La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017 MENACES DE LICENCIEMENTS SUR LE RÉSEAU GINKO

L’Agglomération s’apprête à retenir un délégataire pour exploiter le réseau bus et tram Ginko. Kéolis et Transdev sont candidats. Les négociations sont engagées pour savoir quelle enveloppe budgétaire sera consacrée, quel service sera proposé aux clients et quel impact sur les salariés. S’il n’est pas définitif, un document de Transdev, actuel délégataire, laisse entrevoir les pistes proposées pour sortir du gouffre financier le réseau Ginko, largement déficitaire. Des licenciements sont envisagés.

l Enquête Le délégataire Transdev Le candidat Transdev prévoit 49 licenciements dans un cas, 36 dans l’autre Le réseau bus-tram fortement déficitaire va-t-il faire payer les pots cas- sés aux chauffeurs de bus et aux usagers dès septembre 2018 ? Baisse de l’offre ? Augmentation des tarifs ? À l’approche de l’annonce du nom du futur délégataire, un document confidentiel lève une partie du voile.

laire de réductions d’effectifs suite à une réduction de l’offre.” Une allusion à l’exemple de Reims ? Voilà qui risque de plai- re aux syndicats. Le calendrier est calé : information du C.E. début janvier, dernière réunion fin mars, homologation du plan par la D.I.R.E.C.C.T.E. fin juin pour mise en œuvre le 1 er sep- tembre. Une dernière option, la troisiè- me, dite “variante libre”, pro- pose un ajustement moindre en proposant un plan de départ volontaire autonome qui concer- nerait 36 personnes. “Le grou- pe s’engage à être particulière- ment attentif à la réalité du projet de reclassement externe des sala- riés se portant volontaires pour quitter l’entreprise” peut-on lire. Cela passe aussi par des reclas- sements internes, des aides au reclassement, ou un congé de reclassement (durant celui-ci, les salariés perçoivent une indemnisation versée par l’en- treprise) pour les 21 agents de conduite, 3 agents de maîtrise, 3 employés et 3 salariés à la maintenance concernés. Pouvait-on imaginer qu’il était possible d’exploiter un réseau comportant un tramway avec un budget semblable à celui qui permettait de faire fonctionner l’ancien réseau ? Non, d’après la réponse de l’exploitant dont c’est le métier. La balle est dans le camp de l’Agglomération. n E.Ch.

I ls étaient quatre. Les voilà deux. Transdev le sortant, et Kéolis sont candidats pour gérer l’ensemble du réseau bus et tram du Grand Besançon à partir du 1 er janvier 2018. À la fin, il n’en restera qu’un. Actuellement, les services de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon - accompa- gnés d’élus et d’un bureau tech- nique - analysent les deux offres. Fin septembre voire début octobre, l’une d’elle sera dési- gnée pour exploiter le réseau Ginko jusqu’en 2024 dans le cadre de la délégation de ser- vice public (D.S.P.). Bien malin qui peut donner le nomdu “vain- queur” même si les salariés de Besançon Mobilités (environ 500) voudraient le connaître. Un document confidentiel que

Tableau de l’ajustement des effectifs extrait d’une des offres de Transdev. Va-t-elle évoluer ?

La Presse Bisontine s’est pro- curé permet toutefois d’entre- voir ce qui peut attendre le per- sonnel et par effet domino les usagers. Ce document émane de l’actuel délégataire qui pos-

dans son offre Transdev avec des départs en retraite non rem- placés, principalement au niveau des services d’exploitation, de la maintenance et des fonctions administratives. Une option dif- ficilement tenable autant pour l’entreprise que la collectivité. Pourquoi ? Parce que la société perd de l’argent à Besançon, ce qui n’est jamais bon pour la col- lectivité organisatrice des trans- ports qui abonde déjà largement avec des subventions d’équilibre (12 millions d’euros l’an der- nier). Les 6,12 millions perdus sur l’exercice 2015 ajoutés aux 4 millions en 2014 puis 3,9 en 2013 et 2,06 en 2012 lors des travaux (- 1,31 en 2011), soit un total 17,27 millions - incitent le délégataire à revoir sa copie car c’est lui, et lui seul, qui supporte les risques. Pour revenir à “l’équi-

diquement défini qui assure aux salariés concernés par la sup- pression des postes un certain nombre de garanties” évoque habilement le document. Un tableau détaillé propose une coupe dans les effectifs des conducteurs (- 34 postes), des employés-ouvriers (- 4), des agents de maintenance bus (- 3) et des agents de maîtrise (- 3). Cet effectif des agents de maîtrise était passé de 53 (en 2011) à 89 pour assurer le bon fonctionnement du tram. À lire le document, Transdev écrit qu’elle possède “une expé- rience réussie sur un autre grand réseau urbain exploité par le groupe dans un contexte simi-

libre”, les solutions sont connues : tailler dans les effectifs, bais- ser l’offre, augmenter le prix du ticket. Ce déficit était-il pro- grammé comme certains syn- dicats l’ont laissé entendre pour mieux négocier cette prochaine D.S.P. ? Une chose est certaine : Trans- dev a les coudées franches pour proposer une deuxième option appelée la variante “plafonnée”. Elle prévoit dès le 1 er septembre 2018 un “ajustement des effec- tifs.” Comprenez des licencie- ments. Le groupe propose la mise en place d’un Plan de sau- vegarde de l’emploi (P.S.E.), “dis- positif qui permet de diminuer les effectifs dans un cadre juri-

sède l’expérien- ce du réseau pour le faire fonctionner depuis 2011. Il propose trois options. L’une d’elles sera choi- sie “en fonction de l’offre retenue par la C.A.G.B.” peut-on lire. La première option est l’offre dite de base. Il s’agit d’une réor- ganisation “au fil de l’eau” écrit

Le calendrier du plan social planifié.

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