La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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SANTÉ La blouse blanche en version bleu de chauffe Infirmière galère… La Presse Bisontine dans la peau d’une infirmière libérale bisontine installée quai Veil-Picard. Entre les rues barrées ou les bouchons, sa tournée est un chemin de croix avec le Tram. Les patients ne comprennent pas toujours.

Maryse Dalpos, infirmière libérale

R endez-vous est pris à 17 h 30 , au cabinet de Mary- se Dalpos. Installée depuis 11 ans quai Veil-Picard à Besan- çon, l’infirmière libérale est sur la brèche depuis 7 heures du matin.Avec une pause de quelques heures à midi, histoire de recharger les batteries avant la tournée du soir. Depuis les travaux du tram, Maryse Dalpos a troqué sa blouse d’infirmière pour le short de marathonien. Dans un temps impar- ti, elle doit soigner entre 30 et 40

patients alors que la circulation dans Battant, son quartier d’intervention, est devenue délicate. Pire, elle ne peut plus accéder à son cabinet avec sa voi- ture. Les pelleteuses ont squatté la place. 17 h 30, donc, la seconde demi-journée de travail commence avec une piqûre au cabinet pour une dame diabétique. Le temps d’éteindre la lumière, elle file place Marulaz regagner sa voitu- re… qu’elle a pour une fois pu sta- tionner sur une place réglementée. Malgré le macaron “personnel de san- té” placardé sur son pare-brise, Mary- se n’échappe pas à des P.V. Elle peste mais paye… 17 h 35 : direction rue Richebourg pour soigner Jean-Michel domicilié rue Bat- tant, diabétique depuis cinq ans. Grâ- ce à un badge, elle emprunte la voie semi-piétonne et remonte rue Battant facilement. Une chance. Reste à trou- ver une place. 17 h 50 : Jean-Michel a été soigné. Cette fois, cap rue du Grand-Char- mont. Là, mauvaise surprise, le patient Devant le cabinet, les pelleteuses ont remplacé les places de stationnement.

installée quai Veil-Picard à Besançon

soigne une diabétique.

âgé est sous la douche et demande à l’infirmière de repasser. Elle n’a d’autre choix. Elle doit réorganiser sa tour- née. “Depuis les travaux du Tram, je ne prends plus de patients en centre- ville mais seulement ceux habitant Bat- tant. C’est une perte de chiffre d’affaires mais je ne peux pas faire autrement” témoigne Maryse Dalpos.Alors qu’elle pouvait se rendre chez 30 voire 40 per- sonnes par jour, elle se limite. La fau- te aux bouchons. “Le but, c’est faire le moins de voiture possible. Mais il faut bien avouer que les problèmes de cir- culation surviennent le soir plutôt que le matin” dit-elle. Outre cette perte de temps dans son organisation professionnelle, la Bison- tine a donc perdu en chiffre d’affaires mais ignore si elle déposera à l’avenir une demande d’indemnisation à la commission tramway. C’est du travail

ouverts par les malades, certains ne comprennent pas qu’elle puisse avoir 15 voire 30 minutes de retard. “Des anciens ont des habitudes et n’aiment pas que l’on vienne après 9 heures car ensuite ils doivent aller au marché… J’ai déjà eu des remontrances” lâche- t-elle désabusée. La motivation, toujours là, lui permet de tenir. De garder le sourire même s’il ne faut pas oublier entre deux ren- dez-vous de rappeler le laboratoire d’analyses. 20 h 30 : après un passage au foyer logement Marulaz puis au foyer Sona- cotra, la journée se termine. Il ne fau- dra pas trop traîner. Une longue jour- née l’attend le lendemain…sans oublier les papiers administratifs à boucler. À Besançon, la blouse blanche est en bleu de chauffe ! E.Ch.

administratif supplémentaire… pas forcément le bienvenu dans des jour- nées bien remplies. 18 h 20 : arrivée rue du Petit-Battant puis vingt minutes plus tard rue Grap-

pille-de-Battant où ce sont encore des per- sonnes âgées qui sont soignées : “C’est ce que l’on appelle du maintien à domicile. C’est lamajo- rité de ma patientèle” dit cette libérale qui a tra- vaillé durant 25 ans au C.H.U. de Besançon. Sa tournée est donc adaptée avec une prio- rité pour les urgences comme les diabétiques qu’il faut soigner à heu- re régulière. Si Maryse est accueillie les bras

“Obligée d’éviter les patients au centre-ville.”

COMMERCE

EN BREF

À quelle sauce seront-ils mangés ? Quel sort pour les terrasses des cafetiers-restaurateurs ?

Fermes La chambre

d’agriculture du Doubs organise le concours des fermes fleuries 2012. Ouvert aux fermes en activité, aux anciennes fermes réaménagées et aux fruitières. Date limite d’inscription : le 30 juin. Renseignements : Élisabeth Droz- Bartholet au 03 81 65 52 52. Chiens Les 26 et 27 mai, le Besançon club Canin présente au public : Danse et sport d’agility. Le samedi 26 mai au gymnase des Orchamps à Besançon (de 10 heures à 17 heures) : concours de “dog dancing”. Des équipes maîtres et chiens évolueront sur des musiques diverses et variées en présentant nombreuses figures artistiques et techniques. Jérôme (13 ans), du Besançon Club Canin, quadruple Champion de France avec Vanille y démarrera sa nouvelle chienne. Dimanche 27 mai sur le terrain du 79, chemin des Prés-de- Vaux à Besançon,

Réunion au sommet le 21 mai pour rassurer ou décourager les cafetiers quant à l’utilisation de leur terrasse au niveau de la place de la Révolution, du quai Veil-Picard et de la rue Cusenier. Les élus ont la possibilité de ne plus faire payer la location dont le prix est de 26,70 euros du m 2 dans ce secteur.

Les terrasses place de la Révolution seront ouvertes ou fermées en fonction de l’avancement des travaux. Pour l’instant, elles sont accessibles.

L e soleil revient. Et avec lui l’envie de lézarder, café dans une main, journal dans l’autre, sur une terrasse. Le décor est planté. À vous de rêver… sauf que le sort de cer- tains lieux à ciel ouvert semble scellé. La faute aux travaux. La Ville de Besançon dans un sou- ci de dialogue a adressé à tous les possesseurs de terrasses de la place de la Révolution, des alentours du quai Veil-Picard et de l’avenue Cusenier, une convo- cation pour lundi 21 mai (17 heures salle Courbet) pour les informer des fermetures défi- nitives ou temporaires. Les com- merçants sauront à quelle sau- ce ils seront mangés. Déjà impactés par une baisse d’activité qu’ils disent liée aux travaux, ces derniers redoutent d’être pri- vés d’unde leurs principaux fonds de commerce. “Pour l’instant, je ne peux pas dire laquelle sera fermée ou non, précise Jean-Clau- de Roy, élu bisontin. Ce que je peux dire, c’est que nous allons concilier aumieux les ouvertures ou fermetures temporaires. S’il

n’y a pas de travaux le soir ou le week-end, les restaurateurs pour- ront les utiliser.” Bref, on se diri- ge vers des fermetures à la car- te en fonction de l’état d’avancement des travaux. Pour la brasserie italienne “Via Roma Caffe” rue des Boucheries, la terrasse est une arme redou- table pour attirer le client.D’une surface de 86 m 2 , elle représen- te 60%du chiffre d’affaires.Envi- ron 44 couverts y sont installés : “C’est vital pour nous” dit le gérant qui ne prétend pas que la baisse d’activité est liée exclu- sivement au tram. “Voilà seule- ment deux ans que je suis ins- tallé ici, c’est encore tôt pour tirer des conclusions d’autant quemon activité est en hausse.” Un peu plus loin, le restaurant La Gran- ge (avenue Cusenier) est plus inquiet : “Nous avons fermé le dimanche midi et samedi midi car les clients ne venaient plus. Certains pensent même que le parking Beaux-Arts est fermé à cause du chantier alors qu’il est ouvert. Pour la terrasse, nous fai- sions le 14 juillet jusqu’à 300 cou-

verts…” dit une employée. Res- te à espérer que le restaurant pourra le proposer.Réponse atten- due le 21. D’autres sont plus acerbes, à l’image de la pizzeria Paolo, pla- ce de la Révolution : “La mairie est incapable de résoudre le pro- blème de la terrasse qui n’est pas en face de mon restaurant mais sur le côté. Et tous les ans, on se fait grignoter des mètres” dit-il. Tous les professionnels payent

une redevance pour occuper le domaine public. C’est un tarif voté (lire par ailleurs). La ville peut stopper par arrêté munici- pal la location de l’espace public. Pour cela, il faut un vote. Pour exemple, un restaurateur qui possède 86 m 2 place de la Révo- lution débourse 1 400 euros par an.Les professionnels n’attendent plus qu’une chose : être infor- més… et le soleil. E.Ch.

Zoom Mètres carrés de terrasse au centre- ville : 4 600 m 2 . Tarif : 13,35 euros par an et 26,70 euros pour les secteurs de la place du 8-Septembre, place de la Révolution, Grande rue, Bersot. 600 autorisations du domaine public sont délivrées par la Ville.

double concours d’agility. Rens. 06 83 76 50 03.

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