La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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BÂTIMENTS HORLOGERIE Manque de lucidité Péquignet a déposé le bilan Comafranc-Aubade va déménager Le 26 avril, la “manufacture” d’horlogerie de Morteau a déposé le bilan, acculée à des difficultés financières. La société devrait être reprise.

L’entreprise Comafranc-Aubade va déménager dans la zone industrielle de Thise. En septembre, elle s’installera dans les anciens bâtiments Buffa situés à deux pas de ses locaux actuels.

D écidément, l’horlogerie françai- se vit des heures sombres. Le 2 avril, le Tribunal de commer- ce a prononcé la liquidation judiciai- re de l’entreprise d’Alain Silberstein. Le 26 du même mois, c’est la société Péquignet de Morteau qui a déposé le bilan, acculée à des difficultés finan- cières. L’histoire qui s’écrit est moins glorieuse que celle racontée par la direction de Péquignet qui dans les médias, laissait miroiter il y a quelques semaines encore la création de 250 emplois à Morteau. Intox. L’aventure industrielle de la manufacture d’horlogerie tourne court. Car de manu- facture il n’y a jamais eu au sens de fabrication de mouvements comme il en existe en Suisse. Il aurait fallu que Péquignet investisse des millions d’euros qu’elle n’avait pas pour mettre sur pied une unité de production. Cela n’a pas empêché cette entreprise de construire toute sa stratégie marke- ting (et pourquoi pas d’ailleurs) autour de cette appellation pour commercia- liser son Calibre Royal. Un mouve- ment 100 %maison qui a mobilisé son énergie au détriment des autres pro- duits de la marque. Il n’était techni- quement pas dénué d’intérêt. En revanche, quelles que soient ses qua-

l’horlogerie française, persuadée de réussir là où d’autres avaient échoué avant elle, a sans doute manqué de lucidité. Espérons maintenant que l’histoire n’est pas finie. L’entreprise mortua- cienne qui emploie une quarantaine de personnes devrait trouver un repre- neur. L’œuvre d’Émile Péquignet qui était parvenu, lui, à imposer son nom et son originalité sur le marché du moyen de gamme, devrait se pour- suivre. Reste à savoir avec qui et com- ment.

lités, le pari de l’imposer sur le marché du luxe où trônent les grandes marques de l’horlogerie suisse qui mettent en avant le “swiss made”, plébiscité par les consom- mateurs, était ambitieux

Attendue au tournant.

et surtout pas gagné d’avance. Le tour de force était d’autant plus dur que Péquignet avait tout à faire pour gagner ses galons et être reconnue à ce niveau. Elle était attendue au tournant par ses pairs incrédules. L’entreprise qui prétendait incarner le renouveau de

D’importants travaux de rénovation sont en cours.

S es locaux de 3 800 mètres carrés sont désormais trop exigus et peu fonction- nels. Pour faire face à une poussée de crois- sance, l’entreprise Comafranc-Aubade a donc décidé de démé- nager. Elle a trouvé dans la zone industrielle de Thise où elle est implantée des bâti- ments beaucoup plus vastes où elle va pou- voir développer ses quatre activités :chauf- fage, sanitaire, électri-

Gray et Besançon. D’importants travaux de rénovation sont en cours pour accueillir l’entreprise commer- ciale. Des vitrines ont été ouvertes dans les murs. “Pour nous, c’est un tournant” estime Bruno Laresche. La croissance de l’entreprise se traduit aussi par des créations d’emplois. Elle comp- te maintenant une trentaine de collabo- rateurs.

cité et carrelage.Il s’agit des anciens locaux des Transports Buffa dans lesquels elle s’installera en septembre. Elle ouvrira les portes de son nouveau site à cette date. “Nous allons occu- per 5 800mètres carrés. Cela faisait deux ans que nous cherchions un endroit où nous instal- ler quand l’opportunité de ces locaux s’est pré- sentée” précise Bruno Laresche, responsable des agencesComafranc- Aubade de Pontarlier,

La boutique Péquignet rue Moncey à Besançon.

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