La Presse Bisontine 129 - Février 2012

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012

CRÉATION Singe, girafe, oryx Émilie Muzy, la sculpture animale À 27 ans, Émilie Muzy est une artiste au style très particulier. Elle sculpte des animaux criant de réalisme à partir d’ustensiles de cuisine de récupération.

L e singe trône dans l’atelier d’Émilie Muzy. Imposant, expressif, presque réel dans sa posture. “Elle s’appelle Ève. C’est un orang-outan” précise la jeune femme qui assume volontiers une pointe de provocation dans le choix du nom du primate métallique. Ève est une sculpture née entre les

mains de l’artiste, Bisontine d’adoption, qui puise son inspira- tion dans le monde animal. Elle choisit son sujet, l’observe, l’étudie dans ses moindres détails, l’analyse sous toutes ses coutures à partir d’images, de vidéos, et se met au travail. Son style est volontaire- ment figuratif. “Je suis indécrot-

table de l’hyper-réalisme. J’aime l’anatomie, les corps, les muscles. J’ai une exigence du détail” reconnaît-elle.

Émilie Muzy en compagnie d’Ève, un primate grandeur nature.

Oryx, girafe, cheval, tête de porc, de rhinocéros, de mouton, chaque pièce est surprenante de vérité. Le talent d’Émilie Muzy est de par-

venir à ce résultat en triturant et en assemblant des boîtes de conser- ve et des ustensiles de cuisines récu- pérés sur les brocantes. Les cuillères, petites et grandes, les plats en inox et les faitouts, font partie des choses qu’elle consomme le plus dans son travail. “Ce qui me plaît, c’est de trouver des objets et de me dire qu’ils sont parfaits pour représenter tel- le partie du corps, ou telle posture d’un animal. Ce sont des choses qui ont eu une vie et que les gens jet- tent” explique l’artiste qui passe le printemps et l’été à courir les vide- greniers pour approvisionner son stock en matière première. Elle a également dans son carnet d’adresses quelques brocanteurs qui la fournissent. Installée à son établi de la rue Renan, elle tord, coupe, visse, rivet- te et donne forme petit à petit à des

membres, des yeux, une tête. “J’ai dû mettre au point un certain nombre de techniques pour pouvoir travailler” raconte Émilie Muzy qui est diplômée de l’école des beaux- arts de Besançon. Le prochain animal qu’elle envi- sage de sculpter est un tigre. Pour l’instant, elle étudie encore le félin afin de déterminer la posture la plus esthétique, mais aussi la plus révélatrice du comportement natu- rel de l’animal, dans laquelle elle va lui donner corps. Émilie Muzy expose à Besançon parfois, à Dijon, à Mulhouse. Régu- lièrement, ses œuvres sont visibles dans des restaurants du centre-vil- le de la capitale régionale. Ça vaut le détour. T.C.

Outre la sculpture, Émilie Muzy peint égale- ment et crée du mobilier.

www.aimilymuzy.com

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