La Presse Bisontine 133 - Juin 2012

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La Presse Bisontine n° 133 - Juin 2012

Horloge horizontale à sonnerie des heures, Maison Lussault, Marçay, fin XIX ème siècle (Collec- tion du musée du Temps photos Pierre Guenat).

EXPOSITION Au musée du Temps Les horloges d’édifice remontent le temps Le musée du Temps possède une des plus importantes collections françaises de mouvements mécaniques d’horloges publiques. Mouvements qui longtemps ont orné les frontons des églises, mairies ou gares et rythmé la vie dans les villes et les villages.

Horloge horizontale à trois corps de rouage, Maison Wagner-Neveu, Paris, XIX ème siècle.

une seule heure pour tout le mon- de. L’électrification des horloges de clocher a conduit à la suppression de nombreux mouvements d’horloges monumentaux, qui, pri- vés de leur fonction, ont été géné- ralement mis au rebut. Oubliés dans un coin du clocher, livrés à la poussière et à la rouille, ces mou- vements mécaniques ont parfois bien souffert de leur abandon. À l’occasion, certaines horloges dont on voulait se débarrasser étaient même jetées au sol du haut des tours, car leur poids et leur encom- brement n’incitaient guère à les descendre par les escaliers peu pratiques des clochers. La collection du musée du Temps représente donc un témoignage sur l’horlogerie d’édifice peut-être unique en son genre, qui rend comp- te de la diversité et du nombre de ces horloges qu’on retrouvait presque partout sur le territoire français, dans la plupart des com- munes que compte le pays. À travers les horloges conservées par le musée du Temps, il est pos- sible de parvenir à un maillage assez complet du territoire fran- çais, car leur provenance est très

diverse. Ces horloges sont le témoin de la diversité des fabricants et des zones de production à l’époque du développement industriel de l’horlogerie d’édifice. Si Besançon est connue comme la capitale fran- çaise de la montre, la ville ne s’est jamais vraiment illustrée dans le domaine de l’horloge d’édifice. En Franche-Comté, ce sont les régions montagneuses du Haut-Jura, autour de Morez et Morbier, qui ont donné naissance à une indus- trie puissante dans ce domaine, depuis le début du XIXème siècle, en parallèle avec la production d’horloges comtoises. Entre 1880 et 1920, on peut estimer que cet- te zone duHaut-Jura est à l’origine

A vant l’arrivée des horloges dans les maisons et les fermes, avant la démocra- tisation plus récente enco- re de la montre, le rythme de la vie sociale était donné par de grandes horloges affichant l’heure sur les bâtiments publics avec bien souvent un signal sonore pour com- pléter le tout. La clé de la mesure du temps passait alors par un sub-

til et ingénieux système de pen- dules, d’engrenages et de poids, la lente chute de ce dernier permet- tant de transmettre la force à l’ensemble. Des monastères au moyen-âge, les horloges d’édifices se sont ensuite imposées dans les villes puis les campagnes pour mieux organiser la vie de la com- munauté, lui assurer, tel un sym- bole identitaire, l’assurance d’avoir

d’un tiers de la pro- duction nationale d’horloges d’édifice, impressionnants mouvements méca- niques peu présents à Besançon, capita- le française de la montre, si ce n’est à l’église Saint-Pierre, à la Madeleine et à la cathédrale Saint- Jean.

Une collection unique au monde.

Horloge à disposition triangulaire, Entreprise Paget, Morez, fin du XIX ème siècle.

Musée du temps, 96 Grande rue à Besançon. Ouverture du mardi au samedi de 9 h 15 à 12 heures et de 14 heures à 18 heures et le dimanche de 10 heures à 18 heures. Exposition visible jusqu’au 16 septembre.

Renseignements au 03 81 87 81 50 www.besancon.fr/museedutemps

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