La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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CANTON DE BESANÇON OUEST

MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE Le président Claude Jeannerot en terrain favorable Le président du Conseil général est avant tout conseiller général du canton de Besançon-Ouest depuis 1998. En route pour un troisième mandat.

U.M.P.

Pédiatre au C.H.U. Marie-Laure Dalphin la fleur au fusil La candidate de la droite républicaine met dans la balance sa fraîcheur et son enthousiasme pour tenter de contrer la position de Claude Jeannerot dans son fief de Besançon-Ouest.

L emoins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne peut déceler aucune espèce d’appréhension dans le discours de Claude Jeannerot. Même quand on lui parle de l’endettement du Département qui a littéralement explosé entre 2004 et 2011, il reste zen. “Voyez le rapport de la chambre régionale des comptes de l’époque qui reprochait à la majorité de

de l’endettement du Conseil général son principal argument de campagne. Selon lui, le recours à l’emprunt a juste per- mis de “rattraper les retards dans les investissements. Nous avons engagé quasiment 800mil- lions d’euros entre 2004 et 2010” poursuit M. Jeannerot, arguant aussi que “l’intégralité des 300 mesures contenues dans notre programme Doubs 2010 a été mise en œuvre. Je suis fier de notre bilan.” Fermez le ban. Pour ce prochain scrutin, Clau- de Jeannerot évacue rapide- ment les divisions avec lesVerts - “On se retrouvera” dit-il – et compte naturellement sur la prime au sortant pour confor- ter sa majorité au soir du 27 mars. Sur son canton urbain, peu de chose si ce n’est qu’il a “largement bénéficié de la poli- tique du Département.” Pour les projets cantonaux, Claude Jean- nerot cite notamment le relo- gement du service “éducation” du Conseil général au Fort Grif- fon ou encore la rénovation pro-

M arie-Laure Dalphin ne fait pas de poli- tique politicienne, pas plus qu’elle ne fait de l’opposition frontale avec la majo- rité en place un argument de campagne. C’est sans doute là sa meilleure arme pour tenter de contester le leadership du conseiller général sor- tant qui n’est autre que Claude Jeannerot, le président du Conseil général, dans ce canton

Elle préfère évo- quer les projets qui lui tiennent à cœur comme “l’élargissement des horaires d’accueil dans les crèches, l’organisation d’un contrat entre les collèges et les entreprises de ce

Marie-Laure Dalphin n’est pas tout à fait novice en politique : elle faisait partie de l’équipe Rosselot aux dernières municipales.

chaine du quartier Vauban qui “a bénéficié du portage de l’établissement public foncier.” Rien de plus. L’essentiel pour lui n’est pas d’être élu dans son canton, c’est surtout de conser- ver, voire de conforter la majo- rité qu’il préside. “Mon ambi- tion, c’est de garder les 9 cantons que nous avons déjà… et de gagner les 9 restants” dit-il dans un demi-sourire. Le grand che- lem, rien que ça. J.-F.H. Claude Jeannerot déplore la quasi-absence de femmes dans sa liste : “Immanqua- blement, on privilégie les notables dans un scrutin uninominal” dit-il.

urbain où bien peu d’habitant connaisse le nom de leur conseiller général. La pédiatre de Saint-Jacques membre de la fonction publique hospitalière compte donc essen- tiellement sur sa fibre “social et santé” pour convaincre les électeurs. “Je connais bien les relais et les maillages de cette ville dans le domaine de la san- té et du social, je connais bien le domaine du handicap, je suis d’une nature optimiste et cou- rageuse, c’est de tout cela que je veux faire profiter les élec- teurs de ce canton.” N’attendez pas une seule pique contre Claude Jeannerot, Marie-Lau- re Dalphin n’en lancera pas.

“Une campagne heureuse, optimiste, rassembleuse.”

ne pas faire les investissements nécessaires et de les faire presque exclusivement supporter aux contribuables du moment. L’emprunt, ce n’est pas obscè- ne, on n’est pas là pour thésau- riser” rétorque le président candi- dat Jeannerot pour clouer le bec d’une oppo- sition qui a fait

Avec les Verts, “on se retrouvera.”

canton pour l’accueil de stagiaires en entrepri- se, la valorisation du diplôme de premiers secours pour les jeunes, l’éducation à la citoyenneté car l’éducation repose trop sur l’Éducation Natio- nale, la création de gîtes au bord du Doubs ou encore le développement des rampes d’accès devant les magasins pour les personnes âgées.” Pas de folles ambitions, des idées concrètes et un constat : “Toutes les actions menées par le Conseil général sont bonnes. Il faut néanmoins des ajustements concernant les dépenses et des idées nouvelles.” Marie-Laure Dalphin souhai- te “une campagne heureuse, optimiste, pas dans l’agressivité, rassembleuse.” Claude Jeannerot appréciera. J.-F.H.

S ûrement pas un novice de la politique, encore moins un parachuté.À 33 ans, Nico- las Guillemet représentera le parti Euro- pe Écologie-les Verts aux prochaines élections cantonales à Besançon-Ouest. Bien que jeune, ce ne sera pas sa première bataille pour les cantonales. En 2001, il s’était présen- té face à François Rebsamen (P.S.) aux canto- nales à Dijon. Son score : 5,7 % des voix à la clé. “Créer des emplois verts” Bisontin de 33 ans, Nicolas Guillemet veut faire de Besançon- Ouest un éco-quartier. Il imagine une reconversion avec l’emploi vert comme moteur. NICOLAS GUILLEMET

ANNIE MÉNÉTIER Front de gauche Défense de l’école et services publics L’école, le logement social et le développement de l’emploi des jeunes sont les idées forces d’Annie Ménétrier, candidate du Front de gauche.

E.E.L.V.

U nis. Pour la première fois dans le département, un accord politique entre le parti communiste français (P.C.F.), Parti de Gauche (P.G.), Alternatifs et N.P.A. (nouveau parti anticapitaliste) a été scel- lé. Annie Ménétrier représen- tera ce front commun dans le canton de Besançon- Ouest.

débat “là où la droite tente de le dépolitiser avant les élections de 2012” dit la candidate qui souhaite entrer “en résistance en refusant la réforme territo- riale.” Selon elle, il faut donner la prio- rité à la défense de l’école et des services publics en main- tenant les postes d’enseignants tout en donnant les moyens à ces derniers d’enseigner. Pour cela, une taxe professionnelle serait le meilleur moyen de ren- flouer sans dénuder le social et en arrêtant l’augmentation des impôts chez les classes moyennes. “En taxant les reve- nus des marchés financiers ne serait-ce que de 5 %, alors on pourrait donner 400 euros aux habitants” imagine-t-elle. Plus réalisable, Annie Ménétrier émet l’idée “d’une clause socia- le” où les entreprises seraient obligées de réserver 7%de leurs heures à l’insertion profes- sionnelle, moyen permettant à des jeunes sans formation de

Annie Ménétrier, candidate du Front de gauche.

microcrédits favorisant l’arrivée d’entrepreneur. Besançon-Ouest des 20 prochaines années se des- sine maintenant” assure le candidat. En terme social, il aimerait redistribuer les richesses, harmoniser l’habitat ou jeunes et anciens cohabiteraient tout enmenant une “poli- tique ambitieuse en matière d’éducation en réno- vant massivement les bâtiments.” Il opte égale- ment pour une meilleure répartition des infrastructures en ouvrant par exemple au public les gymnases des collèges. Son souhait : “pro- poser une alternative pour que les gens vivent mieux à l’heure ou ni la gauche ou la droite n’ont réussi à prouver qu’elles pouvaient faire chan- ger les choses.” Il milite pour la mise en place d’une taxe sur le bâti des entreprises, argent qui servirait à la préservation de l’environnement et des rivières. E.Ch. Nicolas Guillemet représente Europe Écologie-les Verts.

Pas si mal face à un éléphant de la politique. Ami de Cécile Duflot, l’homme - également conseiller municipal à la Vil- le de Besançon - aimerait recon- vertir ce canton dans lequel il habite en y développant les “emplois verts” grâce à une politique d’isolation des bâti- ments combinée à des aides financières pour la recherche et le développement. “Avec la disparition de la caserne des pompiers et la disparition des casernes Vauban, un grand vide va se créer. Il faut le com- bler avec de l’habitat en orien- tant les Plans locaux d’urbanisme, ou avec des com- merces en développant les

remettre le pied à l’étrier. Renforcer les solidarités avec nos aînés en demandant à la sécurité sociale de prendre en charge la dépendance, main- tenir les commerces existants, assurer la gratuité des trans- ports pour les collégiens sont d’autres de ses engagements. Elle espère développer une “démocratie directe avec la créa- tion de conseils des associations et des citoyens.” Enfin, le déve- loppement durable doit “être soutenu en demandant au Conseil général de mener des expertises notamment sur la qualité de l’eau.” E.Ch.

“Une politique

Renforcer les solidarités avec nos aînés.

Élue à la ville de Besançon, la représentante du P.C.F. a pré- paré sa cam- pagne en par- courant les rues de son canton à la ren- contre de ses habitants, de ses commer- çants. Tout en menant une campagne loca- le, elle souhai- te politiser le

ambitieuse en matière d’éducation.”

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