La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

SPÉCIAL HABITAT

La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

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Toiture végétalisée : comment ça marche ? Un toit végétal est

Il existe plusieurs types de plantations 1 - La plantation extensive

2 - La plantation semi-extensive Ce type plantation est utilisé pour réaliser un espace décoratif en toi- ture. Il sʼagit aussi dʼune plantation de faible épaisseur (15 à 30 cm) adaptée aux petites et moyennes surfaces. Un système dʼarrosage peut se révéler nécessaire. La végé- tation de type horticole est compo- sée de gazons de croissance lente, de plantes vivaces et dʼarbustes orne- mentaux. Lʼentretien est modéré.

3 - La plantation intensive Il sʼagit de la réalisation dʼune toitu- re-terrasse jardin. Dans ce cas lʼépaisseur du substrat dépasse les 30 cm, pouvant atteindre même jus- quʼà un ou 2 m pour la plantation dʼarbres et dʼarbustes.Attention, les charges sur toitures, liées à lʼépaisseur du substrat sont très importantes. Ce système est incompatible avec une maison ossature bois par exemple.

Cʼest une plantation de faible épais- seur de 3 à 15 cm. Elle sʼadapte à des maisons ossature bois. Le plus souvent cette plantation demande peu dʼentretien car elle est compo- sée essentiellement de plantes qui se régénèrent quasiment dʼelles- mêmes.

constitué de plusieurs élé- ments. En partant du sup- port du toit, on retrouve : 1 - La structure portante qui peut être en béton, en acier ou en bois 2 - Le pare-vapeur 3 - Isolation 4 - Une membrane dʼétanchéité et couche de protection 5 - Une couche de drainage 6 - Un substrat ` de croissance 7 - Une couche végétale

TENDANCE 150 000 m 2 en France Les règlements d’urbanisme peinent à évoluer Les mentalités changent en faveur des toitures végétalisées. En revanche, les règlements d’urbanisme peinent à évoluer pour permettre le développement de nouveaux modes de construction.

Source C.A.U.E. du Doubs

Source C.A.U.E. du Doubs

I l faut prendre de la hauteur pour remarquer qu’à Besan- çon, certaines maisons indi- viduelles ainsi que quelques rares bâtiments publics et pri- vés ont une toiture-terrasse végétalisée. La plus imposante est celle du lycée Claude-Nico- las Ledoux. Cependant, les cou- vertures en tapis végétal sont encoremarginales dans la région même si elles se démocratisent. Le constat n’est pas propre à la Franche-Comté, mais suit une tendance nationale. Chaque année en France, envi- ron 150 000m 2 de toitures végé- talisées sont posées contre 13millions chez nos voisins alle- mands. Dans certaines villes suisses, la réglementation impo- se que chaque toiture-terrasse soit végétalisée.Notre pays accu- se donc un retard dans la mise en œuvre de méthodes de construction qui font entrer le Bâtiment dans l’ère de l’écologie et des économies d’énergie. Spécialisée dans l’étanchéité, l’entreprise du bâtiment B.B.S. de Montferrand-le-Château a intégré depuis quelques années les compétences pour mettre en œuvre des toitures végétalisées. Cette activité est complémen- taire de son savoir-faire origi- nel, mais elle reste marginale. “La végétalisation de toitures représente 10 % de notre acti- vité” observe Pascal Barsanti, gérant de B.B.S., une société qui emploie treize personnes. Il remarque toutefois que de plus en plus de gens s’intéressent à ce concept. “Ils se renseignent, ils sont curieux.Après tout, c’est bon pour la planète.” Tous ne franchiront pas le pas pour diverses raisons. Soit le règle- ment de lotissement ne les y autorise pas, soit le procé- dé ancestral qui a fait ses preuves ne les convainc pas. L’objection est également finan- cière (pour un pavillon, il faut compter environ 80 euros le m 2 le tapis de sedum précultivé). Les mentalités changent donc.

Les collectivités et les particu- liers s’attardent sur ces nou- veaux principes de construc- tion, sensibilisés aussi par le travail d’architectes dont les réalisations sont autant de preuves des possibilités qui sont offertes pour innover.À Besan- çon, Richard Garcia fait partie de ces architectes qui se dis- tinguent notamment par des constructions dont les toitures en terrasse deviennent des jar- dins. Il intervient pour des pro- moteurs, des collectivités, des particuliers. Il n’impose pas, mais s’adapte à la demande d’un client et à un lieu. “On ne peut pas être catégorique. L’important est de faire des maisons qui s’intègrent à un site et qui répondent aux attentes du maître d’ouvrage” dit-il.À lui de composer en fonc- tion des paramètres fixés, ani- mé toutefois par l’objectif de fondre au mieux le bâtiment dans son environnement. Mais comme d’autres de ses confrères, il se heurte souvent à des règlements d’urbanisme qui ne l’autorise pas à proposer un toit terrasse végétalisé ou non, ou une toiture végétalisée. Dans beaucoup de communes, dans beaucoup de lotissements, la réglementation est stricte, interdisant des innovations architecturales qui favorise- raient pourtant l’intégration des constructions dans leur envi- ronnement et dans le temps. Végétalisation, construction minimaliste, “si on met en plus des façades vitrées qui s’apparentent au gris et au noir, nous sommes dans des couleurs qui disparaissent dans le pay- sage. Quand on parle d’intégration, il faut savoir si on s’intègre à un paysage ou à un site construit avec des archi- tectures différentes. Quand je réalise un bâtiment, je travaille toujours en résonance avec le voisinage” explique RichardGar- cia. Chaque cas est particulier. T.C.

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