La Presse Bisontine 129 - Février 2012

LE GRAND BESANÇON 32

La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012

TRANSPORT Débat sur le financement Avec la L.G.V., l’argent de la collectivité est-il vampirisé ? Le protocole de financement de la deuxième phase de la branche Est de la L.G.V. ne fait pas l’unanimité. C’est trop d’argent pour seulement 16 minutes de gagné vers Strasbourg disent des élus bisontins.

La réalisation de la deuxième tranche de la L.G.V. coûtera environ 1,2 milliard d’euros vers l’Alsace. La Franche- Comté a signé un protocole pour la

A vec le T.G.V., le Bisontin ne sait plus s’il a gagné ou perdu du temps pour se rendre à Paris. La pub pro- met la capitale à 2 h 05 de Besançon… agaçant au passage les passagers qui ont perdu des minutes dans la navet- te Viotte-Auxon. Bref, quand Réseau de ferré de Fran- ce (R.F.F.) annonce 16 minutes de gagné pour se rendre à Strasbourg (d’ici 2018), des élus se montrent prudents, échau- dés qu’ils sont par l’augmentation des tarifs. Ces derniers se sont prononcés sur le financement de cette deuxième phase qui comprend la réalisation de 50 km de voies à grande vitesse, dont 15 km à l’Ouest entre Villers-les-Pots et Genlis, et 35 km entre Petit-Croix (Territoire-de-Belfort) et Lutterbach (Haut-Rhin) à l’Est. La Région Franche-Comté a signé les 15 et 16 décembre le protocole d’intention non chiffré, préalable à une convention définitive dont la signature est envi- sagée à la fin de l’année. Deux élus régionaux se sont abstenus (Sylvie Ver- meillet, divers droite et Hélène Pélis- sard, U.M.P.) et sept n’ont pas partici- pé au vote, dont les élus Europe Écologie-Les Verts. Le coût aujourd’hui estimé à 1,2 mil- liard d’euros (850 millions d’euros pour la partie Belfort-Mulhouse) sera sup- porté par les RégionsAlsace, Bourgogne et Franche-Comté. Ces dernières avaient conclu un pacte visant au financement de la suite du chantier, avec une répar- tition attribuant 53 % des dépenses incombant aux collectivités à l’Alsace, 27 % à la Franche-Comté et 20 % à la Bourgogne. Ce chiffre ne fait pas l’unanimité : “Grâ- ce à l’argent des collectivités, Réseau Ferré de France ne payera au final que 8 % des travaux et récupérera les droits de passage. Ce n’est plus possible, sur-

financer à hauteur de 27 %.

tout au moment où les tarifs augmen- tent” disent les communistes par la voix de Christophe Lime. Ils l’ont fait savoir en votant contre le protocole d’intention de financement de cette deuxième tranche présenté au conseil de la Communauté du Grand Besan- çon. 18 autres délégués communau- taires en ont fait de même, preuve que les communistes ne sont pas les seuls à penser que R.F.F. doit davantage mettre la main au portefeuille pour poursuivre la construction vers l’Alsace. Jean-Louis Fousseret acquiesce. ÉricAlauzet (Europe Écologie-LesVerts) qui s’était abstenu sur ce financement au Conseil général a voté contre cette proposition de financement à la C.A.G.B. Est-ce une machination politique pour ennuyer le président de “l’agglo” ? “Non, répond l’élu vert. J’ai pu m’en expliquer avec Jean-Louis Fousseret. Nous sommes clairs : c’est trop d’argent par rapport à un service qui favorisera au final peu de passagers. Le Nord Franche-Comté pourrait perdre des arrêts T.G.V. Tout

qui “le développement économique doit se faire sur les voies de transport et d’échanges. Pour ne pas être “canniba- lisé” par l’axe Anvers-Suisse-Italie- Espagne, nous devons avoir le T.G.V. nord sud complet” argumente-t-il. Les travaux pourraient commencer en 2014 pour une mise en service probable à la fin de 2016, soit cinq ans après la mise en service de la première tranche. Au final, 1 km réalisé coûtera 24 mil- lions d’euros. E.Ch. Déléguée communautaire et conseillè- re municipale dʼopposition, Catherine Gelin a écrit à la présidente de Région Marie-Guite Dufay pour lʼinterpeller sur la mauvaise localisation de la nouvelle gare par les G.P.S. et autres outils. “Il semble après recherches sur “google maps, via michelin ou mappy”, que le parcours entre le centre hospitalier régio- nal Jean-Minjoz et la gare L.G.V. Besan- çon Franche-Comté soit difficile à trou- ver, écrit-elle. Je serais heureuse que ce point de détail soit vérifié par les ser- vices de la Région Franche-Comté.” Autres doléances de lʼélue : la difficul- té dʼaccessibilité de la gare pour les personnes déficientes visuelles, la pen- te du couloir allant du parking vers le hall trop forte (+ de 5 %), la permanence au guichet trop faible, les usagers qui ne peuvent prendre leur vélo… Où est la gare Besançon Franche-Comté ?

FORÊT

Promotion de la filière bois La forêt aux mille chênes L’opération “un dessin, un arbre” lancée lors de la Foire comtoise a abouti à la plantation de 1 000 chênes sessiles dans la forêt domaniale du Chanois près de Vercel-Villedieu-le-Camp. L e succès de cette initiative démontre l’attachement des jeunes com- tois pour leur patrimoine forestier. Les faits sont là. Au printemps dernier, la chambre d’agriculture du Doubs, soucieuse de pro- mouvoir la forêt et ses acteurs lance l’opération “un dessin, un arbre”. But de la manœuvre : encourager les jeunes enfants à fournir un des- sin lors de la Foire comtoise qui s’est tenue en mai dernier à Besan- çon. Les branches de l’arbre à dessins ployaient sous le poids des 1 000 feuilles illustrées par les enfants. Labellisé dans le cadre de l’année internationale des forêts, l’événement prévoyait un prolongement de l’action symbolique par une action concrè- te en faveur de la forêt. Les organisateurs s’étaient engagés à planter autant d’arbres que de dessins. Il ne restait plus qu’à choisir la date, le lieu et les essences. Le projet s’est concrétisé le 6 décembre dans la forêt domaniale du Cha- nois à Levier en présence des partenaires.À savoir la chambre d’agriculture, l’O.N.F., le Centre Régional de la Propriété Forestière et le Syndicat

cet argent pourrait être investi ailleurs, dans le déplacement quotidien ou le logement, surtout en période de crise” explique l’écologiste qui s’oppose au financement total par les collectivités. D’autres ne sont pas de cet avis à l’instar de Philippe Gonon (MoDem), pour qui cet axe doit se réaliser : “Il faut terminer leT.G.V. entre Dijon et Mulhouse, pour- quoi pas jusqu’à l’Euroairport et le prolon- ger au sud jusqu’à Lyon, sinon, ce tronçon de 143 km n’aura aucun sens” répè- te l’élu du MoDem pour

“Il faut la terminer !”

de la forêt privée comtoise. D’autres jeunes en formation forestière au lycée agricole de Châteaufarine et à la Mai- son Familiale et Rurales de Montbozon ont pris en char- ge la plantation des 1 000 chênes sessiles. Un choix d’essence qui peut surprendre dans ce Haut-Doubs habi- tué aux vastes étendues résineuses. Sauf qu’on oublie un peu vite que les feuillus poussent naturellement sur les plateaux. Simple affaire d’orientations sylvicoles. Certains ne manqueront pas d’être surpris en découvrant au détour d’un chemin un hectare de chênes sessiles. Élèves et partenaires ont partagé leurs connaissances, et de jeunes ouvriers sylviculteurs ont échangé sur la passion du métier avec leurs pairs, car “les métiers du bois représentent le 5 ème employeur de Franche-Comté.”

Un hectare de chênes sessiles.

MÉDIAS

Vu à la télé Un entrepreneur de Serre-les-Sapins dans l’émission“Tous ensemble” Dominique Campagne, responsable du Petit dépanneur comtois et d’Art et fenêtres, a participé à l’émission “Tous ensemble” qui mobilise toutes les bonnes volontés pour donner un toit à des familles qui n’en n’ont pas.

S i l’occasion se représente, Domi- nique Campagne foncera sans hési- ter. L’entrepreneur de Serre-les- Sapins a gardé un très bon souvenir de sa participation à l’émission de T.F.1, “Tous Ensemble” animée par Marc Emmanuel qui a une fois de plus rele- vé le défi de fédérer les bonnes volon- tés pour donner un toit à une famille qui n’en n’avait pas. Sous la marque Art et fenêtres, le res- ponsable du Petit dépanneur comtois a été invité par la production à fournir la porte d’entrée pour une maison à construire à Buhl dans la région de

Mulhouse. “Nous étions mobilisés pour un homme divorcé, père de deux enfants. Il avait versé 50 000 euros à un construc-

Avec ses collègues, l’entrepreneur de Serre-les-Sapins a posé les fermetures. “Ce que je trouve exemplaire, c’est que des gens ont passé les cinq semaines sur le chantier bénévolement. Ils ont don- né de leur temps. C’est un bel exemple de solidarité.” L’émission a été diffusée le 24 décembre sur T.F.1. Dominique Campagne a l’intention maintenant de faire durer le plaisir en conviant ses clients à partager la galet- te des rois, le 26 janvier à Serre-les- Sapins. L’occasion de se remémorer de bons souvenirs.

teur qui a déposé le bilan. Seule la dalle du bâtiment avait été faite. Grâce à l’émission, la maison a été construite en 5 semaines de A à Z. Le chantier a été réceptionné le 20 décembre. Pour les enfants, cela a été un très beau cadeau de Noël” raconte Dominique Cam- pagne.

“Un bel exemple de solidarité.”

Les jeunes en formation forestière à Châteaufarine et Montbozon ont pris en charge l’opération de reboisement dans la forêt du Chanois.

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