La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

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l L’exploitant Transdev met en garde “Les offres évoluent au gré des négociations”

l Négociations Comment l’Agglomération s’y prépare “Nous avons reçu des offres de qualité”

L a Presse Bisontine : Qui entre Kéolis et Transdev sera retenu ? Michel Loyat : Toute la phase de négociation est confidentielle. Dans une négociation de délégation de service public, chaque candi- dat fait une offre de service et une offre finan- cière. La décision sera connue début octobre. L.P.B. : Êtes-vous satisfait des offres reçues ? M.L. : Nous avons reçu des offres de qualité à travailler et nous nous positionnons selon un certain nombre d’éléments en partant d’une démarche basique : on souhaite une offre opti- misée avec la meilleure qualité de service par rapport au prix. L.P.B. : La collectivité acceptera-t-elle des suppres- sions de postes ? M.L. : Aucun commentaire. L.P.B. : Êtes-vous en bonne position pour négocier sachant que l’ancien réseau est déficitaire ? M.L. : Nous sommes accompagnés dans nos négociations par un cabinet spécialisé qui nous conseille. L.P.B. : Confirmez-vous que 60 000 km en moins seront parcourus à la rentrée de septembre ? M.L. : Non. Il y a des changements à la ren- trée de septembre sur la ligne 5 et la ligne 3 (ligne dite essentielle, lire par ailleurs). Nous l’avons souhaité pour davantage d’efficacité. L.P.B. : Quel bilan tirez-vous de l’exploitation du réseau et quid des services non faits ? M.L. : Je vous renvoie au bilan d’exploitation. Dans cette période de négociation, il est com- pliqué de donner des éléments. On sait que les services non faits sont très pénalisants. En temps utile, nous avons remonté notre mécontentement. Je peux vous dire que le tram fonctionne bien : c’est une véritable Michel Loyat, le vice-président en charge des transports à l’agglomération revient sur la démarche de la collectivité.

commerciale, à Besançon comme dans toute autre ville. Les diffi- cultés actuelles de trafic sur la place Leclerc perturbent nos ser- vices, mais la vitesse commer- ciale n’est pas descendue à 15 km/h : elle varie principale- ment entre 16 km/h et 17 km/h selon les mois. L.P.B. : Les chauffeurs s’inquiètent de prétendus rapports sur eux… Transdev : Il n’existe pas de rap- port sur les conducteurs de bus. Chaque chef de service fait le sui- vi de son activité dans le cadre du fonctionnement normal de l’en- treprise. Des audits de conduite sont réalisés par des chefs de grou- pe et (ou) formateurs prioritaire- ment auprès des conducteurs acci- dentogènes mais aussi auprès des autres personnels de conduite afin de les accompagner, les aider à progresser voire dans certains cas leur proposer des formations com- plémentaires dans le but d’amé- liorer la qualité de service ren- due aux clients Ginko. Par ailleurs, la C.A.G.B. réalise des audits qua- lité dans le cadre du contrat de D.S.P. actuelle. L.P.B. : Vos salariés sont-ils formés à la maintenance tram ? Transdev : La maintenance du matériel roulant tram est sous- traitée à C.A.F., le constructeur du tramway bisontin. Besançon Mobilités assure la supervision et le contrôle des prestations réa- lisées par C.A.F. En outre, Besan- çon Mobilités bénéficie de l’ex- pertise et l’assistance du groupe Transdev, qui assure la mainte- nance de tramways C.A.F. en France (Nantes, Saint-Étienne) et à l’international. n Propos recueillis par E.Ch.

L’exploitant actuel ne confirme pas le plan social pourtant envisagé dans un document interne.

L a Presse Bisontine : Selon nos informations, 49 salariés seront concernés par l’ajustement des effectifs ou 36 dans le moins mauvais des cas, si Transdev est retenu. Confirmez-vous ? Transdev : Nous ne confirmons pas ces éléments. La procédure d’ap- pel d’offres en cours est encadrée par une réglementation qui impo- se de strictes obligations de confi- dentialité aux candidats. La pro- cédure organisée par la C.A.G.B., prévoit - après la remise par les candidats de leur offre initiale (le 28 février 2017) - une période de négociation au cours desquelles la collectivité a la possibilité d’adapter certains paramètres du projet et demander aux candi- dats de formuler de nouvelles pro- positions. Cette période de négo- ciation est en cours : les offres des candidats évoluent donc au gré de ces négociations, jusqu’à la phase d’attribution du contrat au meilleur candidat. L.P.B. : Quel bilan tirez-vous de la fré- quentation des six derniers mois ? Transdev : A fin décembre 2016, le réseau Ginko affiche une pro-

gression de ses voyages comp- tables de + 1 % par rapport à l’an- née 2015. Globalement, la majo- rité des lignes de bus et de tram affichent une progression des voyages depuis la rentrée. L.P.B. : Les non-départs de bus sont liés en partie à l’absentéisme donné à 12 %. Confirmez-vous ? Transdev : Nous ne confirmons pas le taux de 12 %. Notre taux d’ab- sentéisme avoisine actuellement les 9 %. Nous prêtons une atten- tion particulière à cet indicateur dont le taux est, pour une bonne partie, justifié aujourd’hui par des absences de longue durée, donc par des pathologies signifi- catives. Pour autant, nous res- tons vigilants à son évolution et à ses fluctuations même si l’ana- lyse précise des causes reste com- plexe du fait de son origine mul- tifactorielle. L.P.B. : Est-il vrai que les bouchons ont eu un impact sur la vitesse commer- ciale ? Transdev : De façon générale, la congestion routière a effective- ment un impact sur la vitesse

amélioration du service grâce à la régulari- té. Les lignes 3, 4, 6 et 11 fonctionnent bien, malgré un léger problème de régularité pour la 4. La ligne 5 fonctionne un peu moins bien : c’est pour cette raison que nous avons voulu un changement qui devrait durer dans le temps, c’est-à-dire même dans la prochaine D.S.P. L.P.B. : Est-il vrai que la vitesse commerciale des bus est passée de 17 à 15 km/h ? M.L. : C’est faux, : elle est de 16,8 km/h. L.P.B. : La maintenance du tram assurée par C.A.F., que l’on dit coûteuse, sera-t-elle attribuée au délé- gataire ? M.L. : Cela fait partie des offres. L.P.B. : Quel service peuvent espérer les 15 com- munes qui sont entrées dans l’agglomération ? M.L. : Nous reprenons les services scolaires au 1er septembre 2018 et nous les étoffons. Là où il y avait un retour, il y en aura deux. Deux réunions sont prévues à Saint-Vit et Châtillon-le-Duc. Nous reprenons également le transport à la demande. La desserte sco- laire sera ouverte à tous : nous avons insis- té pour qu’il y ait des réserves de capacité dans les bus. n Propos recueillis par E.Ch. Michel Loyat défend les intérêts de l’Agglomération et des usagers.

Entre contexte défavorable et promesses non tenues De nombreux réseaux urbains de transport en commun sont déficitaires en France. Outre la crise économique, une suc- cession de mauvais coups ont été portés au transport public : augmentation du taux de T.V.A., abrogation de l’Écotaxe, mais aussi un début de réduction de l’offre, tentatives de remettre la voiture au centre-ville, priorités affichées à la voiture élec- trique, réintroduction massive de la route dans les contrats de plan. Beaucoup espèrent un retour à 5,5 % de la T.V.A. l Le paradoxe Le déficit de l’année 2015 pour Besançon Mobilités a coïnci- dé pourtant avec un contexte favorable : première année de fonctionnement du tram, baisse du prix du pétrole, compen- sation du C.I.C.E. (892 000 euros en 2015) et aucune grève (ce qui n’a pas été le cas en 2016). l Fréquentation “Les 50 000 voyages par jour promis sont très loin d’être atteints. Pour limiter la débâcle nos “gestionnaires” utilisent les voyages comptables plutôt que les voyages comptés qui se matériali- se par une différence de l’ordre de 30 % (les voyages comp- tés sont issus des comptages dans les bus, les voyages comp- tables sont calculés sur la base de clés de mobilité par titre vendu)” dit Serge Grass, de l’association U3C. Le tram repré- sentait 37,5 % du trafic (2015). l Tarifs sociaux Entre 2014 et 2015, ce sont + 53 % de coupons C.C.A.S. (soit 341 152) et + 96 % de titres Mission locale qui ont été déli- vrés (515 292). La collectivité devra-t-elle réduire la voilure ? l L’offre “Le maintien de toutes les lignes de bus non desservies par le tram avait été annoncé” , poursuit U3C. Pour raisons d’éco- nomies, “l’offre de transport a été retravaillée avec une bais- se de 20 % (rapport 2015).” l Bouchons À l’heure actuelle, des problèmes persistent.

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