La Presse Bisontine 129 - Février 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 129 - Février 2012

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ÉCONOMIE

Une coopération qui fonctionne À qui profitent les fonds Interreg ? L’ Europe vacille sur les marchés financiers mais elle subvention- nera, au moins jus- qu’en 2013, des pro- 26 millions d’euros de financement ont soutenu 79 projets transfrontaliers. Témoignage de l’Observatoire de Franche-Comté qui a créé le prototype de l’horloge la plus stable au monde avec l’appui d’un industriel de Neuchâtel. Avis aux amateurs.

plus stable au monde. Sur le plan technique, c’est une véri- table innovation. Elle n’aurait pu voir le jour sans ces fonds. Grâce à l’appui de la dotation européenne à hauteur de 748 342 euros (236 667 de sub- ventions publiques, 170 000 de F.E.D.E.R. et 40 000 francs suisses de fonds fédéraux), le laboratoire a mené à bien ce projet avec la collaboration de la société suisse Oscilloquartz basée à Neuchâtel. Preuve qu’entre Français et Suisses, le courant peut passer d’un point de vue économique. Grâce à cette invention, la socié- té helvète va industrialiser puis commercialiser sur le marché des télécommunications cet outil, qui permettra “la synchronisa- tion des téléphonies de derniè- re génération” explique Patrick Berthoud, directeur technique de la société suisse. Si la com- mercialisation venait à fonc- tionner durablement, le labo- ratoire récupérera des royalties. Les fonds Interreg jouent leur

mission : favoriser la mise en réseau des acteurs et des structures, aug- menter la compé- titivité, aménager un territoire, ou plus largement, favoriser l’offre de transports publics. Jeudi 15 décembre, la représentante de l’Europe a réaf- firmé que les fonds

jets entre France et Suisse. Pontarlier via la route de l’absinthe a bénéficié (lire par ailleurs) de cet outil de déve- loppement visant à renforcer la dynamique de coopération trans- frontalière. Sous la responsabilité de la Région Franche-Comté, Inter- reg fédère des acteurs écono- miques. Dernier exemple en date, la collaboration entre un laboratoire universitaire bison- tin et une entreprise neuchâ- teloise. Dans ce laboratoire, l’équipe du professeur François Vernotte a le sourire. Elle vient de réali- ser le prototype d’une horloge composite présentée comme la

Grâce aux fonds européens, le laboratoire de François Vernotte a créé une horloge révolutionnaire, présentée ici à une délégation euro- péenne, de la Région Franche-Comté et de Suisse.

Dossiers compliqués à monter.

pour financer les projets étaient bien là. Reste à trouver les can- didats. “C’est assez lourd de monter un dossier de finance- ment” admet le professeur du laboratoire. Réponse de l’élue de la commission européenne Miriam Burajova : “Ce sont des fonds publics. Nous nous devons de contrôler nos subventions. Les conditions ne seront pas faci- litées à l’avenir.” Si les dossiers sont compliqués à finaliser, le jeu en vaut la chandelle… E.Ch.

PATRIMOINE Une production 3D La Citadelle a décroché ses premiers mécènes Trois constructeurs locaux, S.M.C.I., Bonnefoy et Moyse, ont adhéré à la politique de mécénat lancée par l’établissement public Citadelle-Patrimoine mondial. Pour un total de 190 000 euros.

Présent du Conseil général du Doubs le 15 décembre dernier, le comité de programmation Interreg a confirmé son soutien financier.

Le partenariat avec les entrepreneurs a été officialisé le 9 décembre dernier.

Projets financés par Interreg en Franche-Comté Route de l’absinthe à Pontarlier (129 750 euros) : objectif de mise en réseau de la filière absinthe franco-suisse et la mise en valeur touristique de cette route. Porteur du projet : Ville de Pontarlier, Association du pays de lʼabsinthe (suisse). Minnovarc (1 million d’euros) : le projet vise à renforcer le croisement, le métissage et lʼexpansion des réseaux de com- pétences technologiques et des contacts commerciaux pour que les entreprises et les laboratoires de lʼArc jurassien puissent accroître leurs options en matière dʼinnovation, marketing , et accès à des marchés proches ou lointains. Porteur du projet : Chambre de commerce et dʼindustrie du Doubs, Arc jurassien.ch Plateforme transfrontalière de formation professionnel- le (167 476 euros) : lʼobjectif final sʼarticule autour de la recon- naissance de diplômes et de la valorisation des parcours trans- frontaliers. Il est porté par le G.R.E.T.A. du Haut-Doubs et le centre interprofessionnel de formation des montagnes neuchâ- teloises. Restauration du Pont de Biaufond (781 432 euros). - Les autres territoires directement éligibles sont le Territoire-de- Belfort, Jura, Ain, Haute-Savoie. Pour la Suisse, sont concer- nés : le Jura suisse, le canton de Vaud, de Neuchâtel, de Ber- ne et du Valais

T ous se sentent un peu les loin- tains descendants de Vauban. Reste à voir si dans trois siècles, leurs réalisations tiendront encore debout. Mais pour tous les trois, l’architecte de la Citadelle semble un maître à penser. Ce n’est donc certai- nement pas innocent si les trois pre- miers mécènes qui ont décidé de sou- tenir le projet culturel de la Citadelle sont trois constructeurs locaux. Le groupe Moyse, la société S.M.C.I. et le groupe Bonnefoy basé à Saône ont répondu à l’appel lancé par l’établissement public Citadelle-Patri- moine mondial à la recherche de sou- tiens destinés à financer plusieurs projets. Au total, 190 000 euros sont apportés par les trois mécènes. “Vau- ban est notre maître à tous en tant que bâtisseur, note Fabrice Jeannot, le res- ponsable de la société S.M.C.I. L’autre raison, plus affective, pour laquelle j’ai décidé de m’impliquer dans ce pro-

positif multimédia qui sera installé dans la chapelle Saint-Étienne : une production multimédia en 3D qui reconstituera la conquête française de Besançon et la construction de la Citadelle. L’exposition temporaire “Les robes grises” (visible de février à mai aumusée de la Résistance) sera consti- tuée de dessins et de manuscrits clan- destins réalisés principalement au camp de Ravensbrück. Également l’exposition temporaire “La marion- nette, territoire de création” qui sera visible de juin à octobre au Musée comtois. Puis une dernière exposition, “Espèces en voie d’apparition” qui sera visible de mai à septembre 2013 à la chapelle Saint-Étienne. En signant ces engagements finan- ciers, les mécènes disposent en paral- lèle d’avantages fiscaux comme une réduction d’impôts égale à 60 % du montant de leur don. J.-F.H.

jet de mécénat, c’est mon attachement profond à la vie culturelle de la ville.” Gérard Moyse, de la société éponyme, considère lui aussi en souriant que “Vauban est un collègue…à trois siècles d’écart. J’ai une admiration sans bornes pour cet homme. En plus, nous avons déjà travaillé sur ce site il y a une ving- taine d’années en reconstruisant un parement qui s’était écroulé.” Pour Fré- déric Bonnefoy, c’est “une chance d’avoir

un monument comme celui-ci sur son terri- toire. En étant mécène, c’est notre amour de la pierre que nous vou- lons mettre en avant et ça permet bien sûr de soigner notre image de marque.” Plusieurs dossiers pourront être menés à bien grâce aux mécènes.D’abord le dis-

Une réduction d’impôts égale à 60 %.

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