démonstration de leur savoir-faire lors du premier salon de l’artisanat programmé sur trois jours.

C’ est une première à Saint-Vit. Les 25, 26 et 27 mars, des arti- sans d’horizons profession- nels différents prendront leurs quartiers dans la com- mune. Ils seront une tren- taine au total (et autant de partenaires) à s’installer sur le complexe sportif où se déroulera le premier salon de l’artisanat de Saint-Vit. Il est organisé par la C.N.A.T.P. du Doubs (confé- dération nationale des arti- sans des T.P. et du paysage) dans le cadre de la seconde édition de l’opération Cœur d’Artisan proposée par la Chambre départementale des Métiers et de l’Artisanat. “Ce projet est né d’une ren-

riste…“la plus grande entre- prise de France” va se dévoi- ler sous toutes ses coutures. L’objectif de cette opération est bien de promouvoir les métiers de l’artisanat auprès du grand public et en parti- culier des plus jeunes qui auront à choisir un avenir professionnel. “On observe que le monde de l’artisanat n’est pas connu comme il devrait l’être. Beaucoup de personnes n’imagent pas la diversité des métiers dans ce secteur et l’esprit qui y règne. C’est véritablement un mon- de social, dans lequel on peut s’épanouir. Nous allons le démontrer dans le cadre de ces journées” conclut Michel Baulieu.

contre avec la mairie de Saint-Vit explique Michel Baulieu, président de la C.N.A.T.P. Cela faisait plu- sieurs années que nous avions en tête l’idée de mettre en pla- ce un tel salon. La munici- palité était convaincue par le projet. Elle a mis à notre disposition le gymnase pour le concrétiser.” Le programme des trois jours foisonne d’animations. Le vendredi est dédié aux pro- fessionnels. En revanche, le week-end, le public est invi- té à venir rencontrer les arti- sans qui feront des démons- trations de leur savoir-faire. Travaux publics évidemment, paysagistes, peintres, char- pentier, fleuriste, pépinié-

Ce rendez- vous des

savoir-faire est organisé dans le cadre de la deuxième édition de l’opération Cœur d’Artisan proposée par la C.M.A. du Doubs.

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