La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

ÉLECTIONS RÉGIONALES ET SI LES VERTS GAGNAIENT ? Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans MARS 2010 N° 108 2 €

POLITIQUE p.6 et 7 Jean-François Humbert sort par la petite porte L’ancien président du Conseil régional com- mente sa décision de stopper sa tentative de reconquête de la Région. La fin de l’histoire. La maison se met au vert ! Constructions basse consommation, toitures végétalisées, économies d’énergie… Notre façon d’habiter change et s’ouvre à la culture écolo. Six pages spéciales. SPÉCIAL HABITAT p.33 à 41

Alain Fousseret revendique déjà la présidence

BESANÇON p.14 La “first lady” de la mairie Marie-Noëlle Schoeller occupe depuis près de deux ans le poste hautement sensible de pre- mière adjointe au maire de Besançon. Qui se cache derrière cette femme de caractère ?

LE DOSSIER en p. 17 à 24 Le programme de tous les candidats

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - publipresse@wanadoo.fr

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010 2

Moribond Le plus grand parti de Franche-Comté sera-t-il cette année encore celui des abstentionnistes ? En 1986, 22 % des Français avaient boudé les urnes pour le scrutin régional. Ils étaient 31 % à sʼabstenir dʼaller voter en 1992 et 42 % six ans plus tard. En 2004, ce taux avait légèrement baissé pour atteindre néan- moins les 38 %. Inquiétant ? Oui, car les Francs-Comtois comme les élec- teurs des autres régions, nʼont toujours pas saisi lʼenjeu de ce scrutin pourtant si proche. Combien sont-ils encore à confondre Conseil général et Conseil régional, combien sont-ils encore à igno- rer jusquʼau nom de la présidente de Région, que savent-ils des compétences dévolues à la Région ? Rien, ou pas grand-chose. Pourtant, voilà 24 ans que le scrutin régional est au suffrage uni- versel direct et dans quatre ans seule- ment, tout sera à nouveau mis à plat avec la suppression des conseillers régionaux et généraux et lʼinstauration des “conseillers territoriaux” dont il res- te encore tout à découvrir. La seule cho- se que lʼon peut deviner, cʼest quʼen supprimant notamment le conseiller général, on élimine la seule véritable accroche dʼun élu local avec ses admi- nistrés. En Franche-Comté autant quʼailleurs, la campagne a démarré poussivement, bien tard pour espérer mobiliser ceux qui sont les plus éloi- gnés de ces considérations électorales mais qui paradoxalement sont les plus concernés par les actions du Conseil régional. Dans cette léthargie, même la mobilisation des principaux candi- dats semble en demi-teinte. Lʼenthousiasme dʼAlain Joyandet paraît un peu émoussé, la présence de Marie- Guite Dufay sur le terrain pas si visible que cela, tandis que les “petites” for- mations tentent encore de se faire une place dans cette campagne jusque-là moribonde. Seuls peut-être les co-lis- tiers dʼEurope Écologie semblent faire souffler un petit vent rafraîchissant sur cette période pré-électorale. Et si cʼétaient eux la vraie surprise ?… On devra cer- tainement attendre 2014 pour espérer rapprocher les citoyens de leurs col- lectivités locales. Il faudra pour cela quʼenfin, chacune dʼentre elles ait ses propres missions, sans recoupements ou chevauchements intempestifs, cau- se de bien des incompréhensions actuelles du citoyen de base vis-à-vis de leurs institutions. Et cause de cet abstentionnisme récurrent. Jean-François Hauser Éditorial

ENVIRONNEMENT

L’aventurière écologiste

Aventurière, navigatrice, protectrice de l’environnement, quasiment institutrice, presque politicienne et aujourd’hui maman… Maud Fontenoy est tout cela à la fois. Interview d’une femme de caractère. Maud Fontenoy : “J’ai été touchée par la passion de Sarkozy et Borloo”

L a Presse Bisontine : Vos différents records sportifs - traversée de l’Atlantique et du Pacifique à la rame, puis tour du monde à la voile à contre-courant en 2007 - vous ont permis de devenir célèbre. Aujour- d’hui, on vous voit davantage sur la terre ferme. Est-ce une nouvelle vie ? Maud Fontenoy : Non, je continue à naviguer et j’essaye au maximum dans le cadre de ma fon- dation de faire découvrir la mer à ceux qui ne le

ponsables me motive. Si c’est cette école qui est mise en avant par l’intermédiaire du film, il faut bien dire que je travaille avec beaucoup d’autres : lors de mon tour du mon-

M.F. : En mer, on risque sa vie (rires). C’est vrai que c’est diffi- cile de trouver des fonds pour mener l’action, il y a beaucoup de travail mais j’aime ça. L.P.B. : On vous a dit proche de Sarkozy, prête à rentrer au gouvernement en tant que secrétaire d’État à la Jeunesse. Pour- quoi avez-vous refusé ? M.F. : Je rentrais d’un tour dumon- de, j’étais restée isolée et venais de me battre contre les 40 ème rugis- sants. Je me suis dit qu’on ne se lance pas dans la politique à la légère, car ce que je voulais, c’était créer ma fondation.

de, 20 000 enfants ont suivi par correspondance mon périple. Aujourd’hui par le biais de ma fon- dation, je travaille avec l’Éducation nationale. 55 000 élèves des écoles primaires vont recevoir des kits écologie, la même chose en collège. L.P.B. Vous veniez de naître quand vos parents vous ont embar- qué sur leur goélette (elle avait sept jours). Ferez-vous de même avec votre fils Mahé ? M.F. : Je n’ai pas encore décidé (rires) car mon fils n’a qu’un an et demi. La question ne se pose donc pas pour lemoment maismon rêve est de l’emmener avec moi. L.P.B. : Vous avez créé une fondation (maudfontenoy.com). Quel est son but ? M.F. : La protection des océans et du littoral. L.P.B. : Trouver des fonds pour la faire fonctionner est-il plus dur que ramer pendant des mois ?

Maud Fontenoy, du charme et des convictions.

peuvent pas, comme des personnes malades. En avril, je vais naviguer aux Antilles sur le bateau, parta- ger ma passion de la mer. L.P.B. : Vous avez réalisé un film-docu- mentaire intitulé “À contre-courant” sur votre tour du monde en lien avec des éco- liers de Meaux (Seine-et-Marne). Pourquoi l’avoir fait alors que vous n’êtes jamais allée à l’école (1) ? M.F. : Les jeunes de cette généra- tion seront les ambassadeurs de l’écologie de demain ! J’ai un lien très fort avec les enfants. Savoir qu’ils pourront devenir éco-res-

“Mon bébé a besoin de moi.”

L.P.B. : Regrettez-vous ce choix ? M.F. : Je ne regrette rien ! La politique est vrai- ment un monde à part entière. L.P.B. : Vous auriez préféré un secrétariat à l’Écologie ? M.F. : Comme je vous l’ai dit, une décision de par- tir dans la politique ne se prend pas à la légère. L.P.B. : Vous assumez le fait que l’on vous dise “proche” du président de la République. M.F. : Quand j’ai vu avec quelle énergie Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy se sont battus pour l’environnement lors du sommet de Copenhague, je me suis dit que j’étais fière d’être Française. J’ai été touchée par la passion de ces deux hommes. Le Grenelle de l’environnement va déboucher sur une grande agence de l’environnement où un grand programme notamment préservant la biodiver- sité marine verra le jour. Il y a du travail réalisé même si l’on pense que c’est toujours long à se mettre en place. L.P.B. : Le sommet de Copenhague s’est tout de même conclu sur un semi-échec. M.F. : Je n’ai pas encore vu d’autres gouvernements se mobiliser autant que celui-ci. On casse souvent du sucre sur le dos des hommes politiques… Je n’aimerais pas être à leur place. L.P.B. : Retenterez-vous un exploit sportif ? M.F. : Pas pour l’instant. Un navigateur pourrait le faire mais pas une navigatrice car mon bébé a besoin de moi. Je me consacre à ma fondation et en mai, deux de mes livres vont sortir : “Mes vacances écolos” et “Ma cuisine écolo”. L.P.B. : Que peut-on vous souhaiter ? M.F. : De garder la forme. À vous aussi je vous le souhaite… Propos recueillis par E.Ch. Son film documentaire Maud Fontenoy est partie de lʼÎle de la Réunion pour réaliser un tour du monde à la voile “à contre-cou- rant”, contre les vents dominants. Une aventure qui lʼa poussée au-delà de ses limites, nourrissant enco- re davantage son désir viscéral de transmettre aux autres lʼespoir. Pendant son périple, Maud est res- tée constamment en liaison avec un groupe dʼélèves et leur institutrice Jocelyne Busson. Un film-docu- mentaire (1 h 15) sera retransmis le vendredi 26 février à Maîche (20 h 30, salle du cinéma).

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est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

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Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

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Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2010 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Ajena, C.A.U.E., Conseil régional, Thomas Vollaire, Ville de Besançon.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

Sonorama : après le bide,

L’actualité bouge,les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Encore de nouveaux prétendants au Plazza

la bataille judiciaire

R ésiliation pour faute. C’est pour ce motif que la Ville de Besançon met un terme au contrat qui la liait pour trois ans à Orphaz et Troisième Pôle, les pres- tataires qui ont organisé Sonora- ma. Elle vient de signifier sa déci- sion par lettre recommandée à ces deux entreprises d’événementiel de la région parisienne. La municipalité estime avoir suffi- samment d’éléments à charge pour justifier cette résiliation. “Parmi les motifs, il y a le fait qu’ils n’ont pas respecté le cahier des charges. Ensuite, la première édition accu- se un déficit global compris entre 400 000et 500 000 euros” explique- t-on à la mairie. Ajoutons à cela les 280 000 euros d’impayés laissés à une trentaine de fournisseurs locaux (hôtels, restaurants, pres- tataires de services). En plus d’être un fiasco en terme d’organisation et de communica- tion, la preuve est faite que le fias- co est aussi dans la gestion finan- cière de cet événement culturel. Triste bilan dont, ni Orphaz, ni Troi- sième Pôle ne veulent assumer la responsabilité. De part et d’autre on se renvoie la balle. Pour clore le tout, Orphaz à qui Troisième Pôle a confié 80 % du budget de

Sonorama (835 000 euros de sub- ventions publiques) est en redres- sement judiciaire… Malgré le contentieux qui les oppo- se, la mairie s’attend à ce que ces deux sociétés contestent cette rési- liation pour faute. Le cas échéant, il y aura d’abord une médiation. Si elle n’aboutit pas, alors c’est le Tri- bunal Administratif qui tranchera. La municipalité a demandé une réparation du préjudice. Selon nos sources, si elle obtient un dédom- magement, il sera dédié à l’indemnisation des commerçants et des entreprises bisontines chez qui les organisateurs de Sonora- ma ont laissé des ardoises de plu- sieurs milliers d’euros parfois. En

attendant, les fournisseurs ont été invités à déclarer leurs créances auprès du Tribunal de Commerce de Paris. Il n’y aura donc pas de deuxième édition de Sonorama. Mais une question subsiste : comment se fait-il qu’à aucunmoment, lamuni- cipalité n’ait pu déceler la mau- vaise gestion des organisateurs ? D’après lamairie, comme il s’agissait d’un marché public et non d’une délégation de service public, elle n’avait pas de droit de regard sur les comptes. L’organisation de Sonorama s’est également dérou- lée sur un délai très court de trois mois, ce qui rendait de fait le contrô- le beaucoup plus difficile.

L e dossier Plazza nʼen finit donc pas de rebon- dir. Lʼaffaire sera fina- lement tranchée au plus tôt au printemps, alors quʼelle devait lʼêtre à la fin de lʼannée dernière. La raison principale à ce retard, est quʼune nouvelle franchise de prêt-à-porter (espagno- le) sʼintéresse depuis peu à lʼancien cinéma. Selon nos sources, lʼinvestisseur en

question est à la recherche de 1 500 m 2 de locaux au centre-ville de Besançon. Ce nouveau prospect vient chan- ger la donne de ce dossier. La Ville, qui a confié la com- mercialisation du Plazza à la S.E.D.D. (société départe- mentale dʼéquipement du Doubs) nʼa donc plus à juger de la pertinence de deux dos- siers mais de trois. Rappe- lons que les deux projets tou-

jours en course sont lʼenseigne de vêtements Mango propo- sée par Ségécé, et un centre de sport porté par des inves- tisseurs bisontins. Le premier occuperait 400 m 2 , alors que le second sʼinstallerait sur la totalité du bâtiment. La Ville et la S.E.D.D. auront donc à se prononcer sur le projet qui leur semble le plus dynamique pour le centre-vil- le de Besançon. Désormais, le choix est possible entre deux enseignes de prêt-à-por- ter et un espace dédié au sport (magasin de sport, centre de remise en forme, restauration diététique), à moins quʼun qua- trième investisseur ne vienne modifier la donne. Le Plazza est fermé depuis six ans, il est temps maintenant que ce bâti- ment revive pour générer une dynamique commerciale au centre-ville.

CHAMPIONNAT DE FRANCE DE HANDBALL FEMININ

Match en retard de la 17 ème journée ESBF / YUTZ

Parrainé par Mer. 10 Mars, 20h30 Palais des Sports de Besançon

La population franc-comtoise augmente de 41 400 habitants

Sous réserve de modifications par la FFHB

F évrier est désormais le mois du recen- sement. Il ne reste que quelques jours aux foyers concernés pour remplir le bulletin que leur a remis l’agent recenseur. Inutile d’esquiver, c’est une obligation. L’opération de comptage de la population se terminera le 20 février pour les villages du Grand Besançon recensés cette année parmi lesquels figurent Fontain, Franois, Saône, Le Gratteris, Chalezeule, Châtillon- le-Duc ou Chemaudin. Les villes de la taille de Besançon, où 8 % des adresses sont recensées tous les ans, bénéficient d’un répit d’une semaine. Pour celles-ci, le recensement se terminera le 27 février. Ce mode de comptage permet à l’I.N.S.E.E. de publier chaque année les derniers chiffres disponibles du recensement. Il s’agit en l’occurrence de ceux du 1 er janvier 2007 qui indiquent que nous sommes 1 158 700 Francs- Comtois. Entre 1999 et 2007, la région a donc gagné 41 400 habitants. Pourtant, la population dimi-

nue dans les villes de plus de 10 000 habi- tants à l’exception de celles de Pontarlier et d’Héricourt qui, selon l’I.N.S.E.E., bénéficie pour la première du travail frontalier, et pour la seconde de la périurbanisation de Belfort et Montbéliard. “La croissance démogra- phique de la région s’appuie d’abord sur les communes de moins de 500 habitants” obser- ve l’I.N.S.E.E. En revanche, il apparaît que les pôles urbains qui abritent néanmoins 41,7 % de la popu- lation régionale, “regroupent la moitié des 15-29 ans. Plus d’un jeune sur trois vit dans l’une des trois principales villes de la région (Besançon, Belfort, Montbéliard). La capita- le régionale regroupe 23 % des 19-24 ans.” Ces observations sont à nuancer dans le sens où elle commente les statistiques de 2007. Il faudra attendre 2012 pour savoir si, par exemple, la crise économique actuelle a des effets ou non sur l’évolution de la population. À cette date, l’I.N.S.E.E. publiera les chiffres du recensement 2010.

ESBF : l’aventure Européenne continue ... ... les Bisontines qualifiées pour les quarts de finale !

M ATCH ALLER W EEK - END DU 13-14 M ARS M ATCH RETOUR W EEK - END DU 20-21 M ARS Sous réserve de modifications - Date et lieu à confirmer par l'EHF - Crédit Photo : Créatif Photo

BESANÇON

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PROJET 47 millions d’euros Le grand pôle culturel du Grand Besançon sort de terre

Deux ans et demi de travaux seront nécessaires pour édifier la Cité des Arts et de la Culture dessinée par l’architecte japonais Kengo Kuma. Présentation.

A près la “S.M.A.C.”, voici la “C.A.C.”, ou “Cité des Arts et de la Culture”. Après un pre- mier lancement officiel en 2007 de ce projet de près de 47 millions d’euros, le premier coup de pelle- teuse a été donné le 4 février der- nier, à quelques semaines des Régio- nales, par une délégation presque pléthorique d’élus locaux. Trente mois de travaux seront nécessaires pour mener à bien ce chantier. La C.A.C. abritera le conservatoire à rayonnement régional et le F.R.A.C. (fonds régional d’art contemporain). Le nouvel équipement comprendra 80 salles d’enseignement musical, un auditorium de 290 places, deux salles d’exposition de 490 et 100m 2 , une salle de conférence de 110 places. Au rez-de-chaussée, autour du futur “passage des arts” qui reliera la vil- le au Doubs, il y aura deux foyers d’accueil du public, un centre de ressources documentaires, un café- brasserie et une boutique. Autour du bâtiment, des cheminements pour les piétons et les cyclistes et des espaces paysagers et des bas- sins. Une des particularités de ce futur

bâtiment sera son approche envi- ronnementale. “ Je pense que ce sera un des tout premiers bâtiments cul- turels de cette importance en Fran- ce à bénéficier du label B.B.C. (bâti- ment basse consommation) Effinergie” se félicite Jean-Louis Fousseret, pré- sident du Grand Besançon. Le conservatoire où sont inscrits 1 450 élèves fait travailler 72 pro- fesseurs de musique. Le F.R.A.C. quant à lui dispose d’une collection de 431 œuvres, de 234 artistes dif- férents. La Cité des Arts et de la Culture doit entrer en service à l’automne 2012. J.-F.H.

La démolition et le terrassement seront terminés à la fin du mois.

L’actuel bâtiment de briques (ci-dessous) sera conservé et intégré au projet. Le futur auditorium de 290 places (photos Kengo Kuma and associates).

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L’ÉVÉNEMENT

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LE DERNIER COUP DE THÉÂTRE DE JEAN-FRANÇOIS HUMBERT

L’ancien président de Région renonce. Il ne se présentera pas aux prochaines élections régionales comme il s’y était engagé. Jean-François Humbert se retire après avoir semé le trouble dans les rangs de l’U.M.P. Après six années passées à animer l’opposition régionale, il vient de laisser passer sa chance, aussi mince soit-elle, de reprendre la Franche-Comté. Les raisons de ce désistement ne lui incomberaient pas directement. Sans donner trop de détails, il affirme avoir été contraint d’agir ainsi après que des candidats qui s’étaient engagés sur la liste lui aient tourné le dos… Pour certains élus U.M.P. qui ont collaboré avec l’ancien président de Région, la véritable raison est qu’il n’était pas prêt à mener bataille.

ÉCHEC

Un faux prétexte Le mystère Humbert demeure Les raisons de son retrait de la course aux régionales sont confuses. Jean-François Humbert n’était pas prêt, malgré une liste quasiment bouclée. Il a manqué son coup de poker.

L e camp d’Alain Joyandet n’a plus à redouter la candidature de Jean- François Humbert. Le sénateur U.M.P. a fini par jeter l’éponge dans la course aux régionales. Le 12 février, sur son blog, il a annoncé qu’il renon- çait à présenter une liste “libre et indé- pendante”. Celui qui était entré en dis- sidence avec sa propre famille politique il y a quelques mois fait machine arriè- re. Néanmoins, sa candidature a semé le trouble à droite. Ce que redoutait l’U.M.P. c’est que Jean-François Hum- bert aille au bout de son projet. Il était crédité par les partisans d’Alain Joyan- det de 5 à 7 % des voix ! En se retirant, il laisse les coudées franches à ce dernier pour mener cam- pagne. Mais il n’est pas certain que les voix de l’un se reportent sur l’autre. C’est en tout cas l’avis de Yannick Des- sent, conseiller général du canton de Roulans. Par amitié, il avait fait le choix de rejoindre Jean-François Humbert en participant à sa liste. “Je ne suis pas certain que son absence soit favorable àAlain Joyandet.Actuellement, la poli- tique de Nicolas Sarkozy soulève le mécontentement qui risque de se mesu- rer dans les urnes.Alain Joyandet pré- sente une liste d’élite présidentielle avec en tête les parlementaires. Maintenant que Jean-François Humbert n’est plus dans la course, les mécontents n’ont plus d’alternative à droite vers laquel- le ils pourront se retourner. Or, dans l’hypothèse où le sénateur était allé au bout de son projet, j’aurais œuvré pour qu’au second tour il y ait un rappro- chement entre ces deux hommes” explique l’élu. L’épilogue de l’histoire déçoit Yan- nick Dessent, persuadé que Jean-Fran- çois Humbert aurait pu faire un sco- re. Fidèle à lui-même, avec ironie et détachement, l’intéressé refuse de par- ler d’échec. Il dit avoir été contraint de renoncer suite à la défection tardive et

inattendue de cer- taines personnes de sa liste sur laquelle on retrouvait Gérard Faivre, un transfuge du MoDem. Une ana- lyse que tout le mon- de ne partage pas à l’U.M.P. “C’est un faux prétexte. Je crois sur-

“C’est quelqu’un de très mystérieux.”

tout que Jean-François Humbert a eu du mal à boucler sa liste. Il a deman- dé à beaucoup de personnes qui ont toutes dit non. Ce n’était surtout pas inscrit d’avance qu’il parvienne à la faire” estime une élue U.M.P. selon laquelle, le programme de Jean-Fran- çois Humbert n’était pas construit. “Il n’était pas prêt. Il a fait un coup de poker et ça n’a pas marché. Il serait pré- férable qu’il sorte de cette histoire avec panache en se consacrant à sa mission de sénateur.” Jean-François Humbert se serait entê- té selon d’autres élus. Il n’aurait jamais digéré d’avoir perdu la Région en 2004, désarçonné en plus par l’attitude de Raymond Forni qui ne ménageait pas l’opposition. Jean-François Humbert avait donc une revanche à prendre. Yannick Dessent réfute ces accusations. Pour lui, Jean-François Humbert était crédible. “Je lui ai dit qu’il y aurait d’autres aventures.” Jean-FrançoisHum- bert ne dit rien de ses ambitions élec- torales futures. “C’est quelqu’un de très mystérieux, il faut le prendre comme cela.” D’autres observateurs enfin affirment que si Jean-François Humbert a fina- lement renoncé, c’est uniquement à cause d’une question financière. Trop grand aurait été pour lui le risque de ne pas atteindre les 5 % et donc de ne pas être remboursé de ses frais de cam- pagne. T.C.

Le conseiller général de Roulans Yannick Dessent devait faire partie de la liste Humbert.

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PARCOURS

Le sénateur du Doubs s’est peu à peu désolidarisé de ses anciens amis politiques au point de faire l’unanimité contre lui au sein même de sa famille de l’U.M.P. La dissidence remonte à 2004. L’histoire d’un repli sur soi

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E lle paraît soudainement bien loin cette année 1998 où tout lui a souri : élu président du Conseil régional de Franche-Comté enmars, il est élu sénateur en septembre de la même année. Entre-temps, le parlementaire est élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur par le président Chirac qui le distingue pour avoir refusé d’être élu président de Région grâce aux voix du F.N. Six ans de majorité passent et c’est la douche froi- de en mars 2004 où la vague rose balaie égale- ment la Franche-Comté. Jean-François Humbert passe soudainement de la lumière à l’ombre, du rôle de président de Région à celui d’opposant, dans un hémicycle régional où l’U.M.P. ne comp- te que 12 élus sur 43. Un rôle ingrat commence alors pour lui. Il remplit très sérieusement son rôle d’animateur de l’oppositionmais le cœur n’y est plus. Selon plusieurs de ses collègues de droi- te, c’est donc dès 2004 que le sénateur a com- mencé à se marginaliser. Sa démarche, il tente régulièrement de la faire comprendre à travers son blog , curieux mélange de réflexions personnelles et de coups de gueule contre l’ordre politique établi. Parallèlement, il poursuit avec application son mandat de séna- teur, se rend au Tibet pour des missions parle- mentaires et épouse la cause du Tibet à laquel- le il consacre d’ailleurs un chapitre de son site Internet. L’épisode des sénatoriales de sep- tembre 2008 provoquera la rupture totale avec ses anciens amis de l’U.M.P. C’est pourtant lui seul qui sort rescapé du naufrage de l’U.M.P. aux

sénatoriales. Les autres candidats lui reprochent d’avoir joué une campagne personnelle, et même anti-U.M.P. À l’U.M.P. du Doubs, il ne paye plus sa cotisation, il s’est éloigné totalement de son parti. Son retrait de la course aux Régionales signe la fin de sa car- rière politique locale. À moins que, imprévisible comme l’est M. Humbert, il ne ressurgisse ici ou là à un prochain scrutin local. À 58 ans, cet apparatchik de la politique élu pour la première fois en 1986 au Conseil régional, à 34 ans, a fait des mandats électifs sa profession. Il sera sénateur jusqu’en 2014 au moins. J.-F.H.

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COMMENTAIRE Jean-François Humbert “Je suis hors jeu” Jean-François Humbert se retire de la course aux Régionales, contraint et forcé selon lui suite au désistement à la dernière minute de certains membres de sa liste. Il commente la situation sur un ton qui est lui est propre, entre ironie et détachement. L a Presse Bisontine :Vous avez souvent déclaré vouloir aller jusqu’au bout dans cette élec- L.P.B. :Allez-vous désormais prendre position dans ces régionales pour tel ou tel candidat ?

d’engagement sur ma liste. Le lendemain, il m’envoyait un mail en me signifiant qu’il n’était plus candidat, invo- quant des raisons personnelles. À mon sens, c’est le constat que des gens sont intervenus. L.P.B. : De toute évidence, vous êtes amer ? J.-F.H. : Quand on se fixe un objectif et qu’on n’arrive pas à l’atteindre, si on est le plus heureux des hommes à la sor- tie, c’est qu’il y a un problè- me. J’aurais voulu que les choses passent différemment évidemment. J’avais beaucoup investi dans cette candidatu- re. Je n’avais pas d’autre ambition que de mettre au service de la Franche-Com- té mon expérience. Cela ne peut pas se faire. Donc vous dire que je suis heureux, cer- tainement pas. La démarche que j’avais était libre et indé- pendante. Cela signifie que les gens qui avaient décidé de me suivre n’avaient pas l’intention de faire de la figu- ration. L.P.B. :Votre désistement peut ser- vir les intérêts du candidat Alain Joyandet. Cela vous gêne-t-il comp- te tenu de vos rapports conflictuels avec le secrétaire d’État à la Coopé- ration ? J.-F.H. : Tant mieux pour Alain Joyandet.

J.-F.H. : J’ai pris la décision de sortir du jeu. Je suis hors jeu, je laisse maintenant les autres candidats exposer leur pro- jet. Il faut que la campagne se déroule. Je verrai ensuite si je prends ou non position au second tour. L.P.B. : Pouvez-vous nous dire néan- moins sur quel thème vous auriez fait campagne ? J.-F.H. : Non, car je ne tiens pas à retrouver mes thèmes défendus par d’autres listes que celle que je pensais pré- senter. Je ne veux pas être fournisseur d’idées. Je n’ai pas envie que le travail que j’ai pu faire soit récupéré. Car j’ai déjà pu noter, sur cer- taines listes, des mini-chan- gements de stratégie. Des choses que j’avais écrites ont été reprises. L.P.B. : Qui souhaiteriez-vous voir occuper la fonction de président de la Franche-Comté ? J.-F.H. : Vous savez, les goûts et les couleurs… L.P.B. :Vous verra-t-on encore par- ticiper à une élection régionale ? J.-F.H. : À chaque jour suffit sa peine. Celle et ceux qui font des plans de carrière sont peu réalistes et peu crédibles. Propos recueillis par T.C.

tion régionale. Vous venez de reti- rer votre candidature. Pourquoi une telle volte-face ? Jean-François Humbert : Quand il s’agit d’être candidat aux sanatoriales, je le suis jus- qu’au bout. Quand il s’agit d’une candidature de liste com- me aux Régionales, il faut tenir compte des personnes qui vous disent “oui” pour figurer sur la liste et qui, au final se débi- nent dans les tout derniers jours. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que celui chargé de conduire cette lis- te, en l’occurrence moi, aban- donne. L.P.B. : Peut-on savoir qui sont ceux qui vous ont laissé tomber, et dans quel département ? J.-F.H. : Non. Je ne vais pas dési- gner à la vindicte populaire le nom de ceux qui ont fait acte de candidature, qui m’ont lâché ensuite ou qui ont cher- ché à faire de la surenchère dans la dernière ligne droite. L.P.B. : Néanmoins, ces co-listiers ont-ils reçu des pressions selon vous ? J.-F.H. : Sans doute. La semai- ne dernière, dans un autre département que celui du Doubs, j’ai eu le cas d’un jeu- ne homme qui est venu me remettre son formulaire

En 2004, en pleine campagne pour les Régionales.

Jean-François Humbert : “Je verrai ensuite si je prends ou non position au second tour.”

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La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

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URBANISME 965 000 euros Le feuilleton Rhodia rebondit à nouveau Vingt-huit ans après l’arrêt des activités à la Rhodia, le sort de l’immense bâtiment n’est toujours pas réglé. Le 25 février, la Rhodia connaîtra un énième rebondissement judiciaire.

L’idée du cabinet Duguet-Peter est de faire des Prés- de-Vaux un quartier de transition douce vers la campagne.

L e juge de l’expropriation du tribunal de gran- de instance de Besançon tranchera le 25 février sur la valeur de la friche Rhodia qui appartient toujours à la société niçoise Phy- senti, aujourd’hui en liquidation judiciaire. Peut- être qu’enfin ce nouvel épisode judiciaire contri- buera à dénouer ce sac de nœud qui empoisonne la ville depuis près de trente ans. Rappel des

faits. Après la fermeture de l’activité textile en 1982, la ville a cherché pendant plusieurs années une manière de reconvertir le site. En vain. Plus tard, le projet de Grand Canal est venu hypothéquer les projets de la ville et c’est avec l’abandon de la voie fluviale en 1997 que le projet de recon- version des Prés-de-Vaux est à nouveau à l’ordre

du jour. Un programme financier baptisé A.T.S.R. (Avenir du Territoire Saône-Rhin) a ainsi per- mis à la ville d’engager des études sur la réha- bilitation de ces berges du Doubs. En décembre 2000, le conseil municipal de Besan- çon approuve un projet global de réaménage- ment du site avec construction d’un quartier d’habitat (environ 700 logements) et création d’activités liées à la rivière. En 2001, la muni- cipalité évoque même le projet de construire un pont dans le prolongement du tunnel sous la Citadelle pour permettre l’accès direct aux Prés- de-Vaux. La ville achète entre-temps certaines parcelles de terrain (bâtiment Supérior…) mais les beaux projets de la ville s’écroulent à l’automne 2003 quand une étude commanditée par le syn- dicat mixte Saône-Rhin fait état d’un très fort aléa lié aux risques de crues. “Nous avons dû arrêter les études du jour au lendemain et deman- dé une contre-expertise, c’est ce qui a abouti à l’élaboration du plan de prévention des risques d’inondation (P.P.R.I.). Ce nouvel épisode a fait encore perdre trois ou quatre ans” déplore Michel Loyat, l’adjoint bisontin à l’urbanisme. En 2006, la ville de Besançon décide de lancer un “marché de définition” destiné à retenir une vraie stratégie de reconversion du site. Le cabi- net d’urbanisme Patrick Duguet-Alfred Peter est retenu et présente en septembre 2007 un projet de “parc habité” où le grand bâtiment de la Rhodia (la “cathédrale”) serait rasé et le sol dépollué grâce à une technique innovante de “phyto-remédiation”. Une fois ce projet approu- vé, il pourra faire l’objet d’une enquête publique et d’une déclaration d’utilité publique. Seulement, on n’en est pas encore là. Car aux questions administratives sont venues se gref- fer des complications liées à la propriété du site.

La cathédrale est passée entre plusieurs mains : Rhône-Poulenc a vendu à un ferrailleur qui a elle-même revendu à Physenti. Dernier épisode en date de ce début d’année : une société basée dans le Vaucluse a proposé de racheter la cathé- drale pour la somme exorbitante de 10 millions d’euros ! La ville a usé de son droit de préemption. Les Domaines ont estimé la valeur de la friche à 965 000 euros. Trop cher aux yeux de la ville qui avait fait une proposition à 800 000 euros, comp- te tenu des travaux de sécurisation qu’elle avait déjà engagés. Refus de Christiane Loiseau, la responsable de Physenti. L’affaire, au tribunal, sera donc tranchée le 25 février.Mais même si le juge tranche en faveur de la ville, le feuilleton Rhodia n’est pas pour autant terminé. “Le vendeur peut très bien se retirer et ne plus vendre” ajoute M. Loyat.

Dans ce cas, la seule issue pour la ville sera de ficeler le projet d’urbanisme qui seul pourra ser- vir de base à une enquête publique. Et seule une déclara- tion d’utilité publique pourra per- mettre à la ville d’arriver à la solution ultime d’une expro- priation. Dans tous les cas, et même si un improbable accord est trouvé entre la ville et Physenti, la démo- lition de la cathédrale ne sera sans doute pas possible avant 2014. Pour voir éclore ce nou- veau quartier vert, il faudra donc encore s’armer d’une bonne dose de patience. J.-F.H.

“Le vendeur peut très bien se retirer.”

Condition à la réalisation du projet : que la “cathédrale” soit démolie (vues Duguet-Peter).

La Coopération en congés ? Billet

La ville a déjà engagé des travaux de sécurisation du site, ce qui n’a pas empêché la survenue d’un accident mortel.

L es semaines se suivent mais ne se res- semblent pas pour le secrétaire d’État à la CoopérationAlain Joyandet.Toutes les semaines, les rédactions nationales et locales reçoivent l’agenda hebdomadaire du ministre voyageur. Sous les feux de l’actualité en Haïti à la mi- janvier, un peu plus tôt en République Domi- nicaine pour ramener les deux Bisontines emprisonnées,M. Joyandet parcourt le mon- de pour défendre à la francophonie ou por- ter la politique de coopération de la Fran- ce. On l’a vu au sommet de Copenhague en décembre, au large de Rio en mémoire des disparus du vol Rio-Paris, en Bolivie un peu

plus tard pour l’investiture du président, au Congo quelques semaines plus tôt, à New-York aux Nations Unies, aux Comores ou à Madagascar. Le 17 février, il accom- pagne le président de la République en Haï- ti à la rencontre des sinistrés. À scruter d’un peu plus près l’agenda du ministre globe-trotter ces dernières semaines, on s’aperçoit que le programme hebdoma- daire du locataire du quai d’Orsay a sensi- blement été allégé. Naturellement Alain Joyandet fait campagne en Franche-Com- té. Mais pendant ce temps-là, la politique de coopération de la France avec les pays qu’elle soutient est-elle en vacances ?

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QUARTIER SAINT-FERJEUX Premier bilan des Conseils consultatifs de quartier Saint-Ferjeux aura-t-il son marché ? Les conseils consultatifs d’habitants fêtent leur premier anniversaire à Besançon. À Saint-Ferjeux, la première action concrète est

EN BREF

Sang En cette période hivernale, l’établissement français du sang (E.F.S.) incite tous les habitants à venir donner leur sang dans les sites de collecte “pour prévenir toute difficulté d’approvisionneme nt en produits sanguins dans les semaines à venir.” Renseignements au 0 800 150 150. Sabre Un nouveau cours d’arts martiaux a ouvert ses portes au centre-ville de Besançon, au Gymnase de la Cita. Situé 9, rue de Pontarlier, ce gymnase accueille tous les jeudis soirs de 20 heures à 21 heures un cours d’escrime japonaise (kenjutsu) pour apprendre le maniement du fameux sabre japonais, le katana. Renseignements sur http://sabrejapon aisbesac.free.fr ou http://gonojukan.f ree.fr. Contact : gonojukan@free.fr. Orientation Un guide régional “Après le C.A.P. ou le B.E.P. 2010” vient de sortir. Il est téléchargeable sur le site www.onisep.fr/bes ancon

retardée en raison d’une prudence face à l’utilisation de l’argent du contribuable.

I l y a pile un an, les habitants des quartiers bisontins disaient adieu aux conseils de quartier et bonjour au conseil consultatif d’habitant (C.C.H.). Mis en place par la Ville de Besançon en mars 2009, cet outil d’expression démocratique se définis- sait comme “un espace d’informations, de dialogue entre les habitants, les élus et services de laVille, contribuant à amé- liorer la qualité de vie dans les quar- tiers en menant des actions concrètes.” Un an après, quel bilan ? “Ce conseil est un bel exercice de démocratie où il n’y a pas de langue de bois” répond Didier Gendraud, adjoint à la Démocratie par- ticipative. Point négatif des C.C.H. : peu de décisions concrètes ont été réalisées jusqu’à présent car les commissions ont peur de mal investir l’argent du contri- buable alloué.

Exemple à Saint-Ferjeux où le C.C.H. fut le premier à tenir une assemblée plénière. C’était le 3 février dernier. Douze autres quartiers bisontins vont en faire de même, le but étant de dévoi- ler les projets réalisés aux autres habi- tants. Premier constat : les bénévoles semblent motivés mais certains dos- siers patinent comme l’a fait savoir une partie des membres du C.C.H. qui a montré une impatience - pour ne pas dire un certain agacement - face à la difficulté de mener à bien la création d’un marché. Voilà un an que les membres de la com- mission travaillent sur ce sujet. Ils pen- saient offrir aux habitants du quartier la possibilité de faire leur course dès le printemps sur le parking de la Bascu- le. Ce ne sera visiblement pas le cas pour la simple et bonne raison que la

L’assemblée plénière du conseil consultatif d’habitants (C.C.H.) de Saint-Ferjeux a réuni peu d’habitants. Les débats furent néanmoins constructifs.

commission “Vie de quartier” n’a pu réa- liser l’étude de marché : “Nous avons perdu deux mois dans la recherche d’étudiants qui pouvaient réaliser l’étude explique Marc Maître, responsable de la commission. Jacques Mariot (adjoint chargé du commerce et de l’artisanat) nous avait parlé de la possibilité de bénéficier de l’aide d’étudiants de Sup’ de com. On n’a pas eu de nouvelles… et on apprend aujourd’hui que 40 étu- diants travaillent pour la ville dans une étude de marché concernant le mar- ché couvert de la ville. Il aurait dû être transparent et nous dire que nous n’aurions pas d’étudiants” lâche le res- ponsable un peu amer. Reste une solution pour que ce projet ne tombe pas à l’eau : l’intervention d’un cabinet privé.Après devis, un pre- mier professionnel demande 7 000 euros pour lancer l’étude : “C’est cher : on ne veut pas gaspiller l’argent du contri- buable” fait remarquer un membre du conseil. Et une dame, native du quar- tier, d’enfoncer le clou : “Les marchés à Saint-Ferjeux n’ont jamais fonc-

tionné !” De quoi refroidir un peu plus les membres de la commission dont l’objectif est de faire bouger leur quar- tier, le rendre attrayant, dynamique. Assis dans la salle, l’adjoint au maire Didier Gendraud est sorti de son silen- ce : “Je m’étais promis de ne pas inter- venir pour respecter le caractère démo- cratique de cette réunion, dit-il avec le sourire. Mais vous avez une subvention allouée, utilisez-la ! (18 000 euros pour le C.C.H. de Saint-Ferjeux depuis 2009). Ce serait dommage que votre travail tombe à l’eau.” Son intervention a per- mis de décomplexer la commission par rapport à l’utilisation de l’argent public, laquelle a voté… pour la réalisation de l’étude (aux alentours de 7 000 euros). Celle-ci dira si un marché le dimanche matin est économiquement viable. Bref, si les C.C.H. ont besoin de liberté pour s’exprimer, ils ont surtout besoin d’être guidés. “Et surtout, nous avons besoin d’être pris au sérieux par les élus…” souffle un membre du C.C.H.

Zoom “La Buanderie n’a plus lieu d’être” Pour Lise Watiez, ancienne présidente de la structure, La Buanderie doit revenir à ses missions premières et ne pas trop vouloir en faire. E n février dernier, nous évoquions les difficultés financières de “La Buande- rie”, structure dʼaccueil pour sans domicile fixe installée à la maison de quar- tier Saint-Ferjeux. Lʼancienne présidente Lise Watiez sort de son silence car “La Buanderie”, cʼest un peu son bébé. Elle lui a donné vie en 1994, donné les moyens de grandir, et enfin donné les moyens de voler de ses propres ailes. Et patatras… voilà que lʼancienne présidente bénévole assiste à lʼarrêt brutal de cet accueil. Motif : “La Buanderie” est confrontée à une augmentation de fréquentation (11 000 passages en 2009, soit 705 personnes de plus) sans que les aides financières des collectivités ne suivent permettant aux 4 salariés de continuer leur travail, dʼoù une grève lancée fin janvier. Lʼancienne bénévole nʼaccepte pas la mort annoncée de cet espace dédié à réin- sérer et redonner de la dignité à des personnes en difficulté. Elle a rencontré la directrice de la maison de quartier Agnès Jaeglé pour lui faire part de son “désap- pointement” … et de ses idées : “Il faut que La Buanderie revienne à sa fonction principale : permettre aux S.D.F. de se loger, de se laver. Il ne faut pas voir trop grand. Proposer des animations comme le dessin, c’est bien, mais je ne crois pas que ce soit la solution pour permettre à des personnes de retrouver de la dignité.” Lors de son entrevue avec Agnès Jaeglé, elle a rappelé lʼhistoire de “La Buan- derie”, tout en glissant quʼelle nʼavait pas compris “que les portes de l’établissement aient été fermées. Pourquoi ne pas avoir protesté tout en assurant la mission pre- mière, à l’image des infirmières ?” dit Lise Watiez, déçue de se rendre compte que la professionnalisation de la structure a fini par noyer le bébé. “La Buande- rie n’a plus lieu d’être” lâche-t-elle tout en mesurant les conséquences que cet arrêt brutal peut induire. “Un sans domicile fixe (Patrick, 50 ans) avait pu se reconstruire en retrouvant un travail à la Buanderie. Aujourd’hui, plus rien ! Des déficits budgétaires, il y en a toujours eu : je le répète, il faut revenir aux fonctions premières de La Buan- derie et ne pas être trop gourmand. Nous savons que les budgets ne sont pas extensibles.” À la sortie de son entrevue avec la direc- tion, Lise Watiez sʼest montrée “un peu triste” mais optimiste quant au cas de Patrick, lʼancien S.D.F. Pour lʼheure, le conseil dʼadministration et les bénévoles attendent le mois de mars. Ils sauront alors si lʼÉtat (D.D.A.S.S.), la Ville, Le Conseil général, apporteront une enveloppe nécessaire pour per- mettre à la structure de perdurer (110 000 euros de subventions dont 80 000 de lʼÉtat, le reste étant pris en charge par la Ville de Besançon et le Conseil général du Doubs). Pour lʼheure, un sala- rié a reçu sa lettre de licenciement. Il en reste trois. Et Lise Watiez de conclure : “Lorsque nous avons débuté, seul le Conseil général nous aidait. Et ça marchait.” Pour survivre, La Buanderie devra - peut-être - revenir à ses fonctions premières. “Permettre aux S.D.F. de se loger.”

E.Ch.

Didier Gendraud, adjoint au maire, heureux de voir que la participation démocratique fonctionne plutôt bien dans les conseils.

BESANÇON

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LA BUTTE

Agression aux ciseaux

Climat tendu à la maison d’arrêt Plusieurs incidents et une mutinerie survenus depuis le début de l’année à la prison de la Butte font réagir les syndicats. La direction reconnaît et prend des mesures.

E n temps ordinaire, les surveillants de prison ont un devoir de réser- ve. Mais en début d’année 2010, à leurs yeux, trop c’est trop. Au nom des syndicats C.G.T., F.O. et U.F.A.P., Christophe Vernerey dénonce des conditions de tra- vail qui se dégradent. En quelques semaines, plusieurs

incidents sont venus émailler le quotidien de ces surveillants. L’année a mal commencé avec une agression d’un surveillant par arme blanche (au moyen d’une paire de ciseaux) au sein de l’établissement le 2 janvier dernier. Le 21 janvier, six déte- nus du quartier des mineurs ont refusé de réintégrer leur cellule en caillassant des sur- veillants. Certains d’entre eux ont été réintégrés de force, d’autres transférés à Épinal, d’autres enfin dirigés vers le quartier disciplinaire. L’agression d’un autre sur- veillant début février, toujours en arrêt de travail suite à des contusions et des lésions aux testicules, n’a fait qu’ajouter aux tensions actuelles. “Il a été agressé alors qu’il défendait une de nos collègues contre un déte- nu” précise Christophe Verne- rey. Par ailleurs, deux feux de cellules ont été provoqués au quartier disciplinaire. “Un autre détenu nous a plus récemment menacés. Il a déjà fait 18 éta- blissements…” La direction, consciente des pro- blèmes, tente de prendre des mesures, même si le phénomè- ne semble dépasser l’enceinte de la prison de Besançon. “On constate une recrudescence des violences un peu partout en Fran- ce hélas, dit Karine Lagier, la directrice de l’établissement. Mais depuis début janvier, c’est d’une manière assez forte mal- gré le fait que nous ayons moins de détenus qu’il y a un an. Seu- lement, s’il y a moins de déte- nus en général, il y a plus de détenus qui sont suivis pour des problèmes psychologiques. La population carcérale se dégra- de, comme elle peut se dégrader Alzheimer Depuis novembre dernier, une convention de partenariat a été signée entre l’État, la Caisse Nationale pour la Solidarité et de l’Autonomie et l’Union Nationale des Associations Alzheimer pour la mise en place d’une “formation des aidants familiaux”. Que vous soyez conjoint(e), fille ou fils d’un proche atteint d’une maladie diagnostiquée Alzheimer, maladie apparentée ou simplement “troubles de la mémoire”, cette formation a pour but de vous apporter de nouvelles réponses. renseignements : “Foyer les Cèdres”, 2 rue Kepler à EN BREF

à l’extérieur.” Parmi réponses apportées à ce regain de vio- lence, il y a eu une comparu- tion immédia- te, fait rarissi- me, d’un détenu que la justice a condamné à trois mois de prison ferme suite à ces inci- dents. Un autre a eu droit à 45 jours de quar- tier discipli- naire et “les plus virulents des mineurs ont été exclus dans un autre éta- blissement. Ce phénomène de groupe des les

91 surveillants travaillent à la maison d’arrêt de Besançon.

“Ce détenu a déjà fait 18 établisse- ments…”

mineurs nous a surpris” ajoute M me Lagier. Le quartier des mineurs doit faire l’objet d’une prise en charge différente des détenus. La vidéosurveillance doit également être renforcée dans l’enceinte de la maison d’arrêt. Malgré un relatif retour au cal- me et un effectif plutôt en bais- se en ce moment - 330 détenus contre 400 l’été dernier -, les surveillants dénoncent toujours ce climat d’insécurité grandis- sant au sein de lamaison d’arrêt. “On arrive à un summum. Cer- tains détenus sont vraiment fra- giles psychologiquement, ça devient très dangereux” prévient M. Vernerey désabusé.

J.-F.H.

Bourses Les étudiants ont jusqu’au 30 avril pour demander au C.R.O.U.S. une bourse ou un logement. Dossier à saisir sur www.crous- besancon.fr ou renseignements auprès de Brigitte Paget au 03 81 48 46 98/46 62. Jalmalv Conférence Écoute Jalmalv Besançon le 11 mars à 20 h 30 à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs, 46, avenue Villarceau à Besançon sur le thème : “Fin de vie : les piliers de la loi française”. Par Jacques Ricot, auteur de “Philosophie et fin de vie”.

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