La Presse Bisontine 129 - Février 2012

POLITIQUE

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La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012

ÉLECTIONS

Juin 2012 Législatives : et si Jean-François Humbert sortait du bois ?

Jean-Marie Binétruy a décidé de raccrocher après dix ans de mandat. Son fauteuil de député du Haut-Doubs pourrait être brigué par Annie Genevard, maire de Morteau, avec Patrick Genre en tant que suppléant. À moins qu’un troisième homme - Jean-François Humbert - tente de leur barrer la route.

Si le député Binétruy déci- de d’arrêter, l’investiture U.M.P. serait promise à Annie Gene- vard qui pour- rait former un ticket avec Patrick Genre, son collègue à la Région.

À bientôt 66 ans, on le disait fatigué, usé, et désireux de se consacrer davanta- ge à sa famille. Il faut dire que depuis dix ans, Jean-Marie Biné- truy ne compte pas les heures passées à Paris, dans l’hémicycle du Palais Bourbon, en commis- sion, dans son petit bureau de l’Assemblée Nationale ou dans le train qui le ramène dans le Haut-Doubs, sa circonscription, où il occupe toujours en paral- lèle la fonction d’adjoint aumai- re deMorteau et de président de la communauté de communes du Val de Morteau. Briguer un troisième mandat ne semblait donc plus dans les priorités de l’élu. C’est le 28 janvier, lors d’un conseil extraordinaire de l’U.M.P. à Paris, que le parti de droite désignera ses candidats. “La commission nationale d’investiture présidée par Jean- Claude Gaudin désignera ce jour- là les 587 candidats U.M.P. aux législatives de juin prochain” confirme Michel Vienet, secré-

conscription du Doubs a décidé de stopper sa carrière de par- lementaire, quel scénario est le plus plausible ? En embuscade, il y a naturellementAnnie Gene- vard qui n’a jamais caché son rêve de devenir parlementaire. Elle avait fait en 2008 une ten- tative malheureuse pour deve- nir sénatrice. Afin de respecter l’équilibre de cette immense cir- conscription qui s’étend des confins du canton du Russey à ceux du canton d’Amancey, en passant par toute la bande fron- talière jusqu’à Chapelle-des- Bois, il paraîtrait logique que le maire de Pontarlier soit sup- pléant dans cet éventuel ticket Genevard-Genre. Le maire de Pontarlier affirme que “ce n’est pas un sujet de préoccupation pour l’instant.” Enmême temps, il annonce vouloir s’impliquer complètement dans cette pro- chaine campagne. “Je ne reste- rai pas inactif” dit-il, en “veillant à ce que les intérêts du Haut- Doubs soient défendus aumieux. Pour ces législatives, il faut donc

taire départemental de l’U.M.P. duDoubs.Comme les trois autres députés U.M.P. du Doubs, Jean- Marie Binétruy a été reçu début décembre à Paris par cettemême commission pour recueillir son sentiment. Mais c’est d’abord aux militants que Jean-Marie Binétruy avait décidé de réser- ver sa décision. “Je me posi- tionnerai plus officiellement mi- janvier” déclare l’élu qui dit ne pas avoir encore “tranché défi- nitivement.” Il a déjà pourtant annoncé à plusieurs de ses col- lègues élus au cours des vœux de début d’année son intention de jeter l’éponge. “On savait qu’il

trouver une organisation qui permette de défendre de maniè- re unitaire le Haut-Doubs” S’il s’impliquera dans ces prochaines législatives, Patrick Genre pré- cise aussi qu’il restera “toujours non-encarté à un parti.” Annie Genevard, elle, n’a pas souhai- té “pour l’instant” commenter ce scénario. Mais un homme pourrait bien torpiller cette bel- le passation de pouvoir entre M. Binétruy et M me Genevard, c’est le sénateur Humbert. Même si Michel Vienet juge cet- te hypothèse “grotesque” , l’intéressé laisse planer le dou- te. “Si le peuple m’appelle, je lui répondrai. On parlera de tout

grands élus U.M.P. du Doubs. Il ajoute : “Ce que je fais au Sénat me passionne, mais on verra bien. J’examinerai les choses et je me prononcerai le cas échéant fin janvier-début février.” Il est clair que si M. Humbert se présentait aux légis- latives, c’est aussi pour barrer la route à son ex-partenaire du Conseil régional Annie Gene- vard. Et si d’aventure il échouait dans sa tentative de décrocher un siège de député, rien ne l’empêcherait de rester le séna- teur du Doubs au moins jus- qu’en 2014. Législatives 2012 : les paris sont ouverts. J.-F.H.

cela en temps voulu” sourit le sénateur Humbert qui estime “toujours possible le fait de se présenter aux législatives.” Pour lui, le calcul ne serait pas idiot. Député, il enchaînerait sur 5 années de parlementaire alors que sénateur, il ne lui reste que deux ans à faire. On a déjà vu dans la région des sénateurs devenir député, comme l’a fait Alain Joyandet en 2002, pas- sant du Palais du Luxembourg au Palais Bourbon. “On dit que Jean-Marie Binétruy arrêtera pour laisser sa place à sa gran- de copine maire de Morteau” ironise le sénateur Humbert, en froid avec la plupart des

se posait vraiment des questions raconte un de ses proches. Il a envie de prendre de la hauteur et de vivre sa vie personnel- le de façon plus intense.” Alors maintenant que le député de la cinquième cir-

“Si le peuple m’appelle, je lui répondrai.”

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