La Presse Bisontine 129 - Février 2012

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

2, 20 €

N° 129

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

FÉVRIER 2012

LA CAGNOTTE DES ÉLUS Tout sur l’argent des parlementaires du Doubs RÉSERVES PARLEMENTAIRES :

Le député Jacques Grosperrin.

Le sénateur Claude Jeannerot.

LE DOSSIER en p. 19 à 24

TRAMWAY p.38 L’AGGLO S’ATTAQUE AUX VAÎTES L’Agglo poursuit les acquisitions foncières aux Vaîtes, un terrain miné par les polémiques. Le prix du mètre carré se monnayerait actuellement entre 8 et 250 euros.

RECENSEMENT L’événement p. 6 à 8 Immobilier : la population du Grand Besançon, commune par commune

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012

Espoir Une enquête récente l’a encore démon- tré : les Français sont les champions du monde du pessimisme. Et savez-vous qui est le pays le plus optimiste ? Le Nigeria, une nation certes émergente mais engoncée dans des problèmes un peu plus sérieux que la France. C’est même un record depuis trente-cinq ans dans ce genre d’enquête d’opinion : huit Français sur dix estiment que 2012 sera une année de grandes difficultés éco- nomiques. On se demande ce qui jus- tifie leur sentiment ! La croissance fran- çaise est en berne, les banques ne prêtent plus d’argent aux ménages, le prix des carburants atteint des plafonds, l’immobilier est morose, la crise finan- cière étale ses tentacules et les Mayas avaient annoncé la fin du monde pour le 21 décembre prochain… Et si cette petite liste en effet très anxiogène n’était pas le paravent artificiel d’un état d’esprit bien à la française ? Et si on cessait de regarder le monde qui nous entoure par le petit bout de la lorgnette en rebat- tant quelque peu les cartes que nous présentent à longueur de journée des médias, certains politiques aussi, d’un monde qui aurait perdu pied ? Les angoisses des Français ne sont-elles pas d’abord le symptôme propre à ces enfants gâtés quand ils n’ont pas tout et tout de suite ? Ces Français pessimistes savent-ils que leur revenu a fait un bond de 50 % depuis 1980, et que, malgré les apparences, l’arrivée de l’euro s’est également accompagnée d’une hausse de leurs revenus ? Que depuis trente ans également ils ont gagné 5 ans d’espérance de vie ? Bien sûr il y a tren- te ans, peu d’entre eux angoissaient pour payer leurs multiples crédits à la consommation, leur emprunt immobi- lier et leurs prêts pour les trois voitures du ménage. En un mot, ces Français d’avant qui savaient presque tous ne pas vivre au-dessus de leurs moyens, maîtrisaient leur avenir, donc leurs angoisses, car ils avaient déjà la main sur leur présent. Cicéron le disait déjà il y a plus de 2 000 ans : “Je ne me sou- cie pas du futur si je suis maître du pré- sent.” En tentant de revenir à un peu plus de simplicité dans la façon d’aborder les choses qui les entourent, ces champions du pessimisme qui ont rayé de leur vocabulaire le mot “espoir” devraient en ce début d’année 2012 regarder d’abord en direction d’autres nations qui elles, ont de vraies raisons d’angoisser. Bonne année 2012 à tous, pleine d’espoir . Jean-François Hauser Éditorial

BÂTIMENT

2012, année de régression “650 emplois vont disparaître en Franche-Comté”

Serge Faivre-Pierret et Rodolphe Lanz.

Serge Faivre-Pierret, président de la Fédération du Bâtiment de Franche-Comté, et Rodolphe Lanz, secrétaire général, annoncent que l’année 2012 sera difficile pour les entreprises du bâtiment. Ils souhaitent que la loi de modernisation de l’économie soit corrigée car elle précipite les professionnels dans la crise. L a Presse Pontissalienne : En 2012, le secteur du bâti- ment devrait à nouveau marquer le pas après une année 2011 durant laquelle des signes de reprise étaient perceptibles. Qu’en est-il au juste ? Serge Faivre-Pierret : Il ressort des rencontres que nous avons eues avec les entrepreneurs du bâti- ment en Franche-Comté et au niveau national, un message d’angoisse pratiquement unanime sur l’ensemble du territoire français à l’exception peut-être de quelques régions, et de quelques grandes villes. L’activité va reculer de 1,9 %, sachant qu’en 2009 elle avait baissé de 8,3 % et de 3,8 % en 2010. À la F.F.B. nous estimons que 35 000 emplois vont disparaître au minimum dans notre secteur en France dont 650 en Franche- Comté sachant que le bâtiment emploie 1,2 mil- lion de personnes. En quarante ans de métier, je n’ai jamais vu cela. L.P.P. : Pourtant, il y a eu un plan de relance dès 2009. N’a-t- il pas permis au secteur du bâtiment de faire face à la cri- se ? Rodolphe Lanz : Le plan de relance a porté ses fruits en partie. Il a régénéré les carnets de commandes. Mais il a appauvri les entreprises compte tenu des conditions de paiement auxquelles elles sont soumises actuellement. Dans le bâtiment, on sait historiquement gérer les années difficiles, la chu- te des prix, la concurrence comme en 1996. Mais ce qu’on ne sait pas gérer, c’est la paupérisation de nos entreprises liée à la modification des flux financiers. L.P.P. : Un recul de 1,9 % est important. Néanmoins, on peut supposer que les entreprises puissent encaisser cette bais- se. À vous entendre, il y a d’autres facteurs que l’activité qui déstabilisent les sociétés du bâtiment. Quels sont-ils ? S.F.-P. : Au marasme de 2008 sont venus se greffer

des actes politiques qui ont un impact direct sur le fonction- nement des entreprises du bâti- ment. Parmi ces actes, il y a la loi de modernisation de l’économie (L.M.E.). À travers elle, l’État a modifié de maniè- re déraisonnée les délais de paie- ment entre un fournisseur et son client qui posent de vrais problèmes de trésorerie aux sociétés. L.P.P. : Quel est le problème au juste de la Loi de Modernisation de l’Économie de 2008 ?

tains cas, l’auto-entrepreneur peut être qualifié de travail illégal. Rien n’empêche une entreprise de se séparer de ses salariés pour en faire des auto-entrepreneurs. Cela existe. Dans ce cas, les auto-entrepreneurs sont devenus les nouveaux tacherons. Les responsables syndicaux que nous sommes ne peuvent pas tolérer ça. Cela fait quin- ze ans que nous mettons tout en œuvre pour amé- liorer l’image du bâtiment et les conditions de tra- vail de nos salariés.Avec ce genre de mesure, l’état fiche tout par terre. L.P.P. : Avez-vous des raisons d’être optimistes ? R.L. : Le seul espoir est quand on fait l’état des lieux des besoins immobiliers en France. Pour répondre à la demande, il faudrait créer 350 000 logements par an sur une dizaine d’années, et en rénover 400 000 autres tous les ans, cela sans compter la construction d’équipements collectifs. L.P.P. : Quelles sont les entreprises qui passeront le cap de la crise ? S.F.-P. : Celles qui passeront le cap sont celles qui ont de la trésorerie et qui ont réduit le nombre de salariés. Jusque-là, beaucoup d’entreprises ont voulu préserver leur personnel et leur outil de travail pour être opérationnelles au moment de la reprise. Elles ont eu raison de procéder ainsi car il y a eu un frémissement de l’activité en 2011. Mais le dernier trimestre de cette année n’a pas été bon. Le mot d’ordre aujourd’hui est de rédui- re la voilure. Il vaut mieux qu’une entreprise se sépare de 5 % de son personnel plutôt que de cou- rir le risque de tout perdre et de mettre la clé sous la porte. L.P.P. : 2012 est une année d’élection présidentielle. C’est une période en général moins propice à l’émergence de projets. Le redoutez-vous ? S.F.-P. : En effet, 2012 ne sera pas une année favo- rable à l’investissement. En revanche, c’est un contexte propice pour faire aboutir nos proposi- tions. Fin janvier, nous transmettrons à chaque candidat déclaré à l’élection présidentielle l’ensemble de nos propositions qui permettrait d’accompagner la reprise dans le secteur du bâtiment. Ultérieu- rement, nous les transmettrons à tous les candi- dats aux législatives. L.P.P. : Et 2013 ? S.F.-P. : Malheureusement, ce sera une catastrophe. La loi Scellier aura disparu, le Prêt à Taux Zéro est raboté, l’investissement immobilier sera tou- ché. Nous supportons beaucoup pour une activi- té qui est déjà en crise. Propos recueillis par T.C.

“2013 sera catastrophique.”

S.F.-P. : Les délais de paiements fournisseur se sont considérablement réduits. Une entreprise est tenue désormais de régler ses fournisseurs dans les 45 jours. Le problème est qu’au bout de la chaîne, les clients, qu’il s’agisse de particuliers ou de syndics de copropriété, n’ont aucune obligation de délai pour honorer les sommes dues aux entreprises du bâtiment. Les artisans attendent parfois cinq à six mois avant de se faire payer. Résultat, les entreprises jouent les banquiers et leur trésore- rie en prend un coup. Cette loi stupide accélère la dégradation du secteur du bâtiment. L.P.P. :Vous attendez donc que le gouvernement revienne sur le contenu de la L.M.E. ? S.F.-P. : La modifier réglerait une grande partie du problème des entreprises du bâtiment. Cela redon- nerait confiance aux entreprises et aux artisans. Nous sommes entrés dans la bagarre pour corri- ger cette loi inique afin que des règles de délai de paiement soient imposées aux particuliers qui ont recours au service d’une entreprise du bâtiment. La députée U.M.P. Françoise Branget a posé une question à ce sujet au gouvernement.Aujourd’hui, 110 parlementaires sont mobilisés.

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

“L’auto- entrepreneur est la légalisation du travail au noir.”

L.P.P. : La F.F.B. s’oppose également au sta- tut de l’auto-entrepreneur. Quels sont vos principaux griefs à cet égard ? S.F.-P. : L’auto-entrepreneur est la légalisation du travail au noir. C’est une escroquerie nationale. On auto- rise des gens à exercer un métier du bâtiment sans exiger d’eux une quelconque qualification. Ils n’ont pas d’obligation comptable, ils ne sont pas soumis aux mêmes règles du droit du travail. Ils ne font l’objet d’aucun contrôle. C’est une dis- torsion de concurrence ! Dans cer-

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2012 Commission paritaire : 1112i80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.A.G.B., Citadelle, Alfred Massaï.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Prothèses mammaires : “Pas satisfaite des réponses”

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. “Le domaine des Montboucons” à l’abri du bruit

C’ est devenu son combat à temps plein. Début décembre, La Presse Bisontine rencontrait la Bisontine Alexandra Blachère, présiden- te de l’association de défense des personnes por- teuses de prothèses mammaires P.I.P. Depuis notre article, le scandale de santé publique ne pas s’est pas essoufflé. Pire, il a dépassé nos fron-

tières au point que la porte-parole des femmes sili- conées trompées par Jean-Claude Mas, répond à d’innombrables interviews. “Des médias italiens, alle- mands veulent venir m’interviewer à Besançon. Des télés de Chine, d’Ukraine, et le New York Times m’ont déjà interrogée. Ce scandale touche 65 pays” explique la présidente qui a été reçue par TF1, M6, France 2… Dans notre précédent article, elle rappelait comment elle avait décidé de ne plus vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête en se faisant explan- ter ses prothèses. Suite à sa rencontre avec le ministre de la Santé Xavier Bertrand, la présidente de l’association de défense des porteuses de prothèse P.I.P. ne s’estime pas satis- faite des réponses apportées : “La prise en charge pour les personnes qui ont eu recours à la chirurgie esthétique n’a pas évolué. Nous demandons au ministre qu’il débloque un fond d’urgence.” Ce qu’elle pense de Jean-Claude Mas, le patron de P.I.P. qui crie au et haut fort que ces femmes lui intentent un procès seu- lement pour l’argent ? Alexandra Blachère ne se démon- te pas : “Si c’est bien quelqu’un dans cette affaire qui a voulu se faire du fric, c’est lui !” Rappelons qu’il a mis du gel frelaté industriel dans les prothèses pour un coût de revient moins cher. Déjà 2 500 plaintes ont été déposées au tribunal de Marseille et des implants de ce type ont été posés dans les deux hôpitaux de Besançon. La Bisontine sera auditionnée vendredi 27 janvier.

ré” précise Fanny Moyse, responsable de la société Afon. La particularité de ce pro- gramme immobilier idéalement situé aux portes de la ville, face à Témis, est qu’il est positionné en contrebas de la rocade. “La morphologie du terrain constitue un rem- part naturel contre le bruit de la route” pré- cise encore Fanny Moyse. Cette société est reconnue dans le Grand Besançon pour son savoir-faire et sa capa- cité à innover en matière d’habitat. Elle le prouve également à École-Valentin. Elle a engagé sur cette commune l’aménagement d’un éco-quartier où tout a été bien pen- sé pour créer un cadre de vie paisible pour les habitants, respectueux de l’environnement.

L’ urbanisation se développe dans le secteur des Montboucons. Par- mi les programmes immobiliers qui sortent de terre, il y a celui réalisé par l’aménageur Afon, filiale du grou- pe Moyse de Besançon. Le projet s’appelle “Le domaine des Montbou- cons”, il se situe chemin de l’Escale. Il pré- voit la construction de 80 logements sur 3,5 hectares. L’aménagement réunit plu- sieurs formes d’habitat, de la maison indi- viduelle, de l’habitat collectif, de l’habitat intermédiaire, et quelques Pass Foncier. “Il reste encore cinq parcelles disponibles dédiées à de la maison individuelle. Leur surface varie entre 5,8 ares et 7,16 ares. Le prix de vente est de 155 euros le mètre car-

La Bisontine, ancienne porteuse d’implants P.I.P., sera auditionnée le 27 janvier par le tribunal de Marseille.

Bilan cinéma :

un final en apothéose

L e cru 2011 dans les salles bisontines s’avère plutôt bon, voire exceptionnel en terme de fréquentation. C’est l’année de tous les records au cinéma Pathé- Beaux Arts qui enregistre 414 000 entrées. “Le meilleur résultat remontait jusqu’à pré- sent en 2009 avec 400 000 entrées” , apprécie Richard Bozon. La séance 2011 avait démarré sur les chapeaux de roues, servie par de beaux films : Black Swann, Rien à déclarer, Le discours d’un roi. L’arrivée précoce d’un prin- temps qui a joué les prolonga- tions estivales a contrarié la

courbe de fréquentation. Pas de quoi donner le sourire à Jean Roy du Mégarama Valentin. “On a fait un premier semestre catas- trophique avec des résultats en dents de scie, confie l’exploitant qui prévoit d’ouvrir trois nou- velles salles. On n’a pas dépo- sé les permis” précise-t-il. L’été indien aurait pu plomber définitivement le bilan 2011. Heureusement, le miracle Intou- chaches a tout emporté sur sa vague de popularité. Le plus gros succès de l’année a tutoyé la barre des 40 000 entrées au Mégarama comme au cinéma Pathé-Beaux Arts. “C’est au- dessus des Cht’is” , confie

Richard Bozon. La relative bonne santé des cinémas bisontins reflète la ten- dance nationale. Les Français ont retrouvé depuis quelques années le chemin des salles obscures. Cette reconquête du public, Richard Bozon l’explique aussi par les efforts investis dans la rénovation des salles et des équipements. Passage au numérique, nouveaux modes de réservation en ligne ou par téléphone portable, le cinéma s’est mis au diapason des nou- velles technologies. “Le début d’année 2012 s’annonce pro- metteur avec l’arrivée de bons films” , conclut Jean Roy.

Intouchables a déjà attiré 40 000 entrées au Marché- Beaux Arts, comme au Mégarama.

POLITIQUE

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ÉLECTIONS

Juin 2012 Législatives : et si Jean-François Humbert sortait du bois ?

Jean-Marie Binétruy a décidé de raccrocher après dix ans de mandat. Son fauteuil de député du Haut-Doubs pourrait être brigué par Annie Genevard, maire de Morteau, avec Patrick Genre en tant que suppléant. À moins qu’un troisième homme - Jean-François Humbert - tente de leur barrer la route.

Si le député Binétruy déci- de d’arrêter, l’investiture U.M.P. serait promise à Annie Gene- vard qui pour- rait former un ticket avec Patrick Genre, son collègue à la Région.

À bientôt 66 ans, on le disait fatigué, usé, et désireux de se consacrer davanta- ge à sa famille. Il faut dire que depuis dix ans, Jean-Marie Biné- truy ne compte pas les heures passées à Paris, dans l’hémicycle du Palais Bourbon, en commis- sion, dans son petit bureau de l’Assemblée Nationale ou dans le train qui le ramène dans le Haut-Doubs, sa circonscription, où il occupe toujours en paral- lèle la fonction d’adjoint aumai- re deMorteau et de président de la communauté de communes du Val de Morteau. Briguer un troisième mandat ne semblait donc plus dans les priorités de l’élu. C’est le 28 janvier, lors d’un conseil extraordinaire de l’U.M.P. à Paris, que le parti de droite désignera ses candidats. “La commission nationale d’investiture présidée par Jean- Claude Gaudin désignera ce jour- là les 587 candidats U.M.P. aux législatives de juin prochain” confirme Michel Vienet, secré-

conscription du Doubs a décidé de stopper sa carrière de par- lementaire, quel scénario est le plus plausible ? En embuscade, il y a naturellementAnnie Gene- vard qui n’a jamais caché son rêve de devenir parlementaire. Elle avait fait en 2008 une ten- tative malheureuse pour deve- nir sénatrice. Afin de respecter l’équilibre de cette immense cir- conscription qui s’étend des confins du canton du Russey à ceux du canton d’Amancey, en passant par toute la bande fron- talière jusqu’à Chapelle-des- Bois, il paraîtrait logique que le maire de Pontarlier soit sup- pléant dans cet éventuel ticket Genevard-Genre. Le maire de Pontarlier affirme que “ce n’est pas un sujet de préoccupation pour l’instant.” Enmême temps, il annonce vouloir s’impliquer complètement dans cette pro- chaine campagne. “Je ne reste- rai pas inactif” dit-il, en “veillant à ce que les intérêts du Haut- Doubs soient défendus aumieux. Pour ces législatives, il faut donc

taire départemental de l’U.M.P. duDoubs.Comme les trois autres députés U.M.P. du Doubs, Jean- Marie Binétruy a été reçu début décembre à Paris par cettemême commission pour recueillir son sentiment. Mais c’est d’abord aux militants que Jean-Marie Binétruy avait décidé de réser- ver sa décision. “Je me posi- tionnerai plus officiellement mi- janvier” déclare l’élu qui dit ne pas avoir encore “tranché défi- nitivement.” Il a déjà pourtant annoncé à plusieurs de ses col- lègues élus au cours des vœux de début d’année son intention de jeter l’éponge. “On savait qu’il

trouver une organisation qui permette de défendre de maniè- re unitaire le Haut-Doubs” S’il s’impliquera dans ces prochaines législatives, Patrick Genre pré- cise aussi qu’il restera “toujours non-encarté à un parti.” Annie Genevard, elle, n’a pas souhai- té “pour l’instant” commenter ce scénario. Mais un homme pourrait bien torpiller cette bel- le passation de pouvoir entre M. Binétruy et M me Genevard, c’est le sénateur Humbert. Même si Michel Vienet juge cet- te hypothèse “grotesque” , l’intéressé laisse planer le dou- te. “Si le peuple m’appelle, je lui répondrai. On parlera de tout

grands élus U.M.P. du Doubs. Il ajoute : “Ce que je fais au Sénat me passionne, mais on verra bien. J’examinerai les choses et je me prononcerai le cas échéant fin janvier-début février.” Il est clair que si M. Humbert se présentait aux légis- latives, c’est aussi pour barrer la route à son ex-partenaire du Conseil régional Annie Gene- vard. Et si d’aventure il échouait dans sa tentative de décrocher un siège de député, rien ne l’empêcherait de rester le séna- teur du Doubs au moins jus- qu’en 2014. Législatives 2012 : les paris sont ouverts. J.-F.H.

cela en temps voulu” sourit le sénateur Humbert qui estime “toujours possible le fait de se présenter aux législatives.” Pour lui, le calcul ne serait pas idiot. Député, il enchaînerait sur 5 années de parlementaire alors que sénateur, il ne lui reste que deux ans à faire. On a déjà vu dans la région des sénateurs devenir député, comme l’a fait Alain Joyandet en 2002, pas- sant du Palais du Luxembourg au Palais Bourbon. “On dit que Jean-Marie Binétruy arrêtera pour laisser sa place à sa gran- de copine maire de Morteau” ironise le sénateur Humbert, en froid avec la plupart des

se posait vraiment des questions raconte un de ses proches. Il a envie de prendre de la hauteur et de vivre sa vie personnel- le de façon plus intense.” Alors maintenant que le député de la cinquième cir-

“Si le peuple m’appelle, je lui répondrai.”

L’ÉVÉNEMENT

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LA POPULATION DU GRAND BESANÇON À LA LOUPE

Le recensement de la population a livré ses conclusions. L’I.N.S.E.E. vient de publier les derniers chiffres officiels de la démographie pour toutes les communes de Franche-Comté. Dans le Grand Besançon, le constat est clair : la population de la capitale comtoise stagne tandis que la plupart des communes de la périphérie, à quelques exceptions près, gagnent des habitants, beaucoup pour certaines. Au-delà des chiffres, le nombre d’ha- bitants influe beaucoup sur les politiques des municipalités en matière d’équipement et d’urbanisation notamment. Comment évolue la population du Grand Besançon commune par commune ? Éléments de réponse.

POPULATION 117 392 habitants à Besançon C’est la périphérie bisontine qui attire les habitants

Besançon a perdu 341 habitants en dix ans. Une relative stabilité qui contraste avec des communes du Grand Besançon qui voient leur démographie exploser. La Franche-Comté compte aujourd’hui 1,168 million d’habitants. Le recensement de la population a livré ses résultats.

N otre région compte officiellement 1 168 208 habitants. Ce qui en fait toujours la 20 ème région sur 22 en nombre d’habitants (le Limou- sin et la Corse restent derrière), mais une des régions néanmoins dont la population poursuit sa croissance.Avec une hausse moyenne de 0,46 % par an, notre région se hisse à la 12 ème pla- ce pour son taux de croissance, avec ce gain de 51 000 habitants en dix ans. “Même si cette hausse est en bonne par- tie due à l’excédent naturel (plus de

ne, que 654 habitants, contre 1 706 habitants enmoyenne en Francemétro- politaine. “La moitié des habitants de Franche-Comté vit dans 1 932 com- munes tandis que l’autre moitié se concentre sur les 84 autres communes” illustre différemment Patrice Perron, le chef de la division “recensement et cartographie” à l’I.N.S.E.E. Franche- Comté qui présentait ces résultats de la démographie début janvier. Dans cette région très morcelée, on note depuis dix ans une évolution sen-

naissances que de décès), pour la pre- mière fois, les effets migratoires sont redevenus légèrement positifs en Franche-Comté” note Patrick Pétour, le directeur régional de l’I.N.S.E.E. L’autre caractéristique principale de la Franche-Comté, c’est son immense morcellement. Avec 1 785 communes sur son territoire, notre région repré- sente 4,9 % des communes françaises en nombre mais seulement 1,9 % de la population française. Les communes franc-comtoises ne comptent, enmoyen-

L’évolution de la population dans le Doubs en dix ans. Plus la couleur est rouge, plus la popula- tion a augmenté.

Besançon par rapport aux autres villes de même catégorie

462 nouveaux habitants représentent une hausse de 18,22 %. La plus forte hausse en valeur relative pour les com- munes de la périphérie bisontine est à chercher à Auxon-Dessus. Le village a gagné en dix ans 55,95 % de popula- tion, passant de 740 à 1 154 résidents. Suivent de près Cussey-sur-l’Ognon (+ 49,60 %), Geneuille (+ 47,98 %), puis Dannemarie-sur-Crète (+ 42,11 %) ou encore Pirey (+ 31,23 %) et Avanne- Aveney (+ 23,86 %). L’influence bisontine s’exerce d’ailleurs au-delà des frontières départementales car c’est le Sud de la Haute-Saône qui enregistre les plus fortes hausses.Ain- si le Pays des 7 rivières (secteur de Rioz) est celui qui a connu la plus for- te augmentation démographique avec + 21,74 % de population. L’effet gare T.G.V. est censé dynami- ser encore plus le Nord de l’agglomé- ration bisontine et la Haute-Saône voi- sine désormais unis dans une même communauté de vie. La frontière dépar- tementale semble de plus en plus arti- ficielle.

sible des habitudes de résidence. Les croissances les plus fortes sont enre- gistrées dans les communes de petite taille (moins de 1 000 habitants), au détriment des grandes agglomérations qui la plupart du temps, stagnent ou sont en régression.À l’image de Besan- çon dont la démographie accuse une légère baisse, de l’ordre de – 0,29 %, soit 341 habitants en moins en dix ans. La capitale régionale compte officiel- lement aujourd’hui 117 392 habitants. C’est moins pire que Montbéliard dont la baisse est beaucoup plus sensible en dix ans : - 5,41 %, soit 1 492 Mont- béliardais en moins. Cette baisse dans la capitale régiona- le masque en réalité la bonne tenue de la démographie dans l’agglomération. En dix ans, la communauté d’agglo- mération du Grand Besançon a gagné en effet 6 325 habitants, soit une évo- lution de 3,71 %. C’est donc bien dans les communes de la périphérie que les hausses de population sont les plus sensibles. Saône décroche la palme du dynamisme démographique. Entre 1999 et 2009, la bourgade du plateau est passée de 2 728 à 3 225 habitants. Ces

Commune

Région

Population Écart municipale 1999 municipale 2009 absolu relatif en % Population Écart

NANCY

LORRAINE

103 605 105 115 106 367 106 592 110 359 113 126 113 987 117 733 123 776 124 215 132 820 133 424 133 994 135 501 137 140 146 105 149 634 149 867 151 279 153 317

106 318 117 905 113 085 110 688 111 156 113 224 109 312 117 392 121 841 144 751 135 218 140 747 139 216 141 895 133 998 138 588 142 281 141 315 152 110 147 305 155 632 165 514

2 713 12 790 6 718 4 096 -4 675 -341 -1 935 20 536 2 398 7 323 5 222 7 673 -1 503 1 448 -3 824 -8 319 2 243 -3 974 2 315 4 875 797 98

2,62 12,17 6,32 3,84 0,72 0,09 -4,10 -0,29 -1,56 16,53 1,81 5,49 3,90 5,72 -1,11 1,06 -2,62 -5,56 1,50 -2,63 1,51 3,03

PERPIGNAN ROUEN MULHOUSE ORLEANS BESANCON CAEN METZ

LANGUEDOC-ROUSSILLON

BOULOGNE-BILLANCOURT ILE-DE-FRANCE

HAUTE-NORMANDIE

ALSACE CENTRE

BASSE-NORMANDIE FRANCHE-COMTE LORRAINE RHONE-ALPES

VILLEURBANNE

TOURS NIMES LIMOGES

CENTRE

LANGUEDOC-ROUSSILLON

LIMOUSIN PICARDIE

AIX-EN-PROVENCE

PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR 134 222

AMIENS

CLERMONT-FERRAND AUVERGNE

LE MANS BREST DIJON ANGERS GRENOBLE TOULON

PAYS DE LA LOIRE BRETAGNE BOURGOGNE PAYS DE LA LOIRE RHONE-ALPES

PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR 160 639

J.-F.H.

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GRAND BESANÇON 5 000 habitants à terme Saône bat tous les records De toutes les communes du Grand Besançon, c’est le bourg-centre du plateau qui a enregistré la hausse de sa population la plus sensible. Près de 500 Saônois en plus en dix ans.

La population de toutes les communes du Grand Besançon : l’évolution sur dix ans Commune Population Population Nombre d’hab. Écart relatif 1999 municipale en + (ou en -) en % 2009 ABBANS-DESSOUS 174 237 63 36,21 ABBANS-DESSUS 274 312 38 13,87 ACCOLANS 79 98 19 24,05 AMAGNEY 680 723 43 6,32 ARC-ET-SENANS 1 364 1 468 104 7,62 ARGUEL 218 244 26 11,93 AUDEUX 331 439 108 32,63 AUXON-DESSOUS 1 096 1 232 136 12,41 AUXON-DESSUS 740 1 154 414 55,95 AVANNE-AVENEY 1 903 2 357 454 23,86 BERTHELANGE 210 262 52 24,76 BESANCON 117 733 117392 -341 -0,29 BONNAY 676 812 136 20,12 BOUCLANS 853 970 117 13,72 BOUSSIERES 929 1 083 154 16,58 BRAILLANS 100 146 46 46,00 BUFFARD 135 160 25 18,52 BURGILLE 327 496 169 51,68 BUSY 487 545 58 11,91 BY 80 79 -1 -1,25 BYANS-SUR-DOUBS 560 573 13 2,32 CADEMENE 82 91 9 10,98 CHALEZE 367 360 -7 -1,91 CHALEZEULE 952 1 180 228 23,95 CHAMPAGNEY 245 268 23 9,39 CHAMPLIVE 238 260 22 9,24 CHAMPOUX 80 86 6 7,50 CHAMPVANS-LES-MOULINS 232 333 101 43,53 CHARNAY 429 443 14 3,26 CHATILLON-LE-DUC 1 834 1 932 98 5,34 CHAUCENNE 470 533 63 13,40 CHAUDEFONTAINE 208 221 13 6,25 CHEMAUDIN 1 222 1 427 205 16,78 CHENECEY-BUILLON 488 556 68 13,93 CHEVIGNEY-SUR-L'OGNON 240 245 5 2,08 CHEVILLOTTE 76 88 12 15,79 CHOUZELOT 263 296 33 12,55 CORCELLES-FERRIERES 173 190 17 9,83 CORCONDRAY 130 121 -9 -6,92 COURCHAPON 140 170 30 21,43 CUSSEY-SUR-L'OGNON 621 929 308 49,60 DANNEMARIE-SUR-CRETE 938 1 333 395 42,11 DELUZ 693 638 -55 -7,94 DEVECEY 1 423 1 376 -47 -3,30 ECOLE-VALENTIN 2 153 2 295 142 6,60 EMAGNY 563 614 51 9,06 FERRIERES-LES-BOIS 258 325 67 25,97 FONTAIN 792 949 157 19,82 FRANEY 239 277 38 15,90 FRANOIS 1 779 1 881 102 5,73 GENEUILLE 890 1 317 427 47,98 GENNES 570 605 35 6,14 GRANDFONTAINE 1 119 1 415 296 26,45 GRATTERIS 102 157 55 53,92 JALLERANGE 169 197 28 16,57 LAISSEY 416 448 32 7,69 LANTENNE-VERTIERE 458 538 80 17,47 LARNOD 647 633 -14 -2,16 LIESLE 552 523 -29 -5,25 MAMIROLLE 1 451 1 685 234 16,13 MARCHAUX 937 1 074 137 14,62 MAZEROLLES-LE-SALIN 171 195 24 14,04 MEREY-SOUS-MONTROND 421 448 27 6,41 MISEREY-SALINES 2 157 2 108 -49 -2,27 MONCEY 379 488 109 28,76 MONCLEY 282 339 57 20,21 MONTFAUCON 1 372 1 520 148 10,79 MONTFERRAND-LE-CHATEAU 1 896 2 187 291 15,35 MONTFORT 91 90 -1 -1,10 MONTROND-LE-CHATEAU 471 560 89 18,90 MORRE 1 154 1 296 142 12,31 MOUTHEROT 78 112 34 43,59 MYON 201 183 -18 -8,96 NANCRAY 1 017 1 247 230 22,62 NOIRONTE 321 332 11 3,43 NOVILLARS 1 486 1 573 87 5,85 OSSE 298 323 25 8,39 OSSELLE 349 380 31 8,88 OUGNEY-DOUVOT 150 190 40 26,67

2 728 habitants en 1999, 3 225 dix ans plus tard. Et ils sont même 3 305 aujourd’hui d’après les tout derniers chiffres officiels en possession de la mairie. Plus de 500 nou- veaux habitants sont donc venus gonfler les sta- tistiques démographiques de Saône depuis la fin des années quatre-vingt-dix. À tel point que dans le S.C.O.T. (schéma de cohérence territo- riale) qui vient d’être validé par les élus du Grand Besançon, Saône est considérée, avec Saint-Vit et Devecey, comme une des trois com-

“Il faut dire qu’à Saône s’est mise en place depuis deux mandats une dynamique en matière d’équi- pements et de services publics. Des services péri- scolaires au collège en passant par les structures associatives ou sportives et les transports en com- mun, il y a tout à Saône” note le premier magis- trat. Dans une semaine démarre le chantier de la nouvelle école qui regroupera toutes les classes en un même pôle au centre du village. Et pour faire face à l’augmentation régulière de la popu- lation, ce sont les réseaux d’assainissement qu’il s’agit maintenant de mettre à niveau. Le lancement de la réflexion autour de la révi- sion du P.L.U. doit permettre d’apporter à Saô- ne toutes les conditions à son développement futur. Pour l’instant étirée sur plusieurs kilo- mètres avec un certain manque d’homogénéité entre le centre du village et les zones jouxtant la 2 x 2 voies, le village de Saône devrait d’ici quelques années “ne plus faire qu’un” et donc gagner en cohérence. Toute la zone située entre la Nationale et le centre du village devrait finir par être transformée en zone d’habitation. J.-F.H.

munes-relais du Grand Besan- çon. Celle avec qui il faudra comp- ter dans les années futures. Le maire de la commune AlainVien- net, estime par conséquent que d’ici les deux prochaines décen- nies, “Saône devrait franchir la barre des 5 000 habitants.” Le S.C.O.T. prévoit d’ailleurs envi- ron 600 nouveaux logements à Saône d’ici 25 ans. La voie des Mercureaux, qui met Saône à 15 minutes de Châteaufarine, devrait encore renforcer ce phénomène.

La voie des Mercureaux met Saône à 15 minutes de Château- farine.

HABITAT 2 347 habitants Avanne veut éviter la densification à outrance Avanne-Aveney est la commune la plus proche du centre de Besançon. Conséquence : on continue à y affluer. La question de la densité de l’habitat est désormais posée.

C es derniers temps, ralen- tissement économique oblige, l’urbanisation d’Avanne-Aveney s’est un peu calmée. Il n’empêche : en dix ans, cette commune bucolique posée au bord du Doubs qui jouxte Besançon a enregistré 454 habitants en plus. De 1 903 habitants, Avanne-Aveney a bondi à 2 357 riverains qui vien- nent y chercher le calme et la verdure, à 10 minutes du centre de Besançon. Et encore, le déve- loppement aurait pu être plus dense que cela si un projet né dans les années quatre-vingt- dix avec un potentiel de 900 maisons n’avait pas été régulé par la municipalité ensuite, qui a préféré le scinder en plusieurs entités plus modestes. Mais “le développement de la commune

acceptable” estime Jean-Pierre Taillard qui veut éviter de repro- duire l’expérience d’un lotisse- ment récent proche de la mai- son de retraite où les parcelles, trop exiguës selon lui, sont la source de problèmes de voisi- nage à répétition. L’autre problème de la com- mune, c’est qu’elle n’a plus aucun terrain. Tous appartiennent à des privés. D’où de plus grandes difficultés à maîtriser le foncier et le développement futur de ce territoire qui gardera toute son attractivité dans les années à venir. D’ici dix ans, Avanne- Aveney pourrait bien frôler la barre des 3 000 habitants. Les infrastructures ont été prévues pour, assure le maire. J.-F.H.

va certainement repartir bien- tôt” annonce son maire Jean- PierreTaillard, notamment dans cette zone située entre le châ- teau d’Avanne et le Doubs. Preu- ve que la demande est toujours aussi forte à Avanne, le lende- main de la validation du nou- veau P.L.U., quatre permis de lotir étaient déjà déposés en mairie. Le grand défi du maire aujour- d’hui, c’est de réaliser une urba- nisation progressive, pas trop rapide, et en même temps en phase avec le S.C.O.T. approu- vé en fin d’année dernière qui préconise une densification de l’habitat dans des communes proches de Besançon comme Avanne-Aveney, jusqu’à 23 uni- tés d’habitation à l’hectare. “Il faut trouver un compromis plus

Avanne- Aveney victime de son succès ?

ÉVÉNEMENT

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DANNEMARIE-SUR-CRÈTE 1 333 habitants Le train a “boosté” Dannemarie À 10 minutes de Besançon par la 2 X 2 voies et par le train, la commune de Dannemarie bénéficie des meilleurs atouts pour se développer. En plus, elle privilégie les logements sociaux.

La population de toutes les communes du Grand Besançon (suite)

Commune

Population

Population Nombre dʼhab. Écart relatif municipale en + (ou en -) en %

1999

2009 1 433 1 891 147 736 1 890 762 1 300 118 298 551 2 054 450 1 091 483 316 4 649 3 225 158 1 550 401 932 3 214 286 108 871 239 522 199 326 461 437 708 174 529 93 76

PELOUSEY PIREY PLACEY

1 215 1 441 165 591 1 802 665 1 049 108 250 508 2 062 374 1 005 473 275 4 381 2 728 165 1 354 394 628 3 036 239 106 713 222 526 197 302 334 437 587 90 68

218 450 -18 145 88 97 251 10 48 43

17,94 31,23 -10,91 24,53 4,88 14,59 23,93 9,26 19,20 8,46 3,33 -0,39 20,32 8,56 2,11 14,91 6,12 11,76 18,22 -4,24 14,48 1,78 48,41 5,86 19,67 1,89 22,16 7,66 -0,76 1,02 7,95 38,02 0,00 20,61 6,75 21,61

1 333 habitants à Dannemarie-sur-Crète. “Et même 1 610 avec les élèves du lycée agri- cole” corrige Gérard Galliot, le maire. Dan- nemarie-sur-Crète, située entre Besançon et Saint-Vit, a gagné 395 habitants en dix ans, soit une hausse de 42,11 %. Ce sont avant tout des “raisons techniques assez simples” qui expli- quent cette inflation démographique selon le maire. Dannemarie se trouve, à la faveur de la R.D. 673 aménagée en 2 X 2 voies sur une bon- ne partie du trajet entre Besançon et Saint-Vit, à 5 minutes de Châteaufarine, la plus impor- tante zone commerciale de Franche-Comté, et à 5 minutes de Saint-Vit, le bourg-centre du can- ton de Boussières.

POUILLEY-FRANCAIS POUILLEY-LES-VIGNES

vélo, et prennent le train. Ce phénomène est en forte augmentation depuis 2008 environ” note Gérard Galliot. L’abonnement de 30 euros par mois leur permet aussi de bénéficier de l’ensemble du réseau de bus Ginko. Imparable à l’heure où le litre de gasoil approche tout doucement 1,50 euro. Avec plusieurs zones d’activités et ce lycée Gran- velle, Dannemarie présente aussi la particula- rité pour une commune de la périphérie d’avoir autant de monde sur son territoire durant la journée, que de résidents. Le contraire d’un vil- lage-dortoir en quelque sorte. Fatalement, la pression foncière se fait ressen- tir à Dannemarie comme dans la plupart des communes de l’Ouest bisontin. Ici depuis long- temps, on a souhaité privilégier la mixité en matière d’habitat. Sur les 430 logements que compte la commune, 75 sont des logements sociaux. “D’ici deux ans, nous en aurons 90. Le logement social est dispersé à travers toute la commune. Nous essayons depuis longtemps de trouver un juste équilibre” ajoute le maire. À chaque fois que la commune accepte le projet d’un promoteur privé, elle exige une part de logements locatifs collectifs. Ce qui fait d’elle un des communes les mieux pourvues en loge- ments sociaux par rapport à sa population, en constante augmentation. Preuve que logement social et logements privés peuvent cohabiter en harmonie. J.-F.H.

PUGEY QUINGEY RAHON RANCENAY RECOLOGNE ROULANS ROUTELLE SAINT-VIT SAMSON SAONE SAUVAGNEY

RENNES-SUR-LOUE ROCHE-LEZ-BEAUPRE ROSET-FLUANS

3 -8 76 86 10 41

RUFFEY-LE-CHATEAU

268 497 196 304 178 47 158 17 8 -7 7 2 127 121 11 94 0 -4 2 24

Deuxième avantage de la bour- gade : la présence du chemin de fer. Ce n’est pas nouveau, puisque le rail est présent depuis lemilieu du XIX ème siècle, mais ce qui est nouveau, c’est l’engouement pour le train. Dannemarie est desservie tous les jours par 17 T.E.R. qui font le trajet entre Besançon et Dole ou Dijon. “Nous avons bien sûr les étudiants du lycée qui empruntent le train, mais de plus en plus de salariés qui vont travailler sur Besançon. Ils lais- sent leur voiture à la gare de Dannemarie, voire arrivent en

75 logements sociaux sur 430 foyers.

SERRE-LES-SAPINS

TALLENAY TARCENAY THORAISE THISE

THUREY-LE-MONT TOUR-DE-SCAY VAIRE-ARCIER VAIRE-LE-PETIT VELESMES-ESSARTS TORPES

VENISE VEZE VIEILLEY

VILLERS-SOUS-MONTROND 163

DEVECEY ET DELUZ Population en berne Sans foncier, pas de croissance démographique Les rares communes autour de Besançon en perte de population souffrent d’un manque de disponibilités foncières, ce qui les pénalise lourdement.

VORGES-LES-PINS

435

AUXON-DESSUS

120 euros le mètre carré

L’effet gare T.G.V. commence à se faire sentir La population d’Auxon-Dessus a fait un bond de 55,95 %, passant de 740 à 1 154 habitants. Autre particularité : elle est devenue une des plus riches du Grand Besançon. Explications.

“J e ne comprends pas comment ils trouvent ce chiffre” , observe Yves Guidat. Lemai- re de Devecey s’étonne que la population de sa commune soit passée de 1 424 à 1 376 habi- tants en une décennie. Cette diminution ne correspond pas vraiment aux faits constatés. “On enregistre une forte aug- mentation du nombre d’électeurs. Un lotissement de 26 parcelles est en cours de viabilisation avec une dizaine de maisons construites en 2011.” Pour autant,Yves Guidat admet aus- si le souci récurrent lié au manque de foncier à bâtir. Conséquence : la population se renouvelle moins vite et le vieillissement s’accentue. “La commune n’a pratiquement plus de terrain constructible. On est en pleine révision du P.L.U. Deve- cey devrait accueillir 250 nou- veaux logements d’ici 25 ans selon les orientations du S.C.O.T.” Après l’approbation du P.L.U., les élus comptent d’ailleurs bien relancer le marché immobilier develçois en offrant des avan- tages fiscaux sur les propriétés constructibles. “Il existe des dis- positifs qui vont dans ce sens. On privilégiera d’abord le rem- plissage des “dents creuses”, c’est-

cie sur les sites classés Seveso comme c’est le cas à Deluz et à Gennes dans le Doubs. Ces contraintes imposent un péri- mètre réglementé dans un rayon de 350mautour du dépôt G.P.L. Des constructions sont possibles mais elles doivent ou devront résister aux effets thermiques et aux surpressions induites par tout risque d’explosion. Ce qui renchérit forcément des coûts. Surtout que Deluz ne dispose pas d’une situation géogra- phique des plus favorables. “D’un côté on a le Doubs et de l’autre un espace Natura 2000. L’espace constructible se concentre à l’ouest du village. On est sur un projet d’urbanisation pour lan- cer 15 parcelles de 6 à 8 ares, donc plutôt destinées à des pri- mo-accédants” , poursuit la mai- resse bien décidée à stopper l’hémorragie.

à-dire l’espace constructible intra-muros.” L’obstacle foncier n’interfère pas a priori sur l’attractivité d’une commune où l’on recense quand même 600 emplois. “170 Bisontins vien- nent travailler chaque jour sur la commune contre 250 Devel- çois qui font l’inverse” , conclut Yves Guidat. C’est aussi la question foncière qui bloque la croissance démo- graphique à Deluz. Cette loca- lité a perdu 52 habitants depuis 1999. Elle en compte désormais 638. “C’est très simple. On est sous la contrainte d’un Plan de Prévention des Risques Techno- logiques (P.P.R.T.) lié à la pré- sence du dépôt de gaz de pétro- le liquéfié géré par la société Butagaz” , déplore Sylvaine Barassi, maire de Deluz. Après la catastrophe A.Z.F., la régle- mentation s’est beaucoup dur-

I l y a dix ans, se souvient le maire Serge Rutkowski, la perspective d’avoir une gare et une ligne T.G.V. sur son territoire était plutôt un repoussoir. Aujourd’hui, la précision “Proche gare T.G.V.” est devenue un argument de vente dans les annonces immobilières. À Auxon-Dessus, le prix des maisons et des ter- rains à bâtir a fait un réel bond. Ce qui se ven- dait une soixantaine d’euros le mètre carré à la fin des années quatre-vingt-dix est désor- mais affiché à 120 euros. Il n’est pas rare que les maisons se monnayent 300 000 ou 350 000 euros. Mieux : Auxon-Dessus affiche désormais les revenus par foyer fiscal parmi les plus hauts du département. “On talonne Châtillon” confir- me le maire de la commune. “On se rend comp- te que tout ce qui est proche de la gare main- tenant, ça se vend bien” ajoute M. Rutkowski. À tel point que les communes alentour (les deuxAuxon, Cussey, Geneuille…) se sont unies dans un syndicat qui prépare une révision commune de leurs plans d’occupation des sols afin de préparer l’avenir. Car ce secteur Nord de Besançon devrait continuer sa croissance. Et le maire d’Auxon compte aussi beaucoup sur la zone d’activité en préparation sur sa commune - 3 500 emplois attendus à terme - pour renforcer l’attractivité d’Auxon. Seule contrainte pour la commune riveraine du T.G.V. : sa superficie. C’est pourquoi Serge Rutkowski prévient : “Si on veut continue à croître, il va falloir penser à un autre habitat.”

Évolution population Devecey 1968-2012 Année 1968 1975 1982 1990 1999 2012 Population 444 702 955 1 401 1 424 1 376 Évolution population Deluz 1968-2012 Année 1968 1975 1982 1990 1999 2012 Population 646 562 706 692 692 638

Serge Rutkowski, maire d’Auxon-Dessus.

Entendez par là, des maisons mitoyennes voi- re des petits collectifs.À Besançon comme dans les plus petites communes, l’économie de l’espace sera donc une des priorités de la prochaine décennie. J.-F.H.

BESANÇON

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COMMERCE Le Tram, les travaux, les clients, les indemnisations Les Free Pass pour acheter commerçants et clients Les commerçants impactés par les travaux du tramway ont reçu une première poignée de Free Pass qu’ils distribueront, normalement, à leurs clients. Le dispositif offre 1 heure de stationnement.

L orsqu’un élu vient les poches pleines, forcément, il est bien reçu.Mardi 3 jan- vier, l’adjoint au commerce et l’élue à la voirie de la Ville de Besançon, accompagnés par le vice-président de la C.A.G.B. en charge du tramway, ont rendu visite aux commerçants du quai

Viel-Picard pour leur offrir 50 jetons Free Pass. L’équivalent pour chaque commerce de 50 heures de stationnement “gra- tis” à “offrir” à leurs clients qui ont consommé dans leur bou- tique. À eux d’en faire bon usa- ge afin de faire (re)venir le client dans la Boucle.

Impromptue, la visite de Jacques Mariot, NicoleWeinman et Jean- Claude Roy, s’est déroulée dans le calme, sans grief de la part des commerçants. Seul un habi- tant du quai Vieil-Picard est venu interpeller l’adjointe à la voirie, excédé par les trop nom- breux P.V. de stationnement

La boulangerie du quai Veil-Picard a reçu des Free Pass comme d’autres commerces.

accrochés au pare-brise de sa voiture. Arrivé dans une boulangerie du quai Veil-Picard, Jacques Mariot - adjoint au commerce - a posé 50 Free Pass, un jeton valant 1,20 euro dont 60 centimes sont payés par la ville et 60 centimes par l’Union des commerçants. “Ces 50 jetons, nous vous les offrons en raison des travaux du tram qui impactent votre commerce. Nous en distribue- rons tous lesmois.Un bilan serait fait en septembre” a expliqué l’adjoint. Sourire de la boulan- gère, heureuse de cette nouvel- le. Alors que les travaux du tram débutent seulement, des com- merçants ressentent une bais- se de leur activité. C’est le cas de l’enseigne K’do perso : “Com- paré à décembre l’année der- nière, mon chiffre d’affaires a

fortement baissé. Heureusement, j’ai pu me rattraper avec mon site de e-commerce” rapporte Didier Bozon dont l’entrée du magasin est grevée d’absence de trottoirs. Quelques mètres plus loin, la nouvelle société de vente de télé- phonie “Mobile Telecom” posi- tive : “Le tram devrait générer plus de flux… en espérant que les travaux n’aient pas raison de nous d’ici trois ans” lâche Abdelaziz Bououden, le gérant de cette société installée quai Vieil-Picard depuis quatre mois. Une commission d’indemnisation est mise en place (N.D.L.R. : aucun fond n’est débloqué pour l’heure). Elle jugera de la per- te de marge de chaque com- merçant : “Il faudra le démon-

trer après une expertise par un expert-comptable” explique JacquesMariot. Pour être indem- nisés, les commerçants, arti- sans, professions libérales ou civiles dont l’activité est direc- tement située sur le tracé (et aussi ceux des rues adjacentes) doivent être installés depuis le 15 juin 2011. Les commerçants de la place de la Révolution et du marché Beaux-arts bénéfi- cieront également des jetons Free Pass. Deuxmédiateurs,Arnaud Favier et MyriamGasperment, répon- dent aux commerçants quant aux soucis liés au chantier ou à l’activité. Au client du centre- ville de bien réclamer les pié- cettes… E.Ch.

Nicole Weinman,

élue aux déplace- ments urbains, présente les fameux jetons qui offrent du stationne- ment.

Renseignements : www.letram-grandbesancon.fr

à ÉCOLE VALENTIN

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BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012

EN BREF

POLITIQUE Vie municipale Édouard Sassard : “Pourquoi je démissionne” Il quitte son fauteuil de conseiller municipal d’opposition à la Ville de Besançon pour raison professionnelle. Le jeune élu, pourtant adoubé par ses pairs de l’U.M.P., explique son choix, son bilan, son avenir.

Impro Six personnages hauts en couleur se retrouvent au bistrot “Le Demi-siècle” : Vincent Sulfite, patron de bar philosophe, Isabelle, sa respectable épouse, adepte de ragots, Serpil De Lettre, célèbre écrivain en recherche d’inspiration, Nico Rafale dit le baron rouge, ancien pilote de chasse, Sonia Marilys, fleuriste amoureuse du langage des fleurs et Tatra25, routier à l’international, doux rêveur… Cette joyeuse compagnie improvise des saynettes uniques, à partir des thèmes proposés par le public, sur un rythme délirant. Le 14 janvier au Kursaal.

Édouard Sassard quitte la vie politique bisontine. Martine Ropers le remplacera.

L a Presse Bisontine :Début jan- vier, vous avez présenté votre démission au maire de Besan- çon Jean-Louis Fousseret. Pourquoi quitter la politique alors que vous étiez pressenti comme futur lea- der aux électionsmunicipales de 2014 ? Édouard Sassard (U.M.P., conseiller municipal d’opposition depuis 2007) : J’ai un choix à faire entre ma vie professionnelle et mon ave- nir politique. J’ai décidé de pri- vilégier le professionnel. Depuis 8 ans, je suis chef d’entreprise (N.D.L.R. : dans le domaine de l’assurance) et mon activité a progressé fortement en volume d’affaire. Sachant que le poli- tique est un métier à plein- temps, je ne peux associer ces deux activités. Je reste donc sur mon activité professionnelle. J’ai d’ailleurs toujours dit que je ne ferais pas de la politique mon activité principale. L.P.B. :Est-ce aussi parce que lamédia- tisation politique peut nuire aux affaires ? E.S. : Pas du tout. La politique ne m’a jamais fait perdre d’affaires comme elle ne m’en a

jamais fait gagner.

Fousseret de vous “titiller” sur votre lien de parenté avec Alain Joyandet (son beau-père). Cela vous a-t-il bles- sé ? E.S. : Pas du tout, c’est de la jou- te politique. Le conseil munici- pal demeure parfois théâtral. L.P.B. : Quels liens gardez-vous avec vos ex-camarades politiques ? E.S. : De bons rapports, que ce soit avec l’opposition ou la majo- rité. J’ai toujours été franc et sincère. L.P.B. : Quels dossiers avez-vous por- té durant votre mandat ? E.S. : La sécurité, le sport et le développement économique. Pour le sport, je confirme que Besançon ne peut avoir quatre clubs de haut niveau en même temps. Ce que nous avons fait pour le B.R.C., nous l’aurions fait de la même manière pour les autres. L.P.B. : Auriez-vous un conseil à déli- vrer à l’opposition municipale afin qu’elle soit plus piquante et construc- tive ? E.S. : Je n’ai aucun conseil à don- s’en réjouissent. “C’est un signe de vitalité. Je préfère cela à aucun débat” avance Nicolas Bodin, quarante ans, responsable de la section P.S. du Doubs. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres remonte au 27 décembre, date d’une inter- view télévisé du jeune repré- sentant de l’U.M.P. Face à la caméra de France 3 Franche- Comté, Baptiste Serena adres- se un missile aux jeunes socia- listes en leur conseillant “de se concentrer sur des sujets plus importants que l’inscription sur les listes électorales” , sujet mis en avant par le mouvement des jeunes socialistes courant décembre. La réaction de Pauline Pernin n’a pas tardé. Le lendemain de l’intervention télévisée, la nou- velle animatrice fédérale décoche la plume. La lettre ouverte, acer- be, demande à Baptiste Serena comment il peut se “permettre de critiquer l’action des jeunes socialistes” , ou encore d’affirmer “qu’ils sont inactifs sur les réseaux sociaux (Twitter notam- ment).” La jeune socialiste pour- suit : “Peut-être avez-vous eu peur (N.D.L.R. : l’U.M.P.) de l’inscriptionmassive sur les listes électorales de jeunes, qui selon plusieurs sondages se retrou-

L.P.B. : Vous quittez donc la salle du conseil municipal et vos collègues de l’opposition sans regrets. Quel bilan en tirez-vous ? E.S. : C’est une superbe expé- rience. Allumer le micro une fois par mois est une chance unique et je conseille à tout citoyen d’avoir un parcours civique à condition d’avoir du temps. Il faut oser y aller. Au final, je connais parfaitement ma ville, j’ai rencontré beaucoup de per- sonnes. L.P.B. :Alors que les débats politiques vont se multiplier à l’approche des élections,n’avez-vous pas l’impression de lâcher votre groupe au plus mau- vais moment ? E.S. : Non car ce n’est pas un indi- vidu qui fait le groupe. Chaque élection en balaye une autre. Le pire aurait été de faire une élec- tion et de ne pas aller au bout. J’ai bossé durant tout ce temps ! L.P.B. : Les joutes verbales avec le mai- re de Besançon ne vont-elles pas vous manquer ? Il est arrivé à Jean-Louis

La réaction de Jean Rosselot (président du groupe U.M.P.)

ner mais au-delà de la critique, il faut faire des propositions. Mon objectif n’a jamais été de cacher nos propositions. Si elles étaient reprises, tant mieux ! Nous sommes là pour travailler dans l’intérêt de la ville. Dans un contexte économique diffici- le, il faut faire preuve de consen- sus et se serrer les coudes, que l’on soit de droite ou de gauche. L.P.B. : Qui est le mieux placé pour prendre le fauteuil de maire en 2014 ? E.S. : Je le garde pour moi. Propos recueillis par E.Ch.

“Une perte, mais il rebondira” P our Jean Rosselot, président du groupe U.M.P. à la vil- le de Besançon, le départ dʼÉdouard Sassard “est une perte pour le groupe. Il a une intelligence politique et il rebondira plus tard. Il est victime du statut défavorable et désé- quilibré des élus dʼopposition au regard des moyens matériels mis à disposition” dit-il. Édouard Sassard sera remplacé par Martine Ropers, déjà élue en 2001 (sous lʼétiquette R.P.R.).

POLÉMIQUE Les jeunes socialistes face aux jeunes U.M.P. En politique, même les jeunes s’étripent La “guéguerre” est déclarée entre les jeunes populaires du Doubs et les jeunes socialistes. Lettre ouverte, droit de réponse, l’exercice démocratique bat son plein à quelques semaines de la présidentielle.

I ls s’appellent par leur pré- nom, se tutoient… mais ne passeront pas leurs vacances ensemble. Entre Baptiste Sere- na, responsable des jeunes popu- laires du Doubs et Pauline Per- nin, animatrice fédérale des jeunes socialistes du Doubs, la bataille est déclarée ! Tout y est : envolées lyriques, twitts piquants et lettres ouvertes sans conces-

sion. La fougue de la jeunesse mêlée au discours politique offre un cocktail détonant. Baptiste Serena, 24 ans, l’accuse d’être une élue illégitime, arri- vée à la tête des jeunes P.S. après un vote tronqué. Et Camille Per- nin (19 ans) l’accuse de blâmer ceux qui promeuvent la démo- cratie participative. Le torchon brûle mais leurs aînés politiques

vent davantage dans les idées de gauche ?” Baptiste Serena, pas démonté, réaffirme sa posi- tion dans un droit de réponse : “Je confirme et assume mes pro- pos… Je déplore que sous un prétexte fallacieux d’actions pour les inscriptions sur les listes élec- torales, se cache en réalité une démarche de communication n’ayant que pour seul et unique objectif de faire la promotion de votre candidat pour les élections présidentielles” dit le jeune poli- tique qui rappelle l’engagement du gouvernement incitant les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales. “Le Cidem (Centre d’information civique) a reçu de l’État une subvention excep-

Baptiste Serena (jeunes popu- laires)…

tionnelle de 180 000 euros. Aussi je tiens à te faire remar- quer que les col- lectivités locales de gauche, dont Besançon, n’ont pas fait de cam- pagne particu- lière dans ce sens, préférant dépenser sans compter plu- sieurs millions d’euros pour fai- re

“Autre chose à faire qu’envoyer des lettres.”

l’extravagante promotion du tramway” dit encore Serena qui se mue en donneur de leçon. Il somme son adversaire “de véri- fier ses informations sur les actions qui ont été menées avant de les vilipender. Tu y gagnerais en crédibilité” Ambiance ! Sanguins, les jeunes politiques demeurent constructifs : les deux camps appellent communément à un débat…à moins que la der- nière phrase du jeune U.M.P. n’ait trop enflammé les débats. “Avant de vouloir donner des

leçons aux autres, règle les pro- blèmes internes que tu as avec tonmouvement.” La réponse des socialistes ne tarde pas… “Le fonctionnement interne du mou- vement des jeunes socialistes ne le regarde pas. Nous aurons d’ici à la présidentielle d’autres choses à faire que de s’envoyer des lettres” , coupe Pauline Pernin qui n’exclut pas, à la demande des jeunes U.M.P., un futur débat. Balle au centre.

…et Pauline Pernin (jeunes socialistes, à droite) animent le débat poli- tique chez les jeunes.

E.Ch.

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