La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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DÉBAT

Abattage des arbres quai Veil-Picard

La tronçonneuse a ouvert des perspectives Alors que la coupe des platanes avait provoqué un tollé, l’Agglo reçoit désormais des courriers de personnes qui souhaiteraient que les arbres ne soient pas replantés quai Veil-Picard au nom de la perspective architecturale.

L a contradiction est dans la natu- re humaine. En 2011, les voies se sont élevées contre l’abattage des platanes du quai Veil-Picard, abattage programmé en janvier dernier dans le cadre du chantier du tram. En signe d’opposition, il y a eu des pétitions signées par plus de 3 000 personnes, des coups de gueule, et des vives réactions de la part des élus d’Europe Écologie- Les Verts indignés par la disparition de ce patrimoine “biologique et urbanis- tique”.

Or, trois mois plus tard, si les tronçon- neuses ont modifié le paysage, elles ont aussi contribué à faire changer d’avis certains Bisontins. C’est le cas de Nico- le, une habitante du quartier qui se fraie un passage sur ce qui reste du trottoir du quai Veil-Picard défoncé par les engins de chantier. Il y a quelques mois, elle a signé une pétition pour protester contre la coupe des platanes. “Mais aujour- d’hui, malgré la présence des grues, je reconnais que l’absence des arbres nous ouvre de jolies vues sur la ville que nous

EN BREF

n’avions pas avant. C’est pas mal” dit- elle. Cette Bisontine n’est pas la seule à être de cet avis. La communauté d’agglomération du Grand Besançon qui porte le projet du tram a reçu des courriers de la part de personnes qui apprécient la perspecti- ve des quais. “Ce ne sont pas forcément des riverains, mais des gens qui trou-

qui vivent au premier étage ont retrou- vé de la luminosité dans leur apparte- ment.” Le désagrément, “ce sera l’été, car ça risque de plomber sur le quai sans les feuillages” sourit la commerçante. Dans le quartier, l’idée d’une pétition contre le replantage des arbres circule désormais. Mais elle sera aussi ineffi- cace que celles qui avaient pour but de s’opposer à leur coupe. En effet, la C.A.G.B. va replanter 60 tilleuls (il y avait 89 platanes) quai Veil-Picard, espa- cés de 8 mètres chacun entre Canot et la rue Marulaz. Les feuillus atteindront 7 mètres de hauteur à terme. La der- nière partie jusqu’au Pont Battant ne sera pas végétalisée car c’est là que se trouvera la future station. L’Agglo satis- fera ainsi toutes les personnes favorables aux arbres. Il y en a. “Nous recevons aussi des courriers en ce sens” conclut la collectivité. T.C.

Marché Le prochain “Marché des arts” organisé par l’association Tambour Battant aura lieu dimanche 3 juin, place de la Révolution à Besançon. Renseignements sur http://tbattant.free.fr /spip/ Cheval L’opération de collecte des détritus par attelage à cheval sur les berges du Doubs et les promenades du centre-ville a lieu depuis le 2 mai et se prolongera jusqu’au 26 septembre, à raison d’un passage le mercredi après-midi et le dimanche matin. En 2011, environ 6 tonnes de déchets divers et 4,2 tonnes de verre ont été collectées. L’objectif de réinsertion sociale de personnes s’avère également réussi avec 12 personnes ayant bénéficié du dispositif. Le parcours débute au Chamars, emprunte les berges, se poursuit par l’esplanade des Droits de l’Homme, la promenade Granvelle, le square Sarrail, la promenade Micaud pour se terminer par la promenade de l’Helvétie. Rens. 03 81 41 53 14. Amitié S.O.S. Amitié “recrute. L’Association recherche de nouveaux écoutants pour renforcer son équipe de bénévoles, qui assurent une écoute anonyme 24 heures sur 24 et 365 jours par an. L’association, avec l’intervention de psychologues, assure une formation permettant l’écoute au téléphone de personnes en détresse, selon une charte rigoureuse. Elle reçoit actuellement les candidatures de personnes motivées, dans la perspective d’une formation à l’automne 2012. Renseignements au 03 81 52 17 17. pied de la tour bastionnée de

vent que finalement ce serait bien de ne pas replanter d’arbres à cet endroit” indi- quent les services de l’Agglo. “On voit jusqu’à la cité universitaire qui a été refaite, on voit la colline de Chaudanne. Avant, tout cela était caché par les arbres. Franchement, c’est beau” remarque une com- merçante du quai Veil- Picard. Elle ajoute : “En plus, je pense que les gens

“De jolies vues sur la ville.”

Pour l’instant, les engins de chantier occupent le quai Veil-Picard.

INVESTISSEMENT Après l’incendie Optimisme au jardin botanique

années avec tous les jardins botaniques dumonde. Une sour- ce de savoir considérable. Mais ce fait divers pose une autre question : le jardin botanique de Besançon a-t-il encore un avenir ? “Ce jardin est l’un des plus vieux de France. Il date de 1580” pré- cise Anne Vignot, “mais il n’a jamais eu de place fixe dans la cité et a été déménagé une bon- ne dizaine de fois !” Toujours conservé malgré ce parcours tumultueux, ce jardin aujour- d’hui propriété de l’université de Franche-Comté compte à ce jour six salariés dont trois mis à disposition par la ville de Besançon qui apporte aussi son soutien logistique. “Aujourd’hui,

La question de l’avenir du jardin botanique de Besançon se pose déjà depuis de longs mois. Les dégâts subis lors du cambriolage dans la nuit du 13 au 14 avril ont remis ce débat au cœur de l’actualité. Malgré tout, pour l’équipe d’Anne Vignot, l’optimisme est de mise.

A vant l’incendie d’avril déjà, le jardin avait subi des vols avec effraction qui étonnent Anne Vignot, directrice depuis 2006 : “Ces vols sont l’œuvre de gens avertis ou qui connaissent les réseaux pour revendre” estime- t-elle. Des plantes ont été volées ainsi qu’un ordinateur, unmicro-

scope ou encore dumatériel per- fectionné pour jardiner et aus- si des livres. Une liste qui confor- te la directrice dans son idée. “Le plus embêtant est la des- truction de l’ index seminium ” poursuit-elle. Ce livre est en effet un catalogue recensant tous les échanges de semences effectués ces cinquante dernières

Le jardin jouxte des bâtiments universitaires vétustes.

Au cœur du campus, le jardin botanique de Besançon trouve- rait toute sa place. “Une meilleu- re visibilité, plus d’attractivité et un atout pour le développe- ment de tout le site” estime la directrice. Un projet qui semble faire l’unanimité, à ceci près qu’il n’interviendrait qu’en 2014 ou 2015, au moment du regrou- pement là-bas des services de l’université. D’ici là, en atten-

nous sommes ici place Leclerc avec des problèmes d’entretien et de rénovation des bâtiments. Un déménagement des services universitaires est prévu” explique la directrice qui s’interroge sur le devenir en pareil cas du jar- din botanique. “La probléma- tique n’est plus la même qu’en 1956, année de son installation ici.” Une réflexion globale s’impose, rendue plus pressan- te encore par le récent incendie. Deux études complémentaires ont été mises en place : l’une par la Région seule, l’autre par laVille, la Région et l’Université. Anne Vignot détaille les conclu- sions : “Cela nous a permis d’envisager plusieurs solutions d’implantation : la Citadelle, le musée des maisons comtoises à Nancray ou le site de la Bou- loie.” Pour elle, la réponse est évidente : “La solution la plus pertinente, c’est un déménage- ment sur la Bouloie. L’université est là et le lieu est déjà voué aux activités de recherche.”

dant un nouveau transfert, Anne Vignot et son équipe devront sans doute faire preuve de patien- ce et garder intac- te leur passion pour que vive le jardin botanique. Une situation inconfortable mais transitoire qui fait conclure la directrice par un seul mot : “Optimisme.”

Trouver une place adéquate et définitive.

Le sinistre a notamment détruit des documents d’une grande valeur.

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