La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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LUTTE OUVRIÈRE

Brigitte Vuitton

La candidate des classes laborieuses Elle sera ici la porte-parole des idées révolutionnaires défendues par Nathalie Arthaud à la présidentielle. Avec quelques positions bien tranchées sur les questions locales.

sés par les collectivités locales,sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réfor- me de la décentralisation et des col- lectivités ? B.V. : Il est vrai que l’État se désengage financièrement depuis des années au détriment des collectivités locales. Et il faudra imposer à tous les niveaux, que l’argent public aille aux services publics. Mais pas seulement au niveau de l’État, au niveau des collectivités locales également. Il faut supprimer les aides aux entreprises et consacrer ces sommes à créer directement des emplois dans des domaines utiles à la population. L.P.B. : La voie des Mercureaux a été un des grands chantiers de ces der- nières années, désenclavant le pla- teau de Saône. Votre avis sur l’achèvement du contournement ? B.V. : 161 millions d’euros et 15 ans de travaux : la population devrait pouvoir contrôler le coût réel de ces travaux et savoir combien les grandes entreprises de génie civil ont empoché. La diminution de la participation de l’État pour l’échangeur de Beure ne doit pas masquer les profits réalisés par des groupes privés qui vivent sur des com- mandes publiques. L.P.B. : L’écologie a été très peu pré- sente dans la campagne présiden- tielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la circonscription ? B.V. : Pour les questions

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Brigitte Vuitton : Je me présente pour continuer à faire connaître et populariser les idées défen- dues par Nathalie Arthaud pen- dant la campagne pour les pré- sidentielles, en particulier pour dire que, face à cette crise du capitalisme qui ne cesse de s’aggraver, le monde du travail peut se défendre, pour peu qu’il retrouve confiance en ses forces. Je voudrais également affirmer, par ma candidature, l’existence d’un courant communiste révo- lutionnaire, qui, même s’il est aujourd’hui minoritaire, est por- teur d’espoir pour l’avenir de l’humanité. L.P.B. : Sur quels arguments priori- taires axerez-vous votre campagne ? B.V. : Ma campagne portera sur les mesures qu’il sera nécessaire d’imposer face à la crise capi- taliste : l’interdiction des licen- ciements et la répartition du travail entre tous sans perte de salaire. Les travailleurs n’ont que leur emploi pour vivre, ils doivent pouvoir le conserver quitte à prendre sur les profits des entreprises. Des embauches

massives dans les services publics et des créations d’emplois utiles à la population. Une aug- mentation générale de tous les salaires et de toutes les retraites et pensions, avec un salairemini- mum de 1 700 euros nets par mois et la garantie du pouvoir d’achat par l’indexation auto- matique des salaires, retraites et pensions sur le coût de la vie. L.P.B. : Si vous êtes élue, quels dos- siers porteriez-vous en priorité sur la circonscription ? B.V. : Si je suis élue, je défendrai à l’Assemblée ces mesures d’urgence.Par exemple,à l’échelle locale, il faudrait obliger le pro- priétaire de la papeterie deNovil- lars à maintenir l’activité et les emplois en prenant sur ses pro- fits. Les pertes que cette entre- prise annonce sont fictives, car liées à des transactions avec une cartonnerie qui appartient jus- tement au même patron. Nous avons le droit de tout savoir : imposons aux entreprises le contrôle des travailleurs et de la population afin de contrôler ce qui va aux actionnaires et à la spéculation. Mais ceux qui voteront pour moi sont conscients qu’il ne suffira pas d’un bulletin de vote, ni d’une

à ceux qui sont éloignés de leur lieu de travail de se déplacer sans surcoût. L.P.B. : L’abstention bat des records, notamment dans les quartiers dits “sensibles”. N’est-ce pas un constat d’échec du politique et comment fai- re pour inverser la tendance ? B.V. : L’abstention est le fruit des politiques de droite comme de gauche, qui, en ménageant la finance et le grand patronat, ont poussé des millions de tra- vailleurs vers le chômage et la misère, et ont entraîné un sen- timent d’écœurement, en par- ticulier dans les classes popu- laires. Mais cela traduit aussi la perte de repères politiques. C’est pourquoi nous pensons qu’il est de notre responsabili- té de lever le drapeau des luttes et de proposer une perspective politique pour les travailleurs et les classes populaires. Sans cette prise de conscience que nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes pour ne pas payer une crise dont nous ne sommes en rien responsables, rien de bon ne se fera pour les opprimés. L.P.B. : Les désengagements finan- ciers de l’État sont souvent stigmati-

présence à l’Assemblée pour les imposer. Le programme que je défends est donc un programme pour les luttes à venir, néces- saires pour contrer les attaques de la bourgeoisie contre les classes populaires.Ce programme sera un point d’appui aux mou- vements sociaux qui ne man- queront pas de se déclencher avec l’aggravation de la crise. L.P.B. : Les zones rurales ne risquent- elles pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez-vous à la ruralité ? B.V. : Les populations rurales sont aussi particulièrement tou- chées par le manque de services publics, les fermetures d’écoles, l’abandon des hôpitaux de proxi- mité, le manque de moyens de transports collectifs. Là aussi, des créations massives d’emplois seront nécessaires. Sans parler des personnes qui habitent à la campagne et travaillent en vil- le et qui voient leur budget “auto- mobile” augmenter. Bien peu bénéficient d’une indemnité de transport, qui, de plus, ne suit pas la hausse des prix. Il faut prendre sur les profits des groupes pétroliers et permettre

Brigitte Vuitton : “Si je suis élue, je reverserai l’intégralité de

mon indemnité parlementaire à mon parti.”

d’environnement comme pour le reste, la population doit s’occuper elle-même de son sort. S’il faut achever la mise en pla- ce ou la modernisation de cen- trales d’épuration dans toutes les communes, les travaux doi- vent être faits à prix coûtant sous le contrôle de la popula- tion. L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? B.V. : Les députés devraient être révocables à tout moment durant leur mandat et bénéficier d’un salaire équivalent au niveau moyen d’un salarié. Si je suis élue, je reverserai l’intégralité de mon indemnité parlemen- taire à mon parti.

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