La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

MONTFAUCON

Témoignage Crash de Charm-el-Cheikh :

“Une attente inacceptable”

En 2004, trois habitants de Montfaucon disparaissaient dans le crash d’un Boeing à Charm-El-Cheik (Égypte). Six ans après, la famille attend toujours des explications.

C’ est devenu le combat d’une vie. Depuis le 3 jan- vier 2004 et le crash en mer d’un Boeing 737 de la FlashAirlines au large de Charm- El-Cheikh en Égypte, la vie a bas- culé pour une famille originaire de la Malate. Ce jour-là, Renaud Gau- dillère perdait son oncle, sa tante et sa cousine alors âgée de 13 ans. Au total, 148 personnes, dont 134 Français, avaient trouvé la mort dans l’accident. Comme sa mère, sa grand-mère et d’autres membres de sa famille tous originaires de Besançon, il aime- rait connaître les raisons de ce cra- sh. Savoir pourquoi Philippe, Géral- dine et Charline Decreux sont décédés ? Savoir quand leurs effets personnels - actuellement placés sous scellés - leur seront rendus ? Six ans après, ces questions n’ont pas trouvé de réponse puisque l’affaire judiciaire n’est pas bouclée (lire par ailleurs). On ignore enco- re la date d’un futur procès. Digne, Renaud Gaudillère estime

américain” dit-il sans toutefois perdre espoir de connaître un jour la vérité. Il n’empêche qu’une fin judiciaire permettrait “de refermer le dossier.” Si la douleur ne s’altère pas avec le temps, cette lenteur n’arrange rien. “L’attente est inacceptable” lâche le neveu tout en convenant que ce drame a plongé d’autres familles encore plus dans le désar- roi que la sienne. Certaines se sont déchirées, d’autres croient encore à la thèse de l’attentat et 30 % n’ont d’ailleurs pas récupéré les corps des leurs. Certaines ont même dû supporter deux cérémonies. Pire, “il a fallu se battre pour ne pas que les membres de ma famille soient

enterrés dans le carré des indigents à Paris mais à Montfaucon” se sou- vient Renaud Gaudillière. Aujourd’hui, son combat - mené en collaboration avec l’association des victimes présidée par Marc Cher- net - est de réclamer les enregis- treurs de vol pour reconstituer le drame et mieux comprendre. Pour se battre, la famille Gaudillère dit ne compter que “sur sa propre éner- gie” car la prise en compte du dra- me par l’État français au début du crash s’est vite essoufflée. Pour la mémoire de Géraldine, Charline et Philippe, la famille Gaudillère ne baissera les bras. Une belle preu- ve de courage. E.Ch.

Zoom La bataille judiciaire Selon un rapport des experts judiciaires français, le manque dʼexpérience et de formation de lʼéquipage est la cause de lʼaccident survenu peu après le décollage. Lʼavion avait en effet pris de lʼaltitude jusquʼà 1 500 mètres avant dʼinverser sa trajectoire et de plonger vers les eaux de la mer Rouge. Le rapport vient clore un débat qui oppose depuis trois ans les autorités françaises et égyptiennes. Le Bureau enquêtes et analyses français (B.E.A.) et son homologue américain, le National Transporta- tion Safety Board (N.T.S.B.), avaient révélé la formation insuffisante du commandant de bord en pilotage dʼavions civils. De leur côté, les auto- rités égyptiennes avançaient la thèse dʼune défaillance de lʼappareil, défendant leur pilote, ancien héros de lʼaviation militaire. Les proches de victimes ont alors fait la demande dʼune nouvelle exper- tise car la formation insuffisante du pilote ne lui permettait pas de pré- tendre à une fonction de commandant de bord. La fin de lʼenquête ne signifie pas la fin de la procédure pour les familles de victimes. Lʼinstruction pénale qui doit déterminer les responsabilités ne devrait pas être conclue avant lʼannée prochaine, voire plus. Quant à la procédure civile pour lʼindemnisation des familles de victimes, elle a débuté à Bobigny mais pourrait se poursuivre aux États-Unis, lʼavion et la plupart des équipementiers étant américains. Pendant ce temps, les effets personnels sont toujours sous scellés.

néanmoins que sa famille est “en paix” comparée à d’autres familles de victimes qui n’ont jamais pu récupérer les corps des leurs mais se montre désabusé face à la lenteur du pro- cès : “Il a fallu attendre 10 ans avant de connaître les rai- sons du crash du Mont Sainte-Odi- le. Et c’était en France. Pour nous, c’est encore plus compliqué car c’est en Égypte avec un avion

“Se battre pour l’enterrement.”

Six ans après le drame, Renaud Gaudillière et sa famille attendent des explications.

SAÔNE

D’ici 2012 Un projet d’extension de 2 000 m 2 pour Super U

C’est en 2012 que le Super U de Saône dévoilera son nouveau visage. Alors qu’elle dispose actuellement de 2 000 m 2 , l’enseigne engage un important projet d’extension. C e projet prévoit d’augmenter la sur- face du magasin de 1 500 m 2 , aux- quels s’ajoutera une galerie com- merciale de 500 m 2 . “Les commerces n’ont pas été désignés, mais nous allons faire en sorte que ceux qui viendront là apportent de la clientèle” explique Denis Bernard,

directeur de Super U qui emploie 47 équi- valents temps plein. Il indique que le coût de cette opération avoisine les 10 millions d’euros. Mais cet investissement est néces- saire pour transformer et moderniser le magasin dont la structure ne correspond pas à celle des Super U actuels. En cela, cette initiative répond à la volonté de Sys- tème Ude faire évoluer l’image des enseignes du groupe afin d’augmenter leur attracti- vité. Dans le Doubs, un certain nombre de Super U ont déjà sauté le pas. Ils ont été rénovés et dotés d’une galerie commercia- le comme c’est le cas à Pouilley-les-Vignes ou à Saint-Vit. Le magasin de Saône aura bientôt toutes

les cartes en main pour concrétiser son pro- jet. Des compromis de vente ont été signés pour acquérir les deux maisons qui joux- tent le parking de la grande surface. En achetant ces deux propriétés, Super U dis-

posera de 63 ares de terrain supplémentaires qui vont lui permettre de déplacer la sta- tion-service en bordure de la rue du Petit Frène et d’augmenter la surface de parking. Ce projet sera sou- mis à l’avis de la C.D.A.C. (commission départementa- le d’aménagement commer- cial).

Transformer et moderniser.

Super U a acquis deux propriétés qui jouxtent le périmètre du magasin pour s’étendre.

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