La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

EN BREF

POLITIQUE

La plus jeune députée du Doubs

“Rien n’est fini, tout commence maintenant pour Fannette”

Accordéon Festival national

d’accordéon aux Fins (Val de Morteau) du 7 au 9 juillet. Vendredi 7 juillet entre 10 heures et midi, croisière accordéon sur les Bassins du Doubs. Le vendredi soir, concert d’ouverture au Théâtre de Morteau dès autrement” : jazz, manouche, tango, yolder tyrolienne, accordéon et harpe, musique champêtre et musette jurassien. Samedi 8 et dimanche 9 juillet, thé dansant avec exposition d’accordéons d’avant- guerre à la salle polyvalente des Fins, avec le grand orchestre de Thierry Bonnefous et plus de 20 accordéonistes de toute la France. Réservations au 03 81 67 32 22. Next La résidence Next conçue par Nexity a été inaugurée le 7 juin dernier rue Pierre- Vernier à Besançon. Une résidence de 87 logements (dont 72 en accession libre) répartis en 5 petits bâtiments. 100 % de la résidence est commercialisée à ce jour. Prix de vente moyen : 2 622 euros le m² hors stationnement. Cuisine Stage “le goût et les couleurs”, atelier cuisine les 17 et 18 juillet avec Cuisine Mode d’Emploi(s), destiné aux 8-14 ans. À la journée. Repas sur place. 10 heures- 16 heures Renseignements au 06 63 74 73 46. 20 h 30 avec “l’accordéon

Inconnue il y a encore un mois et demi, Fannette Charvier a profité de la vague Macron pour décrocher son premier mandat de parlementaire. L’humilité est le premier sentiment qui l’anime.

M oins de 2 000 voix d’écart au final. Si l’écart s’est nette- ment resserré dans l’entre-deux-tours entre Fannette Charvier et Bar- bara Romagnan, la candidate En Marche avait une avance suffisamment confortable au premier tour pour éviter un retournement de situation. Elle est donc élue députée de la I ère circonscription du Doubs avec 53,49 % des suffrages.À chaud, les résultats à peine connus, elle estime que “cette victoire est une grande fierté pour moi. C’est aussi beaucoup d’humili- té parce que finalement, les résul- tats ont été très serrés et aussi parce que ce scrutin est marqué par un très fort taux d’absten- tion. Il y a cet enjeu majeur de pouvoir réduire sur les prochains scrutins cette abstention et ça passe notamment par le fait de restaurer la confiance des Fran- çais vis-à-vis de leurs élus en assumant pleinement ce rôle d’interface entre un député et sa circonscription. Cela passe sans doute par plus de présen- ce et par une forme de démo- cratie un peu différente. Sur ce point, les comités locaux d’En Marche vont chercher à cibler les modes de participation les

plus pertinents, ce qu’attendent vraiment les Français, comment ils envisagent une démocratie un peu plus participative afin d’adapter au mieux le rôle d’un député sur sa circonscription” juge la nouvelle parlementai- re de 32 ans qui passe, sans transition, de son emploi à la Caisse primaire d’assurance- maladie de Besançon à l’As- semblée nationale. “On peut apprendre très vite, nous ne sommes pas plus bêtes que d’autres. Et cette fraîcheur de beaucoup de nouveaux députés aura le mérite de contribuer à se poser des questions qui n’ont jamais été posées sur le fonc- tionnement dumandat de dépu- té” se défend-elle. Fort de ce succès dans le Doubs (trois des quatre candidats En Marche du Doubs ont été élus,

La nouvelle députée bisontine Fannette Charvier entourée de son comité de soutien au soir de son élection.

me Denis Baud, marcheur de la première heure et qui fut le directeur de campagne de Fan- nette Charvier. “Fannette s’est engagée en affirmant qu’elle aurait une attitude participa- tive, poursuit Denis Baud. Elle veut, en lien avec les comités En Marche et plus largement, orga- niser des rencontres et des comptes rendus avec les habi- tants. On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de citoyens, notamment de la péri- phérie de Besançon, qui esti- ment toujours que les députés, on ne les voit qu’au moment des élections. Cette critique pouvait aussi venir des élus locaux. Je pense que sur ce point-là, Fan-

nette va avoir un défi à relever. Il faut qu’elle s’en donne les moyens” prévient-il. L’autre défi qui attend le mou- vement, c’est celui du congrès de la République En Marche, programmé début juillet à l’oc- casion duquel il faudra déjà fixer un cadre, avec des statuts. “Nous avons dans le Doubs près de 3 000 adhérents. On ne va pas laisser tout cela en jachère. Il y a une attente chez ces citoyens. On était en mode com- mando, il va falloir passer en mode mouvement horizontal. Il ne s’agit de reproduire un par- ti style P.-S. ou L.R., ça ne fonc- tionne plus. Il s’agit de trouver des modalités nouvelles pour

lier la verticalité avec l’hori- zontalité, en faisant participer les citoyens de manière effica- ce, sachant que l’horizontalité totale ne fonctionne pas non plus” ajoute Denis Baud. Pour lui, l’abstention énorme consta- tée lors de ces législatives signi- fie d’abord que “les Françaises et les Français sont dans l’ex- pectative, dans l’attente. Ils atten- dent de voir si Emmanuel Macron président de la Répu- blique, ça va être différent de ce qu’ils ont connu avant.” Les députés En Marche ne pour- ront néanmoins pas s’épargner une profonde réflexion sur cet- te question cruciale. n E.Ch. et J.-F.H.

quatre si on y ajoute Éric Alau- zet), le comité En Marche a donc encore du pain sur la planche pour devenir une instance démo- cratique efficace comme elle le souhaite. “Rien n’est fini et tout commence”, esti-

“On ne va pas laisser nos 3 000 adhérents en jachère.”

COMMERCE

À partir de juillet dans la rue Bersot La Bouquinerie Comtoise change d’adresse

C’est l’une des boutiques les plus anciennes du centre-ville bisontin. La bouquinerie de Jean-Paul Chenu quitte la rue Morand à la fin du mois de juin pour s’installer au 49, rue Bersot.

“T out jeune, je venais fouiller dans cette bouquinerie. On y trouvait toujours de tout : des objets de collection et des livres anciens” , se souvient Jean- Paul Chenu, un brin nostalgique.Alors à l’annonce de sa vente, il n’avait pas longtemps hésité avant de la racheter en 1984 à la famille Cariage : des impri- meurs et spécialistes du livre ancien. Même si c’était “un peu cher à l’époque.” Le destin ayant fait son œuvre au pas- sage : son épouse tenait le magasin d’antiquités juste en face. L’enseigne restée entièrement dans son jus depuis, s’apprête aujourd’hui à tourner une page. Créée dans les années 1890, elle aura conservé la même activité jusqu’à ce jour. Une marque de prêt-à-porter féminin lui succédera, ôtant sans doute un peu du charme ancien et hors du temps de ce lieu XIX ème . Mais nulle question pour les biblio- philes de se retrouver abandonnés à

leur sort, en errance sur les pages de sites Internet. On pourra toujours feuilleter les ouvrages régionaux, tant appréciés, et parcourir des rayonnages entiers de livres aux reliures sombres et au papier jauni. Il faudra simple- ment le faire à quelques rues de là, sur les 60 m 2 de vente du 49, de la rue Ber- sot. “Je devrais y trouver une nouvel- le clientèle. Probablement plus de jeunes en quête de cadeaux” , se réjouit Jean- Paul Chenu.

d’arrêter. La concurrence d’Internet n’a pas réussi à convaincre les connais- seurs. Son complément de vente d’an- tiquités l’aide aussi économiquement. Jouets anciens, objets militaria, pièces d’horlogerie et sculptures se partagent les rayonnages. De nombreux fidèles font spécialement le déplacement, comme l’historien Christian Monneret. “J’habite à Mont- béliard, je viens une fois par semai- ne. Cela fait plus de 50 ans que je fré- quente cette bouquinerie.” D’autres viennent de plus loin encore. “J’ai des clients de Paris, de Suisse mais aussi des Hollandais, des Allemands et des Italiens qui s’intéressent aux gravures.” On semble y venir également pour dis- cuter de tout et de rien : des prochaines récoltes de noix et de pommes, du démé- nagement bien sûr ou des derniers ouvrages en rayon. Avec la douce impression qu’on est ici plus un ami qu’un client. n S.G.

Difficile à l’ère du tout numérique de se dire qu’une bouquinerie peut sortir du lot. Et pourtant, on semble ici en trouver un exemple. Pour ce pas- sionné qui a fait ses armes “au fil des ans” , devenu expert en livres anciens auprès des com- missaires-priseurs de la région, il n’était de tou- te façon pas question

Des livres de toutes les époques.

Fin d’un long chapitre de plus d’un siècle à la rue Morand et début d’un nouveau à la rue Bersot pour la Bouquinerie de Jean-Paul Chenu.

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