La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

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Plongée en plein Moyen-Âge l Oricourt 4 ème lieu de visite en Haute-Saône C’est le plus imposant témoin de l’architecture militaire médiévale en Franche-Comté. Le château d’Oricourt nous invite littéralement à revivre le passé.

Jean-Pierre Cornevaux montre ici l’empreinte du chancelier de Bourgogne Nicolas Rolin, dans les éléments gothiques et

le blason à trois clefs.

R ares sont les exemples de patrimoine aussi bien conservés avec le temps. On trouve toujours ici pour- tant un château fort à double enceinte, avec ses fossés de 10 m qui ne manquent pas d’impressionner, ses deux grandes tours carrées de 25 m de haut et son pigeonnier à l’extérieur, côté village. Édifié vraisemblablement vers le milieu du XII ème siècle, il fait face à la plaine de Lure. Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne et fondateur des Hospices de Beaune, en fut propriétaire à la fin du Moyen- Âge. Les blasons des familles qui s’y sont succédé figurent d’ailleurs en bon- ne place dans la pièce par laquelle com- mence la visite. Une maquette permet également d’avoir une vue d’ensemble du site, qui est entouré d’une double enceinte fortifiée. Autre point d’éton- nement, de par la rareté de cette situa- tion. La première enceinte enserre la cour de ferme et la seconde, la cour d’habitation. Jusqu’en 1990, les bâtiments de fer- me ont continué à être exploités par la famille de l’actuel propriétaire, Jean- Pierre Cornevaux. “Les gens visitaient et repartaient avec un litre de lait” , explique-t-il. “Très vite, il y a eu l’en- vie de mettre en valeur les choses et de faciliter les accès.” C’est ce qui explique aussi en partie la si bonne préserva- tion des lieux : devenu une grande fer- me autour du XV ème siècle, “ce fut un outil de travail respecté” , précise Jean- Pierre Cornevaux, jusqu’à une pério- de très récente. Sa famille en a fait l’acquisition en 1932, depuis il a eu à cœur de suivre une formation de guide conférencier pour faire visiter les lieux. Pendant un temps, via un accueil gratuit et ponc- tuel aidé de son épouse Colette et de son fils, Étienne, “mais ce n’est pas le meilleur moyen de conserver le châ- teau” , puis depuis 2000 par le biais d’une billetterie avec un accueil per- manent l’après-midi (sauf le mardi) de mars à novembre. Des recettes bien utiles pour financer les 80 000 euros de travaux par an nécessaires à sa restauration. “Nous en faisons tous les ans depuis 45 ans suivant les urgences et les moyens dis- ponibles” , souligne Colette Cornevaux. Du mécénat, une subvention départe- mentale et des enveloppes parlemen- taires viennent compléter l’apport de la billetterie. Le mariage des régions

Plusieurs animations sont organisées avec l’aide de l’association Les amis d’Oricourt. Un festival de jazz se déroulera le 9 septembre avant le week-end des journées du patrimoine.

Entre 8 000 et 10 000 visiteurs y sont accueillis chaque année, dont de nombreux Belges, Suisses, Allemands et Hollandais.

Dans les dernières lignées, se présentent les blasons des familles Cordenoy, Crosay, Chapuis de Rosières et Grivel jusqu’en 1932.

aura, lui, eu raison de la subvention autrefois accordée par l’ex-Franche- Comté. Parmi les gros chantiers prévus en 2018, figure la restauration de la cha- pelle. “C’était une voûte à double croi- sée, il en reste des traces au mur, on veut reconstituer cela. L’autel et la pis- cine sont encore là” , note Jean-Pierre Cornevaux. Le but étant à terme de la rouvrir au public.

Durant les 1 h 30 de visite guidée de ce site de 3,5 hectares, on s’étonne de voir apparaître partout la majesté moyenâgeuse autour d’un plan type : basse et haute cour. Des corps de logis en partie remaniés au XV ème siècle, un puits de 22 m de profondeur, une citer- ne, quelques caves et le four seigneu- rial dans la cour d’habitation sont quelques-uns des trésors à découvrir. n S.G.

Les impressionnantes tours carrées de 25 m de haut surplombent la haute cour.

Y aller : Au 1, rue Nicolas Rolin, 70110 Oricourt. Tél. : 03 84 78 74 35. - E-mail : chateau@oricourt.com Ouvert tous les jours, y compris dimanche et jours fériés, de 14 heures à 18 heures (sauf le mardi). Du 1er mars au 15 novembre. Tarif : 5 euros et gratuit aux moins de 6 ans.

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