La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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POLITIQUE Vers l’implosion de la droite ? Martine Jeannin prend la tangente L’élue sort du groupe U.M.P. pour créer avec Catherine Gelin un nouveau groupe d’opposition baptisé “Centre Droit”. En de désolidarisant, elle fait tanguer l’opposition, une fois de plus.

Martine Jeannin, lors de l’inauguration de la Rodia, sur la scène à côté des élus de la majorité !

L’ opposition municipale est-elle en train de par- tir en lambeaux ? C’est à se le demander. En tout cas, elle vient de prendre un nouveau coup de canif depuis que Martine Jeannin (Gauche Moderne) s’est désolidarisée de Jean Rosselot qu’elle avait pour- tant rejoint en 2008. Au nez et à la barbe de ses compagnons de route, elle a annoncé lors du conseil municipal du 20 janvier qu’elle créait un groupe centre droit avec Catherine Gelin (Par- ti Radical). Ils ne sont donc plus que six conseillers municipaux sur le banc de l’U.M.P. “Oui, ça discrédite l’opposition assume Martine Jeannin. On arrive à mi-mandat, et je m’aperçois qu’il n’y a pas d’idée commune au groupe. Je n’ai rien contre Jean Rosselot dont le problème est de trouver le moyen de faire avancer une troupe qui porte des œillères. Nous faisions sem- blant d’être un groupe mais

nous n’en étions pas un.” Les intéressés apprécieront les propos de Madame qui n’en est pas à sa première volte-face politique. Ses changements de cap imprévisibles ne font qu’entamer sa crédibilité aux yeux de l’assemblée municipa- le. “Je sais déjà que beaucoup diront que je ne sais pas ce que je veux.” Rappelons que lors du précédent mandat, elle faisait partie de l’équipe de Jean-Louis Fousseret qu’elle a fini par quit- ter elle aussi, avouant ne s’être jamais totalement sentie à l’aise dans ce groupe. Cela n’a pas empêché Martine Jeannin d’aller frapper récemment à la porte du cabinet du maire pour demander non pas “un job”,mais “une mission. Je voudrais étu- dier un projet de tram-train. J’aimerais que Jean-Louis Fous- seret me confie une mission sur ce thème qui m’intéresse.” Mieux encore. Le 27 janvier, lors de l’inauguration de la

Rodia, elle était là, sur la scè- ne, seule élue de l’opposition, entre Yves-Michel Dahoui adjoint à la culture et le maire Jean-Louis Fousseret avancé au pupitre pour prononcer son discours. “Je me suis retrouvée là un peumalgré moi.Mais fina- lement, ce n’était pas plus mal que quelqu’un de l’opposition soit sur scène.” Martine Jean- nin ne doute de rien. Pas vrai- ment de gauche et pas fran- chement de droite, peut-être trouvera-t-elle enfin sa voie au centre ? Ces polémiques fatiguent Jean Rosselot, le patron du groupe

U.M.P., qui a bien du mal à tenir ses ouailles. “Je lui ai dit à Mar- tine Jeannin : “use ton énergie à t’occuper des gens plutôt qu’à faire de la cuisine domestique qui n’intéresse personne” dit- il. L’élue n’a pas suivi le conseil mais Édouard Sassard n’y voit pas pour autant un signe de dis- sidence. “Martine Jeannin n’était pas une élue U.M.P. Si elle l’avait été, alors oui, en choisissant de quitter le groupe, elle se serait inscrite en dissidence.Mais dans son cas, je parlerais plus de pri-

se d’indépendance” estime l’élu qui en profite pour renouveler sa confiance en Jean Rosselot. Car un autre élément laisse à penser que ce groupe est en train d’imploser : la communi- cation. Édouard Sassard et Michel Omouri communiquent régulièrement de leur côté mais rarement au nom du groupe sur des thèmes comme la sécurité. Il arrive aussi à Jean Rosselot de le faire en son nom. Édouard Sassard le dit tout net, coupant court à toute polémique : “Nous

nous sommes donnés dans le groupe cette liberté de com- muniquer car nous n’avons pas toujours le temps de faire vali- der par tous nos prises de posi- tion. Chacun a accepté le prin- cipe.” Il rappelle enfin que si l’opposition peut faire l’objet de critiques sur son fonctionne- ment, on peut en dire autant de la majorité où les tensions existent entre les différentes tendances politiques qui la com- posent. T.C.

SANTÉ

Moins d’ozone mais plus de poussières

Qualité de l’air : les seuils d’alerte frôlés En ce début d’année, la qualité de l’air enregistrée à Besançon est médiocre. Une étude est lancée dans une crèche de la ville pour déterminer si l’air respiré par nos bambins est sain.

R espirez l’air de Besançon, il est en moyenne de “bonne qualité” dit Atmo Franche-Comté, association agréée pour la surveillance de l’air. En 2010, les stations de Besançon situées à Mégevand, Planoise,Montfaucon, Chailluz,Victor-Hugo et Planoise, n’ont en effet enregistré aucun pic de pollution à l’ozone alors que dans le même temps, l’Aire urbaine (Belfort-Mont- béliard) dépassait par sept fois les limites. Un bémol à ce résultat, le début du mois de février 2011 a été “médiocre” en qualité d’air en raison des facteurs climatiques : à savoir des pressions atmosphériques élevées et peu de vent. Ainsi, “le lundi 7 février, mar- di 8, mercredi 9 et jeudi 10, nous avons frô- lé les seuils de dépassement de dioxyde d’azote sans toutefois déclencher l’alerte. La pollu- tion était la plus forte vers 17 heures, mesures enregistrées à la station de Montfaucon” pré- cise Francis Schweitzer, directeur d’Atmo Franche-Comté. Produit par la combustion des moteurs, le dioxyde d’azote demeure dangereux pour les asthmatiques. Les auto- rités de santé préconisent une activité spor- tive limitée durant ces périodes afin d’éviter les crises d’asthme. Phénomène encourageant, les pollutions au

dioxyde d’azote tendent à diminuer au fil des années grâce en partie à des automo- biles moins polluantes. En comparaison de villes comme Belfort ou Montbéliard, l’air bisontin semble plus sain. Ainsi en 2010, la valeur maximale relevée par la station de Planoise décelait 168 ug d’ozone (o3) par m 3 à Besançon alors que Belfort plafonnait à 184, Montbéliard à 186 et Dole-Tavaux à 178. En revanche, Besançon est derrière Vesoul (176) ou Pontarlier (172). Si l’ozone baisse, ce n’est pas le cas pour les poussières fines - émises par les industries, le chauffage et les véhicules diesel - qui aug- mentent dans l’agglomération bisontine. La taille de ces poussières leur permet de péné- trer dans les alvéoles pulmonaires. Leur toxicité est accentuée du fait qu’elles peu- vent transporter des composés nocifs et can- cérogènes (plomb, hydrocarbures…). Outre l’air respiré, Atmo lance une vaste étude dans les crèches de notre région, l’objectif étant d’évaluer la qualité de l’air respiré par nos bambins. Seules des classes - une à Besançon, l’autre Montbéliard - sont concernées. Les résultats seront connus d’ici la fin d’année. E.Ch.

Si l’ozone est en baisse dans l’air bisontin, le taux de pous- sières fines relevé aug- mente.

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