La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

SANTA MARIA

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

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Restaurant - Pizzéria - Grill

COMMENTAIRES

Pas 3 000, mais 6 000 emplois

Plus de 20 pizzas à la carte

“Alain Joyandet n’a rien apporté à la Franche-Comté” La présidente sortante de Région défend bec et ongles son bilan et les projets de sa liste. Elle en profite pour faire quelques mises au point avec son principal adversaire, et avec les Verts. Interview-programme.

Formule plat du jour à 10€70 le midi du lundi au vendredi (entrée, plat principal, dessert et café)

Viandes au grill, Côtelettes d’agneau brochettes de volailles....

La côte de bœuf garnie à 14,50€ (300g environ)

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L a Presse Bisontine :Vous avez dévoilé votre listelapremière. Franchement,ons’attendait à plus de jeunes,plus de diversité et moins de fonctionnaires ! Marie-Guite Dufay : La constitution des listes est désormais derrièremoi et nous sommes tous sur le pont pour défendre nos idées. En ce qui concerne la liste, je souhaitais une nécessaire articulation entre les anciens élus et les nouveaux candidats. J’ai absolument besoin par exemple d’hommes comme Joseph Par- renin avec son expérience, ses réseaux, son bon sens paysan, sa sagesse. Et il y a aussi des jeunes, c’est une liste équi- librée. Je reconnais qu’il est beaucoup plus facile de trouver des fonctionnaires que des personnes du privé. Ceci dit, il y a aussi un syndicaliste, un chef d’entreprise, une agricultrice, un arti- san, tous ces gens sont engagés dans la vie active. L.P.B. :Quelle sera la grande priorité si votre lis- te gagne au soir du 21 mars ? M.-G.D. : La priorité des priorités, c’est indéniablement le développement éco- nomique et l’emploi.Nous entrons actuel- lement dans la période où les consé- quences sociales de la crise de 2009 se font le plus sentir. L’emploi des jeunes reste en panne, ce sera le grand chan- tier. L.P.B. : Pouvez-vous avancer un chiffre comme l’a fait votre principal concurrent en parlant de 3 000 emplois pour les jeunes ? M.-G.D. : Mon discours n’est pas lemême que lui. Ce n’est pas le rôle de la col- lectivité de payer les salaires et les coti- sations sociales. Il s’agit néanmoins de favoriser l’activité des entreprises. Nous avons prouvé pendant cette crise que nous avons été capables d’utiliser le rempart de la formation pour protéger 12 000 salariés au chômage technique, sans baisse de salaire ni perte d’emploi, c’est quelque chose d’unique en Fran- ce. Sur la base de cela, nous devrons continuer à développer ces chantiers de “sécurité professionnelle”. Nous avons montré ce que nous savons faire. Pour les jeunes, nous allons mettre en place un contrat régional d’accès au premier emploi qu’on va négocier avec les branches professionnelles en les aidant

financièrement à former les jeunes. L’objectif n’est pas de 3 000 emplois pour les jeunes mais bien le double. L.P.B. :Comment avancer sereinement en conti- nuant à tirer à boulets rouges sur l’État et ses “désengagements” ? M.-G.D. : Ce n’est pas parce que je fusti- ge les désengagements de l’État qu’il ne doit pas y avoir de partenariat État- Région enFranche-Comté.Ce sont deux choses différentes que de fustiger la per- te d’autonomie financière des Régions et de dire que le partenariat est néces- saire. Je ne veux pas m’en tenir à des formules comme certains, je ferai une campagne en regardant la Franche- Comté dans les yeux. Je cherche à être vraie. L.P.B. : Vous semblez vouloir faire de l’environnement votre deuxième grande prio- rité. Une manière de chasser sur le terrain d’Europe Écologie ! M.-G.D. : Il n’y a pas de possibilité d’aller vers un développement économique durable sans prendre en compte les questions écologiques et énergétiques. Et nous le faisons déjà depuis six ans, à tous les niveaux. La priorité, avant même de parler d’énergie renouvelable, ce sont les économies d’énergie. Nous allons par exemple donner les moyens aux bailleurs sociaux d’entrer dans le dispositif “Effilogis”. LaRégion doit aus- si avoir un rôle moteur en matière de formation. On a déjà créé le “pôle éner- gie” à Héricourt. Sur la base de ce pôle, il faut sensibiliser le grand public.Notre idée est également de créer des circuits courts dans l’agriculture en construi- sant une vraie filière. L.P.B. :Alors qu’est-ce qui vous différencie des Verts ? M.-G.D. : Ma priorité, c’est l’emploi et l’économie. Peut-être eux sont-ilsmoins enclins à insister sur la justice sociale. Les Verts ont eu le mérite d’être pro- phètes il y a une vingtaine d’années. Mais le combat des Verts aujourd’hui pour une société qui prenne en compte la dimension écologique des choses, tout le monde le mène. En la matière, nous avons déjà agi et nous continuerons à le faire.

L.P.B. :Unmot sur vos intentions enmatière cul- turelle. M.-G.D. : Notre objectif sera de conqué- rir de nouveaux publics. Ce qui se pas- se par exemple à l’Espace Planoise est une leçon à suivre. Je voudrais déve- lopper cet axe d’ouverture, de sensibi- lisation du jeune public à la culture. L.P.B. :Que faire pour le rayonnement de la capi- tale régionale ? M.-G.D. : Avant l’arrivée de Raymond For- ni, Besançon n’était pas accompagnée. Aujourd’hui,une grande partie des aides va à Besançon. En économie, la Région s’implique à Témis, dans l’incubateur, on a pris lamaîtrise d’ouvrage deTémis Sciences, nous investissons dans les bâtiments universitaires. Sans oublier ce que sera le futur phare culturel de Besançon, la Cité des arts.Nous faisons tout et nous ferons tout pour renforcer l’attractivité de Besançon. L.P.B. :D’autres grands projets d’infrastructure, alors que pendant ce temps-là l’Aire urbaine avance seule et à grands pas ? M.-G.D. : Nous proposons de créer un grand anneau cycliste dans la périphé- rie de Besançon. Je souhaite que cela se fasse ici, quitte à ce que la Région déroge à son principe de ne pas être impliquée dans un syndicat mixte, com- me elle l’a fait récemment sur le site nordique de Chaux-Neuve. L.P.B. : La droite vous accuse d’avoir augmen- té les impôts de 40%,pour ne rien en faire. Que lui répondez-vous ? M.-G.D. : Dire que les impôts ont aug- menté de 40 % est faux. La première année du mandat, en 2004, ils ont aug- menté de 25%mais ces 25% sont appli- qués à ce que représente la part régio- nale des impôts, c’est-à-dire à peine 8% sur une feuille d’impôt. C’est donc une augmentation de 25 % de 8 %, soit quelques euros par foyer. Il y a bien besoin de la solidarité régionale pour financer des services d’utilité publique. L.P.B. :Augmenterez-vous à nouveau les impôts ? M.-G.D. : Comment voulez-vous augmenter les impôts alors que la taxe profession- nelle sera supprimée tout comme la part régionale sur le foncier bâti. C’est donc de la démagogie de dire qu’on n’augmentera pas les impôts alorsmême qu’on ne pourra plus être en mesure d’agir sur les impôts. On n’est pas res- pectueux des gens quand on affirme des choses pareilles. La seule part qu’il nous reste, c’est la T.I.P.P. et nous ne l’augmenterons pas. L.P.B. : Votre combat pour le T.G.V. ? M.-G.D. : Je commencerai par me battre sur un point : que les principes de finan- cement des L.G.V. soient revus. Il est impensable que les Régions continuent à financer des infrastructures d’intérêt national voire international alors qu’elles n’ont bientôt plus de recettes fiscales.

La candidate P.S., comme un symbole, a consacré sa première réunion publique à l’écologie.

L.P.B. : Que répondez-vous sur l’augmentation forte des effectifs dans les services généraux de la Région ? M.-G.D. : Que sur les 80 personnes en plus, 1/3 est dû à des titularisations. Pour le reste, on ne peut pas absorber 2 000 personnels “T.O.S.” d’un coup sans recruter d’agents pour les encadrer. Une fois encore, ces accusations sont vrai- ment infondées. L.P.B. :Alain Joyandet argue du fait que son sta- tut demembre du gouvernement est forcément un atout pour la Franche-Comté. N’a-t-il pas en partie raison ? M.-G.D. : Il faut qu’on me dise ce qu’il a amené à la Franche-Comté ! On est pas- sé à côté du plan de relance, le soi-disant fonds “Joyandet” n’a rien de Joyandet. Je regrette que sur ce point il n’ait pas

apporté à la Franche-Comté. Sauf peut- être pour le désenclavement de laHau- te-Saône. Mais là où il fallait donner un coup de pouce, c’est sur lesMercureaux. Il ne l’a pas fait. Alain Joyandet est aus- si le représentant d’un gouvernement qui a creusé l’injustice depuis deux ans et demi. Je ne veux pas que cet exemple soit reproduit en Franche-Comté. Propos recueillis par J.-F.H. Élue conseillère régionale de Franche- Comté en 2004, elle devient aussitôt la première vice-présidente au dévelop- pement économique et à lʼemploi. Après le décès de Raymond Forni en jan- vier 2008, Marie-Guite Dufay lui suc- cède à la tête de lʼexécutif régional. Marie-Guite Dufay est née le 21 mai 1949. Marie-Guite Dufay en bref... Adjointe au maire de Besançon Jean- Louis Fousseret de 1995 à 2008, dʼabord en charge de la politique de la ville puis des affaires sociales, elle est vice-pré- sidente du C.C.A.S. de Besançon. Candidate aux élections législatives de 2007 dans la 2ème circonscription du Doubs, elle est battue par Jacques Gros- perrin (U.M.P.).

voulu que l’on tra- vaille plusmain dans lamain. Je reconnais qu’il est allé chercher des investisseurs en tant que ministre, mais c’est unique- ment de l’opportunisme. Je crois en la décentra- lisation. Je ne suis pas sur un système centralisé où tout se fait depuis le haut. Je le répète : Alain Joyandet n’a rien

“Ces accusa- tions sont vraiment infondées.”

“Nous faisons tout et nous ferons tout pour renforcer l’attractivité de Besançon” affirme la candidate.

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