La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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MARCHAUX

Les 9 et 10 juin

La course de côte a-t-elle toujours la cote ?

L’épreuve moto de Marchaux est en perte de vitesse. Sécurité, coût des engagements et baisse du nombre de coureurs érodent le championnat de France de la montagne. Malgré tout, Marchaux va encore vibrer en accueillant près de 4 000 visiteurs. Record à battre : 1’ 07”.

GENNES

Des crédits d’impôt réduits “Ma commune n’est pas une niche fiscale !” C’est le slogan défendu depuis quelques mois par Gennes. En effet, le dépôt de pétrole de Gennes situé à environ 300 m des habitations oblige les riverains à prendre leurs précautions. Problème : qui doit payer en cas de travaux liés à ce risque ? Surtout quand l’État se désengage…

Guy Cunchon, le président de l’Amicale cycliste du Doubs offre le 9 et 10 juin un spectacle vrombissant.

S eveso haut, tel est le classement du site de Gennes où sont stockés 107 000 m 3 de pétrole brut sur un terrain de 28 hectares. Les cuves sont alimentées par le pipeline sud-euro- péen en provenance de Fos-sur-Mer et appro- visionnent la raffinerie de Cressier en Suis- se. Outre le risque de toute installation de ce type, une autre question se pose, celle du financement des travaux imposés aux rive- rains. Une loi de 2003, faisant suite à l’explosion d’AZF à Toulouse en 2001, a en effet mis en place les plans de prévention des risques technologiques. Le problème est que des aides de l’État sont prévues. Mais celles-ci sont déjà jugées insuffisantes par les personnes concernées, et, pire, elles ont été assimilées à une niche fiscale ! En 2010, le crédit d’impôt prévu pour aider les rive-

au dépôt de pétrole. Un pas important a été franchi le 21 mars dernier. L’association A.M.A.R.I.S., l’Union Française des industries pétrolières (U.F.I.P.) et l’Union des industries chimiques (U.I.C.) ont signé un document de recommandations à destination des entreprises adhérentes et collectivités concernées par la mise en œuvre des plans de prévention des risques tech- nologiques (P.P.R.T.). Considérant la néces- sité de faciliter la réalisation des travaux nécessaires à la protection des riverains des sites à risques et la trop faible prise en char- ge accordée par l’État, ces partenaires invi- tent les entreprises concernées par les P.P.R.T. et les collectivités territoriales percevant, de la part de ces entreprises, la contribution économique territoriale (C.E.T.) à contribuer au financement des travaux nécessaires chez les riverains selon les modalités suivantes : Pour l’entreprise à l’origine du risque, 25 % de 20 000 euros maximum pour un couple et 10 000 euros pour une personne seule, soit un montant maximum de 5 000 euros pour un couple ou 2 500 euros pour une per- sonne seule. Pour la collectivité percevant la C.E.T., 25 % de 20 000 euros maximum pour un couple et 10 000 euros pour une per- sonne seule, soit un montant maximum de 5 000 euros pour un couple et 2 500 euros pour une personne seule. Ainsi, au final, dans la mesure où l’État accorde un crédit d’impôt de 30 % du mon- tant total des travaux plafonné à 20 000 euros, ces recommandations sont donc de nature à permettre un financement allant jusqu’à 80 % du montant des travaux plafonnés à 20 000 euros. D.A.

“Q ue la montagne est belle” chantait Jean Ferrat. L’est-elle toujours pour le championnat de France de la montagne motocycliste ? Au début des années quatre-vingt-dix, le vrai motard façon “Joe Bar Team” était celui qui usait ses sliders dans les virages et épingles des routes dépar- tementales à des vitesses avoisinant les 200 km/h. Les pilotes se massaient pour défier le chrono et débranchaient le cerveau pour parvenir au sommet de la côte le plus rapidement possible… Parfois avec perte et fracas. Heureusement, jamais un motard n’a perdu la vie sur cette épreuve bisontine connue nationalement. Les quelques sorties de route en ont donc échaudé quelques-uns si bien que les rangs sont un peu clairsemés dans le paddock . Preuve en est, Mar- chaux ouvrira le 9 et 10 juin cette manche du championnat de France à nos voisins suisses et

c’est moins rentable que sur circuit, d’où la dis- parition des épreuves de côte. LeMont-de-Fourche (Haute-Saône), Sancey-le-Grand ont jeté l’éponge depuis bien longtemps. CommeVillers-sous-Chalamont,Marchaux résis- te grâce à des passionnés et des bénévoles. L’Amicale motocycliste du Doubs (A.M.D.) orga- nisateur de l’événement s’en sort plutôt bien : “Il y avait eu des rumeurs sur la fin du cham- pionnat de France. C’est faux. La preuve, nous avons encore fait en 2006 notre meilleure affluen- ce en terme de spectateurs (4 000). Beaucoup de Bisontins viennent rouler ici. C’est un rendez- vous” dit Guy Cunchon, le président de l’A.M.D. L’événement fait vivre le village de l’Est bison- tin. Le week-end de la course, ce sont par exemple 400 baguettes de pain commandées au boulan- ger local. Un commerce et bureau de tabac qui fonctionne à plein. Bref, Marchaux en profite. “On reçoit un très bon accueil de la municipali- té et du village” dit l’A.M.D. qui organise l’événement depuis 1976. Bien sûr, le bruit des moteurs vrombissant et le stationnement des pilotes gênent les riverains. “Mais tout se pas- se bien dans l’ensemble” admet le club organi- sateur qui a amassé des anecdotes depuis les débuts de cette épreuve. “ Des chevreuils ont tra- versé durant la course, des fils de la sono cou- pés, de la grêle en 2001 font partie des souve- nirs” dit Guy Cunchon. En selle pour cette spectaculaire épreuve same- di 9 et dimanche 10 juin avec un prix d’entrée inchangé depuis 2002 (10 euros et demi-tarif pour les 12-16 ans). Spectacle garanti. E.Ch. 1 840mètres d’adrénaline Environ 180 pilotes sont attendus sur un tracé long de 1 840 mètres qui possède une partie basse rapide, un “S” spectaculaire à lʼentrée du bois. Après trois épingles, on retrouve le célèbre “Oméga”. Ambiance garantie. Le record initial était de 1ʼ 23”. Avec la puissance des moteurs et la technique, le record est descendu à 1ʼ 07”126. Les coureurs bisontins à suivre : Bob Bardot, champion de France de la montagne 125 cm3 en 2011 (aligné en 600 cm 3 ) et Arnaud Motte. Horaires. Samedi, essais de 12 heures à 18 heures Dimanche dès 8 heures et course dès 13 heures.

rains a ainsi été réduit par la chasse lancée par le gouver- nement pour réduire ce qui a été jugé comme un avantage. Résultat, des aides divisées par quatre ! Afin de soutenir ses habitants, la commune de Gennes a donc adhéré à une association natio- nale, A.M.A.R.I.S., un regrou- pement de communes unies pour la maîtrise des risques technologiques majeurs. Leur objectif est clair : faire cesser ce qui est considéré comme une injustice et rétablir la situa- tion qui à Gennes s’applique uniquement aux constructions nouvelles potentiellement impactées par une catastrophe

Les communes à risque s’unissent.

aux motos anciennes afin d’étoffer le parc de coureurs. Aujourd’hui, les pilotes préfè- rent rouler sur circuit, moins dangereux. C’est surtout moins cher pour eux et plus rentable. Entre le samedi et le dimanche à Marchaux, chaque motard débourse 119 euros pour trois montées chronométrées le samedi et 4 montées le dimanche, sans compter l’essence, les pneus, le voyage. Et la victoire sur une telle épreuve ne rapporte “que” 400 euros pour le premier. Bref,

400 baguettes commandées au boulanger.

Les pilotes flirtent avec les 200 km/h. Environ 4 000 spectateurs attendus.

107 000 m3 de pétrole brut sont stockés dans les cuves à Gennes.

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