La Presse Bisontine 119 - Mars 2011

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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Max fait du détournement de proverbes “Que nos paroles en l’air atterrissent” ou “chaque revers a une médaille” sont deux des 133 maximes publiées dans l’ouvrage de Max Athanase. Le Bisontin espère “amuser, faire sourire plutôt que rire, faire réfléchir, grandir, guérir.” CULTURE - LE BISONTIN MAX ATHANASE

L a Presse Bisontine : Qu’est-ce que ces “Maxiomes de Max” pré- cisément ? MaxAthanase : Ce sont 133 phrases écrites sur 20 pages depuis 10 ans, compilées dans un livre dis- ponible pour lemoment à la librai- rie Camponovo de Besançon. Ce sont des aphorismes dans le sty- le. Il y a du sens et du non-sens. C’est du détournement de pro- verbes. L.P.B. : Pourquoi avoir attendu si long- temps pour coucher ces mots sur une feuille blanche ?

mon livre pourra amuser, plus fai- re sourire que rire, faire réfléchir, grandir et guérir. Excusez du peu ! J’écris pour aller vers l’inconnu - non, pour le connaître, mais pour l’aimer. Et ce n’est pas facile. En fait, j’ai eu la trouille de le publier. L.P.B. : Pourquoi avoir mis tant de temps ? La peur de la critique ? M.A. : Non, j’ai peur de laisser le lec- teur seul. Lorsque je lisais mes textes à la radio, je pou-

tionnaire ? M.A. : Aujourd’hui, on a peur de passer pour un niais quand on dit que l’on aime quelque chose ! La France doit redécouvrir la for- me des lettres, le sens et le son des mots. Dans France, il y a le “F” de Feu, et le “R” de Air. La France est intellectuelle mais elle n’a pas d’eau, pas de terre, donc pas de cœur. Je vous le fais court… L.P.B. : Y a-t-il de la raison dans vos maximes ? M.A. : (rires). Surtout de la dérai- son. L.P.B. : Vous avez l’air d’être traumati- sé par la vie. Qu’est ce qui ne vous plaît pas ? L’évolution du monde, le fait que tout aille plus vite ? M.A. : Envoyer un mail , c’est héroïque pour moi. Mes répon- deurs, ce sont les arbres, je vais les voir, je cause avec eux. J’ai parfois plus d’affinités avec les arbres, les renards de Bregille qu’avec certains humains. L.P.B. : Comment des phrases écrites il y a deux ans peuvent-elles garder une actualité ? M.A. : Car elles ne sont ni locales ni temporelles. Je m’inscris dans le temps et l’événementiel. Ce qui m’intéresse est de toucher le cœur des gens, le fond de l’être. Je veux apporter de la tendres- se, de la légèreté.

“Je suis un fan de Daniel Prévost, des Monthy Piton.”

M.A. : J’ai envie de dire parce que… (silence). J’ai tou- jours écrit, que ce soit pour la radio (il chroniquait sur France Inter), pour mes spectacles et mon “one-man- show” ou des scéna- rios. Il n’y a pas eu de déclic mais une envie de partager avec les gens ce que je ressens au plus profond de moi. J’écris, “non pour parler de moi mais pour parler d’un chant qui vient de plus grand que moi dont je ne suis que le médiocre instru- ment.” C’est une phrase de Christian Bobin. J’espère que

“Envoyer un mail, c’est héroïque pour moi.”

vais donner une intonation dans la voix. Lorsque j’étais sur scè- ne, je faisais des gestes. Là, il n’y a plus rien. Juste des mots.Voilà ce qui me fout la trouille d’autant que notremonde est devenu ultra- critique. Toute la production lit- téraire est dans la critique néga- tive qui est l’inverse de la constructive. Si un livre est excel- lent à 80 %, on ne retient que les 20 % qui sont mauvais. Moi, j’apprends à me passer de ce qui ne me plaît pas plutôt que de cri- tiquer. C’est trop facile. L.P.B. : Vous avez peur de passer pour un “naïf”, à la fois philosophe et réac-

veront une inspiration et la vibra- tion intérieure. C’est physique et les mots que l’on écrit fonc- tionnent comme un diapason. Si j’éveille en moi une note de bon- té que je fais vibrer, peut-être que ça pourra résonner chez quel- qu’un d’autre. L.P.B. : Quelles sont vos sources d’inspiration, votre style ? M.A. : les Maxiomes sont de registre “humoristico-philoso- phico-poético-je-cite-absurdo- brindezingue”. Il y a la série télé Kaamelott qui est complètement loufoque. Je suis un fan de Daniel

dans le non-sens. Il y a aussi bien des phrases pour les enfants et d’autres pas, par exemple lorsque j’écris dis que “le sexe dépasse la friction”. On passe 90 % du temps à casser du sucre sur le dos des gens. Arrêtons ! Plutôt que de prendre la parole, laissez-vous prendre par elle. L.P.B. : Justement, comment les gens doivent-ils prendre le livre ? Pour s’évader ? M.A. : Je ne vais dire aux gens comment le prendre. Au pire, ils vont trouver mes jeux de mots à deux balles, au mieux, ils trou-

qu’une partie de votre inspiration est tirée de l’actualité. Je pense à cette phrase écrite par vous : “Travailler moins, agir plus.” M.A. : Non, ce n’est pas paradoxal si je prends l’exemple de la cri- se économique que nous venons de vivre. Elle est une chance car elle va nous permettre d’apprendre à vivre autrement. L.P.B. : Ce livre est-il à mettre entre toutes les mains ? Certaines phrases peuvent paraître complètement lou- foques voire dénuées de sens… M.A. : Dans toutes les mains, j’espère (rires) car il y a du sens

L.P.B. : C’est un peu paradoxal puis-

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