La Presse Bisontine 129 - Février 2012

ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012

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DANNEMARIE-SUR-CRÈTE 1 333 habitants Le train a “boosté” Dannemarie À 10 minutes de Besançon par la 2 X 2 voies et par le train, la commune de Dannemarie bénéficie des meilleurs atouts pour se développer. En plus, elle privilégie les logements sociaux.

La population de toutes les communes du Grand Besançon (suite)

Commune

Population

Population Nombre dʼhab. Écart relatif municipale en + (ou en -) en %

1999

2009 1 433 1 891 147 736 1 890 762 1 300 118 298 551 2 054 450 1 091 483 316 4 649 3 225 158 1 550 401 932 3 214 286 108 871 239 522 199 326 461 437 708 174 529 93 76

PELOUSEY PIREY PLACEY

1 215 1 441 165 591 1 802 665 1 049 108 250 508 2 062 374 1 005 473 275 4 381 2 728 165 1 354 394 628 3 036 239 106 713 222 526 197 302 334 437 587 90 68

218 450 -18 145 88 97 251 10 48 43

17,94 31,23 -10,91 24,53 4,88 14,59 23,93 9,26 19,20 8,46 3,33 -0,39 20,32 8,56 2,11 14,91 6,12 11,76 18,22 -4,24 14,48 1,78 48,41 5,86 19,67 1,89 22,16 7,66 -0,76 1,02 7,95 38,02 0,00 20,61 6,75 21,61

1 333 habitants à Dannemarie-sur-Crète. “Et même 1 610 avec les élèves du lycée agri- cole” corrige Gérard Galliot, le maire. Dan- nemarie-sur-Crète, située entre Besançon et Saint-Vit, a gagné 395 habitants en dix ans, soit une hausse de 42,11 %. Ce sont avant tout des “raisons techniques assez simples” qui expli- quent cette inflation démographique selon le maire. Dannemarie se trouve, à la faveur de la R.D. 673 aménagée en 2 X 2 voies sur une bon- ne partie du trajet entre Besançon et Saint-Vit, à 5 minutes de Châteaufarine, la plus impor- tante zone commerciale de Franche-Comté, et à 5 minutes de Saint-Vit, le bourg-centre du can- ton de Boussières.

POUILLEY-FRANCAIS POUILLEY-LES-VIGNES

vélo, et prennent le train. Ce phénomène est en forte augmentation depuis 2008 environ” note Gérard Galliot. L’abonnement de 30 euros par mois leur permet aussi de bénéficier de l’ensemble du réseau de bus Ginko. Imparable à l’heure où le litre de gasoil approche tout doucement 1,50 euro. Avec plusieurs zones d’activités et ce lycée Gran- velle, Dannemarie présente aussi la particula- rité pour une commune de la périphérie d’avoir autant de monde sur son territoire durant la journée, que de résidents. Le contraire d’un vil- lage-dortoir en quelque sorte. Fatalement, la pression foncière se fait ressen- tir à Dannemarie comme dans la plupart des communes de l’Ouest bisontin. Ici depuis long- temps, on a souhaité privilégier la mixité en matière d’habitat. Sur les 430 logements que compte la commune, 75 sont des logements sociaux. “D’ici deux ans, nous en aurons 90. Le logement social est dispersé à travers toute la commune. Nous essayons depuis longtemps de trouver un juste équilibre” ajoute le maire. À chaque fois que la commune accepte le projet d’un promoteur privé, elle exige une part de logements locatifs collectifs. Ce qui fait d’elle un des communes les mieux pourvues en loge- ments sociaux par rapport à sa population, en constante augmentation. Preuve que logement social et logements privés peuvent cohabiter en harmonie. J.-F.H.

PUGEY QUINGEY RAHON RANCENAY RECOLOGNE ROULANS ROUTELLE SAINT-VIT SAMSON SAONE SAUVAGNEY

RENNES-SUR-LOUE ROCHE-LEZ-BEAUPRE ROSET-FLUANS

3 -8 76 86 10 41

RUFFEY-LE-CHATEAU

268 497 196 304 178 47 158 17 8 -7 7 2 127 121 11 94 0 -4 2 24

Deuxième avantage de la bour- gade : la présence du chemin de fer. Ce n’est pas nouveau, puisque le rail est présent depuis lemilieu du XIX ème siècle, mais ce qui est nouveau, c’est l’engouement pour le train. Dannemarie est desservie tous les jours par 17 T.E.R. qui font le trajet entre Besançon et Dole ou Dijon. “Nous avons bien sûr les étudiants du lycée qui empruntent le train, mais de plus en plus de salariés qui vont travailler sur Besançon. Ils lais- sent leur voiture à la gare de Dannemarie, voire arrivent en

75 logements sociaux sur 430 foyers.

SERRE-LES-SAPINS

TALLENAY TARCENAY THORAISE THISE

THUREY-LE-MONT TOUR-DE-SCAY VAIRE-ARCIER VAIRE-LE-PETIT VELESMES-ESSARTS TORPES

VENISE VEZE VIEILLEY

VILLERS-SOUS-MONTROND 163

DEVECEY ET DELUZ Population en berne Sans foncier, pas de croissance démographique Les rares communes autour de Besançon en perte de population souffrent d’un manque de disponibilités foncières, ce qui les pénalise lourdement.

VORGES-LES-PINS

435

AUXON-DESSUS

120 euros le mètre carré

L’effet gare T.G.V. commence à se faire sentir La population d’Auxon-Dessus a fait un bond de 55,95 %, passant de 740 à 1 154 habitants. Autre particularité : elle est devenue une des plus riches du Grand Besançon. Explications.

“J e ne comprends pas comment ils trouvent ce chiffre” , observe Yves Guidat. Lemai- re de Devecey s’étonne que la population de sa commune soit passée de 1 424 à 1 376 habi- tants en une décennie. Cette diminution ne correspond pas vraiment aux faits constatés. “On enregistre une forte aug- mentation du nombre d’électeurs. Un lotissement de 26 parcelles est en cours de viabilisation avec une dizaine de maisons construites en 2011.” Pour autant,Yves Guidat admet aus- si le souci récurrent lié au manque de foncier à bâtir. Conséquence : la population se renouvelle moins vite et le vieillissement s’accentue. “La commune n’a pratiquement plus de terrain constructible. On est en pleine révision du P.L.U. Deve- cey devrait accueillir 250 nou- veaux logements d’ici 25 ans selon les orientations du S.C.O.T.” Après l’approbation du P.L.U., les élus comptent d’ailleurs bien relancer le marché immobilier develçois en offrant des avan- tages fiscaux sur les propriétés constructibles. “Il existe des dis- positifs qui vont dans ce sens. On privilégiera d’abord le rem- plissage des “dents creuses”, c’est-

cie sur les sites classés Seveso comme c’est le cas à Deluz et à Gennes dans le Doubs. Ces contraintes imposent un péri- mètre réglementé dans un rayon de 350mautour du dépôt G.P.L. Des constructions sont possibles mais elles doivent ou devront résister aux effets thermiques et aux surpressions induites par tout risque d’explosion. Ce qui renchérit forcément des coûts. Surtout que Deluz ne dispose pas d’une situation géogra- phique des plus favorables. “D’un côté on a le Doubs et de l’autre un espace Natura 2000. L’espace constructible se concentre à l’ouest du village. On est sur un projet d’urbanisation pour lan- cer 15 parcelles de 6 à 8 ares, donc plutôt destinées à des pri- mo-accédants” , poursuit la mai- resse bien décidée à stopper l’hémorragie.

à-dire l’espace constructible intra-muros.” L’obstacle foncier n’interfère pas a priori sur l’attractivité d’une commune où l’on recense quand même 600 emplois. “170 Bisontins vien- nent travailler chaque jour sur la commune contre 250 Devel- çois qui font l’inverse” , conclut Yves Guidat. C’est aussi la question foncière qui bloque la croissance démo- graphique à Deluz. Cette loca- lité a perdu 52 habitants depuis 1999. Elle en compte désormais 638. “C’est très simple. On est sous la contrainte d’un Plan de Prévention des Risques Techno- logiques (P.P.R.T.) lié à la pré- sence du dépôt de gaz de pétro- le liquéfié géré par la société Butagaz” , déplore Sylvaine Barassi, maire de Deluz. Après la catastrophe A.Z.F., la régle- mentation s’est beaucoup dur-

I l y a dix ans, se souvient le maire Serge Rutkowski, la perspective d’avoir une gare et une ligne T.G.V. sur son territoire était plutôt un repoussoir. Aujourd’hui, la précision “Proche gare T.G.V.” est devenue un argument de vente dans les annonces immobilières. À Auxon-Dessus, le prix des maisons et des ter- rains à bâtir a fait un réel bond. Ce qui se ven- dait une soixantaine d’euros le mètre carré à la fin des années quatre-vingt-dix est désor- mais affiché à 120 euros. Il n’est pas rare que les maisons se monnayent 300 000 ou 350 000 euros. Mieux : Auxon-Dessus affiche désormais les revenus par foyer fiscal parmi les plus hauts du département. “On talonne Châtillon” confir- me le maire de la commune. “On se rend comp- te que tout ce qui est proche de la gare main- tenant, ça se vend bien” ajoute M. Rutkowski. À tel point que les communes alentour (les deuxAuxon, Cussey, Geneuille…) se sont unies dans un syndicat qui prépare une révision commune de leurs plans d’occupation des sols afin de préparer l’avenir. Car ce secteur Nord de Besançon devrait continuer sa croissance. Et le maire d’Auxon compte aussi beaucoup sur la zone d’activité en préparation sur sa commune - 3 500 emplois attendus à terme - pour renforcer l’attractivité d’Auxon. Seule contrainte pour la commune riveraine du T.G.V. : sa superficie. C’est pourquoi Serge Rutkowski prévient : “Si on veut continue à croître, il va falloir penser à un autre habitat.”

Évolution population Devecey 1968-2012 Année 1968 1975 1982 1990 1999 2012 Population 444 702 955 1 401 1 424 1 376 Évolution population Deluz 1968-2012 Année 1968 1975 1982 1990 1999 2012 Population 646 562 706 692 692 638

Serge Rutkowski, maire d’Auxon-Dessus.

Entendez par là, des maisons mitoyennes voi- re des petits collectifs.À Besançon comme dans les plus petites communes, l’économie de l’espace sera donc une des priorités de la prochaine décennie. J.-F.H.

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