La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

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PARTI SOCIALISTE Barbara Romagnan Priorité à la petite enfance, à la santé, à l’éducation Elle avait échoué de quelques dizaines de voix aux précédentes législatives face à Françoise Branget. Barbara Romagnan sollicite à nouveau le suffra- ge des électeurs de cette première circonscription mi-urbaine mi-rurale.

miers mois de mandat à plafonner les loyers là où il y a de l’abus, à augmenter de 25 % l’allocation de rentrée scolaire et à garantir la retraite à 60 ans à taux plein à ceux qui auront suffisamment cotisé. Si je suis élue, je m’investirai également pour la revalorisation du S.M.I.C., la tarification progressive de l’eau et de l’énergie et en faveur d’une juste réforme fiscale. Concernant la sécurité, il sera primordial de redonner les moyens suffisants aux gendarmes et aux policiers afin qu’ils puissent effectuer leur travail dans de bonnes conditions. La loi doit rede- venir la règle et chaque atteinte au droit devra être sanctionnée par une réponse adaptée qu’il s’agisse d’une voiture brûlée ou d’une fraude fis- cale. L.P.B. : L’emploi est la grande priorité du prochain mandat. Comment inverser la tendance, notamment dans les quar- tiers ? B.R. : Si demain la gauche est majoritaire à l’Assemblée nationale, les jeunes des quartiers populaires seront les premiers bénéficiaires des 150 000 emplois d’avenir. La lutte pour l’emploi sera prioritaire : mise en place d’une fiscalité qui favorise le travail, soutien aux P.M.E. Je crois également qu’il faut reprendre la réflexion sur le partage du temps de travail. Ce n’est pas par- ce que cela ne s’est pas bien passé à l’hôpital, que le principe est lui-même à rejeter.D’ailleurs aujour- d’hui, il y a ceux qui n’ont pas de travail, ceux qui en ont et aussi ceux qui souffrent de la sur- charge de travail ! L.P.B. : Comment percevez-vous la situation à Planoise, véritable “ville” dans la circonscription. Des habitants y jugent l’action politique bien mince. Que leur répondriez- vous ? B.R. : J’habite Planoise, je connais beaucoup de ses habitants et leurs difficultés mais je n’ai pas les mêmes retours. Ils se battent aux côtes des élus locaux, des associations pour atténuer les effets de la pauvreté, lutter contre l’isolement. Je ne crois pas qu’on puisse parler de défaut de l’action publique locale. On trouve notamment, un théâtre, une médiathèque, un hôpital, un parc urbain, une zone industrielle. Le quartier de Pla-

Barbara Romagnan : “Le quartier de Planoise souffre surtout de l’effacement de l’État.”

L a Presse Bisontine : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces légis- latives ? Barbara Romagnan : Pour participer à l’amélioration de la vie des habitants, singulièrement ceux dont la vie est la plus difficile. L.P.B. : Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? Si vous êtes élue, quels dossiers porteriez- vous en priorité sur la circonscription ? B.R. : Je porterai en priorité ce qui permet d’agir sur les inégalités au plus tôt afin que chacun puis- se être acteur de sa vie et apporter sa contribu- tion à la vie collective : la petite enfance, la san- té, l’éducation et le logement. Mais quand on est député, on n’agit pas seul, on participe d’abord à un collectif porteur de valeurs et de propositions. L.P.B. : Les zones rurales ne risquent-elles pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi- rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accor- deriez-vous à la ruralité ? B.R. : Au cours de cette campagne, j’ai déjà ren- contré de nombreux habitants et acteurs du sec- teur rural : des médecins qui s’inquiètent de la désertification, des jeunes qui ont un problème d’accès aux transports, des agriculteurs dont j’ai visité l’exploitation…Ils ont insisté sur l’importance des services publics et la nécessité de travailler sur les nouvelles relations entre ville et cam- pagne. C’est dans cet esprit que j’organise un débat public le 25 mai à 20 heures à Dannema-

rie-sur-Crète.

L.P.B. : L’abstention bat des records, notamment dans les quartiers dits “sensibles”. N’est-ce pas un constat d’échec du politique et comment faire pour inverser la tendance ? B.R. : Nicolas Sarkozy a certes beaucoup décrédi- bilisé la parole politiquemais rien n’est immuable. Pour redonner confiance aux électeurs, jem’engage contre le cumul des mandats, les conflits d’intérêts et pour redonner de la transparence dans l’utilisation des enveloppes parlementaires qui en manquent cruellement. L.P.B. : Les désengagements financiers de l’État sont sou- vent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? B.R. : Au cours de ces dernières années, l’État s’est désengagé de ses grandes missions. Par exemple, la prise en charge des personnes âgées dépen- dantes, et de l’enfance en danger repose à pré- sent sur les Départements. Dans le même temps, l’État n’a pas transféré les moyens afférents à ces nouvelles responsabilités. Il faut clarifier les compétences de chaque niveau et donner aux col- lectivités les moyens d’assurer les missions que l’État leur confie. L.P.B. : La sécurité, le pouvoir d’achat, comptent parmi les préoccupations des Français. Quel rôle peut avoir un élu national sur ces questions ? B.R. : François Hollande s’est engagé dès ses pre-

noise souffre surtout de l’effacement de l’État, du chômage et de la crise sociale. L.P.B. : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pour- raient être menées dans la circonscription ? B.R. : Comme François Hollande l’a dit, je vais défendre dès les premiers jours de mon mandat une nouvelle tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz afin de garantir l’accès de tous à ces biens essentiels et d’inciter à une consommation responsable. Il est aujourd’hui inadmissible de voir que le pouvoir d’achat des ménages est pénalisé par une facture énergé- tique qui dépasse plus de 10 % de leur budget. L.P.B. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? B.R. : La rémunération des députés est en effet élevée. Pour être justifiée, elle doit correspondre à une activité à temps plein qui ne se cumule pas avec d’autres revenus, avec une pension de retrai- te, ou avec les indemnités d’autres mandats. Il faut aussi clarifier l’usage des moyens matériels mis à disposition des députés. Enfin, il est indis- pensable de revoir le système de la “réserve par- lementaire”, totalement opaque et inégalitaire.

Propos recueillis par J.-F.H.

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