La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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POLÉMIQUE

Des prunes comme cadeau de mariage

Besançon divorce avec les mariages bruyants 35 C.R.S. appelés en renfort pour empêcher les rodéos et débor- dements à l’issue d’une cérémonie de mariage devant l’Hôtel de Ville. Situation démesurée ? Le déploiement va se poursuivre tout l’été avec des P.V. en guise de jarretière

D rôle de haie d’honneur pour les unions à Besançon. Samedi 12mai,les couples scel- lant leur destinée dans la charmante capitale régionale ont eu une surprise. Celle de voir une demi-compagnie de C.R.S. casqués,matraque à la ceinture, les accueillir une fois la bague passée audoigt.Beaucoup de pas- sants se sont interrogés sur cet- te présence démesurée. Était-ce une manifestation ? Non, juste un mariage ! Ce déploiement - inhabituel - de 35policiersmobiles fait suite à des dérives récur- rentes àBesançonoù lesmariages se soldent trop souvent par des débordements sur la voie publique. “De nombreuses ver- balisations pour infractions au code de la route ont été dressées, dit la Police Nationale sans pré- ciser le chiffre. Cela sera répété tous les samedis tant que les pro- blèmes subsisteront” ajoutent les forces de l’ordre. Élu d’opposition municipale,

Michel Omouri s’était fendu d’un communiqué demandant aumai- re de Besançon de réagir face à cette situation avant ces événe- ments. En juin 2011 déjà, un cor- tège avait outrepassé toutes les règles du code de la route en empruntant à sens unique la rue des Granges puis la rueMoncey. Prèsdequarante voitures s’étaient alors garées anarchiquement devant l’Hôtel deVille et les rues adjacentes. Les policiersmunici- paux avaient constaté les dégâts, trop peu nombreux pour stopper la vague.Un an plus tard,ce sont des pétards et des rodéos avec

le préfet. Pour un mariage : 35 C.R.S. et un nombre de policiers municipaux renforcé de 3 à 7 agents. “Cela au détriment de la sécurité des autres quartiers et un coût en terme d’heures supplé- mentaires” lâcheMichel Omouri qui propose une solution aumai- re de Besançon, qu’il dit “dépas- sé par les événements. Je propo- se de transférer la totalité des cérémonies à la salle Courbet. Il y a de plus de en plus de soucis avec lesmariages de gens de com- munauté et pas seulement au centre-ville. Les familles utilise- ront alors le parkingChamars ou celui de la mairie. La foule sera mieux canalisée d’autant qu’il y a de la vidéo-protection là-bas” avance l’élu U.M.P.. Des polémiques avaient éclaté lorsque des drapeaux algériens, turcs,marocains,étaient sortis en pleine séance. Comme le dit si bien l’adage : “Ils klaxonneront moins quand ils seront cocus !”

Les mariages trop fêtés à la sortie de l’Hôtel de Ville font polémique (photo macommune.info)

VIE POLITIQUE

Divorce au Centre Droit

Le Centre Droit implose En désaccord avec Martine Jeannin jugée trop autoritaire, Catherine Gelin et Monique Ropers quittent le Centre Droit et créent “Au Centre ensemble”. Seule, Martine Jeannin fait un appel du pied à l’U.M.P.

des quads qui ont fait résonner un autre bruit : celui de la colère des pas- sants. Des fusées ontmême été tirées en direction du ciel…puis des pas- sants. C’en était trop, d’où cette mesure exception- nelledemandéepar

Les transférer salle Courbet

E.Ch.

Monique Ropers (à gauche) et Catherine Gelin créent un nouveau groupe d’opposition : “Au Centre ensemble”.

L a vie de l’oppositionmuni- cipale bisontine est tumul- tueuse. Alors qu’elles étaient assises côte à côte au conseil municipal de Besançon, Martine Jeannin (Gauche moderne) et Catherine Gelin (Société civile) se séparent… Pas en très bon terme d’ailleurs. La première reproche à la secon- de de voter à l’envers des déci- sions du parti qu’elle a créé (le groupe Centre Droit). La secon- de reproche à la première de tout gérer sans jamais lui demander son avis. Pire, Mar- tine Jeannin lui aurait adres- sé des mails outrageants. Ce que l’intéressée conteste : “C’est un divorce à l’amiable, coupe- t-elle. Si Catherine Gelin veut sa liberté, elle part. Je le com- prends et je ne lui en veux pas mais elle manque encore de pra- tique politique.” Catherine Gelin et Monique Ropers (arrivée en remplace- ment d’Édouard Sassard démis-

sionnaire) vont donc cohabiter ensemble et passent outre ces querelles qui n’en sont pas selon elles. “Notre ligne politique est un rassemblement du Centre. Il se trouve que Madame Jean- nin a vibrionné du P.S. à l’U.M.P., de la Gauche Moder- ne au Centre et fait un retour vers l’U.M.P., à qui nous sou- haitons bonne chance avec une représentante ayant de pareilles convictions !” déclarent Gelin et Ropers qui créent “un grou- pe politique réellement centriste.” Ce groupe a pris comme inti-

Monique Ropers. Est-ce faire les yeux doux à Philippe Gonon (MoDem) ? “C’est encore tôt pour répondre mais pourquoi pas…” émet Monique Ropers, ancien- ne professeur désormais à la retraite.Catherine Gelin regret- te que l’on ait instrumentalisé certains sujets comme le can- nabis : “Je n’ai jamais dit que j’étais pour. Je suis contre mais je voulais un débat (cf. La Pres- se Bisontine de novembre der- nier).” Contacté, Jean Rosselot (res- ponsable du groupe U.M.P. municipal) a bien eu des échanges avec Martine Jean- nin qui aimerait revenir. Il ne ferme pas la porte à un éven- tuel retour… qui pourrait déplaire à certains de ses fidèles U.M.P. qui ne veulent plus de Jeannin. L’opposition, si elle veut défier la majorité en 2014, va devoir trouver de la cohé- rence. E.Ch.

tulé “Au Centre Ensemble” avec pour vocation “d’intégrer d’autres forces centristes à Besançon face à une droite en situation d’échec et à une gauche souvent irréalis- te” précise

“Je souhaite bonne chance à l’U.M.P.”

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