La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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EMPLOI

Des solutions pour éviter le pire

La Mission locale en difficulté financière La structure guidant les jeunes de 16 à 25 ans dans leur recherche d’emploi affichait un déficit de 214 068 euros en mai. Un plan de redressement doit être entrepris pour éviter des licenciements. Raisons de cette dérive.

Les comptes de la Mission locale Espace jeunes sont dans le rouge. Des solutions doivent être présentées en juin.

L a Mission locale Espace Jeunes a déménagé. La voilà depuis le 13 mars dans de nouveaux bureaux, au 10 C, rue Midol à Besançon. Malgré le transfert géo- graphique, elle a emporté avec elle un carton dont elle se serait bien passée : un déficit de 214 068 euros jusque-là bien caché. Si rien n’est entrepris, le plan de trésorerie évalue le déficit à - 450 099 euros en décembre 2012, d’où une mise en alerte de la part du com- missaire aux comptes. La course est donc lancée pour retrou- ver une situation financière pérenne et éviter des licenciements. 40 per- sonnes travaillent là-bas.Avec un bud- get de 2 millions d’euros par an, la Mis- sion locale permet aux 16-25 ans de 287 communes qui n’ont pas de diplô- me ou peu qualifiés (B.E.P. ou C.A.P.) de trouver un job, une mission, un sta- ge. Elle finance par exemple le passa- ge du permis de conduire. Au total, l’antenne bisontine oriente 4 000 jeunes du Grand Besançon mais aussi

d’Ornans et Baume-les-Dames grâce aux 40 salariés embauchés.Tous y font un travail de qualité. Là n’est pas le problème. Si la Mission locale est au bord du gouffre, “c’est en raison d’un concours de circonstances. La situation est ten- due mais pas préoccupante” prétend pourtant Annie Ménétrier, élue bison- tine (P.C.) qui préside cette structure dirigée par une nouvelle directrice embauchée en mars. “C’est un concours de circonstances car l’État versait aupa- ravant une subvention de fonctionne- ment. Depuis peu, il subventionne sur appels à projets. Certains de nos pro- jets ont été retenus, d’autres non, ce qui explique une baisse des subventions” dit l’élue communiste qui a rencontré jeudi 10 mai les services de l’État (D.I.R.E.C.C.T.E.) pour trouver une solution. “Il faut aller chercher des pro- jets” lance la présidente. La structure avait bénéficié du Plan de relance 2010 ou du projet sur la mobilité prôné par Martin Hirsch.

Une rencontre avec Jean-Louis Fous- seret, président de la C.A.G.B. (parte- naire de la structure), est prévue. Pour demander une rallonge budgétaire aux partenaires ? Trop tôt pour répondre. En ce qui concerne les salariés, “les postes ne sont pas menacés” prétend la présidente. Pourtant, la masse sala- riale absorbe 70 % du budget avec les

361 154 euros. Un conseil d’administration réunira le collège institutionnel, professionnel, les par- tenaires sociaux en générale qui devait se tenir à cette date est repoussée en septembre. En 2011, l’État avait demandé à la structure une première réorganisa- tion avec la mutualisation des sites d’Ornans et Baume avec Besançon permettant d’économiser des frais administratifs. “Nous travaillons deux fois plus mais nos partenaires (1) ne nous payent pas plus. C’est pour cela que nous négocions avec l’État” souffle Annie Ménétrier. Des voix s’élèvent rappelant que la situation de la Mis- sion locale n’est pas sans rappeler l’état financier des Maisons de quar- tier de Besançon, elles aussi en diffi- culté financière. C’est le cas de l’élu d’opposition Michel Omouri qui était intervenu sur les problèmes financiers des maisons de quartier Clairs-Soleils

et Saint-Ferjeux en fin d’année der- nière au conseil municipal : “Je pro- pose que ces structures fonctionnent sur un projet territorial. Il faut créer un groupement d’employeurs avec une mise à disposition de personnel en fonc- tion du pourcentage de présence, dit- il. Il faut un courage politique. La Vil- le ne pourra plus multiplier les subventions. Le contribuable risque de ne pas comprendre” poursuit l’élu U.M.P. En attendant, les salariés de la Mis- sion locale poursuivent leur travail de réinsertion des jeunes du Grand Besan- çon. Juin permettra d’y voir plus clair. E.Ch. (1) : les partenaires de la Mis- sion locale sont multiples : Conseil Régional, Conseil géné- ral, Grand Besançon, Ville de Besançon, Pôle emploi, C.C.I.

35 salariés à taux plein. En mai, les salaires et charges représentaient 115 700 euros de dépense pour 55 000 euros de sub- ventions. En juin, cela s’annonce encore plus délicat avec 4 270 euros de subventions budgé- tées pour toujours 115 700 euros de frais de salaires et les charges, d’où un défi- cit creusé à -

Les postes ne sont pas menacés.”

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