La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

DOSSIER SSIE

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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Éducation, écologie et emploi : les 3 “E” de Julie Baverel Inconnue des scrutins, Julie Baverel défendra les couleurs du MoDem sur la première circonscription. Elle propose quelques idées novatrices pour le secteur. MODEM Julie Baverel

me d’urbanisme, éducation, sécu- rité, animation en lien avec les acteurs sociaux tant dans les quartiers que dans la périphé- rie qui n’est plus à l’abri mais aussi et surtout des emplois. L.P.B. : L’emploi est la grande priorité du prochain mandat. Comment inver- ser la tendance, notamment dans les quartiers ? J.-B. : Les mesures à prendre en faveur de l’emploi engageront l’ensemble du territoire. Outre celles déjà citées : créer un gui- chet unique (création et déve- loppement de l’entreprise), mettre en place une structure efficace de transfert d’innovation et de technologie entre la recherche franc-comtoise et les P.M.E., mobiliser des finance- ments au travers d’une banque régionale dédiée, prolonger dans le temps et étendre géographi- quement les Z.F.U. (zones franches urbaines). L.P.B. : Comment percevez-vous la situation à Planoise, véritable “ville” dans la circonscription. Des habitants y jugent l’action politique bien mince. Que leur répondriez-vous ? J.-B. : Cette ville conçue fin des années soixante ne correspond plus aux besoins et attentes de la population : un urbanisme à taille plus humaine, des loge- ments économes en énergie et isolés phoniquement, la restau- ration d’une mixité équilibrée, la nécessité de réimplanter des services publics de proximité… Le programme A.N.R.U. (Agen- ce Nationale de Rénovation Urbaine) devrait répondre en partie à ces défis.

L.P.B. : L’abstention bat des records, notamment dans les quartiers dits “sensibles”. N’est-ce pas un constat d’échec du politique et comment fai- re pour inverser la tendance ? J.-B. : Il faut effectivement redon- ner confiance à nos concitoyens en renouvelant le paysage poli- tique français et en moralisant la vie publique par la mise en place immédiate de mesures comme la fin des nominations de complaisance ou l’inéligibilité pour 10 ans des élus condam- nés pour corruption. L.P.B. :Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? J.-B. : Face à la crise des finances publiques et au transfert de charges, les collectivités ont dû augmenter les impôts.Les limites de ce système sont atteintes. Il faut une réflexion approfondie sur les attributions de chaque niveau, sur leurs ressources et une simplification des 7 niveaux du millefeuille administratif. L.P.B. : La sécurité, le pouvoir d’achat, comptent parmi les préoccupations des Français. Quel rôle peut avoir un élu national sur ces questions ? J.-B. : Le chômage frappe les jeunes et pas seulement dans les quartiers défavorisés. Il est facteur d’aggravation des gestes délictueux et des incivilités quo- tidiennes dans les rues, les trans- ports, les écoles, dégradations, trafics… agressions de com- merçants, de médecins… Il faut une action forte en ter-

L.P.B. : L’écologie a été très peu pré- sente dans la campagne présidentiel- le. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la cir- conscription ? J.-B. : Effectivement, je souhai- terais que l’écologie soit davan- tage mise en avant et que les orientations prises en matière d’emploi, de logement, de trans- port soient toujours guidées par un souci de solidarité entre géné- rations. Il faut assurer à nos enfants un patrimoine intact et si possible amélioré. Exemple : création de haltes ferroviaires pour limiter l’usage de la voitu- re (exemple : Hôpital Minjoz), développement des filières courtes, soutien aux construc- tions économes en énergie… L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? J.-B. : Dans la logique de l’effort national de réduction des dépenses publiques et pour mon- trer l’exemple, les salaires des parlementaires - mais aussi leur nombre - doivent être revus à la baisse. Il faut permettre une plus grande transparence de la ges- tion de l’argent public. Il est inad- missible qu’un député soit rému- néré sur les deniers publics pour une tâche non accomplie. Les bancs de l’Assemblée, souvent désertés, offrent un lamentable spectacle portant atteinte à la probité républicaine. Il faut ins- taurer l’obligation de présence des députés pour voter les lois et supprimer le cumul des man- dats qui nuit au bon exercice de la fonction.

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Julie Baverel : “La démocratie a besoin de gens qui refusent de faire allégeance et qui revendi- quent leur liberté” dit François Bayrou. Si nous voulons éviter une confiscation de la démocra- tie avec en corollaire la montée des extrêmes, il faut ouvrir une autre voie, non pas dans l’opposition systématique mais dans une vigilance démocratique. Mon appartenance au Mouve- ment démocrate me permet cet- te liberté indispensable à l’action pour l’intérêt général, loin des querelles partisanes. L.P.B. :Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? J.-B. : L’éducation : Je suis pour la reconstruction des R.A.S.E.D., il faut permettre à tous de dis- poser des outils indispensables aux apprentissages du collège, revaloriser l’apprentissage et la formation professionnelle, les adapter aux besoins locaux… L’écologie : Il est nécessaire de

gérer les crises énergétiques afin que nos enfants n’aient pas à payer demain,les inconséquences d’aujourd’hui. L’emploi : Il faut un véritable plan de reconstruction de l’emploi productif, accompagné de la créa- tion d’un label Produit en Fran- ce car sans travail ici et main- tenant, notre pouvoir d’achat et notre modèle social sont en péril. L.P.B. : Si vous êtes élu, quels dossiers porteriez-vous en priorité sur la cir- conscription ? J.-B. : Emploi.Soutenir les filières locales :médicales,bois-forêt (éner- gie-construction), traitement signal et transmissionde données.Créer une vitrine technologique et un palais des congrès àAuxon liés à une deuxième zone économique orientée production. Éducation. Développer l’apprentissage et la formationprofessionnelle vers les filières locales.Adapter l’éducation aux territoires pour maintenir l’école dans les villages. Trans- ports. Poursuivre le contourne- ment entre Beure-l’Amitié et la liaison nord-est. Créer une liaison ferroviaire

mettant Besançon à une heure de l’aéroport Bâle-Mulhouse. Écologie. Lancer le P.R.E.B. (Plan de Rénovation Énergétique du Bâtiment) : création de subven- tions, réduction de 10 % sur la taxe foncière, prêts à taux zéro… pour les investissements en faveur des économies d’énergie. Réaliser une unité de méthani- sation pour l’approvisionnement en gaz des bus Ginko. L.P.B. : Les zones rurales ne risquent- elles pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez-vous à la ruralité ? J.-B. : Les priorités - emploi, pou- voir d’achat, éducation - sont identiques mais concernant la ruralité, c’est par exemple : la protection des espaces agricoles pour maintenir l’emploi en zone rurale et développer les circuits courts, la préservation des ser- vices (poste, école, commerces de proximité, maisons de san- té…) ou le soutien des initiatives demaisons intergénérationnelles.

DEBOUT LA RÉPUBLIQUE Jean-Claude Chomette Le seul candidat bisontin pro-Dupont-Aignan

Faute de militants, le petit parti de Nicolas Dupont- Aignan ne présentera qu’un candidat à Besançon, sur la deuxième circonscription. Un seul, mais motivé.

mise sous tutelle par celle de Dijon et qui risque de disparaître, il est faux de croire que pour être efficace une uni- versité doit être énorme, les meilleures universités aumonde sont plus petites que celle de Besançon. L.P.B. : Les zones rurales ne risquent-elles pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez- vous à la ruralité ? J.-C.C. : Il est nécessaire de respecter un équilibre, à côté de Besançon où sont regroupés un grand nombre des acti- vités industrielles, commerciales et cul- turelles et les principales administra- tions, les zones rurales doivent pouvoir se développer. Pour cela, il faut qu’elles soient attrayantes, il faut par exemple maintenir des services publics nom- breux enmilieux rural, bureaux de pos- te, écoles, trésorerie par exemple, alors que les gouvernements qui se succè- dent de gauche comme de droite les fer- ment de manière bureaucratique. L.P.B. : L’abstention bat des records, notam- ment dans les quartiers dits“sensibles”. N’est- ce pas un constat d’échec du politique et com- ment faire pour inverser la tendance ? J.-C.C. : Beaucoup de nos concitoyens ne se reconnaissent plus aujourd’hui dans le discours des hommes politiques, trop de promesses démagogiques sont faites pour attirer les suffrages des électeurs, ensuite les électeurs s’aperçoivent qu’ils ont été trompés, et finissent par ne plus se déplacer pour voter. Il faut respec- ter les électeurs en ne promettant que ce que l’on pourra réaliser. L.P.B. :Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités

locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? J.-C.C. : Il faut déjà constater que les impôts locaux, taxe d’habitation et taxe foncières ont atteint des niveaux beau- coup trop élevés. Il faut bien sûr que les décisions soient prises au plus près, et que chaque collectivité assume ses responsabilités, ce qui n’est pas tou- jours le cas. L.P.B. : La voie des Mercureaux a été un des grands chantiers de ces dernières années, désenclavant le plateau de Saône. Votre avis sur l’achèvement du contournement ? J.-C.C. : La voie des Mercureaux n’est qu’un morceau du contournement de Besançon, qui devait permettre d’aller de Beure à Thise, par une 2 X 2 voies sans feux rouge. Le manque de volon- té de l’État et de la municipalité de Besançon, fortement influencée par les Verts, sont responsables de la situation actuelle, il est essentiel que les élus s’impliquent fortement pour terminer cette voie essentielle pour le dévelop- pement de Besançon. L.P.B. : L’emploi est la grande priorité du pro- chain mandat. Comment inverser la tendance, notamment dans les quartiers ? J.-C.C. : La France en 10 ans à perdu plus d’1 million d’emplois industriels, lorsque le volume de l’emploi diminue ce sont les plus faibles qui les premiers ont des difficultés à trouver un emploi. Ce problème très important ne pourra pas être résolu par de petites mesures ponctuelles, mais par une grande poli- tique nationale. Ensuite chaque col- lectivité doit à son niveau, créer les conditions d’un développement har- monieux sur son territoire.

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des élec- teurs lors de ces législatives ? Jean-Claude Chomette : J’ai toujours été passionné par la chose publique, élu municipal pendant 12 ans à Besançon, responsable départemental de Debout la République, je suis engagé dans de nombreuses associations.Je neme recon- nais pas dans les élus qui aujourd’hui conduisent les affaires publiques au niveau local ou national. C’est pourquoi je suis candidat. L.P.B. : Sur quels arguments prioritaires axe- rez-vous votre campagne ? J.-C.C. : Notre pays souffre à juste titre d’un divorce profond entre sa classe politique et le peuple. Esquivant les vrais débats, les partis politiques domi- nants privilégient les stratégies de com- munication et les batailles d’ego afin de conserver le pouvoir : le peuple n’a plus voix au chapitre. Les élus ne doi- vent pas oublier que la souveraineté appartient au peuple, et qu’ils ne sont que ses représentants. C’est pourquoi les Français doivent être consultés direc- tement par référendumpour toutes les réformesmajeures dont dépend l’avenir de notre pays. En 10 ans, la France a perdu près d’un million d’emplois industriels. Ce chô- mage de masse est la cause principale du déficit du budget de l’État, de la Sécurité Sociale, et de la difficulté à financer nos retraites. Il empêche notre jeunesse de s’intégrer dans la société,

il crée l’angoisse du lendemain, la peur du déclassement et une régression socia- le inacceptable pour notre pays. C’est pourquoi le combat de l’emploi seramon combat prioritaire. En effet, il est tout à fait possible de recréer un million d’emplois grâce à une nouvelle politique économique. Pour atteindre ces objec- tifs, il nous faut reprendre le contrôle de notre politique monétaire, établir des droits de douane pour stopper la concurrence déloyale, obliger les admi- nistrations à acheter français à quali- té équivalente. De nombreuses autres propositions, sur l’éducation, la sécurité, la culture et de nombreux autres domaines seront faites pendant cette campagne électorale. L.P.B. : Si vous êtes élu, quels dossiers porte- riez-vous en priorité sur la circonscription ? J.-C.C. : L’échec des élus actuels est fla- grant dans de nombreux domaines, nos parlementaires doivent s’impliquer for- tement pour désenclaver notre cir- conscription en améliorant les moyens de communication, tout d’abord avec les départements voisins et avec la Suis- se, en terminant le contournement Nord- Est de Besançon et en réalisant les accès à la nouvelle gare T.G.V. à Auxon. Accroître la sécurité, en augmentant les effectifs de policier, et en revenant sur la loi votée en 2009 qui exonère d’application les condamnés à des peines de moins de 2 ans, cette loi encourage les délinquants à récidiver. Défendre l’université de Besançon, aujourd’hui

Les habitants des quartiers jugent sévè- rement la politique conduite par l’U.M.P. et le Parti Socialiste, ils ont raison. L.P.B. : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menés dans la circonscription ? J.-C.C. : Les actions en faveur de l’environnement doivent devenir un réflexe de la part des citoyens et des déci- deurs, et être incluses dans tous les nou- veaux projets. Par exemple des pistes cyclables doivent être systématiquement aménagées lors de la création de nou- velles routes ou la rénovation. L’écologie est trop souvent conçue etmise enœuvre demanière punitive,alors que pour être efficace il faut rechercher l’adhésion et le soutien de la population. L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît- il juste ? J.-C.C. : Le revenu des députés est cor- rect pour ceux qui effectuent convena- blement leurs tâches, mais il y a des efforts importants à faire concernant le contrôle des remboursements de frais, aujourd’hui pratiquement inexistant, ce qui est inacceptable. Jean-Claude Chomette : “Il est tout à fait possible de recréer un mil- lion d’emplois grâce à une nouvel- le politique économique.”

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