La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012 23

sés depuis des années. La première prio- rité de notre action est le développe- ment de l’emploi. Il est anormal que la population et notamment les jeunes des quartiers ne bénéficient pas de l’installation des entreprises alorsmême que ces dernières touchent des aides fiscales pour s’installer. Nous deman- dons, au Front de Gauche, que ces entre- prises remboursent les aides publiques ou soient incitées à recruter localement. La deuxième priorité est d’écouter les habitants et de définir les voies d’une implication des citoyens dans la poli- tique à tous les niveaux. L.P.B. : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient êtremenées dans la circonscription ? E.G. : J’ai évoqué précédemment de res- taurer des liens sociaux entre le milieu rural et urbain. Il faudra favoriser l’augmentation du nombre d’A.M.A.P., d’autres formes d’échanges ou de coopé- ration (coopératives), qui permettront d’instaurer unnouveaumode de consom- mation plus écologique, et de faciliter les échanges villes-campagne, de déve- lopper l’emploi dans les zones rurales… Les ventes directes du producteur au consommateur doivent être facilitées ainsi que l’agriculture biologique. Le développement des transports en com- mun entre ville et campagne doit être poursuivi en tendant vers la gratuité de ceux-ci. L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît- il juste ? E.G. : Le salaire d’un député est justifié mais ce qui ne l’est pas, c’est le cumul desmandats par exemple.Nous sommes pour un véritable statut de l’élu. L’engagement politique nécessite du temps et des moyens mais il faut des règles claires et des élus exemplaires.

FRONT DE GAUCHE Emmanuel Girod Abolition de la précarité et répartition des richesses

Ces deux grands principes chers au Front de Gauche seront logiquement repris par le Bisontin Emmanuel Girod qui fera campagne dans la première circonscription.

de favoriser les commerces de proxi- mité, de promouvoir les circuits courts susceptibles de favoriser l’émergence d’un nouvel emploi local. L.P.B. : L’abstention bat des records, notam- ment dans les quartiers dits“sensibles”. N’est- ce pas un constat d’échec du politique et com- ment faire pour inverser la tendance ? E.G. : L’abstention est le signe d’une cer- taine désillusion des citoyens quant à l’action des politiques. Il est donc impor- tant de rencontrer les citoyens tout au long du mandat à la fois pour rendre compte de son action, répondre à leurs questions, les impliquer dans notre action politique…Le Front de Gauche développe des outils démocratiques, notamment les assemblées citoyennes qui peuvent restaurer un lien de confian- ce avec la politique. L.P.B. :Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? E.G. :v Nous pensons que l’État est le garant de l’égalité des citoyens sur l’ensemble du territoire. L’État devra être réaffirmé dans samission et conso- lidé. La décentralisation doit être orga- nisée selon nous, en fonction du prin- cipe de proximité pour favoriser la prise de décisions au service de l’intérêt géné- ral. Nous refusons la mise en concur- rence des collectivités territoriales mais préconisons au contraire leur coopé- ration. Il faut reprendre le chemin de la démo- cratie par une implication populaire

plus permanente, y compris au niveau local. Des outils de consultations popu- laires devront être imaginés et mis en œuvre. L.P.B. : La sécurité, le pouvoir d’achat, comp- tent parmi les préoccupations des Français. Quel rôle peut avoir un élu national sur ces questions ? E.G. : Le rôle d’un élu national sur ces questions est de favoriser la stabilité et la protection des citoyens. Pour ce faire, il est impératif d’infléchir les repères déontologiques de la police pour jeter les bases de la police citoyenne de demain, une police qui s’attaque à toutes les délinquances dans une optique de prévention, mais aussi quand cela est nécessaire de sanction. Pour cela, il faut améliorer leurs conditions de travail, leurs effectifs et supprimer la politique du chiffre. L.P.B. : L’emploi est la grande priorité du pro- chain mandat. Comment inverser la tendance, notamment dans les quartiers ? E.G. : Les politiques de rigueur ne favo- risent pas la politique de l’emploi, nous devons relancer l’activité. À moyen et long terme, si nous voulons recréer de l’emploi, une réorientation complète du système d’échange et de production est indispensable et permettra de reloca- liser et de créer des milliers d’emplois. L.P.B. : Comment percevez-vous la situation à Planoise, véritable “ville” dans la circonscrip- tion. Des habitants y jugent l’action politique bien mince. Que leur répondriez-vous ? E.G. : Nous entendons clairement que les habitants de Planoise sont délais-

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des élec- teurs lors de ces législatives ? Emmanuel Girod : Je sollicite le suffrage des électeurs lors des élections législa- tives afin d’être un élu au service du peuple et un point d’appui au Parle- ment pour défendre le programme du Front de Gauche :VI ème République, pla- nification écologique, répartition des richesses… L.P.B. : Sur quels arguments prioritaires axe- rez-vous votre campagne ? E.G. : Sur trois grands axes : premiè- rement, emploi et abolition de la pré- carité : interdire les licenciements boursiers, lutter contre les délocali- sations, favoriser les investissements créateurs d’emplois, aider à la repri- se des entreprises par les salariés en cas de difficultés, encadrement strict de l’intérim. Deuxièmement, répartition des richesses : S.M.I.C. à 1 700 euros, salai- re maximum, revenu maximum, impôt progressif, taxation de la finance. Enfin, planification écologique : développer un nouveau mode de consommation, de production et d’échange écologique et social, inscription de la règle verte dans la Constitution pour éteindre notre dette écologique, référendum sur le nucléaire.

L.P.B. : Si vous êtes élu, quels dossiers porte- riez-vous en priorité sur la circonscription ? E.G. : La question sociale, notamment le problème de la précarité sous toutes ses formes (salariales, logement, san- té, retraites, licenciement…) sera une de mes priorités sur la circonscription. Pour cela, il faudra réaffirmer le C.D.I. comme norme du contrat de travail, limiter drastiquement le recours à l’intérim et aux C.D.D., instaurer la retraite à 60 ans à taux plein et la sécu- rité sociale professionnelle. Je propo- serai de mettre en place un droit de veto suspensif sur les licenciements pour les comités d’entreprise. J’agirai pour un remboursement à 100 % des dépenses de santé. Je déposerai une proposition de loi pour encadrer les prix des logements. L.P.B. : Les zones rurales ne risquent-elles pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez- vous à la ruralité ? E.G. : Les populations rurales sont, pour beaucoup, plongées dans la détresse, parfois matérielle, le plus souvent socia- le et morale. Il est urgent d’écouter ce que ces populations ont à nous dire, de réintroduire du lien social, notamment en associant ces populations à l’action et aux décisions politiques, de réhabi- liter les services publics de proximité,

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