La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

ÉVÉNEMENT

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La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

Les effectifs l En 2011 - Conducteurs : 360 et 31 ouvriers - Cadres : 8 - Agents de maîtrise : 53 - Employés : 23 l Avril 2017 - Conducteurs : 348 dont 19 C.D.D. - Cadres : 9 - Agents de maîtrise : 89 - Employés : 30

l Syndicats

La C.F.D.T. inquiète

“Les chauffeurs sont à bout” Le point de non-retour est atteint. Selon le syndicat, la direction demande aux chauffeurs d’aller plus vite, sucre les jours de récupération (qui sont payés), met la pression. Ceci avec des conditions de circulation dégradées.

D’ après le tableau de présence qu’ils consultent, les membres du syndi- cat C.F.D.T. annoncent qu’entre 6 et 15 services n’ont pas été couverts lors de la deuxième semaine de juin. Un bus en moins, c’est une attente sup- plémentaire pour l’usager…qui ne se privera pas de le faire remarquer au chauffeur, bien impuissant pour le coup. Si tout ne va pas mal sur le réseau Ginko, une partie des salariés dénonce des conditions d’exercice toujours plus diffi- ciles qui se traduisent par le chiffre de l’absentéisme, en haus- se. “Il est de 12 %, à un niveau quasiment jamais atteint. On ressent un ras-le-bol. La direc- tion réduit les temps de parcours (pas la distance), modifie les organisations, si bien que le repos physiologique de 5 minutes à l’arrêt est difficilement tenable. Et depuis deux ans, on ne peut plus prendre nos jours de récu- pération au motif du sous-effec- tif et de la maladie. Ces jours nous sont payés mais certains préféreraient les récupérer”

indique Marie-Ange Feuvrier, rejointe par Pierre Chèvre,Valé- rie Salgado et BriceMenclé, tous de la C.F.D.T. “Les chauffeurs sont à bout” disent-ils. D’après les professionnels, ce sont 600 000 km qui n’ont pas été réalisés depuis 2011 sur le réseau (153 000 de 2011 à 2015 et 440 000 de 2015 à 2017). Pour Pierre Chèvre, “l’offre est mal dimensionnée, elle doit changer. On transporte des caisses vides à certains moments et à d’autres nous sommes pleins à craquer. Le service se détériore.” La fau- te, selon les syndicalistes, aux amplitudes horaires. Les bus démarrent plus tôt le matin mais rentrent plus tard… alors que la fréquence n’a pas bougé. Forcément, ça coince. La preu- ve par les chiffres. La ligne 6 devenue 10 démar- rait à 6 heures pour se termi- ner à 20 heures pour 120 pas- sages. Aujourd’hui, le bus part à 5 h 40 pour rentrer au dépôt à 21 h 30 avec 118 passages, soit 2 deux de moins qu’avant pour une période plus large. Sur la ligne Chamars-Campus (sans le centre-ville), l’amplitude est

de 5 h 50 à 20 h 30 pour 124 passages contre 129 aupara- vant. Pour les Clairs-Soleils (ex- 7 devenue 5), on est passé de 156 passages à 142 pour 2 h 20 d’amplitude supplémentaire. “La direction structure les grands axes mais vide les quartiers” note Brice Menclé. Autre point qui inquiète : les rapports établis sur les conduc- teurs - toujours selon les repré- sentants du personnel - qui voient un prélude à constituer des dossiers sur chacun pour mieux licencier ensuite. Enfin, ils aimeraient plutôt qu’une fré- quence soit affichée aux pan- neaux d’arrêts de bus et non à la minute. Les syndicats le reconnaissent : cette période de flottement n’est pas bonne pour le dialogue social. Tout le monde se regarde en chien de faïence. Heureusement, lamajorité des bus arrive à l’heu- re. Il y a de la critique, certes, mais aussi beaucoup de conscien- ce professionnelle. D’ailleurs, les conducteurs de tram qui n’ont pas eu d’accidents reçoi- vent une prime de sécurité. n E.Ch.

Pierre Chèvre (à gauche), Marie-Ange Feuvrier et Brice Menclé, du syndicat C.F.D.T. Besançon Mobilités.

l Point de vue

L’association des usagers

“Ils auraient pu nous consulter sur le cahier des charges”

L’association des usagers des transports de l’agglomération bisontine (A.U.T.A.B.) s’attend à de mauvaises surprises qu’elle espère compensées par les nouveautés proposées. L a Presse Bisontine : Avec la prochaine délé- gation de service public, l’usager et la collec- tivité vont-ils payer au prix fort le coût de fonc- tionnement du tram qui n’aurait pas été calculé dans l’ancienne offre ? Patrick Noblet : Il y aura de mauvaises sur- prises qui, je l’espère, seront compensées par les nouveautés proposées par les deux délé- gataires. L.P.B. : Connaissez-vous le nom de celui qui pourrait remporter la mise ? P.N. : Non. On met de l’espoir pour que nous puissions discuter une fois qu’il sera connu. C’est un peu une frustration d’autant que nous avons peu d’informations sur le cahier des charges. La C.A.G.B. aurait pu nous consulter. On sait que le cahier des charges ne porte pas sur un nombre de kilomètres. Une large latitude a été donnée pour faire des propositions d’intermodalité. Avec Kéo- lis, peut-être y aura-t-il de nouvelles propo- sitions en termes de fréquence, de desserte, d’amplitude horaire ? L.P.B. : L’augmentation de tarif semble inévitable ? P.N. : Cette D.S.P. n’est plus tenable avec un délégataire qui supporte les risques et l’ag-

glomération qui ne peut supporter davanta- ge. Les prix n’augmenteront pas en septembre mais ils augmenteront en 2018. L.P.B. : Que peut faire la C.A.G.B. ? P.N. : Être plus exigeante en établissant des critères d’exigence. Ils existent mais ils ne sont pas assez vérifiés si je prends l’exemple des appels panélistes. Des gens sont choisis pour donner leur avis sur le réseau. Ces retours, on ne les a pas, la C.A.G.B. n’est même pas au courant. L.P.B. : Que savez-vous de la fréquentation ? P.N. : On nous dit qu’elle stagne, que ce n’est pas satisfaisant, et que l’on compte sur la future D.S.P. pour la relancer.

L.P.B. : Facile à dire pour des bus souvent englués dans la circulation ? P.N. : Il faut une dynamique pour relancer le plan de dépla- cement urbain (P.D.U.). Je n’ai pas l’impression que la volon- té est là. On nous dit qu’il faut un bilan à 5 ans. Nous pensons qu’il ne faut pas attendre. L.P.B. : Et la politique tarifaire n’in- cite pas toujours à utiliser les trans- ports en commun puisqu’utiliser un parking en centre-ville revient moins cher qu’utiliser le tram si vous êtes plus de trois. P.N. : On demande la tarifica- tion au quotient familial ainsi qu’un tarif famille. n Propos recueillis par E.Ch.

“L’augm- -entation des tarifs pour septembre 2018.”

Nouveautés au 1 er septembre La ligne 3 du campus passera au centre-ville L a C.A.G.B. a demandé au délégataire de procéder à des changements au 1 er septembre. Ainsi, sur demande de l’Université et de la Région Bourgogne-Franche-Comté, la ligne 3 (bientôt en site propre) qui part du campus de la Bouloie, rejoindra le centre-ville en passant par la place du 8-septembre puis desservira la Région avec arrêt place Victor-Hugo. Des bus sont ajoutés. La 3 n’ira plus à Rivotte, une portion souvent embouteillée alors que le centre-ville ne l’est pas. Il faudra descendre à République pour rejoindre Rivotte en prenant une autre navette. On attend une fréquentation supplémentaire. Changements prévus également ligne 5 (Saint-Claude-Bregille) dont la fréquentation n’était pas satisfaisante. Ce bus aura un accès plus rapide à la gare Viotte. Dernier point : le retour des bus au centre-ville, qui plaît aux commerçants, a de bons retours chez les usagers. n

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