La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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JUILLET - AOÛT 2017

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

N° 189

À LA DÉCOUVERTE DES PLUS BEAUX CHÂTEAUX DANS LE GRAND BESANÇON ET À MOINS D’UNE HEURE DE BESANÇON SPÉCIAL ÉTÉ “TOURISME ET PATRIMOINE”

Le Château d’Oricourt en Haute-Saône voisine est sans doute le château médiéval le plus conservé de toute la Franche-Comté.

le dossier en p. 20 à 34

p. 14

l’événement p. 6 à 8 Renouvellement de la D.S.P. : Menaces de licenciements massifs sur le réseau Ginko

patrimoine

L’Usine Rhodia va disparaître du paysage bisontin

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

Livres dans la Boucle, deuxième

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Cuisine centrale : le préjudice subi par la Ville confirmé

Trompe-l’œil La vague Macron aura tout emporté sur son passage et Besançon se retrou- ve avec deux députés En Marche : une toute nouvelle tête, Fannette Charvier, qui doit désormais faire ses preuves et ÉricAlauzet qui lui, avait pris le train… en marche, mais dont le travail à l’As- semblée et son agilité de singe l’ont sauvé du désastre des sortants. Cet- te fois que le tsunami s’est retiré, que reste-t-il sous les décombres, à part des partis classiques en lambeaux ? Il subsiste toujours, intacte et même plus vigoureuse que jamais, la longue liste des abstentionnistes. La victoire des troupes de M. Macron est nette, écrasante, sans bavure si l’ont s’en tient au système électoral français. Néanmoins en trompe-l’œil car avec environ 30 % des suffrages au premier tour, L.R.E.M. finit par rafler trois quarts des sièges au Palais Bourbon. En trom- pe-l’œil également puisque plus d’un électeur sur deux s’est désintéressé de ce scrutin. Ce second point doit sans doute interpeller plus que tout autre ce nouveau gouvernement qui a fait de la réconciliation du citoyen avec la politique un des fers de lance de son projet. Cette réconciliation a sans dou- te commencé avec l’émergence de têtes nouvelles, c’est un premier pas. Insuffisant pourtant pour satisfaire tous ceux que le scrutin majoritaire à deux jours aura laissés en état de frustra- tion - des mélenchonistes aux lepé- nistes - et sans doute inefficace auprès de tous ceux, et ils sont encore plus nombreux, qui ont, parfois depuis bien longtemps, déserté les bureaux de vote. À chaque élection on entend le même refrain des élus faussement api- toyés devant le taux toujours plus fort d’abstention et une fois le scrutin replié, ces lamentations s’éteignent. Depuis le début de son mandat, le nouveau président Macron nous a habitués, c’est rare, à faire suivre ses paroles de cam- pagne dans les actes. Pour que sa cré- dibilité soit durable, il faudra qu’il met- te en œuvre rapidement une vieille promesse réitérée par la gauche mais que ses prédécesseurs n’ont jamais eu le courage de mener à bien : l’in- troduction dans les prochains scrutins législatifs d’une dose de proportionnel qui, si elle est savamment instillée, saura reproduire à l’Assemblée natio- nale les diverses nuances de l’opinion. Alors seulement pourra-t-on espérer que les Français retrouveront le che- min des isoloirs. ■ Jean-François Hauser Éditorial

L e 30 mai dernier, la Cour Administrative d’Appel de Nancy a confirmé le préjudice subi par la Ville de Besançon dans le cadre du contentieux relatif à la cuisine centrale. En 2004, la Ville de Besançon décidait de construi- re une cuisine centrale d’une capacité de 5 500 repas par jour pour approvisionner l’ensemble de ses cantines scolaires, ses centres de loi- sirs, ainsi que ses crèches et haltes-garderies. À l’issue du concours de maîtrise d’œuvre, le projet innovant de cuisine, présenté par le grou- pement dont le cabinet 3 Bornes Architectes était mandataire, était retenu. Malheureuse- ment, de nombreux dysfonctionnements sont constatés après la réception de cet équipe- ment. Après avoir obtenu la désignation d’un expert judiciaire dont le rapport est remis en septembre 2013, la Ville de Besançon a intro- duit une requête indemnitaire à l’encontre du groupement de maîtrise d’œuvre et de plu- sieurs entreprises intervenantes à l’opération de construction. Un premier jugement favo-

rable à la Ville de Besançon était intervenu l’an dernier. Par un jugement du 12 mai 2016, le Tribunal Administratif de Besançon condam- nait in solidum le cabinet 3 Bornes Architectes (François Tesnières), les sociétés Agathe Sys- tème, Agathes S.A.R.L., B.E.T. Bellucci, Sun- well Technologies Inc. et Axima Concept, à ver- ser à la commune de Besançon la somme de 5 903 159 euros en réparation des préjudices subis par la collectivité. La Ville avait obtenu l’exécution de ce juge- ment de première instance en octobre 2016, mais plusieurs entreprises avaient contesté ce jugement devant la Cour Administrative d’Ap- pel de Nancy, qui vient de rendre cet arrêt sou- lageant pour les finances de la collectivité. Le montant de l’indemnisation accordée à la Vil- le de Besançon couvrira la quasi-intégralité du coût des travaux qui ont été nécessaires à la reprise de l’ouvrage. Les parties disposaient d’un délai de 2 mois pour introduire un éven- tuel pourvoi en cassation. ■

Le Grand Besançon espère attirer à nouveau au moins 22 000 visiteurs pour cette deuxième édition.

F orte du succès d’une pre- mière édition qui avait ras- semblé près de 22 000 visiteurs, la C.A.G.B. renouvel- le l’opération “Livre dans la Boucle”, le salon littéraire qui avait remplacé presque au pied levé les défunts Mots Doubs enterrés par la majorité dépar- tementale. La seconde édition de “Livres dans la Boucle” aura lieu du 15 au 17 septembre avec un nouveau centre névralgique : la place de la Révolution sur laquelle sera dressé le grand chapiteau de 1 000 m 2 abritant la librairie principale du salon. L’invité d’honneur de cette deuxième édition sera Marc Dugain, réalisateur et romancier qui depuis 1999 construit une œuvre littéraire couronnée de succès : La chambre des offi- ciers, La malédiction d’Edgar, et, à paraître en septembre, Ils vont tuer Robert Kennedy consa- cré au monde politique améri- cain. Au-delà de la place de la Révolution, le festival se déploie- ra dans plusieurs endroits de la ville pour des rencontres plus intimistes avec les livres, tels la Maison Victor Hugo, l’Hôpital

Saint-Jacques, la Cité Canot ou encore les salles de spectacle (Rodia, Scènacle, Cinéma Beaux-Arts…). D’autres auteurs, parmi les plus en vue de l’ac- tualité littéraire, ont déjà répon- du à l’invitation des organisa- teurs : des habitués de Besançon comme Sorj Chalandon, Valen- tine Goby, Daniel Picouly, David Vann et Philippe Besson notam- ment, et des nouveaux venus aussi, comme Marc Dugain, Claudie Gallay, Alice Zéniter, Éric Reinhardt ou les écrivains et cinéaste Delphine Coulin ou Christophe Honoré. Au total, on dénombre plus de 70 rendez- vous proposés dans toute la vil- le mais aussi dans l’agglomé- ration, à travers ses médiathèques et écoles pri- maires dont une vingtaine pour- ra accueillir un auteur jeunes- se. “Avec le 70 ème festival de musique classique ou en enco- re Détonation, il y aura donc trois festivals en trois semaines. En septembre, Besançon sera tout simplement la destination à ne pas manquer” estime Jean-Louis Fousseret, le président de l’Ag- glo. ■

La Ville avait dû

entreprendre de nouveaux

travaux de rénovation (photo

archive L.P.B.). L’hôpital de Besançon, référence nationale pour le papillomavirus humain

S ous son nom poétique de prime abord, le papillo- mavirus humain peut par- fois s’avérer dangereux et même source de cancer, notamment du col de l’utérus, deuxième can- cer de la femme au monde. Depuis plus de 40 ans, le C.H.U. de Besançon est à la pointe de la recherche en matière de papil- lomavirus humain (H.P.V.), sous l’impulsion, entre autres, du P r Christiane Mougin et des pro- fesseursAgache et Laurent. Cet- te expertise de plusieurs décen- nies, relayée aujourd’hui par le P r Jean-Luc Pretet vient d’ob- tenir la reconnaissance du Centre national de référence (C.N.R.) des papillomavirus humains, décerné par le ministère de la

de développer un cancer. C’est donc un cancer parfaitement évi- table pou peu qu’on s’en don- ne les moyens. C’est même le prototype du cancer évitable” ajoute le P r Didier Riethmuller, responsable du pôle mère-fem- me au C.H.R.U., désolé de constater qu’en France, seule- ment 15 % de la population cible est vaccinée contre les H.P.V., contre 90 % en Angleterre. ■

Santé. Besançon est le seul hôpi- tal français à l’avoir obtenu. “Un C.N.R. remplit quatre missions, résume le P r Pretet : l’expertise microbiologique, le conseil, la formation et l’information, la contribution à la surveillance épi- démiologique des infections à H.P.V., et l’alerte.” Leader sur le plan national dans cette démarche viro-pathologique, le C.H.R.U. bisontin œuvre éga- lement pour promouvoir le vac- cin contre ces H.P.V. encore res- ponsables de 3 000 à 4 000 cancers du col tous les ans en France. Ce cancer a causé 1 100 décès en France en 2015. “Le cancer du col est une maladie virale, ni plus ni moins. Si on se vaccine, on n’a plus aucun risque

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., J.-P. Cornevaux, E. Ème, Musée de Nancray, O.T.S.I. Besançon, Y. Petit.

Le professeur Jean-Luc Pretet, responsable du C.N.R. Papillomavirus au C.H.R.U. de Besançon.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

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TOURISME Le nouveau directeur de l’office

“On est de plus en plus dans l’individualisation de l’offre touristique”

L La Presse Bisontine : Après avoir eu des responsabilités dans diffé- rentes structures liées au touris- me un peu partout en France, pour- quoi avoir postulé à Besançon ? Pour le climat ?… Joël Nogier : Avant de venir ici, j’ai passé cinq ans dans la Meuse en tant que directeur du Comité dépar- temental du tourisme. Autant dire que c’était difficile d’avoir des a priori question climat… J’ai pos- tulé ici parce qu’il y a un vrai chal- lenge à relever, c’est le passage d’un territoire ville à un territoire agglo- mération pour l’office du tourisme. Si la C.A.G.B. a pris la compéten- ce tourisme, c’est aussi parce que le tourisme doit être considéré com- me un vrai levier de développe- ment économique pour un terri- toire. Le territoire de l’agglomération, c’est à mon avis la bonne dimension aujourd’hui pour traiter du tourisme. Le Dépar- tement a toute sa place pour cela dans l’espace rural, mais pour les communes péri-urbaines, c’est à l’agglomération de trouver les cohé- rences avec la ville-centre. Couvrir désormais le périmètre de l’agglo- mération est une vraie évolution pour cet office du tourisme et un beau challenge à relever. L.P.B. : Par quoi se traduit par exemple cette extension de votre périmètre de tra- vail ? J.N. : La première concrétisation de ce passage au territoire agglo a été la sortie récente d’un programme de visites guidées “hors les murs” de Besançon qui fait découvrir les richesses du patrimoine dans des communes de la périphérie. On a désormais deux programmes dis- tincts à proposer aux touristes : le premier, classique, qui fait décou- vrir le patrimoine de Besançon vil- le d’art et d’histoire et l’autre, avec ce programme de découvertes sur l’agglomération. L.P.B. : Connaissiez-vous Besançon avant d’arriver ici en début d’année ? J.N. : J’avais eu l’occasion d’y venir deux fois pour des raisons profes- sionnelles. Mais la première per- sonne qui m’a parlé de l’attracti- vité de cette ville, c’est ma fille. Besançon appréhende sa mission au moment où l’office élargit ses compétences à toute l’agglomération et dans un contexte où les habitudes de consommation des touristes évoluent avec les outils numériques. Le nouveau directeur de l’office du tourisme et des congrès de

çon à unAllemand du Bade-Wur- temberg a plus de sens et d’effi- cacité pour nous que d’en parler à un Chinois. Dans notre com- munication, il faut faire les choix les plus efficaces possible car nous n’oublions jamais que c’est avec de l’argent public que nous tra- vaillons. L.P.B. : La démocratisation des vols low- cost et des destinations Europe est-elle un danger pour la destination Besan- çon ? J.N. : Non, au contraire. Car ceux qui font ce genre de courts séjours, qui ramenés au nombre de jours coûtent très cher, restent des gens qui ont les moyens et qui sont nomades. Ils vont le faire une fois et l’autre fois feront un séjour plus proche, à Besançon par exemple. On se partage un public disposé à faire les deux. Il y a aus- si d’autres moyens de découvrir la région de Besançon, et que pri- vilégient de plus en plus les tou- ristes, c’est l’eurovéloroute. On a la chance que cet itinéraire arri- ve d’Allemagne et de Suisse avec des clientèles intéressantes. Cet- te véloroute est un atout formi- dable pour Besançon. L.P.B. : L’offre hôtelière est-elle suffi- sante à Besançon ? J.N. : C’est l’éternelle question. Il faut voir dans le détail les taux d’occupation car on ne peut pas faire un nouvel hôtel juste parce qu’à une période de l’année les hôtels sont pleins. Il faut aussi composer avec les nouveaux types d’hébergement qui cartonnent ici comme Airbandb ou le couchsur- fing, une offre qu’on a du mal à dimensionner. Les choses évo- luent très vite en ce domaine. Une des missions que nous nous sommes fixées également, c’est le développement des congrès. L’adhésion de Besançon à Fran- ce Congrès contribue aussi à don- ner de la visibilité à notre ville, comme le réseau “The place to B” développé avec Doubs Tourisme. Tout cela est bon pour l’hôtelle- rie de Besançon et nous donne envie de faire encore mieux. n Propos recueillis par J.-F.H.

Joël Nogier est le nouveau président de l’office du tourisme et des congrès de Besançon, à la tête d’une équipe de 14 personnes.

Très branchée musique, elle m’avait dit le plus grand bien de Besançon, notamment pour son festival Détonation. Je savais que c’était une ville attractive, je le confirme. L.P.B. : À l’heure d’Internet, des smart- phones et des réseaux sociaux, à quoi sert aujourd’hui un office du tourisme ? J.N. : Notre mission est de tra- vailler l’accueil des touristes,mais surtout en amont. Et quand les gens passent à l’office, c’est désor- mais avec des questions beau- coup plus précises et ciblées qu’avant car ils sont déjà très bien informés avant de venir grâce à ces nouveaux outils. En amont, nous avons donc un gros travail de mise en forme et de qualifica- tion de l’information, sur notre site Internet notamment, avant de la diffuser. On parle aujour- d’hui de l’Internet de séjour, c’est- à-dire des informations que l’on doit délivrer au jour le jour sur les activités. On est de plus en plus dans l’individualisation de l’offre touristique d’autant plus avec les réseaux sociaux. Aupa- ravant, on sortait deux ou trois guides, les mêmes pour tout le monde. Désormais, il faut savoir précéder les envies des touristes et adapter nos offres en perma- nence. On est dans de la répon- se de plus en plus précise, et ça nécessite par conséquent de plus en plus de temps. Un office du tourisme n’a donc jamais été aus- si utile. L.P.B. : Quels objectifs les élus bison- tins vous ont-ils fixés à votre arrivée ? J.N. : Je suis attendu notamment sur le travail en amont que l’on doit faire en matière de commu- nication que l’on fera de la ville, sur le plan régional avec ce nou- veau territoire qu’est la Bour- gogne-Franche-Comté, national, et international. Nous sommes

en train de construire ce plan que l’on pré- sentera d’ici la fin de l’année. Le 21 juin, nous avions par exemple des ren- contres parte- nariales Atout France pour les pays proches (Suisse, Alle- magne, Bel- gique). C’est une

qu’être bénéfique pour nous. La Citadelle l’a bien compris qui oriente désormais une partie de sa communication dans le Dijon- nais. Pour l’an prochain, on pré- pare un programme pour mar- quer ces dix ans de l’inscription à l’Unesco. Ces événements coïn- cideront aussi avec la réouver- ture du musée des beaux-arts pour laquelle un programme évé- nementiel est également en cours de préparation. L.P.B. : Besançon reste une ville de pas- sage pour les touristes. Cherchez-vous à travailler sur l’allongement de la durée des séjours ? J.N. : Plus que la durée des séjours, c’est la multiplication des séjours qui nous importe. Sur ce plan-là, Besançon progresse toujours avec des clientèles internationales de plus en plus diverses. Ce qui cor- respond bien au souhait de Patrick Ayache, l’élu en charge du tou- risme à la Région et au travail du C.R.T. Notre mission à nous office, c’est de travailler la clien- tèle de proximité. Parler de Besan-

Bio express

l Joël Nogier a 50 ans, il est né à Béziers

l Il est directeur de l’office de tourisme de Besançon depuis janvier 2017 l Après des études dans le tourisme (B.T.S., licence et maîtrise), il a fait toute sa carrière dans le tourisme Il a travaillé au Québec, dans des stations balnéaires françaises, pour des agences de voyages… Il a dirigé l’office de tourisme de Nevers pendant 7 ans l Il a été directeur du C.D.T. de l’Ariège, de Saône-et- Loire et plus récemment de la Meuse à l’occasion de la préparation des commémorations de la bataille de Verdun et de la Grande guerre l

“Il faut savoir précéder les

envies des touristes.”

partie de notre stratégie de com- munication qui se préparait là. L.P.B. : La grande région Bourgogne- Franche-Comté est-elle un atout pour la visibilité de Besançon ou un handi- cap face au grand voisin Dijon ? J.N. : Notre premier travail est justement de travailler sur ce “nouveau” tourisme infra-régio- nal, en faisant découvrir Besan- çon aux Bourguignons et dans l’autre sens la Bourgogne aux Francs-Comtois. La Bourgogne, avec son vin, est une des régions qui a la plus forte notoriété dans le monde. Dès lors, on a tout inté- rêt à jouer le partenariat. On est potentiellement bénéficiaire de cette attractivité, même si nous serons toujours en concurrence avec Dijon, Beaune, Mâcon ou Vézelay. L.P.B. : L’année prochaine, Besançon fêtera les 10 ans du label Unesco. On a l’impression que cette inscription n’a pas vraiment boosté la fréquentation de la ville… J.N. : Je crois qu’il ne faut pas tout attendre d’un label. Il est surtout important pour la clientèle inter- nationale et la Citadelle a tou- jours eu une fréquentation essen- tiellement infra-régionale. Ceci dit, le fait d’être désormais dans une grande région qui possède tous ces sites Unesco ne peut

Les chiffres-clés du tourisme 1 164 180 nuitées touristiques générées de janvier à septembre 2016 dans le Grand Besançon l Évolution par rapport à 2015 : printemps (avril-juin) : - 30 %, été (juillet-septembre) : + 6,5 %

l Top 5 des arrivées par régions :

l Part des nuitées étrangères : 20,1 % (21 % en 2015, 17 % en 2014) Top 5 : 1. Allemagne (22 %) 2. Chine (16 %) 3. Suisse (12 %) 4. Royaume-Uni (6 %) 5. Belgique (6 %) l

1. Ile-de-France 2. Rhône-Alpes 3. Bourgogne 4. Lorraine 5. Alsace

l Taux d’occupation moyen des hôtels : 56,2 % - 3.3 points par rapport à 2015 et + 0,4 point par rapport à 2014

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

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DELUZ

Au lieu-dit Les Longeaux d’ici octobre 2018

La S.P.A. de Besançon va déménager Le refuge, qui avait espéré un temps s’installer sur la nouvelle zone des Marnières, vient finalement d’obtenir son permis de construire à 10 km de là, du côté de Deluz.

“M ignons, jeunes, vieux, noirs, blancs, roux, han- dicapés, grands, petits, minces, gros… Ils s’en fichent, pourquoi pas vous ? Adoptez-les !” Le message appo- sé sur l’une des portes du refu- ge bisontin fait sourire. Mais le sujet reste d’importance. Envi- ron 200 chats et chiens sont ici

La plupart des chiens

abandonnés chaque année et 120 cas de maltraitance sont signalés. Ce message résonne d’autant mieux qu’à l’approche des vacances d’été, les abandons peuvent être plus fréquents. “Cette année, on a constaté un pic sur le mois de mai. Sans que cela s’explique vraiment, les rai- sons sont diverses et variées. Cer-

tains se découvrent subitement une allergie !” , remarque Fran- çoise Dodane, la présidente de la S.P.A. de Besançon. Pour les chats, les abandons paraissent plus périodiques, en fonction des naissances. “Heureusement, nous avons un bon taux d’adoption” , poursuit François Dodane. Le nombre d’animaux adoptés étant à peu près équivalent aux abandons. “Mais c’est un flux constant” , assure Aurore, l’une des sala- riées du site. “Il y en a deux qui partent, on est content, et le jour suivant, il y en a deux qui arri- vent.” Actuellement, 45 chiens et 30 chats s’y trouvent. Quelques autres compagnons, pour l’heu- re en quarantaine, attendent de les rejoindre. “C’est un passage obligé pour nous assurer de leur état de santé et avant la visite chez le vétérinaire pour les pucer et les vacciner” , précise la pré- sidente. La S.P.A. de Besançon récupè- re les animaux errants et aban- donnés d’une cinquantaine de communes aux alentours, “d’Or-

abandonnés ont moins de deux ans. Les doyens (10 ans et plus) sont souvent amenés suite au décès du maître.

même surface avec l’achat de 60 ares à un particulier au niveau du lieu-dit Les Longeaux à Deluz et de 50 autres ares à venir. Il est prévu d’installer sur le bas des chatteries et des bâti- ments, avec derrière, des parcs de détente. Deux anciennes petites maisons d’habitation déjà sur place seront conser- vées. “Il y aura aussi une dizai- ne de places pour la pension.” Les premiers terrassements devraient intervenir fin août pour une ouverture prévision- nelle en octobre 2018. n S.G.

ne date pas d’hier. “Il a été très difficile de trouver un terrain” , assure Françoise Dodane. Lors de la vente de leur propre ter- rain en 2006 à la C.A.G.B., “nous imaginions partir dans les années qui suivaient.” Il aura fallu environ dix ans pour fai- re aboutir le projet. Le futur refuge sera construit en auto-financement à hauteur d’1,5 million d’euros grâce au produit de cette vente et à d’im- portants legs. La C.A.G.B. va aussi verser une indemnité de relocalisation. Il s’étendra quasiment sur la

nans, à Saint-Vit en passant par Clerval.” Problème : ses capa- cités d’accueil restent limitées et les locaux vétustes. “Nous

n’avons que 4 ou 5 cages de qua- rantaine, du coup il y a une liste d’attente derrière.” Installé en face de Brico-Dépôt, au niveau de Chalezeule, depuis 1937, son projet de déménagement

1,5 million d’euros autofinancés.

“Tous les dons sont les bienvenus pour aider à la nouvelle installation”, rappelle Françoise Dodane, présidente de la S.P.A. de Besançon.

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017 MENACES DE LICENCIEMENTS SUR LE RÉSEAU GINKO

L’Agglomération s’apprête à retenir un délégataire pour exploiter le réseau bus et tram Ginko. Kéolis et Transdev sont candidats. Les négociations sont engagées pour savoir quelle enveloppe budgétaire sera consacrée, quel service sera proposé aux clients et quel impact sur les salariés. S’il n’est pas définitif, un document de Transdev, actuel délégataire, laisse entrevoir les pistes proposées pour sortir du gouffre financier le réseau Ginko, largement déficitaire. Des licenciements sont envisagés.

l Enquête Le délégataire Transdev Le candidat Transdev prévoit 49 licenciements dans un cas, 36 dans l’autre Le réseau bus-tram fortement déficitaire va-t-il faire payer les pots cas- sés aux chauffeurs de bus et aux usagers dès septembre 2018 ? Baisse de l’offre ? Augmentation des tarifs ? À l’approche de l’annonce du nom du futur délégataire, un document confidentiel lève une partie du voile.

laire de réductions d’effectifs suite à une réduction de l’offre.” Une allusion à l’exemple de Reims ? Voilà qui risque de plai- re aux syndicats. Le calendrier est calé : information du C.E. début janvier, dernière réunion fin mars, homologation du plan par la D.I.R.E.C.C.T.E. fin juin pour mise en œuvre le 1 er sep- tembre. Une dernière option, la troisiè- me, dite “variante libre”, pro- pose un ajustement moindre en proposant un plan de départ volontaire autonome qui concer- nerait 36 personnes. “Le grou- pe s’engage à être particulière- ment attentif à la réalité du projet de reclassement externe des sala- riés se portant volontaires pour quitter l’entreprise” peut-on lire. Cela passe aussi par des reclas- sements internes, des aides au reclassement, ou un congé de reclassement (durant celui-ci, les salariés perçoivent une indemnisation versée par l’en- treprise) pour les 21 agents de conduite, 3 agents de maîtrise, 3 employés et 3 salariés à la maintenance concernés. Pouvait-on imaginer qu’il était possible d’exploiter un réseau comportant un tramway avec un budget semblable à celui qui permettait de faire fonctionner l’ancien réseau ? Non, d’après la réponse de l’exploitant dont c’est le métier. La balle est dans le camp de l’Agglomération. n E.Ch.

I ls étaient quatre. Les voilà deux. Transdev le sortant, et Kéolis sont candidats pour gérer l’ensemble du réseau bus et tram du Grand Besançon à partir du 1 er janvier 2018. À la fin, il n’en restera qu’un. Actuellement, les services de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon - accompa- gnés d’élus et d’un bureau tech- nique - analysent les deux offres. Fin septembre voire début octobre, l’une d’elle sera dési- gnée pour exploiter le réseau Ginko jusqu’en 2024 dans le cadre de la délégation de ser- vice public (D.S.P.). Bien malin qui peut donner le nomdu “vain- queur” même si les salariés de Besançon Mobilités (environ 500) voudraient le connaître. Un document confidentiel que

Tableau de l’ajustement des effectifs extrait d’une des offres de Transdev. Va-t-elle évoluer ?

La Presse Bisontine s’est pro- curé permet toutefois d’entre- voir ce qui peut attendre le per- sonnel et par effet domino les usagers. Ce document émane de l’actuel délégataire qui pos-

dans son offre Transdev avec des départs en retraite non rem- placés, principalement au niveau des services d’exploitation, de la maintenance et des fonctions administratives. Une option dif- ficilement tenable autant pour l’entreprise que la collectivité. Pourquoi ? Parce que la société perd de l’argent à Besançon, ce qui n’est jamais bon pour la col- lectivité organisatrice des trans- ports qui abonde déjà largement avec des subventions d’équilibre (12 millions d’euros l’an der- nier). Les 6,12 millions perdus sur l’exercice 2015 ajoutés aux 4 millions en 2014 puis 3,9 en 2013 et 2,06 en 2012 lors des travaux (- 1,31 en 2011), soit un total 17,27 millions - incitent le délégataire à revoir sa copie car c’est lui, et lui seul, qui supporte les risques. Pour revenir à “l’équi-

diquement défini qui assure aux salariés concernés par la sup- pression des postes un certain nombre de garanties” évoque habilement le document. Un tableau détaillé propose une coupe dans les effectifs des conducteurs (- 34 postes), des employés-ouvriers (- 4), des agents de maintenance bus (- 3) et des agents de maîtrise (- 3). Cet effectif des agents de maîtrise était passé de 53 (en 2011) à 89 pour assurer le bon fonctionnement du tram. À lire le document, Transdev écrit qu’elle possède “une expé- rience réussie sur un autre grand réseau urbain exploité par le groupe dans un contexte simi-

libre”, les solutions sont connues : tailler dans les effectifs, bais- ser l’offre, augmenter le prix du ticket. Ce déficit était-il pro- grammé comme certains syn- dicats l’ont laissé entendre pour mieux négocier cette prochaine D.S.P. ? Une chose est certaine : Trans- dev a les coudées franches pour proposer une deuxième option appelée la variante “plafonnée”. Elle prévoit dès le 1 er septembre 2018 un “ajustement des effec- tifs.” Comprenez des licencie- ments. Le groupe propose la mise en place d’un Plan de sau- vegarde de l’emploi (P.S.E.), “dis- positif qui permet de diminuer les effectifs dans un cadre juri-

sède l’expérien- ce du réseau pour le faire fonctionner depuis 2011. Il propose trois options. L’une d’elles sera choi- sie “en fonction de l’offre retenue par la C.A.G.B.” peut-on lire. La première option est l’offre dite de base. Il s’agit d’une réor- ganisation “au fil de l’eau” écrit

Le calendrier du plan social planifié.

La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

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l L’exploitant Transdev met en garde “Les offres évoluent au gré des négociations”

l Négociations Comment l’Agglomération s’y prépare “Nous avons reçu des offres de qualité”

L a Presse Bisontine : Qui entre Kéolis et Transdev sera retenu ? Michel Loyat : Toute la phase de négociation est confidentielle. Dans une négociation de délégation de service public, chaque candi- dat fait une offre de service et une offre finan- cière. La décision sera connue début octobre. L.P.B. : Êtes-vous satisfait des offres reçues ? M.L. : Nous avons reçu des offres de qualité à travailler et nous nous positionnons selon un certain nombre d’éléments en partant d’une démarche basique : on souhaite une offre opti- misée avec la meilleure qualité de service par rapport au prix. L.P.B. : La collectivité acceptera-t-elle des suppres- sions de postes ? M.L. : Aucun commentaire. L.P.B. : Êtes-vous en bonne position pour négocier sachant que l’ancien réseau est déficitaire ? M.L. : Nous sommes accompagnés dans nos négociations par un cabinet spécialisé qui nous conseille. L.P.B. : Confirmez-vous que 60 000 km en moins seront parcourus à la rentrée de septembre ? M.L. : Non. Il y a des changements à la ren- trée de septembre sur la ligne 5 et la ligne 3 (ligne dite essentielle, lire par ailleurs). Nous l’avons souhaité pour davantage d’efficacité. L.P.B. : Quel bilan tirez-vous de l’exploitation du réseau et quid des services non faits ? M.L. : Je vous renvoie au bilan d’exploitation. Dans cette période de négociation, il est com- pliqué de donner des éléments. On sait que les services non faits sont très pénalisants. En temps utile, nous avons remonté notre mécontentement. Je peux vous dire que le tram fonctionne bien : c’est une véritable Michel Loyat, le vice-président en charge des transports à l’agglomération revient sur la démarche de la collectivité.

commerciale, à Besançon comme dans toute autre ville. Les diffi- cultés actuelles de trafic sur la place Leclerc perturbent nos ser- vices, mais la vitesse commer- ciale n’est pas descendue à 15 km/h : elle varie principale- ment entre 16 km/h et 17 km/h selon les mois. L.P.B. : Les chauffeurs s’inquiètent de prétendus rapports sur eux… Transdev : Il n’existe pas de rap- port sur les conducteurs de bus. Chaque chef de service fait le sui- vi de son activité dans le cadre du fonctionnement normal de l’en- treprise. Des audits de conduite sont réalisés par des chefs de grou- pe et (ou) formateurs prioritaire- ment auprès des conducteurs acci- dentogènes mais aussi auprès des autres personnels de conduite afin de les accompagner, les aider à progresser voire dans certains cas leur proposer des formations com- plémentaires dans le but d’amé- liorer la qualité de service ren- due aux clients Ginko. Par ailleurs, la C.A.G.B. réalise des audits qua- lité dans le cadre du contrat de D.S.P. actuelle. L.P.B. : Vos salariés sont-ils formés à la maintenance tram ? Transdev : La maintenance du matériel roulant tram est sous- traitée à C.A.F., le constructeur du tramway bisontin. Besançon Mobilités assure la supervision et le contrôle des prestations réa- lisées par C.A.F. En outre, Besan- çon Mobilités bénéficie de l’ex- pertise et l’assistance du groupe Transdev, qui assure la mainte- nance de tramways C.A.F. en France (Nantes, Saint-Étienne) et à l’international. n Propos recueillis par E.Ch.

L’exploitant actuel ne confirme pas le plan social pourtant envisagé dans un document interne.

L a Presse Bisontine : Selon nos informations, 49 salariés seront concernés par l’ajustement des effectifs ou 36 dans le moins mauvais des cas, si Transdev est retenu. Confirmez-vous ? Transdev : Nous ne confirmons pas ces éléments. La procédure d’ap- pel d’offres en cours est encadrée par une réglementation qui impo- se de strictes obligations de confi- dentialité aux candidats. La pro- cédure organisée par la C.A.G.B., prévoit - après la remise par les candidats de leur offre initiale (le 28 février 2017) - une période de négociation au cours desquelles la collectivité a la possibilité d’adapter certains paramètres du projet et demander aux candi- dats de formuler de nouvelles pro- positions. Cette période de négo- ciation est en cours : les offres des candidats évoluent donc au gré de ces négociations, jusqu’à la phase d’attribution du contrat au meilleur candidat. L.P.B. : Quel bilan tirez-vous de la fré- quentation des six derniers mois ? Transdev : A fin décembre 2016, le réseau Ginko affiche une pro-

gression de ses voyages comp- tables de + 1 % par rapport à l’an- née 2015. Globalement, la majo- rité des lignes de bus et de tram affichent une progression des voyages depuis la rentrée. L.P.B. : Les non-départs de bus sont liés en partie à l’absentéisme donné à 12 %. Confirmez-vous ? Transdev : Nous ne confirmons pas le taux de 12 %. Notre taux d’ab- sentéisme avoisine actuellement les 9 %. Nous prêtons une atten- tion particulière à cet indicateur dont le taux est, pour une bonne partie, justifié aujourd’hui par des absences de longue durée, donc par des pathologies signifi- catives. Pour autant, nous res- tons vigilants à son évolution et à ses fluctuations même si l’ana- lyse précise des causes reste com- plexe du fait de son origine mul- tifactorielle. L.P.B. : Est-il vrai que les bouchons ont eu un impact sur la vitesse commer- ciale ? Transdev : De façon générale, la congestion routière a effective- ment un impact sur la vitesse

amélioration du service grâce à la régulari- té. Les lignes 3, 4, 6 et 11 fonctionnent bien, malgré un léger problème de régularité pour la 4. La ligne 5 fonctionne un peu moins bien : c’est pour cette raison que nous avons voulu un changement qui devrait durer dans le temps, c’est-à-dire même dans la prochaine D.S.P. L.P.B. : Est-il vrai que la vitesse commerciale des bus est passée de 17 à 15 km/h ? M.L. : C’est faux, : elle est de 16,8 km/h. L.P.B. : La maintenance du tram assurée par C.A.F., que l’on dit coûteuse, sera-t-elle attribuée au délé- gataire ? M.L. : Cela fait partie des offres. L.P.B. : Quel service peuvent espérer les 15 com- munes qui sont entrées dans l’agglomération ? M.L. : Nous reprenons les services scolaires au 1er septembre 2018 et nous les étoffons. Là où il y avait un retour, il y en aura deux. Deux réunions sont prévues à Saint-Vit et Châtillon-le-Duc. Nous reprenons également le transport à la demande. La desserte sco- laire sera ouverte à tous : nous avons insis- té pour qu’il y ait des réserves de capacité dans les bus. n Propos recueillis par E.Ch. Michel Loyat défend les intérêts de l’Agglomération et des usagers.

Entre contexte défavorable et promesses non tenues De nombreux réseaux urbains de transport en commun sont déficitaires en France. Outre la crise économique, une suc- cession de mauvais coups ont été portés au transport public : augmentation du taux de T.V.A., abrogation de l’Écotaxe, mais aussi un début de réduction de l’offre, tentatives de remettre la voiture au centre-ville, priorités affichées à la voiture élec- trique, réintroduction massive de la route dans les contrats de plan. Beaucoup espèrent un retour à 5,5 % de la T.V.A. l Le paradoxe Le déficit de l’année 2015 pour Besançon Mobilités a coïnci- dé pourtant avec un contexte favorable : première année de fonctionnement du tram, baisse du prix du pétrole, compen- sation du C.I.C.E. (892 000 euros en 2015) et aucune grève (ce qui n’a pas été le cas en 2016). l Fréquentation “Les 50 000 voyages par jour promis sont très loin d’être atteints. Pour limiter la débâcle nos “gestionnaires” utilisent les voyages comptables plutôt que les voyages comptés qui se matériali- se par une différence de l’ordre de 30 % (les voyages comp- tés sont issus des comptages dans les bus, les voyages comp- tables sont calculés sur la base de clés de mobilité par titre vendu)” dit Serge Grass, de l’association U3C. Le tram repré- sentait 37,5 % du trafic (2015). l Tarifs sociaux Entre 2014 et 2015, ce sont + 53 % de coupons C.C.A.S. (soit 341 152) et + 96 % de titres Mission locale qui ont été déli- vrés (515 292). La collectivité devra-t-elle réduire la voilure ? l L’offre “Le maintien de toutes les lignes de bus non desservies par le tram avait été annoncé” , poursuit U3C. Pour raisons d’éco- nomies, “l’offre de transport a été retravaillée avec une bais- se de 20 % (rapport 2015).” l Bouchons À l’heure actuelle, des problèmes persistent.

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ÉVÉNEMENT

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La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

Les effectifs l En 2011 - Conducteurs : 360 et 31 ouvriers - Cadres : 8 - Agents de maîtrise : 53 - Employés : 23 l Avril 2017 - Conducteurs : 348 dont 19 C.D.D. - Cadres : 9 - Agents de maîtrise : 89 - Employés : 30

l Syndicats

La C.F.D.T. inquiète

“Les chauffeurs sont à bout” Le point de non-retour est atteint. Selon le syndicat, la direction demande aux chauffeurs d’aller plus vite, sucre les jours de récupération (qui sont payés), met la pression. Ceci avec des conditions de circulation dégradées.

D’ après le tableau de présence qu’ils consultent, les membres du syndi- cat C.F.D.T. annoncent qu’entre 6 et 15 services n’ont pas été couverts lors de la deuxième semaine de juin. Un bus en moins, c’est une attente sup- plémentaire pour l’usager…qui ne se privera pas de le faire remarquer au chauffeur, bien impuissant pour le coup. Si tout ne va pas mal sur le réseau Ginko, une partie des salariés dénonce des conditions d’exercice toujours plus diffi- ciles qui se traduisent par le chiffre de l’absentéisme, en haus- se. “Il est de 12 %, à un niveau quasiment jamais atteint. On ressent un ras-le-bol. La direc- tion réduit les temps de parcours (pas la distance), modifie les organisations, si bien que le repos physiologique de 5 minutes à l’arrêt est difficilement tenable. Et depuis deux ans, on ne peut plus prendre nos jours de récu- pération au motif du sous-effec- tif et de la maladie. Ces jours nous sont payés mais certains préféreraient les récupérer”

indique Marie-Ange Feuvrier, rejointe par Pierre Chèvre,Valé- rie Salgado et BriceMenclé, tous de la C.F.D.T. “Les chauffeurs sont à bout” disent-ils. D’après les professionnels, ce sont 600 000 km qui n’ont pas été réalisés depuis 2011 sur le réseau (153 000 de 2011 à 2015 et 440 000 de 2015 à 2017). Pour Pierre Chèvre, “l’offre est mal dimensionnée, elle doit changer. On transporte des caisses vides à certains moments et à d’autres nous sommes pleins à craquer. Le service se détériore.” La fau- te, selon les syndicalistes, aux amplitudes horaires. Les bus démarrent plus tôt le matin mais rentrent plus tard… alors que la fréquence n’a pas bougé. Forcément, ça coince. La preu- ve par les chiffres. La ligne 6 devenue 10 démar- rait à 6 heures pour se termi- ner à 20 heures pour 120 pas- sages. Aujourd’hui, le bus part à 5 h 40 pour rentrer au dépôt à 21 h 30 avec 118 passages, soit 2 deux de moins qu’avant pour une période plus large. Sur la ligne Chamars-Campus (sans le centre-ville), l’amplitude est

de 5 h 50 à 20 h 30 pour 124 passages contre 129 aupara- vant. Pour les Clairs-Soleils (ex- 7 devenue 5), on est passé de 156 passages à 142 pour 2 h 20 d’amplitude supplémentaire. “La direction structure les grands axes mais vide les quartiers” note Brice Menclé. Autre point qui inquiète : les rapports établis sur les conduc- teurs - toujours selon les repré- sentants du personnel - qui voient un prélude à constituer des dossiers sur chacun pour mieux licencier ensuite. Enfin, ils aimeraient plutôt qu’une fré- quence soit affichée aux pan- neaux d’arrêts de bus et non à la minute. Les syndicats le reconnaissent : cette période de flottement n’est pas bonne pour le dialogue social. Tout le monde se regarde en chien de faïence. Heureusement, lamajorité des bus arrive à l’heu- re. Il y a de la critique, certes, mais aussi beaucoup de conscien- ce professionnelle. D’ailleurs, les conducteurs de tram qui n’ont pas eu d’accidents reçoi- vent une prime de sécurité. n E.Ch.

Pierre Chèvre (à gauche), Marie-Ange Feuvrier et Brice Menclé, du syndicat C.F.D.T. Besançon Mobilités.

l Point de vue

L’association des usagers

“Ils auraient pu nous consulter sur le cahier des charges”

L’association des usagers des transports de l’agglomération bisontine (A.U.T.A.B.) s’attend à de mauvaises surprises qu’elle espère compensées par les nouveautés proposées. L a Presse Bisontine : Avec la prochaine délé- gation de service public, l’usager et la collec- tivité vont-ils payer au prix fort le coût de fonc- tionnement du tram qui n’aurait pas été calculé dans l’ancienne offre ? Patrick Noblet : Il y aura de mauvaises sur- prises qui, je l’espère, seront compensées par les nouveautés proposées par les deux délé- gataires. L.P.B. : Connaissez-vous le nom de celui qui pourrait remporter la mise ? P.N. : Non. On met de l’espoir pour que nous puissions discuter une fois qu’il sera connu. C’est un peu une frustration d’autant que nous avons peu d’informations sur le cahier des charges. La C.A.G.B. aurait pu nous consulter. On sait que le cahier des charges ne porte pas sur un nombre de kilomètres. Une large latitude a été donnée pour faire des propositions d’intermodalité. Avec Kéo- lis, peut-être y aura-t-il de nouvelles propo- sitions en termes de fréquence, de desserte, d’amplitude horaire ? L.P.B. : L’augmentation de tarif semble inévitable ? P.N. : Cette D.S.P. n’est plus tenable avec un délégataire qui supporte les risques et l’ag-

glomération qui ne peut supporter davanta- ge. Les prix n’augmenteront pas en septembre mais ils augmenteront en 2018. L.P.B. : Que peut faire la C.A.G.B. ? P.N. : Être plus exigeante en établissant des critères d’exigence. Ils existent mais ils ne sont pas assez vérifiés si je prends l’exemple des appels panélistes. Des gens sont choisis pour donner leur avis sur le réseau. Ces retours, on ne les a pas, la C.A.G.B. n’est même pas au courant. L.P.B. : Que savez-vous de la fréquentation ? P.N. : On nous dit qu’elle stagne, que ce n’est pas satisfaisant, et que l’on compte sur la future D.S.P. pour la relancer.

L.P.B. : Facile à dire pour des bus souvent englués dans la circulation ? P.N. : Il faut une dynamique pour relancer le plan de dépla- cement urbain (P.D.U.). Je n’ai pas l’impression que la volon- té est là. On nous dit qu’il faut un bilan à 5 ans. Nous pensons qu’il ne faut pas attendre. L.P.B. : Et la politique tarifaire n’in- cite pas toujours à utiliser les trans- ports en commun puisqu’utiliser un parking en centre-ville revient moins cher qu’utiliser le tram si vous êtes plus de trois. P.N. : On demande la tarifica- tion au quotient familial ainsi qu’un tarif famille. n Propos recueillis par E.Ch.

“L’augm- -entation des tarifs pour septembre 2018.”

Nouveautés au 1 er septembre La ligne 3 du campus passera au centre-ville L a C.A.G.B. a demandé au délégataire de procéder à des changements au 1 er septembre. Ainsi, sur demande de l’Université et de la Région Bourgogne-Franche-Comté, la ligne 3 (bientôt en site propre) qui part du campus de la Bouloie, rejoindra le centre-ville en passant par la place du 8-septembre puis desservira la Région avec arrêt place Victor-Hugo. Des bus sont ajoutés. La 3 n’ira plus à Rivotte, une portion souvent embouteillée alors que le centre-ville ne l’est pas. Il faudra descendre à République pour rejoindre Rivotte en prenant une autre navette. On attend une fréquentation supplémentaire. Changements prévus également ligne 5 (Saint-Claude-Bregille) dont la fréquentation n’était pas satisfaisante. Ce bus aura un accès plus rapide à la gare Viotte. Dernier point : le retour des bus au centre-ville, qui plaît aux commerçants, a de bons retours chez les usagers. n

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La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

EN BREF

POLITIQUE

La plus jeune députée du Doubs

“Rien n’est fini, tout commence maintenant pour Fannette”

Accordéon Festival national

d’accordéon aux Fins (Val de Morteau) du 7 au 9 juillet. Vendredi 7 juillet entre 10 heures et midi, croisière accordéon sur les Bassins du Doubs. Le vendredi soir, concert d’ouverture au Théâtre de Morteau dès autrement” : jazz, manouche, tango, yolder tyrolienne, accordéon et harpe, musique champêtre et musette jurassien. Samedi 8 et dimanche 9 juillet, thé dansant avec exposition d’accordéons d’avant- guerre à la salle polyvalente des Fins, avec le grand orchestre de Thierry Bonnefous et plus de 20 accordéonistes de toute la France. Réservations au 03 81 67 32 22. Next La résidence Next conçue par Nexity a été inaugurée le 7 juin dernier rue Pierre- Vernier à Besançon. Une résidence de 87 logements (dont 72 en accession libre) répartis en 5 petits bâtiments. 100 % de la résidence est commercialisée à ce jour. Prix de vente moyen : 2 622 euros le m² hors stationnement. Cuisine Stage “le goût et les couleurs”, atelier cuisine les 17 et 18 juillet avec Cuisine Mode d’Emploi(s), destiné aux 8-14 ans. À la journée. Repas sur place. 10 heures- 16 heures Renseignements au 06 63 74 73 46. 20 h 30 avec “l’accordéon

Inconnue il y a encore un mois et demi, Fannette Charvier a profité de la vague Macron pour décrocher son premier mandat de parlementaire. L’humilité est le premier sentiment qui l’anime.

M oins de 2 000 voix d’écart au final. Si l’écart s’est nette- ment resserré dans l’entre-deux-tours entre Fannette Charvier et Bar- bara Romagnan, la candidate En Marche avait une avance suffisamment confortable au premier tour pour éviter un retournement de situation. Elle est donc élue députée de la I ère circonscription du Doubs avec 53,49 % des suffrages.À chaud, les résultats à peine connus, elle estime que “cette victoire est une grande fierté pour moi. C’est aussi beaucoup d’humili- té parce que finalement, les résul- tats ont été très serrés et aussi parce que ce scrutin est marqué par un très fort taux d’absten- tion. Il y a cet enjeu majeur de pouvoir réduire sur les prochains scrutins cette abstention et ça passe notamment par le fait de restaurer la confiance des Fran- çais vis-à-vis de leurs élus en assumant pleinement ce rôle d’interface entre un député et sa circonscription. Cela passe sans doute par plus de présen- ce et par une forme de démo- cratie un peu différente. Sur ce point, les comités locaux d’En Marche vont chercher à cibler les modes de participation les

plus pertinents, ce qu’attendent vraiment les Français, comment ils envisagent une démocratie un peu plus participative afin d’adapter au mieux le rôle d’un député sur sa circonscription” juge la nouvelle parlementai- re de 32 ans qui passe, sans transition, de son emploi à la Caisse primaire d’assurance- maladie de Besançon à l’As- semblée nationale. “On peut apprendre très vite, nous ne sommes pas plus bêtes que d’autres. Et cette fraîcheur de beaucoup de nouveaux députés aura le mérite de contribuer à se poser des questions qui n’ont jamais été posées sur le fonc- tionnement dumandat de dépu- té” se défend-elle. Fort de ce succès dans le Doubs (trois des quatre candidats En Marche du Doubs ont été élus,

La nouvelle députée bisontine Fannette Charvier entourée de son comité de soutien au soir de son élection.

me Denis Baud, marcheur de la première heure et qui fut le directeur de campagne de Fan- nette Charvier. “Fannette s’est engagée en affirmant qu’elle aurait une attitude participa- tive, poursuit Denis Baud. Elle veut, en lien avec les comités En Marche et plus largement, orga- niser des rencontres et des comptes rendus avec les habi- tants. On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de citoyens, notamment de la péri- phérie de Besançon, qui esti- ment toujours que les députés, on ne les voit qu’au moment des élections. Cette critique pouvait aussi venir des élus locaux. Je pense que sur ce point-là, Fan-

nette va avoir un défi à relever. Il faut qu’elle s’en donne les moyens” prévient-il. L’autre défi qui attend le mou- vement, c’est celui du congrès de la République En Marche, programmé début juillet à l’oc- casion duquel il faudra déjà fixer un cadre, avec des statuts. “Nous avons dans le Doubs près de 3 000 adhérents. On ne va pas laisser tout cela en jachère. Il y a une attente chez ces citoyens. On était en mode com- mando, il va falloir passer en mode mouvement horizontal. Il ne s’agit de reproduire un par- ti style P.-S. ou L.R., ça ne fonc- tionne plus. Il s’agit de trouver des modalités nouvelles pour

lier la verticalité avec l’hori- zontalité, en faisant participer les citoyens de manière effica- ce, sachant que l’horizontalité totale ne fonctionne pas non plus” ajoute Denis Baud. Pour lui, l’abstention énorme consta- tée lors de ces législatives signi- fie d’abord que “les Françaises et les Français sont dans l’ex- pectative, dans l’attente. Ils atten- dent de voir si Emmanuel Macron président de la Répu- blique, ça va être différent de ce qu’ils ont connu avant.” Les députés En Marche ne pour- ront néanmoins pas s’épargner une profonde réflexion sur cet- te question cruciale. n E.Ch. et J.-F.H.

quatre si on y ajoute Éric Alau- zet), le comité En Marche a donc encore du pain sur la planche pour devenir une instance démo- cratique efficace comme elle le souhaite. “Rien n’est fini et tout commence”, esti-

“On ne va pas laisser nos 3 000 adhérents en jachère.”

COMMERCE

À partir de juillet dans la rue Bersot La Bouquinerie Comtoise change d’adresse

C’est l’une des boutiques les plus anciennes du centre-ville bisontin. La bouquinerie de Jean-Paul Chenu quitte la rue Morand à la fin du mois de juin pour s’installer au 49, rue Bersot.

“T out jeune, je venais fouiller dans cette bouquinerie. On y trouvait toujours de tout : des objets de collection et des livres anciens” , se souvient Jean- Paul Chenu, un brin nostalgique.Alors à l’annonce de sa vente, il n’avait pas longtemps hésité avant de la racheter en 1984 à la famille Cariage : des impri- meurs et spécialistes du livre ancien. Même si c’était “un peu cher à l’époque.” Le destin ayant fait son œuvre au pas- sage : son épouse tenait le magasin d’antiquités juste en face. L’enseigne restée entièrement dans son jus depuis, s’apprête aujourd’hui à tourner une page. Créée dans les années 1890, elle aura conservé la même activité jusqu’à ce jour. Une marque de prêt-à-porter féminin lui succédera, ôtant sans doute un peu du charme ancien et hors du temps de ce lieu XIX ème . Mais nulle question pour les biblio- philes de se retrouver abandonnés à

leur sort, en errance sur les pages de sites Internet. On pourra toujours feuilleter les ouvrages régionaux, tant appréciés, et parcourir des rayonnages entiers de livres aux reliures sombres et au papier jauni. Il faudra simple- ment le faire à quelques rues de là, sur les 60 m 2 de vente du 49, de la rue Ber- sot. “Je devrais y trouver une nouvel- le clientèle. Probablement plus de jeunes en quête de cadeaux” , se réjouit Jean- Paul Chenu.

d’arrêter. La concurrence d’Internet n’a pas réussi à convaincre les connais- seurs. Son complément de vente d’an- tiquités l’aide aussi économiquement. Jouets anciens, objets militaria, pièces d’horlogerie et sculptures se partagent les rayonnages. De nombreux fidèles font spécialement le déplacement, comme l’historien Christian Monneret. “J’habite à Mont- béliard, je viens une fois par semai- ne. Cela fait plus de 50 ans que je fré- quente cette bouquinerie.” D’autres viennent de plus loin encore. “J’ai des clients de Paris, de Suisse mais aussi des Hollandais, des Allemands et des Italiens qui s’intéressent aux gravures.” On semble y venir également pour dis- cuter de tout et de rien : des prochaines récoltes de noix et de pommes, du démé- nagement bien sûr ou des derniers ouvrages en rayon. Avec la douce impression qu’on est ici plus un ami qu’un client. n S.G.

Difficile à l’ère du tout numérique de se dire qu’une bouquinerie peut sortir du lot. Et pourtant, on semble ici en trouver un exemple. Pour ce pas- sionné qui a fait ses armes “au fil des ans” , devenu expert en livres anciens auprès des com- missaires-priseurs de la région, il n’était de tou- te façon pas question

Des livres de toutes les époques.

Fin d’un long chapitre de plus d’un siècle à la rue Morand et début d’un nouveau à la rue Bersot pour la Bouquinerie de Jean-Paul Chenu.

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