La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

PALENTE Alimentation Le Panier de l’Aneth : toujours plus de succès pour les circuits courts Alors que la douzième saison de l’A.M.A.P. (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) bisontine Le Panier de l’Aneth vient d’être lancé, l’association affiche un succès et une pérennité qui ne se démentent pas. Le point avec son nouveau président Sébastien Barbati.

T ous les mardis et ven- dredis au foyer des Oiseaux rue des Cras, cet- te association organise la vente directe de produits locaux et de saison entre les produc- teurs et les consommateurs. Les seconds s’engagent, plusieurs mois à l’avance, à acheter un panier hebdomadaire de légumes, mais aussi d’autres produits (poisson, viande, œufs, pain, fromage de chèvre…, le plus souvent bio) auprès des premiers. Un système équitable et solidaire qui garantit aux onze producteurs de l’associa- tion des revenus fixes tout au long de la saison. Sébastien Bar- bati, nouveau président fraî- chement élu, est “amapien”

depuis la création de l’associa- tion. “C’est une conviction depuis le départ. On a un certain pou- voir et on peut décider de chan- ger nos habitudes de consom- mation. C’est cette vision, et aussi les liens fraternels qui se créent

les capacités de production des maraîchers qui fixent le nombre de paniers hebdomadaires. “Nous n’avons pas la volonté de gran- dir. Au départ, on ne devait pas dépasser 70 familles, puis un secondmaraîcher nous a rejoints, et a permis de doubler le nombre de paniers. Il est difficile de fai- re venir d’autres maraîchers, car lorsqu’on grossit trop, on essai- me. C’est à l’image des coopéra- tives à comté lorsqu’elles attei- gnent une certaine taille critique. On croit en cette économie-là, un modèle d’avenir.” En début de saison, il faudra parfois patienter jusqu’à un an en liste d’attente pour espérer une place au sein de l’A.M.A.P. Les plus chanceux inscrits avant

Avec la chemise bleue, Jean-Pascal Guerrin, un des deux maraîchers de l’association, et en face de lui le président Sébastien Barbati.

avec les produc- teurs, qui m’ont plu” , explique-t- il. L’A.M.A.P. regroupe aujour- d’hui 150 familles adhérentes. Une des plus impor- tantes du secteur. Un chiffre qu’il est difficile de fai- re évoluer, puisque ce sont

le lancement de saison pourront compter sur les désistements de dernière minute. Consom- mateur proto-amapien, Emma- nuel a vu l’association se struc- turer au fil des années. “Nous avons dès 2008 ordonné trois priorités : les circuits courts, le bio, et la question sociale, en lien avec les centres d’action socia- le” , indique-t-il. Les jours de livraison, l’ambiance est conviviale, les liens se tis-

sent : on échange les recettes entre consommateurs, on s’in- forme auprès des producteurs, toujours prompts et ravis d’ex- pliquer leur travail. Ici, le tutoie- ment et la bise sont de rigueur. Toujours dans cet objectif de proximité, des visites d’exploi- tation sont régulièrement orga- nisées. “C’est chouette et fami- lial. L’ambiance est différente que sur les marchés. Les liens intergénérationnels se créent” ,

s’enthousiasme Laure Gonnier, éleveuse de poules, poulets et lapins en bio à Paroy. Côté prix, même si l’étiquette “bobo” colle toujours aux A.M.A.P., le petit panier hebdomadaire revient à 11 euros, le grand à 18,50 euros. “Une étude a récemment démon- tré que le panier des A.M.A.P. est moins cher qu’un même panier vendu en grande surfa- ce” conclut Sébastien Barbati. n C.G.

L’A.M.A.P. regroupe

aujourd’hui 150 familles adhérentes.

EN BREF

COMPÉTITION Parmi les quatre médailles d’or remportées en région Le Bisontin Adrien Mary s’illustre aux Olympiades des métiers Couronné d’or en finale

Immatriculation Dans le cadre de la simplification des démarches administratives, une nouvelle télé-procédure appelée “Je souhaite refaire mon certificat d’immatriculation” est opérationnelle depuis le 6 juin. Il est désormais possible d’effectuer une demande de duplicata d’un certificat d’immatriculation sans être obligé de se rendre directement accessible sur Internet à l’adresse suivante : https://immatriculatio n.ants.gouv.fr Exposition De Plus en Moins, atelier d’un artiste de Jean-Bernard Butin à la ferme-musée de Flagey. Peintre, graveur, sculpteur, plasticien… Jean-Bernard Butin a créé un univers unique. Son exposition propose au visiteur d’entrer dans cet univers, dans son abstraction et sa matérialité, à travers une sélection d’œuvres multisupports. En écho à l’exposition d’été du musée Courbet, intitulée Histoires d’ateliers, de Courbet à Soulages, l’exposition de la Ferme Courbet mettra en perspective atmosphère d’atelier. Exposition du 17 juin au 15 octobre à la ferme Courbet à Flagey. au guichet de la préfecture. Cette démarche est l’ensemble de ces œuvres dans une

nationale à Bordeaux, le jeune Bisontin, devenu maître dans l’art du dessin assisté par

ordinateur, se prépare cette fois à affronter les meilleurs Européens.

Médaillé d’or en mars dernier, Adrien Mary souhaite poursuivre dans sa lancée avec un titre européen.

S a découverte du dessin industriel, il l’a faite en arrivant en Bac pro. “Avant cela, je ne connaissais rien au milieu industriel.” Et aujour- d’hui, il espère y embrasser une carriè- re. Actuellement en deuxième année de B.T.S. microtechniques au lycée Jules- Haag à Besançon, il devrait intégrer l’E.N.S.M.M. l’an prochain. C’est son professeur demécanique, François-Xavier Jurain, qui l’a poussé à s’inscrire à cet-

te compétition au rythme d’un entraînement par semaine. Puis de fil en aiguille, Adrien avoue y avoir pris goût. “J’ai com- mencé à m’entraîner seul en parallèle de mon côté.” Lors d’un stage réalisé au FabLab de Planoise, il a également été amené à réa- liser des impressions 3D. Un autre dada. Ce qui l’a naturellement poussé à choisir comme thème de stage la conception d’une imprimante 3D. Tout naturellement, il s’est

La Franche- Comté

aussi équipé. “J’ai travaillé pour pou- voir m’en acheter une et après cela, j’étais obligé de faire les dessins pour faire fonctionner la machine”, explique-t-il. Depuis, il dessine des embrayages, des petits mécanismes ou des pièces pour imprimante 3D justement. En finale nationale, il a été opposé aux 12 concurrents des autres régions de métropole. Les sélections portaient notamment sur le passage de plans 2D en 3D, l’examen d’une pièce pendant une heure puis sa reconstitution, et le

rendu avec animation : ce sur quoi il s’est distingué du concurrent d’Occita- nie, arrivé deuxième. “C’était dans un mouchoir de poche”, reconnaît le Bison- tin. Il avait préalablement travaillé avec la candidate régionale de 2016, Isabel- le Faggianelli, également médaillée. “Notre région s’illustre souvent dans le dessin industriel, en raison de son savoir- faire développé avec la Suisse voisine.” Dans ce contexte de compétition de haut niveau, les préparations physiques et mentales voulues par l’organisation

Worldskills ne lui ont pas été si inutiles. “C’est vrai que je n’étais pas motivé pour aller courir le samedi, mais finalement cela a aidé.” La prochaine étape, pour lui, sera donc les épreuves européennes (Euroskills) qui se dérouleront à Buda- pest du 26 au 28 septembre 2018. “On avait moins de chance de gagner aux Internationales face aux Coréens, on se concentre donc sur l’Europe”, conclut Adrien, qui a déjà repris les entraîne- ments. n S.G.

souvent lauréate dans le domaine.

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