La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Fête des Pères 17 juin 2012

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2, 50 €

N° 133

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

JUIN 2012

LÉGISLATIVES 2012 LA BATAILLE TOUS LES CANDIDATS DÉCLARÉS ONT ÉTÉ SOUMIS AU QUESTIONNAIRE DE LA PRESSE BISONTINE

Françoise Branget sur la 1 ère et Jacques Grosperrin sur la 2 ème circonscription devront se défaire de leurs adversaires dans un climat plus favorable à la gauche cette année.

LE DOSSIER en p. 19 à 30

ARGENT L’ÉVÉNEMENT p. 6 et 7 POMPIERS DU DOUBS : Budget : y a-t-il le feu à la maison S.D.I.S. ?

TRAVAUX

p. 18

Tramway, les indemnisations Les commerçants n’y croient guère

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-bisontine.fr - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

L’Union des commerçants dans ses nouveaux murs

Le parking souterrain Cassin payant après 2 heures l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Anguille Le Front National est un parti démo- cratique puisque ses partisans sont en droit de concourir aux différenets élec- tions en France. Mais démocratique ne signifie pas pour autant respectueux de la démocratie et de ses règles qui apel- lent le débat et attendent la contradic- tion. Notre dossier consacré ce mois-ci aux législatives dans le Grand Besan- çon en est une preuve de plus. Tous les candidats connus au jour de notre bou- clage ont été sollicités pour répondre de manière équitable à nos questions. Tous ont répondu à nos sollicitations sauf un, telle une anguille, qui s’est lamentablement défilé et pire, n’a jamais donné suite à nos innombrables appels, messages et autres mails . Pourquoi ? Parce que moins le F.N. parle, mieux il se porte. Surfant sur les peurs et les rejets, réitérant à l’envi les vieux remugles et les antiennes, il refuse de se dévoi- ler au grand jour. Ses candidats d’ailleurs que l’on ne voit s’impliquer dans la vie publique qu’à l’occasion de ces élec- tions, sont le reste du temps insigni- fiants, isolés et repliés sur leurs posi- tions étriquées. Robert Sennerich, Sophie Montel et consorts sont tous du même tonneau : vociférant quand on ne les sonne pas, fuyants quand on leur don- ne une tribune. La peur du vide sans doute. Du Front de gauche à Debout la République, on a affaire pour ces légis- latives à des candidats, parfois anec- dotiques, parfois sans grandes idées sinon celles de leur parti ou seulement guidés par leur idéologie. Mais sincères. Car en tout combat politique il y a for- cément une part de vérité. Un seul par- ti, celui d’extrême droite, adopte l’attitude méprisable, et dangereuse car subtile, de l’esquive, du faux-fuyant et au fond, de la veulerie. Voter F.N., c’est se pré- cipiter tête première dans un miroir aux alouettes. Mais si tous les électeurs du F.N. sont respectacles et leur appel à entendre, le choc est rude pour ceux qui croient faire avancer le débat en votant pour les candidats soutenus par Marine Le Pen. Il suffit pour cela de constater à quel point les seuls élus F.N. qui sont parvenus au pouvoir dans le passé, dans quelques municipalités du Sud, se sont totalement fourvoyés et ont essoré leur ville par la calamiteuse gestion des affaires publiques menée par ces “responsables politiques” plus à l’aise en donneurs de leçons qu’en gestionnaires réalistes. Jean-François Hauser Éditorial

C hasser les voitures-ven- touses du parking sou- terrain de la place Cas- sin à Planoise, telle est la volonté des commerçants et de la Ville de Besançon. Au total, ce sont 62 places régle- mentées gratuites pendant deux heures qui sont propo- sées. Au-delà, elles seront payantes 0,60 euro les demi- heures suivantes et 5 euros maxi pour 24 heures Une bar- rière sera installée. Les 388 autres places demeurent gra- tuites et en accès libre. Sous le magasin Intermarché, de trop nombreux automobilistes avaient

confondu ce souterrain pour un parking privé… surveillé jour et nuit. Des jours durant, des auto- mobiles y stationnaient, obli- geant les autres à se garer loin de lʼentrée. Conséquence, la ville de Besançon le rend payant sur demande du magasin Inter- marché et de son représentant pour laisser libre ces espaces aux consommateurs venus fai- re leurs emplettes à Cassin. “Lʼobjectif est de permettre aux clients de se garer à proximité de lʼescalator afin dʼaccéder facilement à la galerie com- merciale” concède Raymond Bernard, président du conseil

dʼadministration dʼIntermarché qui évalue à environ 2 000 le nombre de personnes venus faire leurs courses dans cette galerie commerciale. Soit envi- ron 600 000 à lʼannée. Lʼadjoint au commerce Jacques Mariot était là pour rappeler que la Vil- le nʼavait rien à gagner finan- cièrement en rendant payant ce lieu. Le conseil consultatif dʼhabitants (C.C.H.) était éga- lement de la partie. Il a deman- dé à ce que les trottoirs, visi- blement peu visibles, soient peints. Cela sera fait assure la Ville.

Jérôme Cart, président de l’Union des commerçants (photo archive L.P.B.).

A près une longue pério- de dʼincertitude, obli- gée de quitter ses murs “historiques” de la rue Gus- tave-Courbet, lʼUnion des com- merçants de Besançon a enfin trouvé une nouvelle adresse. Cʼest au 25, rue Mégevand que son siège est désormais installé. Une vitrine moins visible, certes, mais des locaux plus fonctionnels selon Jérô- me Cart, son président. Seul hic : le loyer excessivement bas que lʼUnion payait jusque- là rue Courbet (à peine 120 euros par mois), est sen- siblement plus haut rue Mége- vand : 660 euros. “On avait promis à la Ville de quitter la rue Courbet avant le 30 avril, on lʼa fait. Mais pour trouver ce local, on sʼest débrouillé tout seuls comme des grands. Le problème, cʼest le budget alloué au loyer. On doit débour- ser 6 500 euros de plus par an. Les frais liés à ce chan- gement de local nous coûtent 9 000 euros.” Conséquence : lʼUnion devra faire des choix cette année sur le plan bud- gétaire. “Sur les exercices 2012 et 2013, nous devons finir dʼapurer les dettes que nous avait laissées notre pré-

décesseur. Il faut que nous fassions 20 000 euros de résul- tat positif. Donc, nous ferons des choix en éliminant tout ce qui nʼest pas prioritaire pour nous. On devra arrêter de financer lʼoffice municipal du commerce par exemple” pré- vient Jérôme Cart. Sur le plan des recettes, lʼUnion des commerçants peut comp- ter sur un total de 340 000 euros : 45 000 euros dʼadhésions, 80 000 euros de recettes pour la braderie dʼété, 66 000 pour la braderie dʼautomne, etc. Une des priorités actuelles de lʼUnion des commerçants est de soutenir ses adhérents tou- chés par le chantier du tram. À ce titre, lʼUnion a initié une action originale avec les ser- vices de lʼÉtat, destinée à mettre en place des actions de soutien et dʼaides aux com- merçants, notamment un grou- pement dʼemployeurs pour mutualiser les compétences des salariés de ces com- merces. “Jʼai dit depuis long- temps aux responsables du tram quʼils sous-estimaient le problème. Cʼest pour cela quʼon a décidé dʼinitier nous- mêmes des actions.”

Raymond Bernard, président du conseil d’administration d’Intermarché, en compagnie de l’adjoint au commerce, indique les places réservées aux clients.

Le portrait du maire mis à prix 5 000 euros

U ne peinture acrylique sur P.V.C. de 2,44 m par 1,22 m, colorée, contemporaine, originale. Le sujet lʼest tout autant puisquʼil sʼagit dʼun portrait de…Jean-Louis Fous- seret tenant une paire de ciseaux dans chaque main, sʼapprêtant à couper ce qui ressemble à une banderole de fête foraine. Lʼœuvre est signée Sabien Wit- teman, une artiste originaire des Pays- Bas.Ce tableau du maire est en vente 5 000 euros sur le site Internet de MʼArt Office dédié à lʼart contemporain. On se souvient quʼil avait suscité la controver- se lors de sa présentation à Besançon en 2010 dans le cadre de lʼexposition Made In Pavé organisée par le Pavé dans la Mare qui avait accueilli pour ce

projet des artistes en résidence dont Sabien Witteman. La polémique a été alimentée principalement par des élus de lʼopposition municipale. Ils sʼinterrogeaient sur lʼinnocence du choix du sujet sachant que le Pavé est sub- ventionné par la Ville de Besançon. La critique perd de son sens si lʼon sʼintéresse dʼun peu plus près au travail de Sabien Witteman. Cette artiste est connue pour son travail sur les hommes dʼaffaires et les hommes politiques. Ses portraits sont critiques, provocateurs, ironiques souvent. Lorsquʼelle a sollici- té Jean-Louis Fousseret, celui-ci aurait longtemps réfléchi avant de se prêter au jeu. Le résultat ressemble à tout sauf à un portrait officiel.

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : David Aubry, Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2012 Commission paritaire : 1112i80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, les candidats, F.J. Médias, Musée du Temps, S.D.I.S. 25.

La peinture est signée Sabien Witteman.

L’INTERVIEW DU MOIS

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RELIGION

Monseigneur Lacrampe “Il faut éviter le choc des ignorances”

Monseigneur André Lacrampe est en poste à Besançon depuis 2003.

L’archevêque de Besançon saisit l’occasion de la béatification prochaine du père Lataste à Besançon pour faire le point sur la position de l’Église sur les problématiques actuelles de la société.

Je remarque aussi que l’Église est loin d’être absente du monde des jeunes. Chaque année, 450 jeunes font leur confirmation, un chiffre qui n’est pas en baisse. Les baptêmes eux aus- si se portent bien : il y en a eu par exemple 310 pour le seul jour de Pâques, dont 14 adultes et 38 enfants en âge sco- laire, le reste étant des bébés. C’est aussi à nous, communauté chrétien- ne de faire place aux jeunes. De ce point de

politiques dans le souci du bien com- mun et sur la place de la personne humaine. J’estime aussi que dans tous les projets politiques qui se confron- tent en ce moment il peut y avoir une part de vérité qu’il faut savoir entendre, connaître et comprendre. À l’occasion de la présidentielle, on avait appelé à la vigilance des candidats sur une dou- zaine de points (le nucléaire, la biolo- gie, la bioéthique…) qui nous parais- sent importants. On rappelle nos principes, on ne les impose pas. On continuera aussi à rappeler notre conception de l’homme dans la socié- té avec ce souci de ne pas s’enfermer dans notre pays mais de penser Euro- pe et de penser monde. M gr A.L. : Depuis le concile Vatican II, ce dialogue existe, dans l’idée de bâtir avec l’autre une terre fraternelle. Nous ne sommes pas naïfs pour autant.Mais l’objectif de ce dialogue qui s’établit aussi dans le diocèse, c’est bien la connaissance de l’autre. Dans ce domai- ne, on n’a pas à susciter des peurs, mais à réveiller les consciences. Peut- être que je fais un rêve, mais je crois que les efforts que nous entreprenons en ce sens en France peuvent avoir un impact dans d’autres régions du mon- de. Il faut bien sûr éviter un choc des civilisations mais également un choc des ignorances. C’est pourquoi le tra- vail sur la culture religieuse devrait toucher tout le monde. L.P.B. : Le dialogue interreligions porte-t-il ses fruits à votre avis ?

garde tout son sens aujourd’hui. Ce message doit nous tourner aussi vers les personnes atteintes psychologi- quement. La prison n’est pas qu’un lieu, il y a des gens qui sont prison- niers d’eux-mêmes et cela doit nous pousser à être tout aussi attentifs à ces personnes fragiles affectivement pour leur permettre de semettre debout. Voilà aussi le message du père Latas- te. Dans la société actuelle, il n’y a pas que l’économie. La société doit être attentive avant tout à la place de l’homme. Le message du père Latas- te déborde la conscience chrétienne, elle touche la conscience humaine. Des gens qui sont agnostiques m’ont dit que cet itinéraire les questionne. Je dis à tout le monde de découvrir cet itinéraire. Viens, vois et va ! M gr A.L. : Depuis 2000 ans, l’Église vit de rassemblement en rassemblement, tous les dimanches. Là, c’est un ras- semblement singulier que cette béa- tification qui a une portée internatio- nale, universelle. Cela contribue à faire vivre l’Église qui se porte plutôt bien ici. Le jour de la Pentecôte, 50 adultes seront confirmés. Mi-avril, 800 per- sonnes des mouvements et associa- tions de laïcs étaient réunies à Vercel. La grande question actuelle, c’est quel- le posture de chrétien avoir dans notre société laïque marquée par différentes quêtes de sens religieuses. Notre res- ponsabilité à nous, c’est d’aider le chré- tien à réfléchir sur sa posture dans cette société pluriculturelle. L.P.B. : Comment va l’Église d’aujourd’hui dans le diocèse de Besançon ?

L a Presse Bisontine :Vous avez récem- ment alerté votre confrère l’évêque d’Autun des agissements d’un abbé de son diocèse qui intervient “sans autorisation” dans le Haut-Doubs. Qu’est-ce qui a justifié votre réaction ? Monseigneur André Lacrampe : J’ai juste voulu éveiller les consciences qu’un prêtre, Jean-Noël Zorzi, intervient dans notre diocèse sans aucune mission ni autorisation. Cela a entraîné quelques troubles chez des fidèles du pays maî- chois. Toutes les libertés sont sauve- gardées mais ce prêtre intervient sans aucun mandat et ne fait pas œuvre d’unité. Je l’ai indiqué à l’évêque d’Autun pour qu’il le rappelle chez lui. C’est un électron libre qui voue semble-t-il un culte excessif à Marie. Son initiative n’a pas ma bénédiction, je l’ai signifié à l’évêque d’Autun pour que tout rentre dans l’ordre. L.P.B. : La béatification du père Lataste (voir ci-contre) devrait réunir des milliers de per- sonnes à Micropolis le 3 juin. Un vrai événe- ment pour vous ? M gr A.L. : C’est un vrai événement spi- rituel qui nous permet de découvrir l’itinéraire humain et spirituel de Jean- Joseph Lataste. Cet événement est l’occasion de découvrir cette figure qui a décrit la société que dépeignait Vic-

tor Hugo. Il plonge au cœur du XIX ème siècle au milieu de cette prison de Cadillac où 400 femmes sont enfer- mées pour infanticide, vol ou prosti- tution, et il invite à ce que justice se fasse mais en même temps il leur dit que Dieu les regarde toujours avec amour car toute personne est appelée à être réhabilitée et qu’elle peut connaître un nouveau départ. De là, il adresse ce message à la société civi- le. Cet apôtre des prisons arrivera fina- lement à convaincre largement que la réhabilitation peut exister.

“On rappelle nos principes, on ne les impose pas.”

vue-là, les espaces de parole ne man- quent pas : J.O.C., mission étudiante, scouts (il y en a plus de 1 000 en Franche-Comté),M.R.J.C. pour lemilieu agricole, groupes d’aumônerie, etc. L.P.B. : Qu’en est-il de la vocation des prêtres dans le diocèse ? M gr A.L. : Il y a aujourd’hui 8 jeunes en formation en vue d’être prêtres. Donc ce n’est pas le désert. C’est sans dou- te insuffisant, mais depuis 2000 ans c’est insuffisant… Dans ce monde de conflits, les messages d’amour, de fra- ternité, de cordialité et d’espérance sont plus que jamais essentiels. Nous nous devons d’être des professionnels de l’espérance dans les lieux où la désespérance s’infiltre. L.P.B. : Un archevêque comme vous peut-il faire de la politique ? M gr A.L. : Il y a toujours des messages à faire passer y compris aux hommes

L.P.B. : Un message tou- jours d’actualité ? M gr A.L. : Plus que jamais. Il n’y a jamais eu autant de per- sonnes en prison qu’aujourd’hui. Je leur rends d’ailleurs visite chaque année à la maison d’arrêt de Besançon, de Lure et de Vesoul. Le mes- sage du père Latas- te peut pousser ces personnes à faire la vérité sur leur vie et sur leur itinéraire. Ce message autour de la réhabilitation

“Nous devons être des professionnels de l’espérance.”

Propos recueillis par J.-F.H.

BESANÇON

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Jean-Michel Bourque (à gauche), responsable de la communication et Claude Gonin, économe du diocèse, travaillent depuis octobre dernier à l’organisation de l’événement. Le père Lataste est le fondateur des dominicaines de Béthanie. Mort en 1869, son procès de béatification avait démarré en 1937.

RELIGION

Béatification du père Lataste

Une première dans l’histoire religieuse locale Avec la béatification du père Lataste qui sera célébrée le 3 juin à Micropolis, c’est la première fois qu’un événement d’une telle envergure se déroule en Franche-Comté. Près de 5 000 fidèles attendus.

P Cet événement est à mettre au crédit, n’en déplaise à ceux qui le stigmatisent, du pape Benoît XVI. C’est lui en effet qui a décidé que dorénavant, les cérémonies de béatification ou de canonisation ne se passeraient plus systématiquement auVatican et seraient “décentralisées” dans les régions ou les pays où le futur bienheureux ou saint a marqué les esprits de son empreinte. S’il n’est pas originaire de Franche-Comté et si il y est encore largement méconnu, le père Jean-Joseph Lataste, surnommé “l’apôtre des prisons” y est profondé- ment associé grâce aux liens qu’il a tissés avec l’ordre des dominicaines de Béthanie, aujourd’hui installées àMont- ferrand-le-Château. C’est là que repo- se ce moine qui a fait de l’accueil des “perdues” (anciennes prisonnières, prostituées…) un sacerdoce. Le procès en béatification du père Lataste est donc arrivé à son terme

de l’extérieur et des bus convergeront des quatre coins de la région pour Besançon. “Il y aura 4 500 places assises à Micropolis. Les halls qui seront amé- nagés à la manière d’une grande égli- se peuvent accueillir sans problème autant de monde, voire plus. Il ne faut pas que les gens aient peur de venir” ajoute Jean-Michel Bourque, chargé de communication au diocèse. Des visites du couvent de Béthanie à Mont- ferrand-le-Château sont également programmées la veille au matin. Le budget de cet événement avoisine les 120 000 euros, payés pour moitié par le diocèse de Besançon et pour l’autre moitié par l’ordre des domini- cains. L’accès est bien sûr gratuit, les organisateurs comptent sur une quê- te rapportant environ 20 000 euros. “Ce n’est pas une opération commer- ciale ou marketing que nous organi- sons, le but n’est évidemment pas de gagner de l’argent, c’est juste un grand

à me louper pour le coup sourit Clau- de Gonin. Entre ce que demande Rome et toutes les inconnues qu’on ne peut pas maîtriser, c’est assez compliqué à gérer. Dans les 15 derniers jours, ça risque de sérieusement se bousculer. Mais on va y arriver” assure l’économe du diocèse. Le jour J, c’est près de 5 000 fidèles qui devraient affluer à Besançon, dont une quinzaine d’évêques et de cardi- naux, une cinquantaine de membres de la famille du religieux originaire de Gironde, plusieurs centaines de domi- nicains venus de France et de l’étranger, le nonce apostolique (ambassadeur du Vatican en France) Luigi Venturi et le cardinal romainAngeloAmato qui pré- sidera cette cérémonie qui se tiendra à 15 heures dans les halls de Micro- polis libérés quelques jours aupara- vant par la Foire comtoise. Quatre hôtels de Besançon ont été réservés entièrement pour les visiteurs venus

après avoir démarré en…1937. Soixan- te-quinze ans de procédure qui trou- veront leur aboutissement le 3 juin à Micropolis où la célébration de béati- fication (acte par lequel le pape auto- rise le culte public d’un baptisé défunt) devrait réunir près de 5 000 personnes. Et c’est donc au diocèse de Besançon que le Saint-Siège a confié la lourde tâche d’organiser les festivités. Une véritable prouesse qui ne doit souffrir

aucune improvisation. C’est à Claude Gonin notamment (l’économe du diocèse), et à des dizaines de bénévoles que revient la res- ponsabilité de l’organisation. Pour lui qui prend sa retrai- te fin juin, c’est le der- nier moment fort de sa carrière au diocè- se. “Je n’ai pas intérêt

“Ce n’est pas une opération commerciale.”

moment d’Église que nous devrions vivre. Un événement qu’on organise pour la première fois et sans doute la dernière fois de notre vie” commente Claude Gonin. Pour l’organisation de l’événement, près de 300 bénévoles sont mobilisés. J.-F.H.

L’ÉVÉNEMENT

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POMPIERS : Y A-T-IL LE FEU À LA MAISON S.D.I.S. ?

La décision récente prise par les pompiers du Doubs de ne plus assurer gratuitement les interventions pour destruction de nids de guêpes est compréhensible tant elle mobilise de temps aux soldats du feu au détriment de leurs missions premières. Seulement, cette mesure cache aussi un véritable souci pour le service départemental d’incendie notamment à cause de l’ambitieux plan de modernisation des casernes entrepris il y a quelques années. Ce plan se traduit à Besançon par la mise en service quasi-simultanée des deux nouveaux centres de secours, l’un à Chalezeule qui sera inauguré le 20 juin, l’autre à la Grette qui entrera en service au cours de l’été. Le point sur un service plébiscité par les habitants du Doubs mais dont l’utilité première ne doit pas justifier des dépenses excessives. Ses dirigeants en sont conscients et serrent la vis. et de secours (S.D.I.S.) de faire des économies. Le budget des pompiers ne cesse d’augmenter,

FINANCES

42 millions de budget Les pompiers au régime sec ? Les pompiers du Doubs ont décidé de ne plus intervenir gratuitement pour la destruction des nids de guêpe. Une mesure symbole qui marque la volonté du S.D.I.S. de maîtriser ses dépenses. Le point.

L e service départemental d’incendie et de secours du Doubs connaît “une situation financière tendue.” Le constat est fait par le colonel André Benkemoun, le directeur départemental du S.D.I.S. et par Léon Bessot, son pré- sident. Un réexamen complet des mis- sions du service est en cours et d’ores et déjà les responsables des pompiers ont décidé de “consacrer les ressources du S.D.I.S. aux interventions de son cœur de métier.” Alors tout ce qui pour- ra alléger ses dépenses est bon à prendre. Parmi les premières mesures annon- cées par les pompiers du Doubs, l’abandon d’un service jusque-là gra- tuit qui a été particulièrement sollici- té l’an dernier : la destruction des nids d’hyménoptères (guêpes, frelons…). “Nous avions réalisé 1 845 interven- tions en 2010 dans le Doubs, nous en avons fait 6 100 l’an dernier. Le cœur de métier des pompiers, c’est l’urgence, les secours à personne, les accidents, les

crèches, les centres de vacances. Ou alors les maisons de retraite, les centres d’accueil de handicapés” illustre le colo- nel Benkemoun. Les interventions dites de confort sont désormais terminées. Le coût de ces missions anti-nids de guêpe a été évalué “entre 150 000 et 200 000 euros” pour l’an dernier. Une paille par rapport au budget global du S.D.I.S. qui avoisine cette année les 42 millions d’euros, mais un symbole d’économies. Le gain, il se mesure sur- tout en termes de moyens humains. Pour ces 6 100 interventions de l’an dernier, c’est 12 000 pompiers en cumu- lé, mobilisés pendant 1 h 30 à chaque fois. “La stratégie n’est pas de dire on se crée une recette supplémentaire en facturant la prestations, mais de réa- liser une économie.” L’année 2012 sera donc celle des “ajus- tements budgétaires” pour les pompiers du Doubs.Ajustements qui annoncent d’autresmesures de restrictions, notam- ment en moyens humains. “À partir de 2013, on va voir pour baisser nos effec- tifs. Sur un certain nombre de centres de secours, il y aura besoin de moins d’activité” avance le colonel Benke- moun. Le S.D.I.S. du Doubs emploie 400 pompiers professionnels et mobi- lise 2 200 pompiers volontaires. Des réajustements sont aussi programmés pour “avoir des pompiers volontaires là où on n’en a pas assez.” Pour assurer ses investissements futurs, la direction du S.D.I.S. est à la recherche de financements. “On rencontre quelques difficultés en ce moment pour trouver des banques qui financent nos projets. Hélas, le S.D.I.S. n’échappe pas au contexte actuel” reconnaît Léon Bessot. Y a-t-il pour autant le feu à la maison S.D.I.S. ? Non assurent les respon- sables départementaux. “Sur les 80mil- lions d’euros de plan immobilier que nous avions voté en 2006, nous avons déjà réalisé 55 millions, notamment avec les deux casernes de Besançon (voir page suivante). Mais les inves-

incendies. On continuera à faire ces prestations dans certaines conditions, mais on les facturera. Nous invitons les personnes concernées à faire appel à des prestataires privés” indique le patron du S.D.I.S. La destruction des nids a représenté en 2011 près de 23 % de l’activité totale des pompiers. En quatre ans, ces sorties pour nids de guêpes ont augmenté de 85 %. Désormais, après évaluation de la situation, la presta- tion sera facturée 75 euros par le S.D.I.S.,

Il faudra désormais payer pour une intervention contre un nid de guêpes (photo S.D.I.S. 25).

100 000 euros par an, contre 40 000 dans l’ancien système. Sans parler du changement récent de toutes les tenues des pompiers, jugé superflu par cer- tains. À l’heure des vaches maigres, le débat sur le coût des pompiers risque de surgir à nouveau sur le plan poli- tique. J.-F.H.

tissements 2012 ne seront engagés que si on a les financements.” Sur 19 mil- lions d’euros d’investissement votés dans le budget 2012, il enmanque enco- re 7 que les instances départementales tentent de décrocher auprès des banques. “On n’en a trouvé que 3 pour l’instant” avoue Léon Bessot. Les tra- vaux prévus cette année dans les casernes des Hôpitaux-Vieux et de Saint-Maurice-Colombier ne seraient pourtant pas remis en cause. La situation financière du S.D.I.S. pour- rait relancer le débat sur son coût, débat qui avait déjà créé quelques ten- sions au sein du Conseil général du Doubs (principal financeur des pom- piers) en fin d’année dernière. Le lea- der de l’opposition Jean-François Lon- geoavait lancé : “Il semble que nous donnions beaucoup plus au S.D.I.S. que pour l’amélioration des routes, cela peut paraître paradoxal. Le S.D.I.S. doit également être mobilisé dans la démarche d’économie et de fonction- nement et revoir sa demande départe- mentale et communale.” D’autres grosses dépenses ont récem- ment plombé le budget des pompiers ces derniers temps : “Nous subissons des décisions nationales par rapport au volontariat, par rapport à la pres- tation de fidélisation pour les anciens pompiers, par rapport à la réforme de la filière : près d’1 million d’euros sup- plémentaire de charges salariales que nous avons à assumer” note Léon Bes- sot. 3,5 millions d’euros ont été inves- tis dans un nouveau système de radio avec un coût de fonctionnement de

un tarif volontairement supérieur à celui prati- qué par les quelques sociétés qui proposent ce service, entre 55 et 65 euros (voir ci-dessous). Seules les situations d’urgence oumettant en péril des publics fragiles (enfants, personnes âgées…) justifient désor- mais l’intervention gra- tuite des hommes du feu. “Dans les écoles, les

3,5 millions d’euros dans un nouveau système de radio.

Sachant que la destruction de nid de guêpe est payante, des pompiers volontaires ont créé leur société. C’est le cas de deux Valdahonnais qui inter- viennent jusqu’à Besançon. Le coût : environ 50 euros. M Michaël Billod et Stéphane Perrey sont pompiers volon- taires à la caserne de Valda- hon. Depuis plusieurs années, ils interviennent pour le compte du S.D.I.S. pour détruire les nids de guêpes et de frelons. Cette année, ils sont déjà intervenus deux fois, dont une à Besançon, pour détruire l’habitation de ces insectes nuisibles. Non pas en tant que pompiers volon- taires mais en tant qu’autoentrepreneurs. “Nous savions Nid de Les pompiers TENDANCE

Le colonel André Benkemoun fait tout pour optimiser le coût des pompiers, une force d’intervention très chère à toute la population.

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TRAVAUX L’actuelle caserne bientôt rasée Les deux casernes bisontines “presque” opérationnelles Près de 23 millions d’euros ont été investis dans la construction des deux nouvelles casernes. Celle de l’Est est déjà opérationnelle. La caserne de Brûlard entre en service cet été.

COMMENTAIRES Léon Bessot Il faudra trouver d’autres sources d’économies Le président du S.D.I.S. reconnaît les nécessaires économies à réaliser. Le budget du S.D.I.S. est tendu mais les pompiers assureront toujours un service de qualité promet-il.

L a Presse Bisontine : Pourquoi le budget des pompiers est-il si ten- du ? Léon Bessot : Nous avons deux bailleurs de fonds que sont les communes et les E.P.C.I., et le Conseil général. Et c’est le Conseil général qui apporte les “rallonges” quand c’est nécessaire. Le vote du budget du S.D.I.S. a été voté à l’unanimité malgré les réti- cences de certains élus. Mais il y a une recette sur laquelle nous sommes toujours confrontés à une difficulté, c’est le monde de la santé, le transport de personnes, qui ne veut toujours pas com- prendre qu’on doit leur faire payer nos prestations. Une convention entre le S.D.I.S. et le S.A.M.U. est prête depuis 2009, elle n’est tou- jours pas signée. J’ai relancé le préfet à ce sujet. Le dossier est entre les mains de l’A.R.S. L.P.B. : La rénovation des casernes va- t-elle pouvoir se poursuivre ? L.B. : Nous sommes au pic des investissements. Sur les 80 mil- lions d’euros d’investissement dans les casernes, nous en avons déjà engagé plus de 50. Logi-

d’intervention des pompiers s’allonge ou que moins de pom- piers ne se mobilisent. D’autres charges nouvelles pèsent sur le budget comme le coût du nouveau système d’alerte A.N.T.A.R.E.S. qu’on nous deman- de d’amortir sur moins de 7 ans. On va demander une dérogation pour l’étaler dans le temps. On va aussi être obligés d’acheter moins d’équipements (tenues, casques…) que prévu. Seulement, c’est le ministère de l’Intérieur qui nous impose des nouvelles tenues et ensuite, c’est au Conseil général de payer ! Il y aura besoin d’un vrai acte III de la décen- tralisation. L.P.B. : Faudra-t-il tailler dans les effec- tifs et les secours risquent-ils d’être moins efficaces à cause des économies annoncées ? L.B. : Déjà un certain nombre de S.D.I.S. ne remplacent plus les départs. Ici, les réductions d’effectifs ne sont pas encore à l’ordre du jour. Nous avons aus- si fait passer le nombre de véhi- cules de 730 à 680. Mais même si le S.D.I.S. a du mal à joindre les deux bouts et qu’il faudra trou- ver d’autres sources d’économies, on apporte un service plus effi- cace qu’il y a cinq ans. Propos recueillis par J.-F.H.

quement, tout cela entraîne de gros intérêts d’emprunt. Nous allons poursuivre notre plan d’investissement. D’autres charges pèsent sur le S.D.I.S. Nous avons par exemple beau- coup insisté sur le volontariat ces dernières années.

“On va aussi être obligés d’acheter moins d’équipe- ments.”

Nous n’avons pas plus de volon- taires mais ils sont beaucoup plus intégrés. Avant, quand on avait besoin de 100 pompiers, on en avait 60 de disponibles. Aujour- d’hui, on en a 87, la présence s’est fortement accrue, et forcément, cela a un coût : 5 millions d’euros par an. Pour l’ouverture des deux nouvelles casernes à Besançon, on a dû créer 6 postes supplé- mentaires, c’était le minimum. Le Conseil général nous incite à faire des économies, c’est très dif- ficile, sauf à modifier le schéma départemental d’organisation des secours et accepter que le temps

La caserne de l’Est bisontin à Chalezeule est entrée en service le 4 avril (photos S.D.I.S. 25).

D eux centres de secours flambant neufs à la place d’une caserne vétuste. Le grand luxe pour Besançon ? Non, simplement une adaptation à la configu- ration actuelle de l’agglomération et une réponse au schéma départemental d’organisation des secours qui prône une réduction du temps d’intervention des pom- piers. “Le site actuel rues Antide-Janvier et Louise-Michel est vétuste et inadapté, il date de 1958. Dans les années cinquante, l’enjeu, c’était la Boucle. Depuis, la ville s’est métamorphosée, il y a Planoise, l’activité économique s’est étendue. Le centre de secours du centre ne répond plus du tout aux cri- tères actuels” observe le commandant Sébas- tien Freidig, chef du C.S.P. de Besançon- Centre et chargé de suivre cette double opération.

mées depuis l’ouverture de ce centre flam- bant neuf. “Le temps d’intervention depuis cette caserne va être réduit jusqu’à 10minutes de moins par rapport à avant” note le com- mandant Freidig. La nouvelle caserne Centre, rue Brûlard, accusera quelques semaines de retard par rapport au calendrier initial. “Elle sera opé- rationnelle au cours de l’été” avance le S.D.I.S. 74 pompiers professionnels et 70 volontaires seront attachés à ce centre de secours qui aura coûté deux fois plus cher, 15 millions d’euros. Une différence qui s’explique par le fait que le centre de secours de Besançon-Centre accueillera aussi l’état- major du groupement Ouest des pompiers, ainsi qu’un magasin logistique pour tous les pompiers du groupement, un atelier mécanique, le service de santé et de secours médical, puis le centre de repli du 18. De cette caserne, 7 200 interventions par an sont prévues, contre 3 800 depuis le centre de secours Est. La vétuste caserne de Besan- çon sera très prochainement rasée pour faire place, provisoirement, à une base-vie pour les travaux du tramway. Avec ces lourds investissements menés de front, les pompiers entrent dans une nou- velle ère des secours. Et pour le S.D.I.S., la sécurité n’a pas de prix. J.-F.H.

Léon Bessot, président du S.D.I.S. :

“Il y aura besoin d’un vrai acte III de la décentralisation.”

guêpes, gâteau à partager deviennent auto-entreprenneurs

Le centre de secours Est, implanté àChalezeule, vient d’entrer en fonction. Son inauguration est program- mée le 20 juin. 7,5 millions d’euros ont été investis dans cette caserne où sont désor- mais réunis 50 profession- nels et 62 volontaires, dont une trentaine en provenance des casernes de Roche, de Thise et de Chalezeule, fer-

7 200 interventions par an depuis Brûlard.

depuis deux ans que le S.D.I.S. allait faire payer la destruction. C’est tout naturellement que nous nous sommes posé la question d’intervenir en tant que privé” dit Michaël Billod. Après l’achat de matériel, de produit insecticide, ils sont opérationnels. Reste à savoir si 2012 sera une année à guêpes. En 2011, plus de 6 000 interventions ont été réalisées par les pompiers du Doubs. Leur rayon d’action va du Pla- teau (Saône-Mamirolle), le Haut- Doubs et Besançon. Le prix est de 50 euros et 60 euros pour une intervention à Besançon.

Michaël Billod a investi dans une tenue pour déloger guêpes et frelons chez vous pour environ 50 euros.

Encore deux bons mois de travaux pour

Renseignements : M.B. guêpes : 07 87 66 51 92 ou S.O.S. guêpes : 06 12 64 67 90

la caserne Besançon- Centre rue Brûlard.

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DÉBAT

Abattage des arbres quai Veil-Picard

La tronçonneuse a ouvert des perspectives Alors que la coupe des platanes avait provoqué un tollé, l’Agglo reçoit désormais des courriers de personnes qui souhaiteraient que les arbres ne soient pas replantés quai Veil-Picard au nom de la perspective architecturale.

L a contradiction est dans la natu- re humaine. En 2011, les voies se sont élevées contre l’abattage des platanes du quai Veil-Picard, abattage programmé en janvier dernier dans le cadre du chantier du tram. En signe d’opposition, il y a eu des pétitions signées par plus de 3 000 personnes, des coups de gueule, et des vives réactions de la part des élus d’Europe Écologie- Les Verts indignés par la disparition de ce patrimoine “biologique et urbanis- tique”.

Or, trois mois plus tard, si les tronçon- neuses ont modifié le paysage, elles ont aussi contribué à faire changer d’avis certains Bisontins. C’est le cas de Nico- le, une habitante du quartier qui se fraie un passage sur ce qui reste du trottoir du quai Veil-Picard défoncé par les engins de chantier. Il y a quelques mois, elle a signé une pétition pour protester contre la coupe des platanes. “Mais aujour- d’hui, malgré la présence des grues, je reconnais que l’absence des arbres nous ouvre de jolies vues sur la ville que nous

EN BREF

n’avions pas avant. C’est pas mal” dit- elle. Cette Bisontine n’est pas la seule à être de cet avis. La communauté d’agglomération du Grand Besançon qui porte le projet du tram a reçu des courriers de la part de personnes qui apprécient la perspecti- ve des quais. “Ce ne sont pas forcément des riverains, mais des gens qui trou-

qui vivent au premier étage ont retrou- vé de la luminosité dans leur apparte- ment.” Le désagrément, “ce sera l’été, car ça risque de plomber sur le quai sans les feuillages” sourit la commerçante. Dans le quartier, l’idée d’une pétition contre le replantage des arbres circule désormais. Mais elle sera aussi ineffi- cace que celles qui avaient pour but de s’opposer à leur coupe. En effet, la C.A.G.B. va replanter 60 tilleuls (il y avait 89 platanes) quai Veil-Picard, espa- cés de 8 mètres chacun entre Canot et la rue Marulaz. Les feuillus atteindront 7 mètres de hauteur à terme. La der- nière partie jusqu’au Pont Battant ne sera pas végétalisée car c’est là que se trouvera la future station. L’Agglo satis- fera ainsi toutes les personnes favorables aux arbres. Il y en a. “Nous recevons aussi des courriers en ce sens” conclut la collectivité. T.C.

Marché Le prochain “Marché des arts” organisé par l’association Tambour Battant aura lieu dimanche 3 juin, place de la Révolution à Besançon. Renseignements sur http://tbattant.free.fr /spip/ Cheval L’opération de collecte des détritus par attelage à cheval sur les berges du Doubs et les promenades du centre-ville a lieu depuis le 2 mai et se prolongera jusqu’au 26 septembre, à raison d’un passage le mercredi après-midi et le dimanche matin. En 2011, environ 6 tonnes de déchets divers et 4,2 tonnes de verre ont été collectées. L’objectif de réinsertion sociale de personnes s’avère également réussi avec 12 personnes ayant bénéficié du dispositif. Le parcours débute au Chamars, emprunte les berges, se poursuit par l’esplanade des Droits de l’Homme, la promenade Granvelle, le square Sarrail, la promenade Micaud pour se terminer par la promenade de l’Helvétie. Rens. 03 81 41 53 14. Amitié S.O.S. Amitié “recrute. L’Association recherche de nouveaux écoutants pour renforcer son équipe de bénévoles, qui assurent une écoute anonyme 24 heures sur 24 et 365 jours par an. L’association, avec l’intervention de psychologues, assure une formation permettant l’écoute au téléphone de personnes en détresse, selon une charte rigoureuse. Elle reçoit actuellement les candidatures de personnes motivées, dans la perspective d’une formation à l’automne 2012. Renseignements au 03 81 52 17 17. pied de la tour bastionnée de

vent que finalement ce serait bien de ne pas replanter d’arbres à cet endroit” indi- quent les services de l’Agglo. “On voit jusqu’à la cité universitaire qui a été refaite, on voit la colline de Chaudanne. Avant, tout cela était caché par les arbres. Franchement, c’est beau” remarque une com- merçante du quai Veil- Picard. Elle ajoute : “En plus, je pense que les gens

“De jolies vues sur la ville.”

Pour l’instant, les engins de chantier occupent le quai Veil-Picard.

INVESTISSEMENT Après l’incendie Optimisme au jardin botanique

années avec tous les jardins botaniques dumonde. Une sour- ce de savoir considérable. Mais ce fait divers pose une autre question : le jardin botanique de Besançon a-t-il encore un avenir ? “Ce jardin est l’un des plus vieux de France. Il date de 1580” pré- cise Anne Vignot, “mais il n’a jamais eu de place fixe dans la cité et a été déménagé une bon- ne dizaine de fois !” Toujours conservé malgré ce parcours tumultueux, ce jardin aujour- d’hui propriété de l’université de Franche-Comté compte à ce jour six salariés dont trois mis à disposition par la ville de Besançon qui apporte aussi son soutien logistique. “Aujourd’hui,

La question de l’avenir du jardin botanique de Besançon se pose déjà depuis de longs mois. Les dégâts subis lors du cambriolage dans la nuit du 13 au 14 avril ont remis ce débat au cœur de l’actualité. Malgré tout, pour l’équipe d’Anne Vignot, l’optimisme est de mise.

A vant l’incendie d’avril déjà, le jardin avait subi des vols avec effraction qui étonnent Anne Vignot, directrice depuis 2006 : “Ces vols sont l’œuvre de gens avertis ou qui connaissent les réseaux pour revendre” estime- t-elle. Des plantes ont été volées ainsi qu’un ordinateur, unmicro-

scope ou encore dumatériel per- fectionné pour jardiner et aus- si des livres. Une liste qui confor- te la directrice dans son idée. “Le plus embêtant est la des- truction de l’ index seminium ” poursuit-elle. Ce livre est en effet un catalogue recensant tous les échanges de semences effectués ces cinquante dernières

Le jardin jouxte des bâtiments universitaires vétustes.

Au cœur du campus, le jardin botanique de Besançon trouve- rait toute sa place. “Une meilleu- re visibilité, plus d’attractivité et un atout pour le développe- ment de tout le site” estime la directrice. Un projet qui semble faire l’unanimité, à ceci près qu’il n’interviendrait qu’en 2014 ou 2015, au moment du regrou- pement là-bas des services de l’université. D’ici là, en atten-

nous sommes ici place Leclerc avec des problèmes d’entretien et de rénovation des bâtiments. Un déménagement des services universitaires est prévu” explique la directrice qui s’interroge sur le devenir en pareil cas du jar- din botanique. “La probléma- tique n’est plus la même qu’en 1956, année de son installation ici.” Une réflexion globale s’impose, rendue plus pressan- te encore par le récent incendie. Deux études complémentaires ont été mises en place : l’une par la Région seule, l’autre par laVille, la Région et l’Université. Anne Vignot détaille les conclu- sions : “Cela nous a permis d’envisager plusieurs solutions d’implantation : la Citadelle, le musée des maisons comtoises à Nancray ou le site de la Bou- loie.” Pour elle, la réponse est évidente : “La solution la plus pertinente, c’est un déménage- ment sur la Bouloie. L’université est là et le lieu est déjà voué aux activités de recherche.”

dant un nouveau transfert, Anne Vignot et son équipe devront sans doute faire preuve de patien- ce et garder intac- te leur passion pour que vive le jardin botanique. Une situation inconfortable mais transitoire qui fait conclure la directrice par un seul mot : “Optimisme.”

Trouver une place adéquate et définitive.

Le sinistre a notamment détruit des documents d’une grande valeur.

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EMPLOI

Des solutions pour éviter le pire

La Mission locale en difficulté financière La structure guidant les jeunes de 16 à 25 ans dans leur recherche d’emploi affichait un déficit de 214 068 euros en mai. Un plan de redressement doit être entrepris pour éviter des licenciements. Raisons de cette dérive.

Les comptes de la Mission locale Espace jeunes sont dans le rouge. Des solutions doivent être présentées en juin.

L a Mission locale Espace Jeunes a déménagé. La voilà depuis le 13 mars dans de nouveaux bureaux, au 10 C, rue Midol à Besançon. Malgré le transfert géo- graphique, elle a emporté avec elle un carton dont elle se serait bien passée : un déficit de 214 068 euros jusque-là bien caché. Si rien n’est entrepris, le plan de trésorerie évalue le déficit à - 450 099 euros en décembre 2012, d’où une mise en alerte de la part du com- missaire aux comptes. La course est donc lancée pour retrou- ver une situation financière pérenne et éviter des licenciements. 40 per- sonnes travaillent là-bas.Avec un bud- get de 2 millions d’euros par an, la Mis- sion locale permet aux 16-25 ans de 287 communes qui n’ont pas de diplô- me ou peu qualifiés (B.E.P. ou C.A.P.) de trouver un job, une mission, un sta- ge. Elle finance par exemple le passa- ge du permis de conduire. Au total, l’antenne bisontine oriente 4 000 jeunes du Grand Besançon mais aussi

d’Ornans et Baume-les-Dames grâce aux 40 salariés embauchés.Tous y font un travail de qualité. Là n’est pas le problème. Si la Mission locale est au bord du gouffre, “c’est en raison d’un concours de circonstances. La situation est ten- due mais pas préoccupante” prétend pourtant Annie Ménétrier, élue bison- tine (P.C.) qui préside cette structure dirigée par une nouvelle directrice embauchée en mars. “C’est un concours de circonstances car l’État versait aupa- ravant une subvention de fonctionne- ment. Depuis peu, il subventionne sur appels à projets. Certains de nos pro- jets ont été retenus, d’autres non, ce qui explique une baisse des subventions” dit l’élue communiste qui a rencontré jeudi 10 mai les services de l’État (D.I.R.E.C.C.T.E.) pour trouver une solution. “Il faut aller chercher des pro- jets” lance la présidente. La structure avait bénéficié du Plan de relance 2010 ou du projet sur la mobilité prôné par Martin Hirsch.

Une rencontre avec Jean-Louis Fous- seret, président de la C.A.G.B. (parte- naire de la structure), est prévue. Pour demander une rallonge budgétaire aux partenaires ? Trop tôt pour répondre. En ce qui concerne les salariés, “les postes ne sont pas menacés” prétend la présidente. Pourtant, la masse sala- riale absorbe 70 % du budget avec les

361 154 euros. Un conseil d’administration réunira le collège institutionnel, professionnel, les par- tenaires sociaux en générale qui devait se tenir à cette date est repoussée en septembre. En 2011, l’État avait demandé à la structure une première réorganisa- tion avec la mutualisation des sites d’Ornans et Baume avec Besançon permettant d’économiser des frais administratifs. “Nous travaillons deux fois plus mais nos partenaires (1) ne nous payent pas plus. C’est pour cela que nous négocions avec l’État” souffle Annie Ménétrier. Des voix s’élèvent rappelant que la situation de la Mis- sion locale n’est pas sans rappeler l’état financier des Maisons de quar- tier de Besançon, elles aussi en diffi- culté financière. C’est le cas de l’élu d’opposition Michel Omouri qui était intervenu sur les problèmes financiers des maisons de quartier Clairs-Soleils

et Saint-Ferjeux en fin d’année der- nière au conseil municipal : “Je pro- pose que ces structures fonctionnent sur un projet territorial. Il faut créer un groupement d’employeurs avec une mise à disposition de personnel en fonc- tion du pourcentage de présence, dit- il. Il faut un courage politique. La Vil- le ne pourra plus multiplier les subventions. Le contribuable risque de ne pas comprendre” poursuit l’élu U.M.P. En attendant, les salariés de la Mis- sion locale poursuivent leur travail de réinsertion des jeunes du Grand Besan- çon. Juin permettra d’y voir plus clair. E.Ch. (1) : les partenaires de la Mis- sion locale sont multiples : Conseil Régional, Conseil géné- ral, Grand Besançon, Ville de Besançon, Pôle emploi, C.C.I.

35 salariés à taux plein. En mai, les salaires et charges représentaient 115 700 euros de dépense pour 55 000 euros de sub- ventions. En juin, cela s’annonce encore plus délicat avec 4 270 euros de subventions budgé- tées pour toujours 115 700 euros de frais de salaires et les charges, d’où un défi- cit creusé à -

Les postes ne sont pas menacés.”

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POLÉMIQUE

Des prunes comme cadeau de mariage

Besançon divorce avec les mariages bruyants 35 C.R.S. appelés en renfort pour empêcher les rodéos et débor- dements à l’issue d’une cérémonie de mariage devant l’Hôtel de Ville. Situation démesurée ? Le déploiement va se poursuivre tout l’été avec des P.V. en guise de jarretière

D rôle de haie d’honneur pour les unions à Besançon. Samedi 12mai,les couples scel- lant leur destinée dans la charmante capitale régionale ont eu une surprise. Celle de voir une demi-compagnie de C.R.S. casqués,matraque à la ceinture, les accueillir une fois la bague passée audoigt.Beaucoup de pas- sants se sont interrogés sur cet- te présence démesurée. Était-ce une manifestation ? Non, juste un mariage ! Ce déploiement - inhabituel - de 35policiersmobiles fait suite à des dérives récur- rentes àBesançonoù lesmariages se soldent trop souvent par des débordements sur la voie publique. “De nombreuses ver- balisations pour infractions au code de la route ont été dressées, dit la Police Nationale sans pré- ciser le chiffre. Cela sera répété tous les samedis tant que les pro- blèmes subsisteront” ajoutent les forces de l’ordre. Élu d’opposition municipale,

Michel Omouri s’était fendu d’un communiqué demandant aumai- re de Besançon de réagir face à cette situation avant ces événe- ments. En juin 2011 déjà, un cor- tège avait outrepassé toutes les règles du code de la route en empruntant à sens unique la rue des Granges puis la rueMoncey. Prèsdequarante voitures s’étaient alors garées anarchiquement devant l’Hôtel deVille et les rues adjacentes. Les policiersmunici- paux avaient constaté les dégâts, trop peu nombreux pour stopper la vague.Un an plus tard,ce sont des pétards et des rodéos avec

le préfet. Pour un mariage : 35 C.R.S. et un nombre de policiers municipaux renforcé de 3 à 7 agents. “Cela au détriment de la sécurité des autres quartiers et un coût en terme d’heures supplé- mentaires” lâcheMichel Omouri qui propose une solution aumai- re de Besançon, qu’il dit “dépas- sé par les événements. Je propo- se de transférer la totalité des cérémonies à la salle Courbet. Il y a de plus de en plus de soucis avec lesmariages de gens de com- munauté et pas seulement au centre-ville. Les familles utilise- ront alors le parkingChamars ou celui de la mairie. La foule sera mieux canalisée d’autant qu’il y a de la vidéo-protection là-bas” avance l’élu U.M.P.. Des polémiques avaient éclaté lorsque des drapeaux algériens, turcs,marocains,étaient sortis en pleine séance. Comme le dit si bien l’adage : “Ils klaxonneront moins quand ils seront cocus !”

Les mariages trop fêtés à la sortie de l’Hôtel de Ville font polémique (photo macommune.info)

VIE POLITIQUE

Divorce au Centre Droit

Le Centre Droit implose En désaccord avec Martine Jeannin jugée trop autoritaire, Catherine Gelin et Monique Ropers quittent le Centre Droit et créent “Au Centre ensemble”. Seule, Martine Jeannin fait un appel du pied à l’U.M.P.

des quads qui ont fait résonner un autre bruit : celui de la colère des pas- sants. Des fusées ontmême été tirées en direction du ciel…puis des pas- sants. C’en était trop, d’où cette mesure exception- nelledemandéepar

Les transférer salle Courbet

E.Ch.

Monique Ropers (à gauche) et Catherine Gelin créent un nouveau groupe d’opposition : “Au Centre ensemble”.

L a vie de l’oppositionmuni- cipale bisontine est tumul- tueuse. Alors qu’elles étaient assises côte à côte au conseil municipal de Besançon, Martine Jeannin (Gauche moderne) et Catherine Gelin (Société civile) se séparent… Pas en très bon terme d’ailleurs. La première reproche à la secon- de de voter à l’envers des déci- sions du parti qu’elle a créé (le groupe Centre Droit). La secon- de reproche à la première de tout gérer sans jamais lui demander son avis. Pire, Mar- tine Jeannin lui aurait adres- sé des mails outrageants. Ce que l’intéressée conteste : “C’est un divorce à l’amiable, coupe- t-elle. Si Catherine Gelin veut sa liberté, elle part. Je le com- prends et je ne lui en veux pas mais elle manque encore de pra- tique politique.” Catherine Gelin et Monique Ropers (arrivée en remplace- ment d’Édouard Sassard démis-

sionnaire) vont donc cohabiter ensemble et passent outre ces querelles qui n’en sont pas selon elles. “Notre ligne politique est un rassemblement du Centre. Il se trouve que Madame Jean- nin a vibrionné du P.S. à l’U.M.P., de la Gauche Moder- ne au Centre et fait un retour vers l’U.M.P., à qui nous sou- haitons bonne chance avec une représentante ayant de pareilles convictions !” déclarent Gelin et Ropers qui créent “un grou- pe politique réellement centriste.” Ce groupe a pris comme inti-

Monique Ropers. Est-ce faire les yeux doux à Philippe Gonon (MoDem) ? “C’est encore tôt pour répondre mais pourquoi pas…” émet Monique Ropers, ancien- ne professeur désormais à la retraite.Catherine Gelin regret- te que l’on ait instrumentalisé certains sujets comme le can- nabis : “Je n’ai jamais dit que j’étais pour. Je suis contre mais je voulais un débat (cf. La Pres- se Bisontine de novembre der- nier).” Contacté, Jean Rosselot (res- ponsable du groupe U.M.P. municipal) a bien eu des échanges avec Martine Jean- nin qui aimerait revenir. Il ne ferme pas la porte à un éven- tuel retour… qui pourrait déplaire à certains de ses fidèles U.M.P. qui ne veulent plus de Jeannin. L’opposition, si elle veut défier la majorité en 2014, va devoir trouver de la cohé- rence. E.Ch.

tulé “Au Centre Ensemble” avec pour vocation “d’intégrer d’autres forces centristes à Besançon face à une droite en situation d’échec et à une gauche souvent irréalis- te” précise

“Je souhaite bonne chance à l’U.M.P.”

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