La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

l Moncley Toujours dans la même famille Moncley, le joyau dominant l’Ognon À une vingtaine de minutes de Besançon, Moncley est sans doute la plus belle maison de la basse vallée de l’Ognon. Les visites y sont organisées un dimanche sur deux en période estivale.

L’ homogénéité du châ- teau de Moncley tient sans doute au fait que l’édifice est un resca- pé de l’histoire. Construit à par- tir de 1778 par le marquis Ter- rier de Santans - qui a donné son nom à un hôtel particulier de la Grande rue à Besançon, aujour- d’hui siège de la Société Généra- le -, le château de Moncley a tra- versé sain et sauf les vicissitudes de la Révolution française. Une fois la Restauration rétablie, le fils dumarquis a poursuivi l’œuvre du père qui avait confié la réali- sation de cette “maison de cam- pagne” à l’architecte Bertrand, le même qui réalisa à Besançon l’église Saint-Pierre. Le château de Moncley a été édi- fié sur les terres d’une ancienne seigneurie dont les premières mentions remontent au XIII ème siècle. Il ne reste rien de la mai- son forte de l’époque, si ce n’est l’emplacement du puits au milieu du parc. François-Félix-Bernard Terrier de Santans, marquis de Moncley, hérite de ces terres en 1776. Le président à mortier du parlement de Franche-Comté qu’il était décide alors d’édifier là ce qui sera la résidence d’été de la famil- le. La cohérence de Moncley s’ex- plique sans doute aussi par le fait que depuis sa construction il y a près de 230 ans, le château n’est jamais sorti de la famille. Il appar- tient aujourd’hui à Marie-Calixte Bordeaux-Groult, descendante directe du marquis. La proprié-

Côté vallée de l’Ognon, Moncley offre sa remarquable rotonde surmontée d’ardoise.

Besançon” observe Frédérique Coobar, chargée de mission cul- ture-tourisme à laVille de Besan- çon. Inspirée par Vaux-le-Vicomte, modèle que l’on retrouve notam- ment à Champlitte, la rotonde couverte de tuiles en ardoises est le marqueur principal de Mon- cley. Pour donner un aspect un peu rustique et campagnard à la façade, les pierres sont brochées et non bouchardées. Une corniche et des modillons longeant toute la façade renforcent le caractère

taire aime toujours à venir séjour- ner aux beaux jours dans cette vaste demeure entourée d’un parc clos de 8 hectares. L’architecture de Moncley fait la part belle au néoclassique qui faisait alors fureur à la fin du XVIII ème siècle. “C’est l’époque où on a redécouvert et revisité l’Antiquité. La Révolution va empêcher la fin des travaux, qui ne reprendront que sous la Res- tauration avec le fils aîné du pro- priétaire, Charles-Suzanne Ter- rier de Santans qui sera maire de

de l’édifice. “Il paraît que Terrier de Santans avait prévu de faire construire une route privée qui aurait mené du château à Besan- çon.” À l’arrière du bâtiment, la cour d’honneur répond à la roton- de avec son remarquable péri- style à chapiteau ionique, qui n’est pas sans rappeler celui du théâtre Ledoux ou de l’église Saint-Pier- re à Besançon. De part et d’autre du château, des dépendances abri- tent les anciennes cuisines et les écuries d’un côté, et la ferme de l’autre, toutes deux surmontées d’emblématiques tours au style médiéval ayant servi de pigeon- niers. À l’intérieur, la même cohérence, avec du mobilier 100 % époque Louis XVI. “Un des attraits majeurs de Moncley, ce sont ses papiers peints d’origine, remar- quablement conservés” note Fré- dérique Coobar. La balustrade en stuc domine l’impressionnant ves- tibule de l’entrée. L’escalier monu- mental mène aux chambres, petites et intimes. En bas, dans la salle de la Roton- de tout en arrondis se dressent

des tables rondes.Moncley se loue pour les cérémonies de mariage. Cinq mariages sont programmés cet été. Pour une centaine de convives, la location se situe entre 2 000 et 2 500 euros la soirée (trai- teur et vaisselle non compris). L’occasion unique de se marier dans un endroit d’exception. La visite n’est pas terminée : après avoir jeté un œil dans la petite chapelle privée où se tiennent encore quelques cérémonies de baptêmes pour la famille des pro- priétaires, retour dans les dépen- dances où, intactes dans leur jus, se visitent les anciennes cuisines du XVIII ème siècle avec leur four à pain et leurs accessoires. Des- cente ensuite dans les immenses caves voûtées du château et sor- tie du côté de l’adorable ferme et basse-cour où l’actuel gardien y élève un tas de volatiles. Si les fortes chaleurs sont accablantes, il y a toujours la possibilité de demander au gardien de piquer une tête dans le magnifique bas- sin transformé en piscine privée de 10 m par 13. On ne sait jamais… n J.-F.H.

À l’entrée, le visiteur est accueilli dans l’impressionnant vestibule.

Le petit salon est entièrement décoré de meubles originaux d’époque Louis XVI.

Visites sur inscription à l’office de tourisme de Besançon Renseignements au 03 81 80 92 55

À l’étage, les chambres sont tapissées de remarquables papiers peints d’époque.

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