La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

DOSSIER SSIE

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION

Le député défendra âprement son fauteuil U.M.P. Jacques Grosperrin

Il est le député sortant et retrouvera notamment sur sa route celui qui l’a battu aux cantonales en 2008. Il défendra bec et ongles les valeurs de la droite.

considérable et coûté beaucoup plus cher que prévu à cause de l’acharne- ment des Verts à s’opposer systémati- quement à sa réalisation, comme d’ailleurs c’est le cas actuellement dès lors que l’on évoque la fin du contour- nement de Besançon (liaisonNord-Est). Il est pourtant crucial de l’achever rapi- dement. L.P.B. : L'emploi est la grande priorité du pro- chain mandat. Comment inverser la tendan- ce, notamment dans les quartiers ? J.G. : En agissant évidemment sur la formation professionnelle plutôt que d’occuper les jeunes dans de faux emplois et les préparer à des vrais métiers. Le travail doit rester la valeur première de notre société. Il faut aussi dévelop- per de nouvelles zones franches, à condi- tion qu’il existe une réelle volonté des habitants de s’investir. L.P.B. : Comment percevez-vous la situation des quartiers Palente, Clairs-Soleils…), véri- table “villes” dans la circonscription. Des habi- tants y jugent l'action politique bien mince. Que leur répondriez-vous ? J.G. : La réhabilitation de ces quartiers, financée essentiellement par l’État prou- ve le contraire. On y vit mieux que par le passé. Je connais le problème, j’ai grandi à Clairs-Soleils. On ne peut pas non plus tout attendre du politique et ne pas confondre aide et assistanat.

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des élec- teurs lors de ces législatives ? Jacques Grosperrin : En tant que député sortant, je considère pouvoir continuer à œuvrer activement pour ma circons- Sa biographie Jacques Grosperrin Né le 17 octobre 1955 à Baden- Ceinture noire 5 ème dan de judo. Cham- pion de France universitaire de lutte. Professeur agrégé à lʼUniversité de Franche-Comté. Docteur en lettres de lʼuniversité de Lyon. Président régional dʼun cabinet den- taire humanitaire. Président fondateur des associations coup de pouce, toboggan et sport vacances (Orchamps et Saône). Conseiller général (canton Besan- çon Est) de 2001 à 2008 et conseiller régional à ce jour. Député de la 2 ème circonscription du Doubs depuis 2007. Baden (Allemagne) Marié, trois enfants.

cription et ses habitants.

ce pas un constat d'échec du politique et com- ment faire pour inverser la tendance ? J.G. : C’est à la fois vrai et faux. Aux Présidentielles, on a par exemple voté à 80 % aux Clairs-Soleils, mais c’est moins qu’en milieu rural (87 %). C’est par un travail sur le long terme, de proximité, en répondant aux attentes de chacun que les comportements évo- lueront. L.P.B. : Les désengagements financiers de l'État sont souvent stigmatisés par les col- lectivités locales, sources de restrictions bud- gétaires. À quoidevrait ressembler une bon- ne réforme de la décentralisation et des collectivités ? J.G. : Le pseudo-désengagement de l’État était d’abord un argument politique fal- lacieux de l’opposition. Désormais dans la majorité, les socialistes, les Verts et l’extrême gauche renouvelleront-ils encore ces critiques ? Le rapproche- ment des Régions et des départements prévus en 2014 que nous avons voté doit être maintenu car il est source d’équilibre budgétaire. L.P.B. : La voie des Mercureaux a été un des grands chantiers de ces dernières années, désenclavant le plateau de Saône. Votre avis sur l'achèvement du contournement ? J.G. : Son achèvement a pris un retard quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? É.A. : D’abord préserver les services publics pour l’égalité des territoires et des habitants. Ensuite,maintenir l’au- tonomie fiscale desRégions et desDépar- tements, préserver les moyens finan- ciers, humains et techniques des Communes et des Communautés que l’U.M.P.projette encore de réduire (moins 20 % sur 5 ans). L.P.B. : La voie des Mercureaux a été un des grands chantiers de ces dernières années, désenclavant le plateau de Saône. Votre avis sur l’achèvement du contournement ? É.A. : Il faut achever ce contournement entre Beure et les tours de l’Amitié, là ou le trafic automobile est le plus gênant pour les usagers et la population rive- raine. Le grand contournement (30 % moins coûteux) que je défendais serait, lui, achevé depuis longtemps. L.P.B. : L’emploi est la grande priorité du pro- chain mandat. Comment inverser la tendance, notamment dans les quartiers ? É.A. : L’emploi est l’échec le plus reten- tissant de la majorité sortante. Dans les quartiers, 150 000 emplois d’avenir pour les jeunes seront créés. Ils consti- Sa biographie Éric Alauzet Médecin, 53 ans Vice-Président du Conseil général du Doubs Conseiller municipal de Besançon et président du Sybert

L.P.B. : Sur quels arguments prioritaires axe- rez-vous votre campagne ? J.G. : Réduire la dépense publique, pro- duire davantage en France, consolider le renouveau de l’agriculture, et sur- tout renforcer la valeur travail en com- battant les abus. L.P.B. : Si vous êtes élu, quels dossiers porte- riez-vous en priorité sur la circonscription ? J.G. : Terminer enfin le contournement de Besançon, accompagner les P.M.E et les artisans dans leur développement et leurs difficultés, soutenir toutes les écoles pour favoriser la réussite de nos enfants. L.P.B. : Les zones rurales ne risquent-elles pas de pâtir d'un déséquilibre detraitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez- vous à la ruralité ? J.G. : Il n’existe pas de déséquilibre par- ticulier. La ruralité est essentielle, for- cément complémentaire à la ville, mais trop souvent oubliée. Il faut maintenir les services publics et développer lesmai- sons de santé mais aussi de retraite. L.P.B. : L'abstention bat des records, notam- ment dans les quartiers dits “sensibles”. N'est-

la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d'actions pourraient être menées dans la circonscription ? J.G. : Jamais un gouvernement n’a autant fait pour l’environnement (Grenelle 1 et 2). Personnellement, je pense que l’écologie se conjugue déjà individuel- lement et au quotidien par des actions citoyennes. L’amélioration passe par une évolution individuelle des menta- lités et des comportements. L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? J.G. : Je vous rappellerai que je fais par- tie des 23 députés (sur 577) cosigna- taires d’une proposition de loi sur la réduction de nos indemnités de 10 % en 2011. Pas seulement un symbole, mais une contribution concrète à l’ef- fort national. Propos recueillis par J.-F.H. Jacques Grosperrin : “L’achèvement du contournement a pris un retard considérable à cause de l’acharnement des Verts.”

L.P.B. : L'écologie a été très peu présente dans

E.E.L.V.

Éric Alauzet Trois priorités : la formation, la recherche et la santé Le candidat vert est déterminé pour faire

Éric Alauzet : “Il faut achever le contournement entre Beure et les tours de l’Amitié.”

bouger les lignes dans cette circonscription qui a basculé à droite en 2007. Avec l’écologie en ligne de force dans son discours.

tuent une illustration du vaste chan- tier qui sera lancé en faveur de l’éco- nomie sociale et solidaire pour les nom- breux métiers de proximité : services à la personne (famille et petite enfance), la récupération, la réparation et le recy- clage, l’entretien, l’animation, lamédia- tion, les emplois agricoles, la formation. L’argent public est bien utilisé quand il finance l’emploi. L.P.B. : Comment percevez-vous la situation des quartiers (Palente, Clairs-Soleils…), véri- tables“villes”dans la circonscription. Des habi- tants y jugent l’action politique bienmince. Que leur répondriez-vous ? É.A. : Merci de me donner l’occasion de corriger cette image datée alors que le quartier des Clairs-Soleils a bénéficié d’un renouveau urbain remarquable avec des équipements neufs (uneM.J.C., un collège, une bibliothèque, une crèche…), une surface commerciale et des logements neufs ou réhabilités. Le quartier de Palente-Orchamps présente encore un parc immobilier vétuste à rénover où se concentrent de nombreux ménages très modestes et vieillissants. Mais ce quartier jouit d’un véritable esprit solidaire,il y a une richesse humai- ne sur laquelle il faut s’appuyer pour son avenir. Une nouvelle médiathèque, la rénovation de la M.J.C. et le passa- ge du tram vont dynamiser ce quartier où le chômage reste important et où les habitants doivent être mieux reconnus

et soutenus, notamment les plus jeunes (cf. emplois d’avenir). L.P.B. : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient êtremenées dans la circonscription ? É.A. : Il faut se ressaisir car nos res- sources s’épuisent vite et vont coûter de plus en plus cher, la chimie envahit notre environnement et impacte notre santé, la biodiversité s’effondre. Il faut agir avant que les conséquences éco- nomiques brutalisent nos sociétés et plongent nos enfants dans une situa- tion inextricable Les emplois non délocalisables créés par le développement des énergies renou- velables dont le bois énergie (en pre- nant soin de l’exploitation de nos forêts et des moyens donnés à l’O.N.F.) et par le vaste chantier de réhabilitation et d’isolation des logements constituent des mesures importantes (500 000 emplois avec orientation, formation et revalorisation des métiers). L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît- il juste ? É.A. : Les indemnités du député devront être réduites par solidarité, comme l’en- semble des revenus élevés, dans le but d’imposer une échelle des revenus limi- tée de 1 à 20. Propos recueillis par J.-F.H.

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des élec- teurs lors de ces législatives ? Éric Alauzet : Pour apporter mes valeurs, mes convictions,ma capacité de travail, mon expérience, mes idées et mes pro- positions dans le débat national. Pour contribuer à l’avènement d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationa- le pour que l’écologie pèse enfin dans les politiques nationales. L.P.B. : Sur quels arguments prioritaires axe- rez-vous votre campagne ? É.A. : Retrouver le sens du bien com- mun, la simplicité, la modération, la proximité, l’équité et le respect mutuel. Cela suppose de lutter contre les indi- vidualismes et le néolibéralisme qui épuisent les hommes et la nature.Redon- ner du sens pour tous aux règles sociales, aux limites environnementales et à une contribution fiscale équitable. L.P.B. : Si vous êtes élu, quels dossiers porte- riez-vous en priorité sur la circonscription ? É.A. : Il faut d’abord rappeler que le dépu- té est élu pour préparer les lois, tâche souvent délaissée par les députés.Outre l’emploi - ma priorité absolue - c’est sur l’Université et l’Hôpital que nous devons agir pour renforcer la formation, la recherche et la santé sur notre terri- toire.

L.P.B. : Les zones rurales ne risquent-elles pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez- vous à la ruralité ? É.A. : Urbain et rural se rendent mutuel- lement service, leurs destins sont liés. La ville apporte les grands pôles uni- versitaires, culturels, et commerciaux. Le rural apporte les grandes fonctions agricoles, forestières et naturelles. Ces deux territoires doivent se partager l’emploi de proximité et disposer d’une infrastructure numérique reliant toutes les communes. L.P.B. : L’abstention bat des records, notam- ment dans les quartiers dits“sensibles”. N’est- ce pas un constat d’échec du politique et com- ment faire pour inverser la tendance ? É.A. : C’est en partie le résultat du chô- mage, de l’exclusion et de l’inadapta- tion de l’action politique contre ces fléaux. Il faut agir à la racine et œuvrer sans cesse pour assurer un emploi décent au plus grand nombre et redonner confiance aux gens. Pour répondre aux incivilités, il faut redonner des moyens aux associations qui œuvrent sur le ter- rain et à la police de proximité. L.P.B. :Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À

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