La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

DOSSIER SSIE

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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à Planoise pour gérer efficace- ment et quotidiennement les politiques d’emploi, loyers et charges locatives, la salubrité et la réussite scolaire et éducative. L.P.B. : L’écologie a été très peu pré- sente dans la campagne présidentiel- le. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la cir- conscription ? M.P. : La fabrication et l’achat local doivent être privilégiés par les collectivités chaque fois que les ressources locales le per- mettent (ex : le tramway…). La rénovation et lamise aux normes écologiques du patrimoine archi- tectural et des logements anciens (exemple : la caserneVauban…) doit être préférée à la destruc- tion systématique et souvent très coûteuse. Lutter contre le béton- nage des zones urbanisées afin de conserver des zones culti- vables, des espaces verts, des aires de jeux pour les enfants et des espaces de convivialité. Le covoiturage et les bus en site propres… L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des dépu- tés vous paraît-il juste ? M.P. : Le salaire des députés me semble proportionnel aux exi- gences liées à leur fonction. En revanche, une partie variable équivalente à 15 % versée à la fin du mandat en fonction de l’atteinte des objectifs et mesu- rables comme la baisse du chô- mage est souhaitable. Par ailleurs, le renouvellement du mandat doit être fixé à une fois maximum, à l’instar dumandat de président de la République. Dans le cadre du cumul de deux mandats maximum autorisés, seules les indemnités liées à l’un des mandats devraient être per- çues. Propos recueillis par J.-F.H.

La porte-parole des “habitants jamais entendus” CANDIDATE INDÉPENDANTE Mireille Péquignot

Épine dans le pied de la députée sortante Françoise Branget, Mareille Péquignot se présente pour “la liberté de penser, de parler, d’agir” et pour défendre les citoyens de base.

çon. Pour inverser la tendance, je propose d’agir sur l’attractivité et la compétitivité de notre ter- ritoire et l’implantation d’une locomotive industrielle capable de donner du travail à nosT.P.E.- P.M.E. et nos demandeurs d’emploi.Avec le parc d’attraction que je propose, la création rapi- de et massive de milliers d’emplois directs et indirects dans le tourisme, l’hôtellerie, le commerce, la restauration, la culture, le spectacle, le B.T.P.). Je propose aussi un plan zéro inactivité pour les jeunes L.P.B. :Comment percevez-vous la situa- tion à Planoise, véritable “ville” dans la circonscription. Des habitants y jugent l’action politique bien mince. Que leur répondriez-vous ? M.P. : À Planoise, plus de 21 000 habitants, la municipalité de Besançon et le Conseil général du Doubs semblent avoir bais- sé les bras, démissionné, sem- blent ne plus y croire, pourtant, Planoise est un quartier très vivant.Malheureusement, 30 % des ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté.Même dans les entreprises situées dans la zone franche La Fayette, le nombre de planoisiens salariés ou en stage reste faible. Malgré les 140 millions d’euros, 7 000 euros par personne injec- tés à Planoise dans le cadre du Plan national de Rénovation Urbaine, les habitants ne sem- blent pas en avoir vu la couleur. Le développement culturel, tou- ristique, économique et social de ce quartier est possible. Il pas- se par la création d’une mairie

L.P.B. :Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? M.P. : Les communes rurales sont souvent gérées avec le souci per- manent des deniers publics et de l’intérêt général. En revanche certaines grandes communes gaspillent sans vergogne les deniers publics.Une bonne réfor- me de la décentralisation et des collectivités doit favoriser la mutualisation des services aux communes afin de mieux utili- ser leurs ressources. Et il faut s’affranchir des limites admi- nistratives habituelles et se baser sur les bassins d’emploi… L.P.B. : La sécurité, le pouvoir d’achat, comptent parmi les préoccupations des Français. Quel rôle peut avoir un élu national sur ces questions ? M.P. : Être député est également une formidable carte de visite permettant d’ouvrir les portes des investisseurs privés et publics, en France et à l’international. Cet élu national doit mettre la main à la pâte pour faire avan- cer les dossiers liés à l’économie et à la sécurité. L.P.B. : L’emploi est la grande priorité du prochain mandat. Comment inver- ser la tendance, notamment dans les quartiers ? M.P. : Besançon a perdu de nom- breux emplois avec le départ ou la disparition de gros employeurs privés. Il ne reste plus une seu- le entreprise industrielle capable d’offrir 1 000 emplois à Besan-

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Mireille Péquignot : Sur différents dossiers qui engagent notre ave- nir et celui de notre circons- cription, lesménages et les entre- prises ont été bernés, trahis. Les exemples de projets imposés et subis sont nombreux : le scan- dale du parking de l’hôpital Min- joz devenu payant pour les malades, les visiteurs et les sala- riés, le très coûteux projet de tramway bisontin et ses 30 % d’augmentation de la taxe trans- port prélevée sur les petites entre- prises locales, le choix étonnant de la fabrication du tramway bisontin en Espagne alors qu’Alstom est à Ornans et emploie 3 300 personnes dans notre région !… Par ma candi- dature, je souhaite adresser un message d’espoir aux habitants de notre circonscription qui ne sont jamais entendus et sont jus- te bons pour payer des impôts ! L.P.B. :Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? M.P. : L’absence de notoriété et le manque d’attractivité de la capi- tale comtoise pour attirer des investisseurs, des touristes et créer des richesses et des emplois

nous pénalisent.Une étude récen- te place Besançon en 28 ème posi- tion sur 30 villes en termes de dynamisme économique et d’attractivité immobilière. Par ailleurs, la taxe versement trans- port payée par les entreprises locales pour financer le tram- way a causé le départ ou la dis- parition de nombreux employeurs privés. Pourtant, notre territoi- re, capitale de la première région industrielle de France, idéale- ment placé au cœur de l’Europe, fort de l’ouverture de la ligne L.G.V. Rhin-Rhône et d’une tra- dition industrielle forte, regor- ge de nombreux atouts. L.P.B. : Si vous êtes élue, quels dos- siers porteriez-vous en priorité sur la circonscription ? M.P. : Si je suis élue, ma princi- pale priorité sera de dynamiser notre économie pour favoriser la création de nombreux emplois. Il s’agit notamment de : la construction d’un parc d’attraction pour développer la notoriété et l’attractivité de la capitale régionale. À la clé, la création de milliers d’emplois directs et indirects. Doter Pla- noise d’une mairie, un maire et un conseil municipal, pour sor- tir Planoise de son isolement éco- nomique et social. Le dévelop-

pement d’une véritable zone d’activités autour de la gareT.G.V. d’Auxon L.P.B. : L’abstention bat des records, notamment dans les quartiers dits“sen- sibles”. N’est-ce pas un constat d’échec du politique et comment faire pour inverser la tendance ? M.P. : En effet,c’est un grave échec. Si les élus renoncent et affir- ment qu’ils n’y peuvent rien, pré- férant déserter les quartiers com- me pour éviter d’affronter le désespoir et lamisère de la popu- lation et des jeunes en particu- lier. La population se sent mépri- sée, délaissée, incomprise sur différents sujets de la vie quoti- dienne : le chômage, la précari- té, la misère l’insécurité, les stages…Comment voulez-vous que les électeurs se déplacent pour voter ?À quoi ça sert ? Pour inverser la tendance, je propose de redonner la parole à nos conci- toyens sur tous les sujets impor- tants comme le tramway…Pour les quartiers à forte démogra- phie comme Planoise, je propo- se de les doter d’unmaire et d’un véritable conseil municipal de proximité comme les communes rurales ou des mairies d’arrondissements de taille com- parable.

MODEM

Philippe Gonon Emploi, pouvoir d’achat et redressement des finances

Le leader local du MoDem s’aligne cette année sur la deuxième circonscription, avec la ferme intention de défendre notamment le produire en Franche-Comté.

ou vont l’être (M.J.C. Palente).

liaison nord-est, une nouvelle politique d’accès au centre-ville de Besançon depuis la périphérie et de stationne- ment dans ce même centre-ville où la gratuité va être supprimée brutale- ment. La réalisation de haltes ferro- viaires sur les lignes T.E.R. (Franois, Roche). La mise à 2 X 2 voies de la rou- te entre Besançon, Pontarlier et la fron- tière suisse.Une liaison ferroviaire avec l’aéroport de Bale Mulhouse L.P.B. : Les zones rurales ne risquent-elles pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez- vous à la ruralité ? P.G. : Une protectiondes espaces agricoles, comme celle prévue par le S.C.O.T. Une occupation de l’espace rural par les ser- vices (poste, école, commerce). La créa- tion demaisonsmédicales de proximité. L.P.B. : L’abstention bat des records, notam- ment dans les quartiers dits“sensibles”. N’est- ce pas un constat d’échec du politique et com- ment faire pour inverser la tendance ? P.G. : La moralisation de la vie publique est indispensable : non-cumul des man- dats, meilleure représentation de tous les courants à l’Assemblée nationale, financement des partis exclusivement public, inéligibilité pendant 10 ans des élus condamnés pour actes de corrup- tion, indépendance des magistrats du parquet… L.P.B. :Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de

la décentralisation et des collectivités ? P.G. : Une réflexion approfondie sur les missions et les priorités des collectivi- tés locales (qui ne peuvent plus répondre à toutes les demandes : besoins sociaux, transports, éducation). Une stabilisa- tion de la fiscalité qui ne devrait jamais augmenter plus vite que l’inflation ou le pouvoir d’achat. Une simplification du mille-feuille administratif à trois niveaux : la communauté de communes, le pôle (3 bassins Besançon-Montbe- liard-Haut Doubs), la Région. L.P.B. : La sécurité, le pouvoir d’achat, comp- tent parmi les préoccupations des Français. Quel rôle peut avoir un élu national sur ces questions ? P.G. : Il n’existe jamais une réponse simple à un problème sécuritaire ou écono- mique. Par rapport à la délinquance, il faut une action forte à la fois en terme d’urbanisme, d’éducation, de sécurité, d’animation des quartiers en lien avec tous les acteurs sociaux. C’est donc un rôle d’imagination, d’impulsion et de coordination de tous les acteurs qui revient à un élu décisionnaire. L.P.B. : Comment percevez-vous la situation à Clairs-Soleils et Palente, véritable “ville” dans la circonscription. Des habitants y jugent l’action politique bienmince. Que leur répondriez-vous ? P.G. : Avec l’aide de l’A.N.R.U. (140 mil- lions d’euros en 3 ans sur Besançon), de profondes transformations sont en cours. La refonte du parc immobilier est un vrai succès (Clairs-So, Îlot Sca- remberg, demain Cologne…). Les struc- tures d’animation quartiers ont été rénovées (M.J.C. Martin Luther King)

L.P.B. : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient êtremenées dans la circonscription ? P.G. : Beaucoup de partis ont intégré le développement durable dans leurs réflexions et les politiques lancées après les Grenelle font sentir leurs effets. Mais l’effort doit être encouragé loca- lement. Le bâtiment absorbe 40 % de la dépense énergétique. Il faut lancer un grand plan avec des subventions, un abattement de 10 % sur la taxe fon- cière, des prêts à taux zéro pour les investissements en faveur de l’isolation phonique et des économies d’énergie. Création des haltes ferroviaires com- me Roche-lez-Beaupré pour diminuer l’usage de la voiture. Lancement de “Carlib” : location de véhicule à pile à combustible. Réalisation d’une unité de méthanisation (par exemple à Novil- lars) pour l’approvisionnement en gaz des bus du réseau Ginko ou de nou- velles chaudières collectives. L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît- il juste ? P.G. : Plus que le salaire (et les avantages dont on ne parle jamais) des députés, il convient de réduire le nombre des dépu- tés d’un tiers (400 au lieu de 577) et de réformer en profondeur lemode de fonc- tionnement de l’assemblée : non-cumul des mandats, obligation de siéger en commission et assemblée, obligation de vote personnelle, retenue sur indemni- tés en cas d’absence injustifiée…

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des élec- teurs lors de ces législatives ? Philippe Gonon : Plusieurs maîtres-mots. Équilibre : confier tous les pouvoirs à un seul parti comporte un risque pour la démocratie Vigilance : le program- me du nouveau président, notamment économique, ne semble pas à même de redresser la situation difficile de la France. Rassemblement : de tous les démocrates contre les extrémistes de droite et de gauche (cf. la Grèce). Expé- rience : de la gestion publique et pri- vée mises au service de l’intérêt géné- ral : conseiller municipal, délégué C.A.G.B., administrateur de deux socié- tés d’H.L.M., gérant 10 000 logements sociaux, chef d’entreprise (contrôle éner- gétique des bâtiments). L.P.B. : Sur quels arguments prioritaires axe- rez-vous votre campagne ? P.G. : L’emploi, le pouvoir d’achat, le redressement des finances publiques. Le logement et la fracture énergé- tique qui s’annonce. Enfin l’éducation et l’enseignement supérieur. L.P.B. : Si vous êtes élu, quels dossiers porte- riez-vous en priorité sur la circonscription ? P.G. : Produire en Franche-Comté. Sou- tien aux filières : médicale et imagerie, bois-énergie (reconversion de la pape- terie de Novillars) et bois construction,

traitement signal et transmission don- nées, rénovation énergétique du bâti- ment, tourisme. Des formations adaptées aux filières retenues : Guichet unique à la création et au développement de l’entreprise, une structure efficace de transfert d’innovation et de technologie entre la recherche et les P.M.E., une banque régionale dédiée aux filières. Prolongation dans le temps et exten- sion géographique des Z.F.U. (zones franches urbaines). Une zone d’activité orientée production près de la gare d’Auxon. Création d’une vitrine tech- nologique comtoise et d’un palais des congrès à Auxon. Développement du tourisme autour de la Citadelle, des musées (pass de trois avec Nancray, Besançon,Arc-et-Senans),des ressources en eau (vallée de la Loue et du Doubs), création de la Cité Lumière sur l’ancien hôpital Saint-Jacques. Se loger. C’est le premier poste budgé- taire des Français, et si les loyers ont augmenté, les charges ont explosé : action sur le prix du foncier, construc- tion de logements sociaux pour régu- ler la hausse des loyers,minoration des charges énergétiques par une aide à l’isolation énergétique du bati existant, incitation à l’Isolation phonique des immeubles d’habitation. Se déplacer : La poursuite des travaux du contournement de Besançon par la

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